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Lycées et lycéens en France

Lycées et lycéens en France, 1802-2002

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Publié le mardi 06 mars 2001

Résumé

Colloque organisé par l'Université Paris IV-Service de l'histoire de l'éducation (SHE) INRP, URA CNRS 1397 Responsables scientifiques : Pierre CASPARD, directeur de recherches (SHE) Jean-Noël LUC, professeur d’histoire contemporaine (Par

Annonce

Colloque organisé par l'Université Paris IV-Service de l'histoire de l'éducation (SHE) INRP, URA CNRS 1397


Responsables scientifiques :

Pierre CASPARD, directeur de recherches (SHE)
Jean-Noël LUC, professeur d’histoire contemporaine (Paris IV)

Comité scientifique :

Patrick CABANEL, professeur d’histoire contemporaine (Toulouse II)
Alain CARRY, CNRS — Centre Roland Mousnier (Paris IV)
Jean-Pierre CHALINE, professeur d’histoire contemporaine, directeur de l’Institut d’histoire (Paris IV)
Jean-Michel CHAPOULIE, professeur de sociologie (Paris I)
Serge CHASSAGNE, professeur d’histoire contemporaine (Lyon II)
Gérard CHOLVY, professeur d’histoire contemporaine (Montpellier II)
Marie-Madeleine COMPÈRE, Service d’histoire de l’éducation
Pierre DEYON, ancien recteur de l’académie de Strasbourg
Paul GERBOD, professeur émérite d’histoire contemporaine (Paris XIII)
Pierre GUILLAUME, professeur d’histoire contemporaine (Bordeaux III)
Françoise MAYEUR, professeur émérite d’histoire contemporaine (Paris IV)
Dominique PESTRE, directeur d’études (EHESS), directeur du CRHST (La Villette)
Antoine PROST, professeur émérite d’histoire contemporaine (Paris I)
Jean-Pierre RIOUX, inspecteur général de l’Education nationale
Philippe SAVOIE, Service d’histoire de l’éducation
Jean-François SIRINELLI, professeur d’histoire contemporaine (Institut d’études politiques de Paris)



Appel à communication

Créés par la loi du 11 floréal an 10 (1er mai 1802), les lycées inaugurent l'enseignement public d’État, dispensé par un corps enseignant national et laïque. Ils ont été longtemps réservés aux fils de l'élite, avant que la modernisation des programmes, la création des lycées de jeunes filles, puis la fusion progressive des diverses formes d'enseignements secondaires et post-élémentaires ne modifient profondément leur recrutement social, leurs finalités, leur pédagogie et le contenu culturel de leur enseignement. Institution nouvelle qui cumule pourtant les héritages d’établissements plus anciens, le lycée a fait coexister ségrégation sociale et idéal égalitaire, culte des belles lettres et préparation aux écoles scientifiques, soumission à l'autorité publique et esprit de contestation du pouvoir. Le bicentenaire de la création des lycées donnera l'occasion d'examiner leur histoire et d’aborder notamment les thèmes suivants :

Le lycée, établissement d’État

Les premiers lycées n’ont pas vocation à rassembler tous les élèves de l’enseignement secondaire, mais plutôt à servir de modèles aux établissements municipaux et privés et à recueillir leurs élèves les plus avancés. Conservent-ils ce rôle dans l’institution et la politique scolaires alors que leur réseau se densifie progressivement et que l’offre concurrente — municipale, privée, primaire supérieure — se développe parallèlement ? Quelle place leur dépendance à l’égard de l’État et le modèle centralisé qu’ils incarnent laissent-ils à la gestion locale et à l’existence d’une culture d’établissement ? Quelles sont les marges d’autonomie des établissements et des proviseurs ? Jusqu’à quel point la municipalité et la société locale sont-elles impliquées dans la vie du lycée et dans sa gestion ? Inversement, comment le lycée s’intègre-t-il à la vie de la cité, notamment par son architecture et par ses équipements (locaux, collections, bibliothèque, gymnase, ciné-club) ?

Humanités classiques et diversification disciplinaire

"L'enseignement des lettres et des sciences" : la lettre de la loi de 1802 rejoint l'antique tradition des arts libéraux qui visaient à faire acquérir la maîtrise de la langue et du raisonnement abstrait. Les lettres assurent la transition avec les humanités qui, depuis le XVIe siècle, imposent deux classes quotidiennes de deux heures environ, durant lesquelles le régent explique un texte latin ou grec. Les sciences, puis les nouvelles disciplines (histoire, langues vivantes, etc.), s'insèrent progressivement dans ce dispositif. La réforme de 1902 entérine cette évolution et consacre la généralisation du cours d’une heure dispensé par un professeur spécialiste. Quelles conséquences cette nouvelle organisation du temps des élèves et des maîtres a-t-elle eues sur les procédés pédagogiques ? Comment les pratiques scolaires des lycées de filles, puis des autres établissements intégrés à l'enseignement secondaire, se distinguent-elles de celles en vigueur dans les lycées classiques ?

Les élèves et la communauté scolaire

Dans le projet napoléonien, le lycée se structure autour d'une communauté d'internes dont le noyau est formé de boursiers d’État et complété par des pensionnaires payants. On s'interrogera sur la part relative des uns et des autres, leurs relations réciproques et avec les autres lycéens, externes ou élèves des pensions privées. On cherchera à restituer la vie collective à l'intérieur des établissements, à préciser les spécificités de la culture et de la sociabilité lycéennes et à examiner dans quelle mesure elles survivent dans les associations de parents d’élèves. Quels caractères prennent l'inculcation de vertus civiques et morales et l'imprégnation religieuse (rôle de l'aumônier) ? Quelles résistances rencontrent-elles, comment se manifeste la violence lycéenne (révoltes et chahuts) ? En quoi les lycées de filles diffèrent-ils sur ces questions de ceux de garçons ? Quelles modifications au projet éducatif d'origine impliquent le poids grandissant des externes, la laïcisation des valeurs et des comportements ? Quelles conséquences la mixité a-t-elle sur l’expérience et sur l'éducation des lycéens ?

Le corps enseignant des lycées

On pourra étudier les modalités de la formation et du recrutement du corps professoral, l’évolution des statuts, des carrières, du métier lui-même et des conditions de vie et de travail des professeurs, sans oublier le rôle qu’y jouent l’expression et l’action collectives, la presse professionnelle, les amicales et le syndicalisme. L’autre corps enseignant que constituent les maîtres d’études ou répétiteurs mérite la même attention : indissociable de l’internat, soumis à des conditions de travail éprouvantes et précaires, objet de mépris, il est pourtant une des clés de voûte du dispositif pédagogique. Une des dimensions principales de la question est la progression du corps enseignant secondaire féminin, à partir de 1880 en tant qu’ordre séparé, puis dans le cadre d’un vaste phénomène de féminisation. Des études sur les autres catégories de personnel, de direction, d’administration, de santé et de service, peuvent ouvrir des perspectives intéressantes sur la vie de l’institution lycéenne.

De l’établissement de l’élite au lycée pour tous

Le lycée a longtemps gardé un rôle d’éducateur des futures élites. S’est-il contenté de reproduire des générations d’héritiers ? Quels sont les fondements du modèle méritocratique qui inspire son fonctionnement ? On pourra s’interroger sur les instruments de cette méritocratie - classements, examens, concours, bourses —, leurs finalités et leur fonctionnement effectif. Quelles modalités, quels critères et quels projets président, dans les faits, au recrutement des boursiers, catégorie d'élèves autour de laquelle s'organisent les premiers lycées ? Quels sont les effets de l’explosion scolaire de la deuxième moitié du XXe siècle sur les lycées, sur leur public, sur la culture qu’ils transmettent et sur les pratiques pédagogiques ? Le modèle méritocratique s’est-il adapté à cette nouvelle donne ?


Propositions de communication

Les propositions de communication devront être reliées à des problématiques générales et s'inscrire dans les questions fondamentales que pose l'histoire des lycées en évitant les points de vue trop localisés. Les projets, d'une longueur maximum de deux pages, doivent être envoyés avant le 31 octobre 2001

- à Jean-Noël Luc, exclusivement par courrier (15, rue des Bartoux, 92150 Suresnes)

- ou à Pierre Caspard, par courrier au Service d’histoire de l’éducation (INRP, 29, rue d'Ulm, 75230 Paris cedex 05), par fax (01 46 34 91 02) ou par email (pcaspard@inrp.fr).

Les auteurs des projets retenus recevront les indications sur la présentation matérielle de leur communication. Le colloque donnera lieu à la publication d’actes.



Lieux

  • Paris, France

Dates

  • mercredi 31 octobre 2001

Contacts

  • jean-noel Luc
    courriel : jnoel [dot] luc [at] gmail [dot] com
  • Pierre Caspard
    courriel : pcaspard [at] inrp [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Lycées et lycéens en France », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 06 mars 2001, https://doi.org/10.58079/6z4

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