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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

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Publié le jeudi 10 mai 2007

Résumé

À l’occasion de l’exposition organisée par le musée des beaux-arts de Bordeaux autour des peintres Alfred Smith et Alfred Roll qui ont bénéficié chacun, pour des raisons différentes, d’une reconnaissance provinciale, nous proposons de faire le point sur le marché de l’art en province sous la Troisième République, période charnière pour un commerce de l’art en pleine mutation. Au-delà d’un simple bilan, les recherches devront encourager une réflexion sur les échanges engendrés par ces marchés et, notamment, sur les interactions avec la scène artistique parisienne. En outre, l’intitulé du colloque se réfère à la pluralité des systèmes locaux dont il sera intéressant de rendre compte.

Annonce

 

 

Marché(s) de l’art en province (1870-1914)

 

 

Colloque national

Appel à communication

Université Bordeaux III – Centre F.-G. Pariset / Musée des beaux-arts de Bordeaux

 

31 janvier – 1er février 2008

 

Comité scientifique : Chantal Georgel (Musée d’Orsay), Laurent Houssais (Université Bordeaux III) et Marion Lagrange (Université Bordeaux III).

 

 

 

Marché(s) de l’art en province (1870-1914)

À l’occasion de l’exposition organisée par le musée des beaux-arts de Bordeaux autour des peintres Alfred Smith et Alfred Roll qui ont bénéficié chacun, pour des raisons différentes, d’une reconnaissance provinciale, nous proposons de faire le point sur le marché de l’art en province à la fin du XIXe siècle, période charnière pour un commerce de l’art en mutation. En effet, la démocratisation de l’éducation – voulue par la Troisième République à travers le soutien aux institutions locales (musées, écoles des beaux-arts, écoles des arts appliqués) – contribua à stimuler la vie artistique en province, à une époque où celle-ci cherchait à sortir de son isolement.

Alors que le fonctionnement du marché de l’art parisien a fait l’objet de nombreuses études dont la variété a permis d’identifier les différents acteurs et de comprendre les enjeux sous-jacents, le territoire de la province apparaît plus délicat à saisir. Le dynamisme des intellectuels locaux et des notables, l’investissement des collectionneurs, l’impulsion d’une politique culturelle, la proximité géographique ou historique avec la capitale demeurent des paramètres sensiblement variables d’une région à l’autre. Même si une enquête approfondie sur les sociétés des amis des arts fut publiée en 1861 dans la Gazette des Beaux-Arts, cette scène artistique, bien qu’elle ait suscité de longue date la curiosité d’érudits locaux, apparaît encore mal cernée. L’intérêt universitaire pour ce domaine s’est manifesté dès 1964 par le travail fondateur de Raymonde Moulin sur Les Expositions des beaux-arts en province 1885-1887. Il s’est développé dans les années 1980 au travers de recherches menées sur les collections et les institutions. Ces investigations sont principalement motivées par une double nécessité : comprendre la formation du goût en province et déterminer la place de l’artiste dans la société régionale.

 

La structure du colloque devrait reposer sur trois grandes sections : la première sera consacrée au réseau institutionnel qui permet l’organisation d’expositions générant un système marchand où la figure même du marchand devra être précisée ; la seconde s’interrogera sur la place des critiques d’art au sein des enjeux locaux, sur l’analyse de leur production et sur leur influence ; la troisième s’attachera aux acheteurs privés et publics et à la constitution de leurs collections, sans oublier le rôle qu’ont pu jouer ces acteurs dans la promotion et la diffusion des artistes.

 

 

Promouvoir

Lieux de culture et de mondanité, les institutions locales – sociétés des beaux-arts, société des amis des arts, académies des belles lettres, sciences et arts, sociétés archéologiques et historiques – jouent un rôle prédominant dans le dynamisme artistique provincial, et ce dans un souci d’indépendance. On ne saurait négliger les sociétés de promotion de l’activité économique, dont l’action alimente la relation entre marché de l’art et enjeux locaux.

Les sociétés des amis des arts ayant été créées dans leur ensemble avant la seconde moitié du XIXe siècle, il n’est pas question ici d’aborder les modalités de leur mise en place comme il n’apparaît pas nécessaire d’identifier les différents types d’expositions organisées en province. En effet, il s’agit plutôt d’appréhender la manière dont les artistes et les acteurs du marché de l’art s’approprient ces structures, la façon dont l’environnement social, économique et politique interfère, à travers elles, avec le milieu artistique.

Dans les années 1870, alors que ces sociétés atteignent une phase de maturité, il serait intéressant de voir si la place de ce type d’institutions se renforce aux yeux des acteurs locaux, mais également du point de vue des artistes parisiens à la recherche de débouchés. Quelles sont les stratégies mises en œuvre par les artistes – provinciaux ou parisiens – vis-à-vis des expositions en province ? Dans quelle mesure l’origine provinciale d’un artiste influence-t-elle la sélection et la vente de ses œuvres ? Bien que la fonction commerciale de ces expositions soit primordiale, le maintien d’un système de prix honorifiques permet également de s’interroger sur leur rôle en tant qu’instances de consécration et sur la manière dont ce rôle est perçu. Aussi, quels sont les paramètres qui déterminent le choix de certaines villes ? Et, en conséquence, comment se construit la renommée du marché de l’art local ou, plus globalement, de la vie artistique provinciale ?

Il conviendra également de ne pas négliger les initiatives prises par les artistes pour s’organiser de manière indépendante et d’évoquer la place de marchands dont l’action est encore très peu documentée.

 

 

Critiquer

La prise en compte de l’actualité artistique provinciale par la presse locale ou nationale constitue un autre champ d’étude. On sait à quel point la loi sur la liberté de la presse de 1881 a accéléré le développement des quotidiens et des revues en France. Certaines revues, rattachées à une ville ou à une région, se spécialisent dans le domaine culturel. Ces différents organes de presse méritent d’être étudiés comme lieux de sociabilité, comme lieux d’élaboration et de diffusion d’une pensée collective. Des enjeux multiples et hétérogènes, dont il conviendrait de mesurer la part respective, sous-tendent la création et la politique éditoriale de ces intercesseurs fondamentaux.

Si le profil socioculturel des critiques d’art actifs à Paris est assez bien cerné, que sait-on de ceux qui s’adonnent à cette activité en province ? Comment répondent-ils aux exigences d’une critique dont la conception même fait l’objet de débats dans les cercles parisiens ? Que révèle cette critique dans la manière de regarder et de juger les productions artistiques ? Quelle en est l’influence ?

 

 

Collectionner

Le marché de l’art en province puise une partie de sa vitalité dans l’activité économique qu’il génère. Les acheteurs d’œuvres contemporaines se regroupent autour de trois types : les sociétés des amis des arts qui, généralement, redistribuent auprès de leurs sociétaires les œuvres acquises par un système de loterie, les amateurs locaux et les musées. Ces derniers bénéficient d’un budget modeste dont la variabilité dépend de la générosité des pouvoirs locaux ou d’un donateur sensible à l’art moderne. Les achats effectués par les villes pour leurs musées à l’occasion des expositions organisées par les sociétés des amis des arts témoignent-ils de choix spécifiques ou sont-ils orientés par l’écho des Salons parisiens ? Dans quelle mesure la reconnaissance institutionnelle engendrée par ces achats peut-elle revêtir des formes différentes, voire divergentes, selon que les œuvres sont acquises auprès d’artistes locaux ou parisiens ? Quelles sont les orientations suivies par les collectionneurs locaux ? Qui sont et quelles attitudes adoptent les amateurs des villes balnéaires, thermales et frontalières, qui attirent à elles un public étranger à fort pouvoir d’achat ? En outre, les interactions avec les envois de l’État doivent être observées : ceux-ci tiennent-ils compte des spécificités locales ? Quelles sont les conséquences d’un premier envoi dans un musée ? Enfin, les achats effectués sur un marché local ont-ils pu annoncer, voire favoriser, une reconnaissance parisienne plus tardive ?

 

 

Au-delà d’un simple bilan, les recherches devront encourager une réflexion sur les échanges engendrés par ces marchés et sur les interactions avec la scène artistique parisienne. En outre, l’intitulé du colloque se réfère à la pluralité des systèmes locaux dont il sera intéressant de rendre compte.

 

 

 

L’appel à communication s’adresse aux historiens de l’art, mais aussi aux historiens de la culture, aux sociologues de l’art et aux spécialistes de littérature intéressés par ces questions, le but étant de préciser, à travers les approches spécifiques de chacun, notre vision du marché de l’art en province entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle.

 

Les communications auront chacune une durée de trente minutes.

Les actes de ce colloque feront l’objet d’une publication.

 

Les propositions de communications sont à envoyer par courriel (avec confirmation d’envoi) le 18 juin 2007 au plus tard sous la forme d’un court résumé intitulé de la proposition de communication (2000 signes maximum) et d’un bref curriculum vitæ.

L’acceptation des propositions sera notifiée le 6 juillet 2007.

 

Renseignements et contact : marche-art.colloque@hotmail.fr

Organisateurs : Laurent Houssais et Marion Lagrange.

 

Lieux

  • Bordeaux, France

Dates

  • lundi 18 juin 2007

Mots-clés

  • marché de l'art ; commerce de l'art ; critique ; collection ; france

Contacts

  • Laurent Houssais ou Marion Lagrange
    courriel : marche-art [dot] colloque [at] hotmail [dot] fr

Source de l'information

  • Marion Lagrange
    courriel : marion [dot] lagrange [at] u-bordeaux-montaigne [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Marché(s) de l’art en province (1870-1914) », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 10 mai 2007, https://doi.org/10.58079/bjr

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