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Socio-histoire du politique

Séminaire de recherche sur la socio-histoire du politique

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Publié le mardi 12 novembre 2002

Résumé

Appel à communication Docteurs et doctorants « Pratiques et méthodes de la socio-histoire du politique » Séminaire de recherche CURAPP – LSS 2003-2005 Responsables scientifiques : François Buton (CNRS, CURAPP) Nicola

Annonce

Appel à communication Docteurs et doctorants


« Pratiques et méthodes de la socio-histoire du politique »

Séminaire de recherche CURAPP – LSS
2003-2005

Responsables scientifiques :
François Buton (CNRS, CURAPP)
Nicolas Mariot (CNRS, GTMS et LSS)



Le Centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie (CURAPP, Université de Picardie Jules Verne et CNRS, UMR 6054) et le Laboratoire de sciences sociales de l’Ecole normale supérieure (LSS, ENS-Ulm et EHESS) organisent à partir de février 2003 un séminaire mensuel sur les « Pratiques et méthodes de la socio-histoire du politique ».

Présentation du séminaire

Depuis la moitié des années 1980, la sociologie politique s’est montrée particulièrement intéressée à la question de l’historicité de ses catégories d’analyse et de ses objets : un certain nombre de travaux ont été consacrés aux conditions sociales et historiques de production de faits politiques (acte de vote, politisation, profession politique, construction de l’Etat, action publique, etc.) A l’initiative principalement, mais non exclusivement, de politistes, la socio-histoire a ainsi connu un début d’institutionnalisation au cours des années 1990 (création d’une association, de journée d’études, de revues sensibles aux travaux socio-historiques, de collections) qui lui donne une visibilité certaine. Un grand nombre de travaux de science politique, mais aussi de sociologie ou d’anthropologie, engagent aujourd’hui une démarche génétique ou s’intéressent à l’historicité de leurs catégories d’analyse. Les enjeux soulevés par cette production sont nombreux.

Sur le plan méthodologique, une première question concerne le lien entre approche socio-historique et approche génétique : la première se réduit-elle à la seconde, c’est-à-dire à l’examen de la genèse des faits socio-politiques (au sens large) ? L’interrogation génétique constitue t-elle toujours le point de départ de l’investigation empirique ? Mais bien d’autres questions méritent d’être (re)posées. L’analyse socio-historique s’appuie t-elle toujours sur des sources de première main (archives), et si oui, peut-on caractériser ces sources ? Quelles limites un non-spécialiste rencontre-t-il lorsqu’il investit une période chronologique lointaine ? Comment d’ailleurs définir la notion floue de «période lointaine » ? Que penser de (et comment se prémunir contre) la critique de non maîtrise érudite qui lui est parfois faite ? Inversement, à quelles conditions des concepts sociologiques élaborés aujourd’hui peuvent-ils être utilisés pour interroger des périodes passées ?

La seconde série d’enjeux est d’ordre théorique. Certaines questions portent ainsi sur la proximité épistémologique de courants (ou d’écoles) de recherche dans les différentes sciences sociales. Le questionnement en termes de processus plutôt que de relations causales, ne rapproche t-il pas la socio-histoire de la sociologie interactionniste (telle que pratiquée par H. Becker, par exemple) ? Comment les travaux de socio-histoire du politique se situent-ils par rapport à l’idée, défendue autrefois par Max Weber, aujourd’hui par Jean-Claude Passeron, d’une épistémologie commune aux sciences sociales ? Qu’est-ce qui différencie et rapproche la socio-histoire de certaines formes d’histoire sociale ou des analyses historiques ayant recours à des outils sociologiques ?

De façon plus générale, peut-on soutenir que le propos socio-historique est nécessairement constructiviste ? Si oui, sans doute faut-il alors développer une véritable réflexion visant à traiter le double problème que posent, d’une part l’application répétée d’une même grille à des objets divers quoique proches, d’autre part, plus gravement sans doute, celui de la tentation relativiste. Si tous les objets, tous les terrains sont socialement construits et historiquement contingents, est-il encore permis de généraliser, de passer au modèle à partir de son objet ? Toutes les analyses deviendraient alors singulières, particulières : la seule cumulativité possible serait la juxtaposition de terrains soit incomparables entre eux en raison de leur caractère microscopique, soit copies conformes les uns des autres car s’arrêtant au seul constat du caractère socialement fabriqué de leur objet. Voilà le type de discours auquel certains réduisent parfois la démarche génétique, que ce soit de façon interne au champ scientifique ou dans ses usages sociaux (on entend parfois dire que ce qui est historiquement construit peut tout aussi bien être défait). Contre ces usages, l’ambition du séminaire est de réaffirmer la nécessité de produire un savoir positif (la démarche socio-historique étant parfois accusée, à l’inverse, de pointillisme archivistique) permettant certaines formes de généralisations intermédiaires.

Organisation du séminaire

Le séminaire, qui fait suite à un atelier organisé dans le cadre du VIIe Congrès de l’Association Française de Science Politique (« La socio-histoire du politique comme pratique scientifique : un inventaire », Lille, 18 septembre 2002), est organisé autour de trois thèmes (en alternance).
- Le premier thème (« Retour réflexif sur la socio-histoire ») doit permettre de faire le point sur la place des travaux de socio-histoire dans la science politique, de dresser un bilan des formes de son institutionnalisation, et, plus largement, d’interroger le retour d’approches historiques diverses dans la recherche en science politique.
- Le second thème (« Echanges disciplinaires ») vise à confronter les points de vue de politistes, historiens, sociologues, anthropologues, juristes et économistes, sur la question de l’historicité dans les travaux de sciences sociales (ne portant pas nécessairement sur des objets politiques), autour de deux cycles, le premier consacré à l’historicité des formes de pensées, le second aux ruptures et continuités chronologiques.
- Le troisième thème (« Travaux : enjeux de méthodes et de terrains »), a pour but de discuter, sous l’angle des questions de méthodes utilisées et des modalités de définition de terrains d’enquête et de construction d’objet, les résultats de travaux récents de recherche en sciences sociales, de manière priviligiée issus de thèses en cours ou récemment soutenues (depuis 2000).

Dans le cadre de ce dernier thème, dont les premières séances sont prévues pour le printemps 2003, un appel à communication est lancé auprès de jeunes docteurs et de doctorants, quelle que soit leur discipline, sous la forme d’une proposition d’une à deux pages.
La proposition devra être axée sur les modalités de construction de l’objet et des terrains de l’enquête, sur les méthodes utilisées pour la familiarisation avec les contextes historiques étudiés, et sur les usages concrets des outils sociologiques dans le travail empirique. Un texte écrit sera exigé des intervenants avant la séance.

Les propositions doivent être adressées par e-mail à la fois à François Buton (francois.buton@u-picardie.fr) et à Nicolas Mariot (mariot@sociologie.ens.fr).

Lieux

  • Amiens, France

Dates

  • vendredi 31 janvier 2003

Mots-clés

  • socio-histoire

Contacts

  • Buton (CURAPP) ~
    courriel : francois [dot] buton [at] u-picardie [dot] fr
  • Mariot (Laboratoire de sciences sociales) ~
    courriel : mariot [at] ens [dot] fr

Source de l'information

  • François Buton
    courriel : francois [dot] buton [at] ens-lyon [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Socio-histoire du politique », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 12 novembre 2002, https://doi.org/10.58079/81p

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