AccueilVignes, vins et civilisations, en Aquitaine et dans le Monde

AccueilVignes, vins et civilisations, en Aquitaine et dans le Monde

*  *  *

Publié le vendredi 17 septembre 2004

Résumé

Dans le cadre de l’Institut des Sciences de la Vigne et le Vin de Bordeaux, organisé par le CERVIN, Centre de recherches sur la vigne et le vin, de l’Université Michel de Montaigne – Bordeaux3 ce colloque s’adresse à l’ensemble des chercheurs en Sciences Humaines et Sociales (Historiens, Géographes, Economistes, Juristes, Sociologues, Littéraires…) tout en étant ouvert au large public que le monde du vin intéresse (élus locaux, responsables socioprofessionnels, associatifs…).

Annonce

Vignes, vins et civilisations, en Aquitaine et dans le Monde

Présentation générale

Dans le cadre de l’Institut des Sciences de la Vigne et le Vin de Bordeaux, organisé par le CERVIN, Centre de recherches sur la vigne et le vin, de l’Université Michel de Montaigne – Bordeaux3 ce colloque s’adresse à l’ensemble des chercheurs en Sciences Humaines et Sociales (Historiens, Géographes, Economistes, Juristes, Sociologues, Littéraires…) tout en étant ouvert au large public que le monde du vin intéresse (élus locaux, responsables socioprofessionnels, associatifs…).

Il aura lieu du mardi 17 mai au jeudi 19 mai 2005, à l’Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, sur le campus universitaire de Pessac (Gironde, France). Un programme complémentaire de découverte du vignoble le vendredi 20 mai sera proposé avec les réservations hôtelières.

Les travaux du colloque se feront en français et organisés par atelier selon les thèmes ci-dessous.

En effet dans le vaste champ thématique que concernent la vigne et le vin, quatre entrées ont été privilégiées dans la mesure où elles correspondent aux travaux en cours de nombreux chercheurs impliqués dans l’organisation de ce colloque. C’est d’ailleurs à certains d’entre eux que la responsabilité de chaque thème a été confiée.

Dates importantes :

- envoi des propositions et des résumés : 18 octobre 2004

- retour de la décision des organisateurs : 15 décembre 2004

Frais de participation : 100€ pour les communiquants et 150€ pour les non communiquants

Ils comprennent l’inscription aux séances de travail du colloque, l’envoi des actes et la participation aux trois repas pris en commun.

Renseignements complémentaires :

Claudine LE GARS, Jean-Claude HINNEWINKEL, CERVIN

UFR Géographie et Aménagement

Université Michel de Montaigne – Bordeaux3

33607 – PESSAC cedex

Email : legars@u-bordeaux3.fr , hinnewin@u-bordeaux3.fr

Appel à communications

Thème 1- Les enjeux paysagers vitivinicoles

Le vignoble est d’évidence un spectacle paysager marqué à la fois par son originalité vis-à-vis de l’espace encadrant et par la variété de ses déclinaisons régionales. Ces caractères paysagers participent au plus haut point, et probablement de plus en plus, à l’identification des productions viticoles, à leur catégorisation et à leur insertion dans une échelle de notoriété, de typicité et donc de qualité.

Les enjeux du paysage sont donc ceux de la qualification des produits, en complément, voire en concurrence, avec les critères plus classiques de qualification que sont les caractères organoleptiques des vins, les techniques de production ou les positionnements historiques et culturels des espaces et des sociétés viticoles. Or si dans ces trois domaines œnologique, agronomique et socioculturel la recherche a produit un imposant corpus de connaissance, agrémenté de concepts puissants et de méthodes d’analyse performantes, l’approche paysagère n’a pas développé les outils conceptuels et méthodologiques qui pourraient lui permettre de se présenter comme une entrée de spécification et de structuration équivalente dans le domaine vitivinicole.

Notons aussi que la capacité des paysages à qualifier non seulement l’espace mais aussi les produits viticoles n’est pas une prétention excessive issue d’une branche isolée de la recherche ou d’une convergence pluridisciplinaire passagère : il suffit d’observer l’intérêt que la filière professionnelle, et plus encore le public, portent à la dimension paysagère viticole pour s’en convaincre.

Ainsi l’axe thématique paysager du colloque de Bordeaux 2005 cherchera à rassembler des communications de recherche qui non seulement porteront sur l’étude paysagère des vignobles mais plus particulièrement sur les relations entre paysage et production :

1. Relations en termes d’identification et de qualification (ce qui renvoie à la typicité, à la notoriété, à la hiérarchie dans une approche comparative paysage/vin).

2. Relations en termes de correspondance herméneutique (ce qui renvoie aux significations, à l’interprétation symbolique et aux convergences idéelles et matérielles dans la sphère oenoculturelle).

3. Relations en termes de potentiel sémiologique (ce qui renvoie aux attributs et aux modes de communication développés ou développables par la filière vitivinicole).

4. Relations en termes d’organisation structurelle (ce qui renvoie à la capacité des systèmes viticoles d’intégrer les différentes dimensions de l’espace et de la culture).

Le projet est donc éminemment pluridisciplinaire mais reste fortement centré sur un objet spatial : le vignoble, et sur une problématique relationnelle : le système paysage/vin.

L’ambition heuristique de cet appel à rencontre et à communication consiste donc à faire en sorte que le triptyque vignoble/paysage/vin ne soit pas soumis à décomposition analytique mais bien plutôt à une mise en relation car c’est bien là que la connaissance mérite approfondissement et que la demande sociale est la plus forte.

Jacques MABY, UMR ESPACE Université d’Avignon

Thème 2- Les hommes et la construction des terroirs du vin

Le rôle des hommes dans la construction des territoires vitivinicoles que sont les terroirs du vin a été longtemps et est encore souvent mis au second plan, derrière la qualité des sols dans les réussites des grands vins, qu’ils soient d’Aquitaine ou d’ailleurs. Pourtant un examen attentif de la genèse des plus grands vignobles européens souligne partout le rôle initial moteur des hommes, et tout particulièrement des acteurs territoriaux au sens le plus large du terme.

Que ce soit à Bordeaux, en Toscane, dans la vallée du Douro ou en Hongrie, ce sont toujours des décisions réglementaires appuyées ou suscitées par le pouvoir en place qui ont permis l’essor de la viticulture. Partout également ce sont des classes sociales fortunées qui sont à la source de la valorisation d’une culture gourmande en investissements pour accéder à une production de “ distinction ” sinon de “ qualité ”.

Partout également, la permanence du vignoble dans la longue durée repose sur la capacité des acteurs de la filière vitivinicole à s’organiser pour gérer les crises et les conflits. Dès la renaissance médiévale, les bourgeois de toutes les villes de l’Europe méridionale surent se regrouper pour valoriser au mieux leur production, la protéger de la concurrence, voire déjà en contrôler la qualité. Très tôt également le pouvoir portugais sut structurer la filière de production du Porto pour protéger à la fois les producteurs des négociants mais aussi la qualité du produit. Mais c’est surtout dans la seconde moitié du 19ème siècle puis dans la première du 20ème que les producteurs durent structurer de véritables “ systèmes d’action concret ” pour mieux défendre leurs intérêts contre le négoce et la concurrence. De là devait naître le système des appellations d’origine dans de nombreux pays européens, entre 1930 et 1960.

Aujourd’hui le modèle organisationnel européen part à la conquête du Monde. Des associations de viticulteurs californiens, australiens, néozélandais se sont constituées ces dernières années pour défendre un nom, une appellation, un terroir… Certes tout n’est pas encore gagné, les négociations à l’OMC sont au point mort ; dans les pays européens même, nombreux sont les producteurs qui réclament un assouplissement de la réglementation.

Pour d’autres l’avenir de nos vignobles est dans le maintien d’une solide organisation de la production, dans une promotion du terroir, un “ objet géographique ”, donc global avec bien sûr une infrastructure pertinente mais aussi est surtout une superstructure idéelle et organisationnelle renforcée faisant la part belle à une gouvernance locale dans le cadre d’une politique publique aujourd’hui européenne, peut-être mondiale demain.

Pour répondre à ces interrogations, les communicants sont conviés à proposer des interventions portant plus particulièrement sur les relations entre les organisations de producteurs et le terroir :

- Relations en terme de gestion de la production, qu’elle soit qualitative ou quantitative ; la notoriété “ affichée ” du terroir n’apparaît-elle pas souvent comme dépendante de la qualité du produit ? Alors comment gérer un produit qui requiert autant d’acteurs complémentaires pour atteindre enfin la table du consommateur ?

- Relations en terme d’images pour une meilleure valorisation des produits : le terroir n’est-il pas avant tout une construction sociale caractérisée par des normes, des règles qui conditionnent la valorisation du produit ? Comment alors maintenir la tradition sans inhiber l’innovation ?

- Relations en terme d’aménagement de l’espace : le terroir n’est-il pas aussi un espace dont la mise en valeur concerne tous les acteurs – citoyens – habitants ? Ce qui pose la question cruciale de sa gouvernance.

J.-C. Hinnewinkel, CERVIN, Bordeaux3

Thème 3- Les lieux du vin

Ce sujet, à la rencontre de plusieurs territoires de l’histoire : histoire de la culture matérielle, histoire sociale et culturelle, histoire économique, géographie historique, aspects linguistiques et littéraires…, n’a pas donné lieu, jusqu’alors à une réflexion spécifique approfondie ; si la production historiographique est importante, elle reste dispersée et n’a pas généré d’étude comparative. Pourtant, c’est aussi par ses chais, ses caves, ses tavernes, ses maisons vigneronnes … qu’un vignoble marque son empreinte spatiale et humaine. Aussi, a-t-il semblé porteur, dans le cadre de ce colloque, de s’interroger sur ce thème : Quelles formes particulières d’occupation de l’espace et d’architecture les activités vinicoles ont-elles suscitées ? En quoi ces lieux du vin ont-ils participé à l’identité paysagère des vignobles ?

Dans un domaine plus littéraire, quelle contribution ont-ils apporté à la formation du vocabulaire de la vigne et du vin ? Comment les lieux et les objets réels ou imaginaires ont-ils été représentés dans les lettres et les arts ?

L’approche se veut diachronique sur la longue durée –de l’Antiquité à nos jours- et dans un cadre géographique le plus large possible. L’exposé et le croisement des différentes études menées sur les lieux du vin doit permettre de dresser un premier état de la question et de dégager des lignes de force comme des singularités.

La formulation du sujet suggère une définition ouverte : par lieux du vin, on entendra les espaces publics ou privés affectés à la fabrication, au logement et à la commercialisation du vin. Il peut donc s’agir tant de terrains, de places, que de bâtiments ou de pièces dans lesquels le vin est produit, stocké ou vendu. Les études peuvent s’appuyer sur des sources de toute nature (tant écrites et iconographiques qu’archéologiques) et prendre des orientations multiples : lexicologique, monumentale, spatiale…dans un contexte tant urbain que rural.

Sandrine Lavaud, Ausonius et Françoise Argod, LAPRIL, Bordeaux3

Thème 4- Naissance et renaissance des vignobles

Que ce soit dans les études scientifiques ou dans le discours, les aires viticoles prestigieuses ont toujours eu la part la plus importante. Objet d’analyse, support de représentations, l’intérêt qu’elles ont suscité a construit un modèle "tyrannique" fonctionnant sur le lien entre la notion de qualité (et de prestige voir de luxe) et celle de terroir dont la France était la figure emblématique. Ces intérêts ont mis en place une dichotomie entre deux sphères, l’une se définissant par opposition à l’autre. Ainsi, y avait-il d’un côté de grands vignobles producteurs de grands vins et, d’un autre côté, d’autres vignobles sans qualité particulière ayant schématiquement pour seule caractéristique la production quantitative. Depuis une vingtaine d’année, cette organisation intellectuelle du monde viticole et le confort qu'elle apportait pour sa compréhension semblent être battus en brèche et les représentations qu’ils fondaient sont remises en question. On ne peut que constater l’apparition d’une multitude de "nouveaux" vignobles (de "petits vignobles" les nomme-t-on parfois), de plus ou moins grande étendue, tant dans le nouveau monde que dans l’ancien.

Bien sûr, l’époque contemporaine est propice à des naissances d’aires viticoles et à des renaissances anciennes aires viticoles. Le fort potentiel économique de la viticulture depuis les années 1980 (et les risques de surproduction qui lui sont liés) et l’évolution des goûts des consommateurs allant vers une remise en cause des stéréotypes classiques du "bon goût" ne sont que deux exemples des causes pouvant être invoquées dans l’explication de ce phénomène. Il est à noter aussi que ces nouveaux vignobles ne se situent pas par opposition aux grands vignobles de prestige mais se placent "à côté" d'eux, dans une sorte de complémentarité voire de continuité. Ils se logent soit dans des "niches" potentielles, trouvant alors leurs justifications d’être dans une multitudes de causes culturelles, historiques, géologiques, etc… soit sur des marchés où la rationalité économique du consommateur est sollicitée en proposant un rapport équitable entre la qualité et le prix du produit proposé. Plus qu’une alternative économique pour certaines régions ou certains pays, l’apparition ou le renouveau de ces vignobles semble être au cœur d’un processus territorial questionnant les héritages ainsi que la production des normes et des règles spécifiques.

La simultanéité de ces phénomènes invite les chercheurs en sciences sociales à s’interroger sur les ressorts de cette dynamique territoriale. Ainsi cet axe thématique propose aux chercheurs :

· De mettre en évidence les conditions économiques, politiques, sociales et culturelles de cette émergence c’est-à-dire de tenter d’établir un modèle de compréhension (les études comparatives seront à cet égard bienvenues) ;

· D'analyser le jeux des acteurs privés ou publics (institutionnels ou non, exogènes ou endogènes), de pointer la teneur des résistances et des innovations techniques, commerciales, etc..

· De cerner les représentations des consommateurs face à ces nouveaux vignobles et aux vins produits afin, entre autres, de s'interroger sur l'émergence des nouvelles pratiques de consommation et les distinctions sociales induites.

Claudine Le Gars et Hélène Vélasco, CERVIN, Bordeaux3

_________________________________________________________________________________

Proposition de communication

Nom

Prénom

Organisme

Adresse

Téléphone

Email


Thème de la proposition

Titre de la communication

Résumé en français (15 à 20 lignes)

Catégories


Dates

  • lundi 18 octobre 2004

Contacts

  • Claudine LE GARS
    courriel : legars [at] u-bordeaux3 [dot] fr
  • Jean-Claude HINNEWINKEL
    courriel : hinnewin [at] u-bordeaux3 [dot] fr

Source de l'information

  • Hélène Vélasco
    courriel : helene [dot] velasco [at] u-bordeaux3 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Vignes, vins et civilisations, en Aquitaine et dans le Monde », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 17 septembre 2004, https://doi.org/10.58079/9af

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search