AccueilL'esthétique, des beaux-arts à l'acceptabilité sociale en design industriel

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Publié le lundi 10 janvier 2005

Résumé

Ce colloque vise à établir des ponts entre les chercheurs en design industriel et les chercheurs des autres disciplines qui traitent des problématiques de l'objet technique, des dimensions sociales de l'innovation et du processus de normalisation des pratiques. La réflexion porte sur les modalités d'action, les formes de jugement et les justifications que déploient les concepteurs de dispositifs techniques, d'objets fonctionnels, de politiques publiques ou d'organisations pour établir l'acceptabilité de leur intervention. Le dialogue entre différentes approches devra contribuer à sortir ces praticiens du design des dilemmes de l'utilitarisme.

Annonce

Problématique et enjeux

Ce colloque, organisé dans le cadre du 73e congrès annuel de l'ACFAS, se veut le premier d'une série qui vise à établir des ponts entre les recherches en design industriel ou dans les sciences de la conception, particulièrement fécondes depuis dix ans, et les chercheurs des autres disciplines qui, chacun dans leur domaine, traitent des problématiques de l'objet technique, des dimensions sociales de l'innovation et du processus de normalisation des pratiques. Dans ce cadre, deux thématiques seront traitées :

a) les contraintes et les exigences sociales, économiques, culturelles et morales qui déterminent la conception des politiques publiques, des organisations, des dispositifs techniques en tout genre et des objets fonctionnels ;
b) les modalités d'action, les formes de jugement et les justifications que déploient les concepteurs de cet équipement des pratiques pour établir l'acceptabilité de leur intervention.

Les interventions qui découlent de l'exercice du design industriel seront plus particulièrement examinées car elles peuvent être considérées comme autant de situations exemplaires relevant d'un dilemme moral typique : comment contribuer au bien-être de certaines personnes sans nuire à d'autres ? le bien commun est-il le résultat de la satisfaction du plus grand nombre de préférences individuelles ? comment doit-on trancher entre deux préférences concurrentes ? Face à ce type de problème, la pratique du design industriel a toujours offert la possibilité de s'appuyer sur le jugement esthétique dont l'exercice est revendiqué par les designers comme une compétence propre. Ce point de vue s'est perpétué, entre autres, par le développement des techniques de modélisation et de simulation visuelle qui donnent appui à bon nombre de leurs interventions. On comprend, cependant, comment l'exercice du jugement esthétique dans ce domaine rencontre des exigences qui n'ont plus rien à voir avec celles qui ont cours dans le monde des beaux-arts. Face à ces exigences, l'inflexion des designers envers une esthétique démocratique, ou une esthétique du goût et des préférences, renvoie la pratique face aux dilemmes de l'utilitarisme. Ainsi, questionner l'esthétique industrielle aujourd'hui apparaît bien comme une façon de questionner le rôle du designer dans la communauté.

Alors que les designers industriels sont largement mis à contribution pour séduire les consommateurs, il apparaît important de s'interroger sur le support que ces professionnels apportent, souvent à leur insu, à un système moral et social qui place la satisfaction des préférences individuelles au centre du bien commun. On peut souligner la double substitution qui est ainsi opérée. D'une part, le caractère commun d'un bien n'est alors plus concevable qu'en termes de préférence majoritaire et, d'autre part, le rapport de l'usager avec son milieu est ainsi résumé par ses comportements de consommation. L'explicitation des conceptions de l'esthétique, de la morale, du social et du culturel ainsi mises en œuvre dans l'acte professionnel apparaît d'autant plus pertinente que le design est de plus en plus convoqué pour la conception d'équipements publics. Or, ce type de projet révèle avec acuité les rapports tumultueux que peuvent entretenir les préférences et les intérêts catégoriels avec le bien commun. On peut dès lors préciser deux pistes de réflexions qui pourront être débattues lors du colloque : quelles alternatives s'ouvrent pour le designer en dehors de cet utilitarisme qui teinte toute sa tradition professionnelle et quelles sont les voies dont l'utilitarisme est toujours porteur et que la critique n'est pas parvenue à épuiser ?
Ce colloque offre l'occasion d'explorer les contributions qui peuvent être apportées à ces questions soit par les recherches issues des sciences humaines et sociales et des sciences de la conception, soit par les constats révélés par la pratique réflexive des designers et des autres acteurs qui œuvrent dans des domaines connexes et qui sont confrontés à ce même type de questions.

Contributions recherchées

Les présentations, d'une durée de 20 minutes suivie d'une période de questions, devront permettre un survol de différentes approches adoptées pour aborder les dilemmes auxquels font face les praticiens du design et les formes de jugement qui peuvent être mises en œuvre pour résoudre ces dilemmes. Pour le choix des communications, trois perspectives sont privilégiées :

a) Présenter un cas d'intervention dans le domaine du design industriel ou de la conception de services et d'équipements publics mettant particulièrement en relief les difficultés que soulèvent pour le professionnel la prise de décision et la justification soutenant les alternatives adoptées ;
b) Rendre compte des résultats d'une pratique réflexive de la part de praticiens confrontés à ces problèmes moraux, esthétiques, sociaux, etc. ;
c) Présenter les résultats d'une recherche sur le processus de design, ses outils techniques, ses fondements conceptuels et les contraintes sociales qui s'y exercent.

Cet appel à communications est ouvert à toutes les contributions pouvant apporter un éclairage sur le thème du colloque, sans égard à la discipline d'appartenance des intervenants.


Procédures de soumission

Les chercheurs intéressés à intervenir dans le cadre de ce colloque doivent soumettre le titre et un résumé de leur communication d'au plus 250 mots. Ils doivent faire parvenir ces documents aux organisateurs, accompagnés de leur nom, de leur fonction, du nom de leur établissement d'attache et d'un court curriculum vitæ.
Les candidats doivent faire parvenir leur proposition par courriel avant le 11 février 2005 à :

Philippe GAUTHIER

philippe.gauthier.2@umontreal.ca

Université du Québec à Chicoutimi

Catégories

Lieux

  • Chicoutimi (Canada)
    Chicoutimi, Canada

Dates

  • vendredi 11 février 2005

Contacts

  • Philippe Gauthier
    courriel : philippe [dot] gauthier [dot] 2 [at] umontreal [dot] ca
  • Diane Bisson
    courriel : diane_bisson [at] mlink [dot] net

Source de l'information

  • Philippe Gauthier
    courriel : philippe [dot] gauthier [dot] 2 [at] umontreal [dot] ca

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L'esthétique, des beaux-arts à l'acceptabilité sociale en design industriel », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 10 janvier 2005, https://doi.org/10.58079/9k9

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