AccueilEnjeux (et) pratiques de l'écriture en sciences sociales

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Enjeux (et) pratiques de l'écriture en sciences sociales

Journée d'étude de l'Ecole doctorale de science politique de l'Université Paris 1

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Publié le jeudi 16 mars 2006

Résumé

Appel à communications pour la journée d'étude de l'Ecole doctorale de science politique de l'Université Paris 1, sur le thème de l'écriture en sciences sociales.

Annonce

Appel à communications

Enjeux (et) pratiques de l'écriture en sciences sociales

Journée d’étude de l’École doctorale de science politique
de l’Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne)


Le vendredi 22 septembre 2006 à l’Université Paris 1

Les pratiques d’écriture en sciences sociales sont-elles taboues ? La tardive traduction de l’ouvrage classique d’Howard Becker (1986) rappelle leur situation paradoxale : alors que les sciences sociales sont fondamentalement des textes, leurs auteurs restent peu diserts sur leurs modes de fabrication. Discrètes, mystiques ou honteuses, ces pratiques professionnelles restent confinées en coulisses.

En permettant de considérer simultanément les aspects cognitifs et sociaux du travail de recherche, les pratiques d’écriture constituent pourtant une entrée privilégiée pour s’interroger empiriquement sur les savoirs, les professions et les usages sociaux des sciences sociales.

Entrée pour étudier concrètementdes questions d’épistémologie : artisans de la preuve, les chercheurs sont simultanément des travailleurs de l’écriture lorsqu’ils explicitent des dispositifs méthodologiques, citent des extraits d’entretiens, mobilisent des notes d’observation ethnographique, insèrent encadrés ou notes de bas de page, consignent des données dans un tableau, mettent en intrigue, modélisent un processus ou filent une métaphore... Conjuguer qualité littéraire et rigueur scientifique, intégrer description et explication, tirer des enseignements généraux de l’enquête sur des cas, apprivoiser les différents formats de comptes rendus écrits : ces contraintes, qui ne sont pas ressenties ni résolues de la même manière selon les lieux de socialisation des chercheurs, circonscrivent autant d’enjeux saillants qui gagneraient à être explicités. L’écriture est alors un lieu où se donnent clairement à voir des prises de parti : avec quelles prétentions et sous quelles formes rendre compte, argumenter, prouver, convaincre ?

En même temps que la résolution de problèmes épistémologiques, l’activité d’écriture peut être analysée comme l’expression et le moyen de l’insertion d’un auteur dans son milieu professionnel. Les espaces académiques fonctionnent en effet sur le mode de la discussion de textes, à travers lesquels l’auteur peut être en interaction avec son directeur de recherche, ses collègues relecteurs ou ses jurés de thèse, ainsi qu’avec des discutants ou des responsables d’organes de publication. Au sein de ces communautés d’auteurs-lecteurs différenciées se négocient, plus ou moins implicitement, des normes d’écriture et de réception : comment cela se traduit-il à l’échelle des pratiques d’écriture ?

Celles-ci soulèvent, enfin, une troisième série d’enjeux lorsque l’auteur doit anticiper une réception au delà du monde académique, par exemple dans la perspective d’une lecture de ses résultats par des enquêtés, des commanditaires ou par un public non spécialisé. En s’insérant dans un espace d’écrits (politiques, administratifs, professionnels, journalistiques, juridiques, etc.) existants sur leurs sujets, les textes sociologiques peuvent produire des effets en retour sur les objets mêmes qu’ils analysent et ainsi mettre à l’épreuve les termes du contrat, souvent tacite, qui lie le chercheur à ses enquêtés. Il s’agit donc de voir comment, dans l’écriture, se posent les problèmes de l’anticipation et de la circonscription des usages sociaux des sciences sociales.

Ces trois types d’enjeux peuvent être diversement prégnants selon les types d’écrits. Composer avec eux est néanmoins une situation inscrite dans le métier même de chercheur : transformer une thèse ou une recherche en un livre ne revient-il pas, en effet, à concilier des règles d’écriture scientifique avec l’anticipation de sa réception par des pairs comme par un public plus large ?

La journée d’étude propose de s’intéresser à la façon dont, concrètement, surgissent des problèmes d’écriture dans un parcours de recherche. A quels moments ces difficultés apparaissent-elles ? Sous quelles formes ? Pour quelles raisons ? Quelles solutions sont-elles imaginées, quels agencements conçus, ou encore quelles formes négociées pour résoudre les tensions rencontrées ? L’objectif est ainsi de contribuer à une sociologie de l’enjeu méthodologique en science politique. Pour ce faire, les propositions de communication pourront consister aussi bien en présentations de cas ou récits d'expérience sur le mode du « comment fait-on ? » (par exemple, pour adapter sa pratique d’écriture à l’espace de circulation et de réception dans lequel elle s’inscrit), qu’en réflexions plus générales sur la pratique de la discipline, sur sa codification, sur le statut des textes qu’elle produit, ou encore sur les négociations des normes d’écriture ; elles pourront également s’appuyer sur des enquêtes originales. Les propositions de communication porteront donc tant sur l’origine sociale des tensions pesant sur l’action de rendre compte, par écrit, de ses données, que sur les manières de les résoudre dans la pratique.

Calendrier et modalités de soumission

Cet appel s’adresse à tous les chercheurs en sciences sociales ; les communications de jeunes chercheurs (doctorants et post-doctorants) sont particulièrement encouragées. Les frais de déplacement pourront éventuellement être pris en charge.

Propositions de communication

De 5 000 signes maximum, elles seront envoyées sous forme électronique avant le 15 mai 2006.

Merci d’indiquer vos nom, prénom, statut, institution et coordonnées sur une page séparée, de manière à permettre une évaluation anonyme.

Les réponses seront données début juin.

Textes des propositions retenues

De 40 000 signes maximum (notes, annexes, bibliographie et espaces compris), ils seront envoyés sous forme électronique avant le 1er septembre 2006.

Dans la mesure où les textes des communications seront mis en ligne sur le site internet de la journée d’étude, le respect de ce délai est impératif. Les organisateurs de la journée d’étude se réservent le droit de refuser toute communication qui ne leur serait pas parvenue dans les délais impartis.

Propositions et textes sont à adresser sous format Word ou rtf à l’adresse : jecriture@univ-paris1.fr

Comité d'organisation

Philippe Bongrand, Edith Boursange, Meryll David, Marc-Olivier Déplaude, Simon Luck, Pierre Renno, Anne-France Taiclet, doctorants et/ou ATER en science politique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Comité scientifique

Yannick Barthe (CNRS – Csi), Jean-Michel Chapoulie (Université Paris 1), Gilles Dorronsoro (Université Paris 1 – Cris), Vincent Dubois (Université Robert Schuman, GSPE-PRISME) , Bastien François (Université Paris 1 – CRPS), Cyril Lemieux (EHESS – GSPM), Nicolas Mariot (CNRS – CURAPP), Frédérique Matonti (Université Paris 1 – CRPS)

Catégories

Lieux

  • Paris, France

Dates

  • lundi 15 mai 2006

Source de l'information

  • Comité d'organisation
    courriel : archi-tizi [dot] colloque [at] ummto [dot] dz

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Enjeux (et) pratiques de l'écriture en sciences sociales », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 16 mars 2006, https://doi.org/10.58079/aj4

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