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Publié le dimanche 13 octobre 2002

Résumé

Rebaptisées "Journées d'Etudes Corps & Objets", ces rencontres font suite à celles qui se sont tenues à Toulouse les 31 Mai et 1er Juin 2002, "Marques corporelles de l'Identité" (informations sur ces journées : http://www.revues.org/calenda/articles/1812.

Annonce

Rebaptisées "Journées d'Etudes Corps & Objets", ces rencontres font suite à celles qui se sont tenues à Toulouse les 31 Mai et 1er Juin 2002, "Marques corporelles de l'Identité" (informations sur ces journées : http://www.revues.org/calenda/articles/1812.html), et qui étaient consacrées à la modification de l'apparence par le maquillage, le tatouage et le piercing. Ces nouvelles journées, dont un des espoirs est de permettre un dialogue riche entre un large public et des chercheurs ou des étudiants en sciences humaines, auront lieu cette fois à Nîmes et coïncideront avec la 3ème Biennale du Bijou Contemporain qui se déroulera du 16 Septembre au 12 Octobre 2003 avec pour thème "Le lien au corps". Il est apparu fort prometteur de permettre ainsi la rencontre d'artistes et de jeunes créateurs avec des universitaires dont les thèmes de recherche gravitent autour de ce que Marcel Mauss nommait l'ornementique, chacun pouvant alimenter ses représentations et ses conceptions par les idées des autres.

L'objectif de ces journées est de prolonger et d'actualiser la réflexion initiée par l'appel d'offres de la Mission du Patrimoine Ethnologique, "Les jeux du paraître. Parure et esthétique du corps" : ces recherches ont abouti à des analyses fines des rapports aux bijoux et à une construction des fondements théoriques nécessaires à une ethnologie du bijou contemporain, notamment par les travaux de Marlène Albert-Llorca et Patrizia Ciambelli, 'Parure des femmes, parures des Vierges", et de Claudette Joannis et Eva Julien, "Entre bagouzes et chevalières. Les bijoux masculins aujourd'hui". Le bijou n’est pas un objet ordinaire, il est frappé du sceau de l’exceptionnalité ou d’une évidence symbolique, culturelle ou sociale particulièrement marquée. Les relations objectales de l’individu au bijou sont complexes parce que le bijou est polysémique (moyen de protection du corps ou de l’individu, mode de communication non verbale avec l’autre, élément patrimonial de la famille ou « simple décoration »). C'est pourquoi ces journées "Corps & Objets" seront constituées de discussions et de débats en lien direct avec le bijou, essentiellement contemporain, et traiteront des rapports complexes entre cet objet fascinant, le corps et l'identité. Trois grands axes seront abordés :

Axe 1 : De corps en corps, la transmission du bijou.
L’introduction du numéro d’Ethnologie Française intitulé « Transmettre et perpétuer aujourd’hui » commençait par cette phrase : « La transmission demeure une notion centrale de l’anthropologie en ce qu’elle représente l’instrument par excellence de la continuité sociale » (Catherine Choron-Baix). Et les bijoux, parce qu’ « une de leurs principales significations est de cristalliser les différents rapports possibles d’un sujet au temps » (Marlène Albert-Llorca), sont des objets privilégiés pour l’étude de la transmission. Transmission comme échange d’un individu à un autre, à une collectivité, comme lien entre des temps différents, comme mémoire, autant de sujets de réflexion pour cet axe :
*la transmission selon les sexes, selon les générations, comme modèle de référence ;
* le bijou-cadeau comme moyen de transmission des sentiments mais aussi comme réponse à des obligations sociales ou à la scansion des étapes du développement de l’enfant vers l’adulte ;
* le bijou non transmis et l’entrave à l’intention de transmettre
* le devenir et le destin du bijou transmis

Axe 2 : Le bijou, mode d'inscription de l'identité culturelle ou sociale.
L’apparence, dont fait partie intégrante le bijou, peut permettre à l’individu d’afficher volontairement des caractéristiques individuelles, sociales ou culturelles.
Si le bijou rituel compagnonnique, le joint, symbolisait les étapes franchies dans l’apprentissage d’un métier et la volonté de marquer son intégration à un groupe reconnu socialement, la parure peut aussi signifier le rejet de la société et la mise en marge volontaire, la « punkitude » (Marie Roué) en est un exemple bien connu. Le bijou peut alors être l’emblème ostensible d’une identité qui peut se décliner selon de voies :
* Le bijou et le métier ou l’affiliation à un groupe professionnel ;
* Le bijou comme signe démonstratif d’appartenance à une culture ou une sous-culture ;
* Le bijou comme marqueur de l’orientation sexuelle ;
*Le bijou comme emblème d’une classe ou d’une catégorie sociale, comme mode d’affichage d’un rang ou comme insigne de pouvoir.

Axe 3 : L’érotique du bijou.
Si l’on se réfère au Dictionnaire International du bijou qui le définit comme « un objet décoratif, mais chargé d’intention (religieuse, magique, signifiant le statut ou les sentiments) » et différent ainsi de l’accessoire, il semble que l’on ne pourrait pas classer la fibula qui empêchait chanteurs et athlètes d’avoir des rapports sexuels dans la catégorie bijou. Pourtant, si l’on en croit « l’ardeur passionnée dont les dames romaines poursuivaient les infibulés, que leur continence forcée devait rendre, pensaient-elles, des athlètes infatigables en amour... » (A. Bonneau), il faut bien admettre que cet accessoire était investi d’une connotation érotique et acquérait ainsi le statut de bijou par son entrée dans le processus du jeu de la séduction. L’érotique du bijou peut provenir de plusieurs directions :
* Le bijou intime féminin ou masculin en rapport ou non avec le fétichisme et le sadomasochisme ;
* Le bijou érotique représentant des scènes d’amour ou des parties érogènes du corps ;
* Le bijou qui érotise le corps par le contact direct avec la peau et dont la puissance symbolique réside dans le fait qu’ils forcent le regard et le désir ;
* Le bijou comme « catalyseur du désir sexuel » (Caroline Doudet) au même titre que le vêtement, le cosmétique et le parfum.

La 3ème BIENNALE DU BIJOU CONTEMPORAIN aura lieu du 16 septembre au 12 octobre 2003 et exposera les travaux de 35 artistes de toute l’Europe dont 40 % de jeunes créateurs, proposera quatre conférences, deux ou trois performances, deux projections de films et organisera des ateliers de découverte dont certains destinés aux scolaires autour de « la place du corps dans la société antique (médecine, parure, toilette, représentation) ». Pré-programme : Musée des Beaux-Arts (expositions et ateliers), Muséum d’Histoire Naturelle (expositions dont une sur le thème « Qu’en est il de la parure dans le monde animal ? » et projection d’un film sur la parure animale), Musée d’Archéologie (exposition et ateliers scolaires), Musée du Vieux Nîmes (expositions dont une à partir d’un fond de photos de 1906 « Tatouage chez les prisonniers à Nîmes » qui sera présenté à la Chapelle des Jésuites), Chapelle de la Salamandre (exposition), Bibliothèque Universitaire Vauban (exposition et une ou deux conférences dans le cadre des mardis universitaires), Bibliothèque Carré d‘Art (exposition et lecture de textes), cinéma Le Sémaphore (exposition et projection de deux films).


Date limite de remise des projets de communication : 31 décembre 2002

Contact : Bruno Rouers (Doctorant EHESS Toulouse)

Structure organisatrice : Le Porte Objet, 20 RUE DE L’ASPIC - 30000 NIMES (leporteobjet@hotmail.com)

Lieux

  • Nîmes, France

Dates

  • mardi 31 décembre 2002

Mots-clés

  • anthropologie du corps, bijoux, transmission, piercing

Contacts

  • Bruno ROUERS
    courriel : brouers [at] yahoo [dot] fr

Source de l'information

  • Bruno ROUERS
    courriel : brouers [at] yahoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Corps & Objets », Appel à contribution, Calenda, Publié le dimanche 13 octobre 2002, https://doi.org/10.58079/7xs

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