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Instituer le développement durable

Appropriations, professionnalisations, standardisations

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Publié le lundi 08 octobre 2007

Résumé

Colloque International Le colloque se propose d’interroger les mécanismes d’institutionnalisation du développement durable. En tenant compte de l’articulation des échelles géographiques (internationales, nationales et locales), des interactions entre divers réseaux d’acteurs (notamment d’expertise), et de l’instauration de compromis institutionnels entre acteurs concernés.

Annonce

Colloque International - Université de Lille 2

Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales
8 - 9 - 10 novembre 2007

Instituer le développement durable.
Appropriations, professionnalisation, standardisation

Après une phase de maturation relativement longue (1972-1987), la notion de Développement Durable (DD) a bénéficié d’un soutien international important, allié à un écho médiatique inédit. En quelques années, le DD s’est rapidement diffusé à l’échelle mondiale, bénéficiant de relais institutionnels conséquents, tant au niveau international, national que local. Dans son principe général, le DD souhaite valoriser une approche améliorée du « développement », en donnant une place centrale aux effets à long terme des phénomènes et des choix de développement et d’aménagement. La rhétorique de la durabilité fait désormais partie des leitmotivs des politiques publiques, mais aussi de nombreux discours des acteurs privés (entreprises, ONG...). Cette notion est d’ailleurs devenue un élément central de la boite à outils des politiques publiques et des entreprises, et plus généralement des représentations cognitives qui façonnent les objectifs politiques et commerciaux.

Nous assistons actuellement à une étape décisive de l’institutionnalisation de ce concept, qui consiste notamment à élaborer un accord minimal sur l’utilité de cette notion. Loin de constituer un référentiel contraignant, le développement durable fait plutôt l’objet de compromis socio-politiques, qui témoignent de la capacité d’adaptation de cette notion aux contextes économiques, politiques et culturels qui voient son adoption. En témoigne la multiplication des politiques publiques, de stratégies économiques, de mobilisations d’acteurs -au niveau local comme international- labellisées « développement durable ». Mais assiste-t-on pour autant à l’élaboration d’une culture « durable » similaire pour l’ensemble de ces acteurs ? Ces politiques dites de DD sont-elles réellement compatibles et supposent-elles le partage d’une finalité commune ? Tenter de répondre à ces questions suppose d’analyser les mécanismes d’inscription des principes théoriques du DD, dans les politiques publiques, les formations professionnelles et scolaires, dans les procédures juridiques, dans le cadre des représentations des acteurs et dans les instruments d’action publique censés les rendre opératoires... afin de comprendre ce qu’est, en application, le DD. Autrement dit, il s’agit d’étudier comment la mise en pratique du développement durable (à travers notamment une codification juridique, une professionnalisation et une instrumentation spécifique) aboutit à son institutionnalisation, c’est-à-dire à son inscription dans les procédures décisionnelles contraignantes collectives.

Le colloque se propose d’interroger les mécanismes d’institutionnalisation du développement durable. En tenant compte de l’articulation des échelles géographiques (internationales, nationales et locales), des interactions entre divers réseaux d’acteurs (notamment d’expertise), et de l’instauration de compromis institutionnels entre acteurs concernés.

Il s’agira de questionner :

1) les mécanismes d’appropriation de cette notion par les acteurs (principalement à l’échelle locale) : comment les acteurs se dotent d’une culture (administrative, professionnelle, citoyenne...) se référant aux concepts clés du DD et comment cette appropriation (transformations des comportements collectifs et individuels) s’articule-t-elle avec les cultures professionnelles, militantes et administratives préexistantes de ces acteurs ?

2) les processus de professionnalisation des usages de cette notion de DD ; comment les acteurs parviennent-ils à concilier les objectifs à long terme du DD, avec les dispositifs techniques actuels (contraintes temporelles, conciliations des intérêts, résolution des conflits symboliques, etc.) ?

3) l’institutionnalisation du DD ne conduit-elle pas de fait à une standardisation fonctionnelle du développement durable ? Un tel cadre -qui répond aux exigences techniques de l’efficacité économique par exemple- peut-il faire face aux enjeux originels de cette notion (qui suppose de valoriser une approche interactionniste entre les différents « piliers » du DD) ? Les procédures de codification (cognitives et légales) qui résultent de la professionnalisation de cette notion n’induisent-elles pas une vision spécifique dans les utilisations à venir de ce concept ? Comment le travail de mise en cohérence institutionnelle participe-t-il à la re-définition opérationnelle du cadre théorique du DD, afin de le rendre conforme, adapté, admissible et donc utilisable au sein des cultures politiques et professionnelles des acteurs concernés ?

Le colloque sera donc l’occasion de confronter les analyses empiriques et théoriques des formes de diffusion, de traduction et d’appropriation du développement durable. L’accent sera mis sur l’étude des stratégies d’intégration de cette notion et des re-formulations nécessaires et opératoires, qui opèrent particulièrement auprès des acteurs locaux (responsables politiques, dirigeants d’institutions, réseaux d’entreprises, secteurs militants, etc.). Le colloque se propose de faire une évaluation des mécanismes utilisés par les acteurs pour gérer des tensions entre la constitution d’un savoir commun basé sur une appropriation du principe de développement durable et la continuité des pratiques professionnelles (dimensions cognitives et organisationnelles). Dans ce but le colloque valorise une approche méthodologique comparative et pluridisciplinaire (science politique, sociologie des professions, de la mobilisation, sociologie de la décision et de l’action publique, droit, économie, géographie...), prenant appui sur des études empiriques.

Programme du colloque (programme détaillé en pièce jointe)

Le colloque, organisé en trois journées, portera sur quatre axes principaux de recherche, en tenant compte de la dynamique d’institutionnalisation en œuvre. Chaque atelier constituera un espace de discussion, animé par des coordinateurs, présidé par un Président de séance. Un rapporteur suivra l’ensemble de l’atelier pour en proposer une restitution en plénière finale. Les axes sont les suivants :

Atelier 1 : Appropriations

Cet Atelier analysera les points suivants : Quels sont les modes de diffusion et d’acquisition des connaissances théoriques et pratiques liées au DD ? En procédant à une réflexion sur les modes de diffusion de cette notion, il s’agira de s’interroger sur les effets multi-niveaux (de l’international au local). On pourra par ailleurs procéder à une analyse des réseaux qui se sont constitués comme vecteur de diffusion et de valorisation du DD (sensibilisation, information, formation..). Quelles sont les formes de valorisation des contenus théoriques de ces savoirs et des outils de formation utilisés afin d’installer la légitimité de cette notion dans sa phase de diffusion ? Enfin, on pourra étudier les stratégies de constitution des savoirs efficients autour du DD. Comment les promoteurs de cette notion procèdent-ils pour constituer des savoirs légitimes, destinés à infléchir les représentations cognitives des acteurs locaux ? Quels sont les enjeux de ces appropriations des connaissances liées au DD ?

Atelier 2 : Professionnalisations

Cet atelier portera sur le processus de professionnalisation des principes du DD, c’est-à-dire comment l’acquisition du savoir-faire participe à la redéfinition pratique des principes généraux du DD, sachant que la professionnalisation concerne tout autant les acteurs publics que privés. La professionnalisation est perçue comme un mode de légitimation opérationnel de la notion de DD. Comment les acteurs procèdent-ils à la fois pour construire des contenus professionnels (formations, structures spécialisées, formalisation des savoirs, etc.) ? Comment ce savoir s’intègre-t-il aux champs des connaissances destinés à être reproduites et transmises (formations continues, filières d’enseignements, etc.) ? Comment un corps d’acteurs « spécialisés » dans le DD émerge-t-il et comment contribue-t-il à constituer un espace professionnel singulier ?

Atelier 3 : Comportements

Cet atelier est destiné à étudier les procédures d’inculcation des concepts généraux du développement durable aux acteurs concernés. Comment les approches théoriques et opérationnelles du DD, médiatisées par des acteurs « spécialisés », aboutissent-elles à constituer des savoirs (cognition, représentation, psychologie de l’environnement) pour les acteurs ? Et comment leurs intégrations dans les représentations communes, aboutissent à une évolution des pratiques professionnelles ? Cet atelier est destiné à apprécier l’impact effectif du DD dans les pratiques des agents sociaux (institutions, individus...).

Atelier 4 : Codifications

Cet atelier questionne les formes d’élaboration de compromis (techniques, scientifiques, juridiques...) aboutissant à l’adoption d’une règle contraignante pour les acteurs concernés. Pourront ainsi être interrogées les approches réflexives sur les modes d’élaboration des formes juridiques du DD (droits et normes) qui permettent sa codification. De la même manière, l’atelier vise à valoriser les mécanismes de négociation du contenu de la norme (conflictualité et consensus autour du DD), les modalités de construction de partenariats nécessaires à l’adoption d’une vision « utile » du DD, ou bien encore, des procédures de contractualisation qui en résultent. La contrainte alors générée sur les acteurs pourra constituer une utile réflexion.

Comité d’organisation

• Centre d’Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS, UMR 8026 CNRS), Université de Lille 2 : Bruno Villalba (Maître de conférences en science politique), Antoine Goxe (Doctorant en science politique).

• Centre lillois d’Etudes et de Recherches Sociologiques et Economiques (CLERSE, UMR 8019 CNRS), Université de Lille 1 : Sandrine Rousseau (Maître de conférences en économie).

• Institut de Recherche pour le Développement (IRD) : Catherine Aubertin (Directrice de recherche, économiste).

• Centre de Recherche sur l’Action Politique en Europe (CRAPE-IEP de rennes, Rennes1, UMR 6051 CNRS) Université Rennes 1 : Sylvie Ollitrault (Chargée de recherche CNRS, politiste).

• Institut de Recherche sur l’Evolution de l’Environnement Normatif des Activité Transnationales (IREENAT), Université Lille 2 : Pilar Moraga Sariego (docteur en droit), Sophie Ranchy (doctorante).

• Etudes et Recherches Economiques Interdisciplinaires de l’Artois (EREIA), Université de l’Artois : Olivier Petit (Maître de conférence, économie). Comité technique

• Centre d’Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS), Université Lille 2 : Claudia Capecchi, Nathalie Capon, Younés Haddadi (Technicien).

• Institut Fédératif de Recherche sur les Economies et les Sociétés Industrielles (IFRESI, FR, 1978), université Lille 3 : Isabelle Mermet-Guyennet (Ingénieur d’études), Fariza Marécaille (Technicienne).

• Centre lillois d’Etudes et de Recherches Sociologiques et Economiques (CLERSE), Université Lille 1 : Marie-Pierre Coquard.

Comité scientifique

Belgique : Paul-Marie Boulanger (Président de l’Institut du Développement Durable, Sociologue et Démographe), Véronique Dimier (Professeur en science politique Université Libre de Bruxelles, Institut d’Etudes Européennes), Marc Mormont (Professeur université de Liège, Vice-Président du Département des Sciences et Gestion de l’Environnement), Edwin Zaccaï (Ir. Civil Physicien, Dr. En Environnement, Président de l’ IGEAT, Université libre de Bruxelles).

Canada : Éric Duchemin (Ph.D., Directeur de la publication, Rédacteur en Chef VertigO, Professeur associé - Institut des sciences de l’environnemen Université du Québec à Montréal), Corinne Gendron (Professeur, Département d’organisation et ressources humaines, Ecole des sciences de la gestion, Université de Québec à Montréal), José Prades (Directeur du GREIGE, Professeur en sciences religieuses, Université de Québec à Montréal).

Chili : Valentina Durán Medina (coordinadora de Investigacion, Centro de Derecho Ambiental Facultad de Derecho, Universidad de Chile), Pilar Moraga Sariego (Docteur en Droit, Université de Lille 2).

France : Catherine Aubertin (Directrice de recherche, IRD), Christian Brodhag (Ingénieur Civil des Mines de Saint-Etienne, Délégué Interministériel au Développement Durable), Cecile Fortin-Debart (Recherche et Développement -Conseil), Jean-Pierre Gaudin (Professeur de science politique, IEP Aix en Provence), Corinne Larrue (Professeure à l’Université de Tours, Directrice adjointe de l’UMR CITERES), Christian Léveque (directeur de recherche), Patrick Matagne (Maître de conférences, Histoire des sciences, IUFM Nord-Pas de Calais, Laboratoire EPISTEME), Jacques Theys (Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement), Franck-Dominique Vivien (Maître de conférences en économie, Université Reims), Bertrand Zuindeau (Maître de conférence en économie, Université Lille1), Thierry Willaey (Développement durable, G.I.P-F.C.I.P académie de Lille), Karine Weiss (psychosociologue, Laboratoire de psychologie environnementale, CNRS),

Portugal : Paula Castro (Social Psychologist, Department of Social and Organizational Psychology, ISCTE and CIS, Lisbon)

Suisse : Beat Bürgenmeier (Professeur en économie politique à l’Université de Genève, Directeur du Centre d’Ecologie Humaine et des Sciences de l’Environnement), Philippe Geslin (anthropologue, Institut d’Ethnologie de Neuchatel), Valérie November (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), ENAC-INTER-ESpRi).

UK : Colin Kirkpatrick (Professeur de Développement Economique, Institut for Development Policy and Management School of Environment and Development, University of Manchester) ; Rosalind Malcol (Professeur, Head of Department of Law, University of Surrey, Guildford)

Soutiens Institutionnels

Nous bénéficions de l’intérêt et du soutien financier des institutions suivantes http://www.aciidd.net/IMG/jpg/logo_financeurs.jpg • Université de Lille 2 ; Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais ; Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU) ; Ville de Lille ; Conseil général du Nord ; Institut d’études politiques de Lille (IEP) ; Centre de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS) ; Institut Fédératif de Recherche sur les Economies et les Sociétés Industrielles (IFRESI), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) ; Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) ; Fond Pascal (Ministère de la culture et de la communication, délégation général à la langue française et aux langues de France) ; Réseau Développement Durable et Territoire Fragiles (DDTF) ; Ambassade du Chili ; Délégation générale à la langue française et aux langues de France ; Université de Rennes 1 ; Sciences Po Rennes.Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Lille 2 ; Université Lille 1 ; Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) ; Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (MEDD) ; Direction Régional de l’Environnement du Nord pas de Calais-Bassin Artois Picardie (DIREN) ; Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT) ; Centre ressources sur le Développement durable (CERDD) ; Chambre de Commerce et de l’Industrie de Lille Métropole (CCI), Agence de l’eau Artois-Picardie.

Valorisation

Nous bénéficions du soutien éditorial des revues suivantes :
• Revue Développement Durable et Territoires
• VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement.
• Revista de Derecho Ambiental (revue chilienne sur l’environnement)
• Revues Alternatives économiques
• Vertitude Magazine

Contacts

Bruno Villalba (coordinateur scientfique)
Institut d’Etudes Politiques de Lille - Centre d’Etudes et de recherches administratives, politiques et sociales (CERAPS - UMR-CNRS 8026) Lille 2, 1 place Déliot, BP 629 - F- 59 024 Lille cedex
Tel : 33 (0)3 20 90 75 97
Fax :(33 (0)3 20 90 77 00
bruno.villalba@iep.univ-lille2.fr
http://droit.univ-lille2.fr/enseign...

Claudia Capecchi
Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales
Lille 2, 1 place Déliot, BP 629 - F-
59 024 Lille cedex
Tel : 33 (0)3 20 90 74 57
Fax :(33 (0)3 20 90 77 00
claudia.capecchi@voila.fr

plus d'informations : http://aciidd.net

Lieux

  • Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de l'Université de Lille 2 - 1 place Déliot - 59024 Lille
    Lille, France

Dates

  • jeudi 08 novembre 2007
  • vendredi 09 novembre 2007
  • samedi 10 novembre 2007

Mots-clés

  • développement durable, professionnalisation, institutionnalisation, management, action publique, environnement

Contacts

  • Bruno Villalba
    courriel : bruno [dot] villalba [at] agroparistech [dot] fr

Source de l'information

  • Goxe Antoine
    courriel : antoine [dot] goxe-2 [at] univ-lille2 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Instituer le développement durable », Colloque, Calenda, Publié le lundi 08 octobre 2007, https://doi.org/10.58079/bvm

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