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Les jeunesses au travail

Rapports intergénérationnels et dynamiques des groupes professionnels

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Publié le mercredi 13 juin 2007

Résumé

A l’occasion du colloque inaugural du groupe de travail "Savoirs, métiers, identités professionnelles" de l’AISLF (Association internationale des Sociologues de Langue Française), la question à laquelle nous invitons à débattre est celle des rapports intergénérationnels internes aux groupes professionnels, en particulier sous l’angle des “jeunesses au travail”. Les dynamiques de changement à l’intérieur des groupes professionnels, avec, notamment, l’intégration des débutants, sont ainsi placées au cœur des interrogations.

Annonce

Les jeunesses au travail :
Rapports intergénérationnels et dynamiques des groupes professionnel

Appel à communications
Colloque international

Groupe de travail 1 (Savoirs, métiers, identités professionnelles) de l’AISLF (Association internationale des Sociologues de Langue Française) 

Organisé en coopération avec l’Atelier de Recherche Sociologique (EA 3149)
Université de Brest 

Faculté V. Segalen 20 rue Duquesne

Brest 29-30 mai 2008

1. Thématique générale du GT 1

Le groupe de travail “Savoirs, métiers, identités professionnelles” de l’AISLF a placé au coeur de sa réflexion la question des formes de production, de transmission et de mise en œuvre des savoirs dans le monde professionnel. Articulant des dimensions  “instrumentales” et des dimensions symboliques et culturelles, les métiers, les professions, les catégories professionnelles, sont ainsi appréhendés comme des groupements sociaux dont les membres sont liés par le partage de formes spécifiques de connaissance, mais aussi par des intérêts communs, des valeurs et normes de comportement qui forment le support de l’identité collective et leur permettent de fonctionner comme des instances de socialisation.

Ces groupements peuvent être dans les faits hétérogènes, conflictuels, contradictoires, anomiques. La réalité sociale qu’ils représentent n’est peut-être pas tant définie par l’intégration qu’ils favoriseraient que par les motifs spécifiques qu’ils impriment sur la trame du changement social. Ils n’échappent ni aux tensions engendrées par les inégalités entre hommes et femmes, ni à celles que provoquent les formes historiques ou contemporaines de discrimination et ségrégation professionnelle, le racisme, la xénophobie, le repli communautaire. Confrontés à la déstabilisation des marchés du travail, aux concurrences exacerbées par la mondialisation, aux nouvelles formes de management et de rationalisation du travail, ils ne peuvent empêcher les solidarités professionnelles de s’affaiblir. Les métiers et les savoirs professionnels peuvent également disparaître, succombant aux contraintes techniques et économiques, pendant que d’autres émergent et élaborent des savoirs nouveaux, des référents communs, des attentes et revendications spécifiques.

« Traditionnelles » ou «high tech», artisanales ou industrielles, manuelles ou intellectuelles, puissantes ou marginales, sommairement organisées ou sophistiquées, présentes ou disparues, toutes les formes de groupement en métier, partout dans le monde, constituent, au-delà de leur diversité,  des facettes d’un  phénomène social complexe et dynamique, objet commun des recherches dont le GT 1 entend favoriser la circulation et l’échange.  

2. Problématique du colloque

A l’occasion du  colloque inaugural de ce groupe de travail, la question à laquelle nous invitons à débattre est celle des rapports intergénérationnels internes aux groupes professionnels, en particulier sous l’angle des “jeunesses au travail”. Les dynamiques de changement à l’intérieur des groupes professionnels, avec, notamment, l’intégration des débutants, sont ainsi placées au cœur des interrogations.

L’effacement relatif de la notion de classes au cours des dernières décennies s’est accompagné d’une montée en puissance d’autres catégories de représentation de l’espace social. Ainsi en va-t-il de la mise en avant des âges et générations, du genre ou encore des catégories ethniques ou culturelles pour tenter de comprendre les nouvelles polarisations des rapports sociaux. On a assisté depuis quelques années à une mobilisation grandissante de la variable générationnelle pour donner à comprendre les mutations sociétales et en particulier les difficultés des entrants sur le marché du travail : “apparition d’inégalités intergénérationnelles nouvelles”, “panne de l’ascenseur social”, “déclassement des jeunes diplômés” …

Quelle est la pertinence de cette perspective et quel appareillage conceptuel offre-t-elle pour penser la  dynamique des groupes professionnels ? Quelles lignes de clivage, quelles formes de solidarité dessine-t-elle à l’intérieur des groupes professionnels ? Comment et à quels usages sont mobilisées les appartenances générationnelles ? Quelles instrumentalisations des rapports intergénérationnels peut-on voir à l’œuvre dans la structuration et la régulation d’un milieu professionnel ?

Avec le contexte de chômage de masse et de précarisation du travail, les liens intergénérationnels sont fragilisés. L’ancienneté, source de reconnaissance de l’expérience acquise et d’avancement dans la hiérarchie professionnelle, devient synonyme de coût salarial élevé et de manque d’adaptation au changement. La dévalorisation et la mise à l’écart des seniors vont de pair avec le recours à des débutants qui deviennent parfois, à leur corps défendant, les vecteurs de la réorganisation du travail et de la refonte des normes professionnelles, alors qu’ils restent souvent eux-mêmes aux frontières de l’entreprise. Le travail intérimaire et les emplois à statut particulier constituent en effet, dans beaucoup de pays industrialisés, un outil courant de management du personnel, qui concerne tout particulièrement les jeunes entrants sur le marché du travail.

Les postes offerts à ces entrants sont souvent en décalage avec les espérances que pouvaient faire naître les titres détenus, au risque d’alimenter une opposition classique entre « jeunes » (diplômés) et « vieux » (sans qualification). Mais les catégories d’âge ne sont pas homogènes, nombre de jeunes sortent de l’appareil scolaire sans formation et sont dirigés en priorité vers des métiers qui perçoivent ce recrutement comme une source de dévalorisation. Il faut donc prendre garde à éviter les généralisations abusives à propos des générations. 

Au-delà des oppositions apparentes, il faut souvent recourir à une lecture symptômale des rapports entre générations et chercher ailleurs que dans l’âge les ressorts qui expliquent la formation et l’évolution de ces antagonismes. L’âge n’est ni un donné, ni une explication, mais une construction sociale, un jeu d’interactions dont il convient de comprendre les modalités, les   fonctions, les instrumentations possibles. Sur cette base, sont suggérés quelques axes de questionnement, qui pourront être  remaniés en fonction des propositions reçues :

  • Tensions intergénérationnelles et reconfiguration des régulations professionnelles, de la cohésion du groupe ;
  • Transformations de la socialisation professionnelle ;
  • Nouveaux entrants et redéfinition de la division du travail, des normes collectives du groupe professionnel ;
  • Relations intergénérationnelles et genre ;
  • “Cultures juvéniles” et dynamiques des identités professionnelles ;
  • Métiers, carrières de jeunes / métiers et carrières excluant les jeunes (ou refusés par les jeunes);
  • Usages des catégories d’âge dans les stratégies managériales;
  • Articulation de l’âge et d’autres catégories d’assignation sociale (immigré, étranger, minorité…)

 3. Organisation du colloque

Les communications seront écrites en français. Elles  pourront porter sur tous types de groupes professionnels, dans des contextes nationaux variés, mais il est demandé de bien asseoir l’analyse sur un (ou plusieurs) groupe professionnel spécifique, qui devra être précisé dès l’envoi du résumé. Il sera apprécié qu’elles comportent une réflexion théorique ou épistémologique, assortie à la présentation de travaux empiriques.  Le colloque est ouvert aux communications d’autres disciplines des sciences sociales (anthropologie, histoire, psychologie, démographie, économie,…) et aux diverses méthodes de recueil et traitement de données (approches qualitatives, analyse secondaire, archives, etc..).

Comité scientifique :

  • Sophie Divay, Paris-1
  • Charles Gadéa, CMH Paris
  • Hocine Khelfaoui, CIRST, Montréal
  • Jean-François Oriane, GIRSEF/UCL Liège
  • Christian Papinot, ARS, Université de Brest
  • Alain Vilbrod, ARS, Université de Brest
  • Mircea Vultur, INRS, Québec

Calendrier :

Envoi des propositions de communications : avant le 1er octobre 2007 

Elles doivent comporter le titre de la communication, un résumé de la communication (d’une page maximum avec bibliographie). Elles sont à adresser par fichier électronique sous format .rtf ou .doc en précisant en objet “AISLF Brest mai 2008” à l’adresse suivante :
christian.papinot@univ-brest.fr

Sélection des communications : fin octobre 2007

Envoi des communications écrites pour les actes du colloque : avant le 1er février 2008

Colloque international  : 29-30 mai 2008

Pour tout renseignement :

Christian Papinot christian.papinot@univ-brest.fr, tel 033+(0)298016394 ou 033+(0)298439825)

Lieux

  • Faculté des Lettres et sciences humaines V. Segalen 20 rue Duquesne
    Brest, France

Dates

  • lundi 01 octobre 2007

Mots-clés

  • sociologie, groupes professionnels, jeunesse, catégories d'âge

Contacts

  • Christian Papinot
    courriel : christian [dot] papinot [at] univ-poitiers [dot] fr

Source de l'information

  • Christian Papinot
    courriel : christian [dot] papinot [at] univ-poitiers [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les jeunesses au travail », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 13 juin 2007, https://doi.org/10.58079/bn9

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