Séminaire animé par: Marc Bessin, chargé de recherche au CNRS, CEMS/EHESS et Numa Murard, professeur à l’université Denis Diderot Paris VII, Bruno Proth, chargé de cours aux universités Paris VII, Paris XI et de Picardie Jean-François Laé, professeur à l

Séminaire animé par: Marc Bessin, chargé de recherche au CNRS, CEMS/EHESS et Numa Murard, professeur à l’université Denis Diderot Paris VII, Bruno Proth, chargé de cours aux universités Paris VII, Paris XI et de Picardie Jean-François Laé, professeur à l’université Paris VIII Claude Thiaudière, maître de conférences à l’université de Picardie Michel Joubert, maître de conférences à l’université Paris VIII

Ce séminaire voudrait contribuer, avec d’autres initiatives, à l’élargissement, du côté masculin, des travaux empiriques et théoriques sur la construction et la production du genre. Sur une question aussi vaste, au croisement de plusieurs disciplines, l’ambition du séminaire est limitée à cinq problèmes que l’on peut décliner de la façon suivante :

Première déclinaison, celle d’une sociologie au masculin. Peut-on éclaircir la dimension « genrée » de la relation d’enquête, du rapport au terrain, du travail documentaire, de l’élaboration théorique ou encore des stratégies de carrière ? Si cette dimension est souvent énoncée, « en passant », peut-on, par son approfondissement, en tirer des leçons sur le genre ou sur le métier de sociologue ?

Seconde approche, élargissant la première, celle des trajectoires au masculin. Narrativité, biographies, histoires de soi et des autres, on a déjà pu mettre en évidence une façon masculine de raconter et de se raconter les histoires de couple et de famille ou les trajectoires professionnelles. D’autres éléments seraient sans doute pertinents, en se demandant si le questionnement sur la norme de genre ne contribue pas à la renforcer et s’il n’est pas possible d’en apprendre autant des écarts à cette norme.

Troisième entrée, dans cette direction, celle du masculin domestique, en sa triple dimension, sexuelle, conjugale et parentale. On le sait peu performant en quantité et en qualité, minuscule au regard du continent de la domesticité au féminin. Il importerait d’autant plus de discuter les conditions de possibilité et les formes d’expérience où se nouent d’une façon minoritaire sexualité, conjugalité et parentalité, sans oublier l’articulation, en particulier dans le temps, de la sphère domestique au marché du travail.

Quatrième déclinaison, par laquelle les pratiques masculines sont connectées au droit et aux politiques publiques. Déviance masculine, massive, conduites à risque et autodestructrices, disproportionnées elles aussi, conduisent à interroger la production du genre dans le droit –civil, pénal et social, et dans les politiques publiques ou les pratiques professionnelles (médecine, prison, police, travail social….).

On s’interrogera enfin sur la politique au masculin, dont la caractéristique serait que s’y confondent le genre et le pouvoir. Quand le féminisme fait intrusion dans l’espace public, il est toujours rapporté au féminin. Si l’espace public est masculin, que signifie le militantisme des hommes ? Une interrogation sur le politique, la virilisation ou la dévirilisation des hommes, pourrait utilement faire appel à des représentations et à des passions inscrites dans les œuvres de la culture et dans l’histoire.

Introduction 22 novembre : «Croiser les regards sur le genre dans les sciences sociales»

Trajectoires et récits
13 décembre: Geneviève Leclercq (psychologue et analyste, Paris) «Paroles de crise de la vie privée : la place bousculée des hommes en milieu populaire».
10 janvier : Myriam Spielvogel, (sociologue, Université de Montréal) «L'inscription sociale du masculin dans le discours des hommes sur l'amour : crise ou affirmation identitaire ?»

Masculin domestique
24 janvier: Mara Viveros, (sociologue, Université de Bogota, Colombie) «Identités masculines en Colombie: diversités régionales et changements générationnels»
28 février : Gérard Neyrand (sociologue, CIMERSS, Marseille) «Nouvelles configurations du masculin»

Le droit et les politiques publiques au prisme du masculin
14 mars: Claude Zaidman (sociologue, Université Denis Diderot - Paris 7) «La mixité à l‚école»
28 mars : Numa Murard et Karima Guenfoud (sociologue doctorante, GERS/IRESCO), «Le frère dealer: le masculin fraternel et le thème républicain de la fraternité»

Le politique
25 avril: Sonia Dayan (sociologue, Université Denis Diderot - Paris 7) «Masculinité et hiérarchies de pouvoir au Moyen-Orient».
9 mai : Nicole Gabriel (germaniste, CSPRP, Université Denis Diderot - Paris 7) «Le fascisme et la virilité»

La sociologie
23 mai : Bruno Proth &Vincent Raybaud (sociologue doctorant, Université Paris 8) «Le rapport au terrain au masculin» Alain Giami (sociologue, DR à l‚INSERM U.292) «Le rapport à l‚objet au masculin»
13 juin : Coline Cardi (sociologue doctorante, CSPRP, Université Denis Diderot - Paris 7), Geneviève Pruvost (sociologue doctorante, CEMS, EHESS) & Delphine Naudier (sociologue, CNRS/CSU, IRESCO) «Les hommes, le pouvoir et l'institution académique»

Conclusion 27 juin : «Premier bilan»

séminaire CEMS/EHESS 2ème et 4ème vendredis du mois, de 14h à 16h, salle 10, 105 Bd Raspail, 75006 Paris

Renseignements :
Marc Bessin, CEMS, 54 Bd Raspail, 75006 Paris, 01 49 54 25 59, bessin@ehess.fr ou Numa Murard, université Paris VII, UFR sciences sociales, case postale 71 01, 2 place Jussieu, 75005 Paris, 01 44 27 85 97, Murard@paris7.jussieu.fr