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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

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Publié le mardi 11 décembre 2007

Résumé

En 2007-2008, le séminaire général de l'ISP questionnera l'Europe à travers les objets qui permettent de l'appréhender, mais aussi en regard des démarches et des conceptualisations qui sont développées à son propos. Il s'agit donc d'entendre largement cette thématique, à l'écart d'une vision trop institutionnaliste ou géographiquement pré-cadrée, comme une opportunité d'examiner également les méthodes d'analyse de ce qui est trans- ou supranational. Penser ainsi « l'Europe », c'est d'abord prêter attention à la constitution de nouveaux cadres d'action politique , qu'ils soient cadres de gouvernement ou cadres de lutte et de mobilisation...

Annonce

Séminaire général de l'Institut des sciences sociales politique – 2007/2008

Interroger l'Europe : objets, concepts, méthodes

Organisation : Muriel Coeurdray, Georges Mink, Mathieu Providence, Violaine Roussel

Loin de figer la définition géographique de cet objet, qui poserait des frontières traduisant finalement une posture normative, il s'agit donc de suivre les affrontements autour de la « bonne définition » des limites, que ce soit celles du « continent européen » ou celles des règles que l'Europe peut légitimement imposer aux états membres. On veut également se donner les moyens d'explorer ces interactions et ces affrontements jusque sur les scènes qui ne sont pas les mieux connues de la science politique, mais qui sont néanmoins habitées par des enjeux politiques : les arènes judiciaires et juridictionnelles européennes. Cela ne peut se faire sans profondeur historique : la socio-histoire de la constitution et des transformations d'un « espace européen », de ses logiques pratiques et de ses représentations symboliques, constitue un éclairage indispensable des situations les plus actuelles.

De plus, contrairement aux idées reçues sur l'amoindrissement de la souveraineté et du rôle des élus nationaux, l'« Europe » ne s'oppose pas toujours aux logiques nationales et à l'emprise des gouvernants à cette échelle : elle peut aussi être saisie à travers la circulation, dans une zone élargie, de mécanismes de contrôle, de surveillance et de quadrillage sociaux et politiques, qui se consolident réciproquement. La diffusion de modèles et de dispositifs en matière de sécurité est, de ce point de vue, exemplaire. « L'Europe » serait alors un « niveau de jeu » qui vient s'articuler à d'autres, sans les faire disparaître, mais en modifiant les équilibres de pouvoir. L'attention de chercheurs s'est ainsi utilement portée sur les réseaux qui se forment et qui peuvent traverser des scènes locales, nationales, européennes, internationales. Les travaux sur les groupes de pression, les lobbies, les politiques publiques européennes, ainsi que sur les nouveaux métiers politiques de l'Europe, les nouveaux lieux de formation et de reproduction d'une élite supranationale, abordent, sous différents angles, la question de ces nouveaux systèmes d'intervenants co-producteurs d'action publique. Si les rapports entre les jeux / acteurs européens et nationaux sont en jeu, il est aussi des interdépendances qui court-circuitent le niveau étatique, articulant les régions aux institutions / acteurs de l'Europe, notamment. En lien avec la question de ces jeux d'échelle, on peut enfin évoquer la force symbolique de « l'idée d'Europe », comme catégorie du discours politique qui fait autorité et peut servir de ressource pour imposer et justifier à un niveau national ou local des changements qui procèdent pourtant quelquefois d'autres logiques que celles qui animent les arènes communautaires.

On comprend que ce n'est pas une perspective en termes d'aires géographiques ou une entreprise (politiquement engagée) de délimitation du territoire dans laquelle nous cherchons à nous investir, mais une démarche en appui sur des interrogations épistémologiques attachées aux objets « européens ». Celle-ci inclut la compréhension du rapport à l'Europe d'individus qui participent à sa construction : on est donc intéressé par le témoignage d'acteurs sociaux en position de rapporter des expériences éclairantes, pour le soumettre à l'analyse. On se confronte également à la question de savoir qui est habilité à parler de l'Europe, et qui est devenu légitime pour le faire publiquement : à la technicisation des problèmes économiques et politiques correspond un phénomène de spécialisation dans les sciences sociales et politiques. Ils convergent largement pour réserver à des « experts », des « européanistes », le monopole de la parole à ce sujet. Dans le champ académique (projets et financements), cela se traduit par la lutte pour le droit de l'exclusivité des "études européennes" sur l'objet "Europe". Ce séminaire a, au contraire, l'ambition de transgresser des barrières disciplinaires intellectuellement sclérosantes et de faire de l'Europe un objet des sciences politiques comme les autres, en le passant au crible des perspectives et des méthodes qui sont les nôtres, y compris en pensant relationnellement la constitution « d'experts-acteurs européens » et celle « d'experts de l'Europe » dans le monde savant.

Calendrier

Les séances du séminaire ont lieu en principe le lundi à 14h et, suivant la bi-localisation du laboratoire, elles se déroulent tantôt à l'Université Paris 10 - Nanterre, bâtiment K, salle 202 (2e étage) (RER A, arrêt Nanterre-Université), tantôt à l'ENS de Cachan, bâtiment Laplace, salle Pollak (2e étage) (RER B, arrêt Bagneux)

  • Le 22 Octobre 2007, 14h, Université Paris X-Nanterre :
    Ouverture du séminaire, Introduction par Georges Mink (CNRS / ISP-Nanterre)
    Regard critique sur les études européanistes et leurs concepts
Intervenant : Christian Lequesne (CERI/FNSP, Professeur invité à la LSE - Londres)
Discutant : Patrice Duran (ENS / ISP-Cachan)

  • Le 14 Décembre 2007, 14h ( attention le séminaire a lieu exceptionnellement un vendredi ), Université Paris X-Nanterre :
    Les groupes d'intérêt sont-ils des acteurs dans l'Union européenne?

Intervenant : Guillaume Courty (Département de science politique, Université Paris X)
Discutant : Maxime Forest (IEP de Strasbourg)

  • Le 11 Janvier, 14h ( attention le séminaire a lieu exceptionnellement un vendredi ), Université Paris X-Nanterre :
    L'intégration européenne vue par ses acteurs : le cas de la République Tchèque (en anglais) (titre provisoire).

Intervenante : Lenka Rovna (Professeur de sciences politiques, Chaire Jean Monnet, Université Charles de Prague ; Membre de la délégation tchèque à la Convention)

  • Le 18 Janvier, 14h30 ( attention le séminaire a lieu exceptionnellement un vendredi ), Université Paris X-Nanterre :
    Arènes judiciaires et construction européenne (titre provisoire).

Intervenante : Anne Weyembergh (Institut d'études européennes de l'ULB, Coordinatrice du réseau Eclan (European criminal academic network))
Discutante : Sara Liwerant (Université Paris X)

  • 4 Février 2008, 14h, ENS de Cachan :
    Construire une "Europe de la sécurité" : diffusion et consolidation de conceptions et de dispositifs . (titre provisoire).

Intervenants : Thierry Delpeuch (CNRS/ISP-ENS de Cachan) et Didier Bigo (IEP de Paris & CERI)

  • Le 31 mars, 14h, Université Paris X-Nanterre :
    Populisme et euro-scepticisme : terrains européens comparés.

    Intervenant : Frédéric Zalewski (ISP-Nanterre & Département de science politique, Université Paris X)
    Discutant : Mathieu Providence (ISP-Nanterre)

  • Le 14 avril à 14h à l'ENS de Cachan :
    La mise en place d'une action publique européenne dans le domaine de la mémoire : naissance ou absence d'une mémoire commune ?

Intervenante : Sarah Gensburger (Post-doctorante au Centre d'études européennes de Sciences Po)
Discutant : Georges Mink (ISP-CNRS)

  • Le 19 Mai 2008 à l'ENS de Cachan :
    Agir pour exister. L'émergence de l'Europe dans le champ international de la sécurité politique.

Intervenant : Yves Buchet de Neuilly (CERAPS & Département de science politique, Université de Lille II)
Discutante : Violaine Roussel (Université Paris VIII, ISP)

  • Le 9 juin 2008 à l'ENS de Cachan :
    Les usages de la comparaison : méthode d'analyse ou instrument politique ?

Intervenante : Bénédicte Zimmermann (Centre de recherches interdisciplinaires sur l'Allemagne, EHESS)
Discutante : Cécile Vigour (ISP-Cachan)

Catégories

Lieux

  • Paris, France

Dates

  • lundi 19 mai 2008
  • vendredi 14 décembre 2007
  • vendredi 11 janvier 2008
  • vendredi 18 janvier 2008
  • lundi 04 février 2008
  • lundi 31 mars 2008
  • lundi 14 avril 2008
  • lundi 09 juin 2008

Mots-clés

  • sociétés, études du politique, sociologie politique, Europe

Contacts

  • Jacques de Weerdt, chargé de communication de l'ISP ~
    courriel : jacques [dot] de_weerdt [at] u-paris10 [dot] fr

Source de l'information

  • Jacques de Weerdt
    courriel : jacques [dot] de_weerdt [at] u-paris10 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Interroger l'Europe : objets, concepts, méthodes », Séminaire, Calenda, Publié le mardi 11 décembre 2007, https://doi.org/10.58079/c4k

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