Accueil1108-2008. L’influence et le rayonnement de l’école de Saint-Victor de Paris au Moyen Âge

Accueil1108-2008. L’influence et le rayonnement de l’école de Saint-Victor de Paris au Moyen Âge

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Publié le jeudi 05 juin 2008

Résumé

Colloque international du CNRS pour le neuvième centenaire de la fondation de Saint-Victor, du mercredi 24 au samedi 27 septembre 2008, à Paris, Collège des Bernardins, 18-24 rue de Poissy, 75005. En 1108, Guillaume de Champeaux, abandonne la direction de l’école cathédrale de Paris pour mener, avec une poignée d’étudiants, une vie d’ermite sur les pentes alors désertes de la Montagne Sainte-Geneviève. En quelques dizaines d’années, le groupe de scholares devient une puissante abbaye de chanoines réguliers et l’une des écoles les plus remarquables de l’occident médiéval, par la stabilité d’une longue lignée de maîtres, la diversité des domaines où ils se sont illustrés et l’étendue de leur fécondité jusqu’à la fin du Moyen Age. Neuf siècles après la fondation de Saint-Victor de Paris, cette fécondité multiforme continue d’étonner.

Annonce

1108-2008.  L’influence et le rayonnement  de l’école de Saint-Victor de Paris au Moyen Âge

Colloque international du CNRS  pour le neuvième centenaire de la fondation de Saint-Victor
Du mercredi 24 au samedi 27 septembre 2008, à Paris, Collège des Bernardins, 18-24 rue de Poissy, 75005.

Argument du colloque

En 1108, Guillaume de Champeaux, abandonne la direction de l’école cathédrale de Paris pour mener, avec une poignée d’étudiants, une vie d’ermite sur les pentes alors désertes de la Montagne Sainte-Geneviève. En quelques dizaines d’années, le groupe de scholares devient une puissante abbaye de chanoines réguliers et l’une des écoles les plus remarquables de l’occident médiéval, par la stabilité d’une longue lignée de maîtres, la diversité des domaines où ils se sont illustrés et l’étendue de leur fécondité jusqu’à la fin du Moyen Age. Neuf siècles après la fondation de Saint-Victor de Paris, cette fécondité multiforme continue d’étonner.

Quel est donc le secret du rayonnement qu’à travers Hugues, Adam, André, Richard, Thomas Gallus et bien d’autres moins connus, l’abbaye parisienne a exercé dans des champs aussi divers que l’histoire des méthodes pédagogiques, des bibliothèques, des sciences et techniques, de la géographie, de l’historiographie, de l’exégèse biblique, de la systématisation théologique, de la réception du Pseudo-Denys, de la spiritualité, de la poésie liturgique, de la pastorale et de la discipline du comportement ? Quels sont les causes, les moyens et les relais de cette influence ? Comment se décline-t-elle selon les siècles, les milieux touchés et les genres pratiqués ? En décernant à Saint-Victor un rôle d’initiateur dans toutes ces régions de la vie intellectuelle ou religieuse, les historiens sont-ils prisonniers d’une erreur de perspective, cèdent-ils à un effet de mode, ou bien y a-t-il réellement un « miracle victorin » ?

Pour échanger et débattre de ces questions, un colloque international se tient à Paris du mercredi 24 au samedi 27 septembre 2008, organisé par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (C.N.R.S.), l’École pratique des hautes études et la Société des études victorines, avec le concours du Collège des Bernardins et de la Région Île-de-France.

Organisateurs :

Patrick Gautier Dalché, Luc Jocqué, Dominique Poirel et Patrice Sicard.

Secrétaire du colloque :

Cédric Giraud cedricgiraud(arobase)gmail.com.

Comité scientifique :

John Baldwin,
Professeur émérite à l’université Johns Hopkins de Baltimore, membre associé de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,

François Dolbeau,
Directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études, IVe section, correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,

Philippe Contamine
Membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,

Bernard Guenée
Membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,

Emmanuel Poulle
Membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,

Patrice Sicard
Chanoine régulier de Saint-Victor, chercheur associé à l’Institut de recherche et d’histoire des textes (CNRS),

Jacques Verger
Professeur d'histoire du Moyen Âge à Paris IV - Sorbonne, Directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études, IVe section, correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

Mercredi 24 septembre

15h00 Allocutions d’ouverture

  • 16h00 Pascale Bourgain
    Y a-t-il un style victorin ?
Qualité
Professeur à l’école nationale des chartes

Résumé
Vu la diffusion des œuvres des Victorins et surtout d’Hugues, il ne faut pas s’étonner si la manière d’écrire de celui-ci a de l’influence dans tous les milieux où l’on lit avec ardeur ses œuvres. On peut cependant chercher à le caractériser par rapport à ses propres modèles et voir ce qu’en ont adapté ses successeurs. Héritier de la grande phrase monastique, elle-même inspirée de Grégoire le grand et de saint Augustin, Hugues l’adapte à des fins pédagogiques et exégétiques. Il trouve aussi, chez ses prédécesseurs immédiats rompus au raisonnement dialectique (Roscelin), une simplification de la phrase réduite à ses éléments essentiels, verbes, pronoms personnels, comme chez saint Anselme, et, ce qui lui est plus particulier mais se trouve aussi chez Abélard, une façon d’envisager toutes les facettes des relations entre deux entités par le jeu des prépositions, à l’image de phrasés liturgiques (‘par lui, avec lui et en lui’) mis au service de l’analyse des concepts. Le plus caractéristique de sa manière est le besoin d’ordre et d’évidence, qui l’amène à chercher en tout la symétrie, reflet linguistique de l’analogie qui lie la création et le créateur. Il a le goût des divisions, en deux ou trois éléments, par lesquelles il s’assure d’englober l’ensemble d’une question, sous tous es aspects possibles. Il procède alors par touches parallèles, où ne subsistent que l’essentiel des éléments à mettre face à face, ce qui aboutit à un style haché et symétrique. Segmentation encore soulignée par le fait que, sans hâte, pas à pas, il ajoute un élément grammatical à chaque double (ou triple) énoncé : d’abord un sujet et un verbe, puis il reprend en ajoutant un complément, puis une circonstancielle de condition, de but ou de cause, et ainsi de suite : il construit à la fois l’analogie et l’enchaînement des phrases par petites touches. Il semble bien, par son caractère mesuré et sa clarté de pédagogue, être à l’origine de la fortune de cette construction “en lits de briques”, très utilisée par les prédicateurs. Le parallélisme, favorisé comme ayant valeur de démonstration d’une analogie profonde, aboutit à la rime, mais elle n’est pas recherchée pour elle-même. Elle se trouve plus fréquemment dans les moments d’élévation et d’émotion, et notamment chez ses successeurs, Richard par exemple, où elle commence à apparaître comme une marque du sryle des mystiques.

16h30 Pause

I. Les moyens d’une influence

Enracinement institutionnel de Saint-Victor

  • 17h00 Julian Führer
    L’abbaye de Saint-Victor dans la réforme canoniale
Qualité
Maître assistant à l’Université de Zurich (Suisse). Thèse soutenue en 2003 sur Louis VI roi de France et la réforme canoniale („Ludwig VI. und die Kanonikerreform“), parue en 2008

Champs de recherche
Histoire politique et ecclésiastique de l’occident médiéval, la France médiévale, histoire de la transmission des textes, philologie. Projet de recherche actuel devant mener à l’habilitation: L’écrit au haut moyen âge. Essai de comparaison entre royaumes de l’est et de l’ouest.

Résumé
La fondation de l’abbaye de Saint-Victor, on le sait, a connu un précédent notable, celui de Puiseaux. Le transfert de cette fondation de chanoines réguliers aux portes de Paris peut avoir des raisons multiples. Dans cette perspective, la communication essayera de comprendre si la fondation de Saint-Victor marque un cas particulier dans l’histoire de la réforme canoniale ou si au contraire on peut trouver d’autres exemples dont l’histoire et le développement au XIIe siècle semblent comparables. Il sera question aussi bien de la topographie que des privilèges accordés par les autorités séculières (le roi et la noblesse régionale) et ecclésiastiques (les évêques, des chapitres séculiers, le pape).

Publications récentes

Ludwig VI. von Frankreich und die Kanonikerreform, Frankfurt am Main, etc., 2008.
— « Le souvenir des rois de France dans les chapitres parisiens », dans Memoria: Kultur - Stadt - Museum. Mémoire: Culture - Ville - Musée, éd. Andreas Sohn, Bochum, 2006, p. 81-91.
— « Royauté et réforme en France au début du XIIe siècle », dans Bulletin de la Mission historique française en Allemagne, t. 40, 2004, p. 214-221.
— « Suger et Bernard de Clairvaux, in: Suger en question. Regards croisés sur Saint-Denis, éd. Rolf Grosse, München 2004 (Pariser Historische Studien 68), p. 81-93.
— « Gregor von Tours. Christliche und pagane Tradition », dans Es hat sich viel ereignet, Gutes wie Böses. Lateinische Geschichtsschreibung der Spät- und Nachantike, éd. Gabriele Thome, Jens Holzhausen, München – Leipzig, 2001 (Beiträge zur Altertumskunde 141), p. 105-126.
— « ‘Deutschester Mensch’ und europäisches Genie: ‘Der Fall Wagner’ », dans Steinbruch Deutsche Erinnerungsorte. Annäherung an eine deutsche Gedächtnisgeschichte, éd.. Constanze Carcenac-Lecomte et.al., Frankfurt am Main, etc. 2000, p. 85-97.

  • 17h30 Rolf Grosse
    Entre cour et cloître : Saint-Victor et les Capétiens
Qualité
Chercheur à l’Institut historique allemand de Paris et professeur (non titulaire) à l’université de Heidelberg.

Champs de recherche
Histoire de l’Europe occidentale au Moyen âge central et diplomatique des actes pontificaux.

Résumé
Le rayonnement de Saint-Victor avait atteint au XIIe siècle déjà une telle force que des familles de la noblesse romaine envoyaient leurs fils à Paris pour suivre leurs études à Saint-Victor. On compte au moins trois cardinaux qui y avaient été chanoines. Pas seulement la Curie mais aussi la cour des Capétiens savaient tirer profit du haut niveau intellectuel de l’abbaye : l’abbé Achard servit de médiateur entre Louis VII et Henri II d’Angleterre, l’abbé Ernis fut le parrain de Philippe II Auguste et était lié par une amitié profonde au chancelier royal, Hugues de Champfleuri. La communication se concentre sur le rôle de l’abbaye dans le contexte de la politique de Louis VI et de Louis VII et examine les rapports, parfois tendus, entre la cour royale et les abbés de Saint-Victor.

Publications récentes

Papsturkunden in Frankreich, n. s., t. 9 : Diözese Paris, II : Abtei Saint-Denis, Göttingen, 1998
Saint-Denis zwischen Adel und König. Die Zeit vor Suger (1053–1122), Stuttgart, 2002.
— (éd.) Suger en question. Regards croisés sur Saint-Denis, Munich, 2004
Vom Frankenreich zu den Ursprüngen der Nationalstaaten, 800–1214, Darmstadt, 2005
— (éd) L’acte pontifical et sa critique, Bonn, 2007.

18h00 Discussions

19h00 Réception

Jeudi 25 septembre

Enracinement scolaire de Saint-Victor

  • 09h30 Constant Mews
    Between the schools of Abelard and Saint-Victor in the mid twefth century
Qualité
Professor in the School of Historical Studies, Monash University, Director of the Centre for Studies in Religion and Theology. Visiting Professor at the University of Virginia, at the école des Hautes études en Sciences Sociales (Paris), and the Scuola Normale (Pisa).

Publications récentes

The Lost Love Letters of Heloise and Abelard: Perceptions of Dialogue in Twelfth-Century France (New York: St. Martin’s Press, 1999)
Abelard and Heloise (New York: Oxford University Press, 2005)
Listen Daughter: the Speculum Virginum and the Formation of Religious Women in the Middle Ages (New York: Palgrave, 2001).

  • 10h00 Cédric Giraud
    Saint-Victor entre les écoles monastiques et cathédrales
Qualité
Ancien élève de l’école des chartes, agrégé d’histoire, maître de conférences, Nancy 2

Champs de recherche
Histoire des écoles aux XIe-XIIe siècles, théologie, philologie latine.

Résumé
Afin d’apprécier l’originalité éventuelle de l’école dite de Saint-Victor, il convient de la comparer aux autres institutions contemporaines comme les écoles cathédrales et d’autres écoles monastiques en privilégiant une comparaison des institutions (cursus, place du maître, recrutement des élèves), des méthodes de travail (florilèges, recueil de sentences, quaestio) et des doctrines (thèmes retenus ou écartés, rapport aux arts du langage). En couvrant ainsi les diverses modalités organisant la vie scolaire, on espère montrer les caractères propres à l’école victorine.

Publications récentes

— En collaboration avec Constant Mews, Monash University, Australie : « Le Liber pancrisis, un florilège des Pères et des maîtres modernes du XIIe siècle », dans Archivum latinitatis medii aevii (Bulletin Du Cange), 64, 2006, p. 145-191.
— « Tradition patristique et modernité théologique en Normandie au XIIe siècle : l’exemple du manuscrit Paris, BNF, NAL 451 », dans La place de la Normandie dans la diffusion des savoirs, du livre manuscrit à la bibliothèque virtuelle, Rouen, 2006, p. 55-77.
— « Le De vanitate mundi d’Hugues de Saint-Victor († 1141). édition critique et commentaire », dans Positions des thèses de l’école nationale des chartes, Paris, 2002, p. 63-71. Thèse à paraître chez Brepols dans la collection du Corpus Christianorum, Continuatio Mediaevalis (série des opera omnia d’Hugues de Saint-Victor, accord de l’éditeur).

10h30 Pause

  • 10h45 Jacques Verger
    Saint-Victor et l’université
Résumé
Présentes au premier plan de la scène intellectuelle parisienne au XIIe siècle, l’abbaye de Saint-Victor et son école semblent s’effacer au tournant des XIIe et XIIIe siècles. Elles jouent pourtant un certain rôle dans les premières décennies de l’Université en prenant en charge la juridiction spirituelle sur les étudiants et en essayant d’obtenir une chaire de théologie. Mais après le milieu du siècle, l’existence même d’un enseignement victorin devient incertaine. S’il est toujours difficile de s’interroger sur les causes d’une absence, il est en revanche possible de recenser les traces des liens au moins personnels qui ont pu subsister entre milieu universitaire et milieu victorin jusqu’à la fin du Moyen âge. Et il faut également noter que, par le souvenir des œuvres de ses grands maîtres et par les ressources de sa bibliothèque, Saint-Victor a continué à être présent dans la mémoire et l’enseignement de l’Université.

II. Les domaines concernés

historia (fondements scientifiques)

  • 11h15 Gilbert Dahan
    La contribution des Victorins à l’étude de la Bible, XIIe-XIIIe siècle
Qualité

Directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’école pratique des Hautes études, IVe section

11h45 Discussions

12h30 Déjeuner

  • 14h30 Isabelle Guyot-Bachy
    Les Victorins furent-ils des maîtres pour les historiens médiévaux ?
Qualité
Maître de conférences à l’Université Paris Est-CREPHE

Champs de recherche
Culture historique et politique dans le royaume de France, XIIe-XVe siècle ; Jean de Saint-Victor ; histoire de la bibliothèque de Saint-Victor

Résumé
Dès le Didascalicon, Hugues de Saint-Victor a posé et défendu le principe de l’historia comme base de l’édifice allégorique et comme fondement de la construction du savoir. Il en a défini les champs (événements, lieux, temps, personnages) et la perspective (une histoire sainte). Très vite, il a composé pour les étudiants un manuel de lecture historique de l’écriture sainte, le Chronicon. Dans son sillage, quelques œuvres furent produites au sein de l’Ordre entre le XIIe et le XIVe siècles, dont les plus notables sont le Liber exceptionum de Richard de Saint-Victor et, plus tard, le Memoriale historiarum de Jean de Saint-Victor. L’étude voudrait mesurer l’influence des Victorins sur les historiens médiévaux sous un double aspect : quelle reconnaissance d’autorité eurent les historiens médiévaux à l’égard des Victorins ? Quel impact eurent les textes d’histoire produits par les chanoines sur l’historiographie occidentale entre le XIIe et le XVe siècle ? Pour tenter de répondre à ces questions, on sera particulièrement attentif à la place accordée à Hugues et Richard dans les prologues, car ceux-ci constituent le lieu par excellence du discours historiographique où s’exprime la réflexion des auteurs sur leur propre construction historiographique et sur leur vision personnelle de l’histoire. On s’efforcera également de dresser un bilan de la diffusion et de la réception des œuvres historiographiques victorines pour l’ensemble de la période médiévale.

Publications récentes

Le « Memoriale historiarum » de Jean de Saint-Victor, Un historien et sa communauté au début du XIVe siècle, Turnhout, Brepols, 2000 (Bibliotheca victorina, XII).
Jean de Saint-Victor, « Traité de la division des royaumes », introduction à une histoire universelle, introduction, édition critique et traduction par I. Guyot-Bachy et D. Poirel, Turnhout, 2002 (Sous la règle de Saint Augustin, 9)
— « La Bible dans le Memoriale historiarum de Jean de Saint-Victor : autorité, source et fondement de l’histoire”, Bible et exégèse à Saint-Victor de Paris, colloque organisé par le Hugo-von-Sankt-Viktor-Institut à Mayence, avril 2004 (à paraître)
— (en coll. avec Jean-Marie Moeglin), “Comment ont été continuées les Grandes chroniques de France dans la première moitié du XIVe siècle », Bibliothèque de l’école des Chartes, t. 163 (juillet-décembre 2005), p. 385-433.

  • 15h00 Danielle Jacquart
    Les sciences dans la bibliothèque de Saint-Victor au Moyen Âge
Qualité
Directeur d’études à l’école pratique des Hautes études

Champs de recherche
Histoire des sciences au Moyen Age

Résumé
Bien qu’elles ne constituent qu’une faible proportion, les disciplines relevant aujourd’hui de l’histoire des sciences sont représentées dans la bibliothèque de Saint-Victor par des témoins souvent importants. Citons, par exemple, l’actuel latin 14738 de la Bibliothèque nationale de France, qui, datable du dernier tiers du XIIe siècle, est le plus ancien témoin connu de l’Almageste de Ptolémée dans la version de Gérard de Crémone. Le colloque de septembre 2008 sera l’occasion de dresser un bilan des manuscrits scientifiques qui ont fait partie de la bibliothèque de Saint-Victor au Moyen Age.

Publications récentes
La science médicale occidentale entre deux renaissances (XIIe s. -XVe s.), Variorum, 1997 (Variorum Collected Studies Series CS567).
La médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe - XVe siècle, Paris, Fayard, 1998, 587p.
Les manuscrits des traductions de Gérard de Crémone : quelques caractéristiques formelles, dans J. Hamesse (éd.), Les traducteurs au travail, leurs manuscrits et leur méthode (Moyen Age-Renaissance), Turnhout, 2002, p. 207-220.
Arnaldi de Villanova Opera Medica Omnia XVII, Translatio libri Albuzale de medicinis simplicibus, Barcelone, Universitat de Barcelona, 2004 [en collaboration avec J. Martínez Gázquez, M. R. McVaugh, A. Labarta et L. Cifuentes], 625 p.
L’épopée de la science arabe, Paris, 2005 (« Découvertes Gallimard »), 128p.
— Scientia in margine, Etudes sur les marginalia dans les manuscrits scientifiques du Moyen Age à la Renaissance, Genève, Droz, 2005 (Ecole pratique des Hautes Etudes, Sciences historiques et philologiques, V. Hautes études médiévales et modernes 88) [dir. avec Charles Burnett].
La Scuola Medica Salernitana, Gli autori e i testi, Florence, SISMEL, 2007 [dir. avec Agostino Paravicini Bagliani].

allegoria (sagesse spéculative)

15h30 Rainer Berndt
« Spiritu et fide unum ». La théologie du peuple de Dieu d’après Hugues de Saint-Victor
Qualité
Professeur ord. d’histoire de l’Église et d’histoire de la philosophie au moyen âge, à Frankfurt am Main, Phil.-Theol. Hochschule Sankt Georgen, professeur invité au Centre Sèvres à Paris, directeur du Hugo von Sankt Viktor-Institut à Francfort et éditeur du Corpus Victorinum

Champs de recherche
Histoire de l’exégèse, histoire de la théologie, histoire de l’abbaye de Saint-Victor.

Résumé
Dans sa somme de théologie, le De sacramentis christiane fidei, Hugues achève sa théologie des peuples de Dieu, qu’il a commencé à élaborer dès le début de son activité intellectuelle. Depuis le Commentaire de l’Octateuque et le De scripturis et scriptoribus sacris, Hugues déploie une théologie des temps de salut où il distingue trois peuples partageant une connaissance sûre de Dieu. Ces peuples se succèdent tout en restant contemporains (De archa Noe). L’avènement du Christ, loin de détruire le temps, permet, bien au contraire, la contemporanéité des peuples appartenant à diverses étapes de fidélité. D’où résulte en retour, selon Hugues, la possibilité d’initier le dialogue. On tâchera de montrer comment le maître victorin articule la théologie de la foi avec celle de l’Esprit-saint. En effet, il revient à la pneumatologie de formuler ce qui constitue théologiquement l’unité de l’église et comment.

Publications récentes

— « Die structura ecclesiae im Widerschein der Heiligen Schrift. Streiflicht über das ekklesiale Denken des Mittelalters », in « Das Haus Gottes, das seid ihr selbst ». Mittelalterliches und barockes Kirchenverständnis im Spiegel der Kirchweihe, éd. Ralf M.W. Stammberger - Claudia Sticher, avec Annekatrin Warnke (Erudiri Sapientia 6), Berlin 2007, p. 33-70.
Hugonis de Sancto Victore operum editio auspiciis Gilduini abbatis procurata. Volumen 5: De sacramentis christiane fidei, cura et studio Rainer Berndt (Corpus victorinum. Textus historici 1). Münster 2008 (à paraître).
Bibel und Exegese in Saint-Victor zu Paris. Ein Grundtext in europäischem Rahmen, éd. Rainer Berndt (Corpus Victorinum. Instrumenta 3). Münster 2008 (à paraître).

16h00 Pause

  • 16h15 Thierry Lesieur
    Raison et rationalité chez Hugues de Saint-Victor
Qualité
Membre du Centre d’études Supérieures de Civilisation Médiévale (Poitiers)

Champs de recherche
Relation entre modèles de rationalité et pratiques sémiotiques (IXe-XIIe s.)

Résumé
Deux auteurs ont contribué au renouveau des études du corpus dionysien. Le plus connu est Hugues de saint-Victor et son commentaire sur la Hiérarchie céleste. Le second est Othlon de Saint-Emmeran. La moins grande notoriété d’Othlon tient notamment au fait qu’il ne donne du texte dionysien aucun commentaire extensif. Après avoir fait l’acquisition d’un exemplaire des traités dionysiens, il en effectue lui-même une copie qu’il ramène à Ratisbonne avant le milieu du XIe siècle, probablement dans le but d’en faire le support d’un cours. Une comparaison entre les développements qu’Othlon et Hugues ont donné à la pensée dionysienne dans leurs écrits laisse entrevoir une nette évolution. L’influence principale que l’on lit chez les deux auteurs est la place accordé à la « lettre » c’est à dire à la prise en compte du charnel dans l’accession au spirituel. Mais tandis que l’un propose une approche musicale de l’articulation entre charnel et spirituel, l’autre tend à privilégier un modèle de la lumière.

Publications récentes

— « La collatio : un modèle chrétien de résolution de la question ? », dans La méthode critique au Moyen âge, Mireille Chazan et Gilbert Dahan (éds.), Turnhout : Brepols, 2006, pp. 65-81.
— « Nature, biformité et modèle du discernement: Aribon de Freising et les auteurs de Saint-Emmeran de Ratisbonne », Francia, 33/1 (2006), pp. 149-161
Devenir fou pour être sage. Construction d’une raison chrétienne à l’aube de la réforme grégorienne, Turnhout, Brepols, 2003 (412 p).

  • 16h45 Antoine Guggenheim
    Histoire, théologie et théologie de l’accomplissement : Hugues de Saint-Victor et Thomas d’Aquin
Qualité
Prêtre du diocèse de Paris (1993). Conseiller théologique et responsable du pôle de recherche du Collège des Bernardins. Maîtrise de philosophie (Louvain-la-Neuve). Docteur en théologie pour une thèse sur le Commentaire de saint Thomas d’Aquin sur l’Epître aux Hébreux (I.E.T. de Bruxelles – Directeur : René Lafontaine, sj).

Champs de recherche
Théologie et philosophie du Moyen âge. Herméneutique et lecture de la Bible. Personnalisme, ontologie et histoire

Résumé
Cette contribution proposera une lecture de la réflexion théologique de Hugues de Saint-Victor sur l’histoire et son accomplissement, et la comparera avec celle du maître du XIIIe siècle afin de déterminer la signification et d’évaluer les enjeux des recherches des médiévaux en ce domaine. La différence de leur perception des liens entre histoire et théologie avec celle des modernes nous rend le service précieux d’une interrogation de nos évidences.

Publications récentes

Le Christ Grand Prêtre de l’ancienne et de la nouvelle Alliance. étude théologique et herméneutique du Commentaire de saint Thomas d’Aquin sur l’épître aux Hébreux, coll. « Thèses de l’école Cathédrale », Parole et Silence, 2004, 800 p.
Vérité et figure, dans Revue Thomiste 104/1-2 (2004), p. 221-239.
L’enseignement de la philosophie dans une Faculté de théologie, dans Nouvelle Revue Théologique 126/3 (2004), p. 412-419.
— « Saint Thomas et la pluralité des sens et des traductions de l’écriture sainte », dans Bibles en français. Traduction et tradition, coll. « Colloques de l’école Cathédrale », Parole et Silence, 2004, p. 173-193.
— « Interpréter et transmettre, une tâche culturelle ? » dans Dialogue entre la foi chrétienne et la pensée contemporaine. Conférences à Notre-Dame de Paris carême 2005, Parole et Silence, 2005, p. 83-95.
— « De l’écriture à la Tradition, de la Raison à la Foi : un double passage », dans Philosophie et théologie en dialogue. 1996-2006. LIPT, une trace, sous la direction d’Emmanuel Falque et Agata Zielinski, L’Harmattan, 2005, p. 109-116.
La théologie de l’accomplissement de Jean Daniélou, dans Actualité de Jean Daniélou, sous la direction de J. Fontaine, Cerf, Paris, 2006, p. 165-187.
Pour une théologie chrétienne du judaïsme, dans Sens (nouvelle série) n° 319 (2007/6), p. 394-405.
Les preuves de Dieu : des clés pour le dialogue, coll. « Essais », Parole et Silence, à paraître en 2008.

  • 17h15 Csaba Nemeth
    Saint-Victor et le réception du corps aréopagitique
Qualité
Doctorant (« L’anthropologie théologique de Hugues et de Richard de Saint-Victor »).

Résumé

I would rather concentrate on the 12th century: the different Dionysian theologies of that age (especially Joannes Saracenus), in order to find the context of Hugh in the interpretation; then I would move to Richard and investigate how much Dionysian influences he had (there are different opinions, and I think the influence of the Areopagite is often overestimated). And, of course, I would finish with Thomas Gallus and his radical interpretation for the Corpus. I would like to contrast Victorine Areopagitism to other ones of those ages.

18h15 Discussions

20h30 Concert à Notre-Dame

Vendredi 26 septembre

tropologia (sagesse de vie)

  • 09h30 Grover Zinn
    Vestigia Victorina : Victorine Influences on Spiritual Life in the Middle Ages
Qualité
William H. Danforth Professor of Religion (emeritus) Former Associate Dean, College of Arts and Sciences Oberlin College (Oberlin, OH 44074, USA)

Champs de recherche
Hugh and Richard of Saint-Victor; Gregory the Great; Abbot Suger and the Abbey of Saint-Denis; medieval spirituality, exegesis, and iconography; manuscript studies.

Résumé
Recognized by Bonaventure in the thirteenth century as major figures in the history of Christian spirituality and theology, Hugh of Saint-Victor and Richard of Saint-Victor cast long shadows throughout the medieval period. Richard’s influence on the English spiritual tradition (e.g. The Cloud of Unknowing) has been recognized, as has the influence of Hugh and Richard on thirteenth-century spirituality and theology (Bonaventure) and later spirituality. This paper explores instances of textual influences, but also takes up two other topics: (1) the place of Hugh’s De institutione novitiorum in the history of medieval spirituality and religious orders, and (2) the “perceptions” and “uses” of Victorine spiritual texts as they were gathered together in single manuscripts and in library collections.

Publications récentes

Medieval France: An Encyclopedia, co-editor (with William W. Kibler, University of Texas, Austin). New York: Garland Publishing, 1995.
Richard of St. Victor: The Twelve Patriarchs; The Mystical Ark; Book Three of the Trinity (transl. and introd.), New York, 1979 (Classics of Western Spirituality).
« Exile, the Abbey of Saint-Victor at Paris and Hugh of Saint-Victor », dans Medieval Paradigms: Essays in Honor of Jeremy du Quesnay Adams, ed. Stephanie Hayes-Healy, vol. 2. (In the series “The New Middle Ages,” ed. Bonnie Wheeler) New York and Houndmills, Baskingstoke, Hampshire, England: Palgrave Macmillan, 2005.
Introduction to The Place of the Psalms in the Intellectual Culture of the Middle Ages, ed. Nancy Van Deusen. (In the series, « Medieval Studies », ed. Paul E. Szarmach) Albany, NY; State University of New York Press, 1999, pp. xi-xv.
« Hugh of St. Victor’s De scripturis et scriptoribus sacris as an Accessus Treatise for the Study of the Bible », dans Traditio: Studies in Ancient and Medieval History, Thought, and Religion, t. 52, 1997, p. 111-134. « Exegesis and Spirituality in Richard of St. Victor,” in Doors of Understanding: Conversations in Global Spirituality in Honor of Ewert Cousins (Quincy, IL: Franciscan Press, 1997), 127-142.
« Exegesis and Spirituality in the Writings of Gregory the Great », dans Gregory the Great: A Symposium [in honor of Robert Markus], ed. John Cavadini (Notre Dame Studies in Theology, 2) Notre Dame, 1996.
« The Influence of Augustine’s De doctrina christiana on Hugh of St. Victor », in Reading and Wisdom: The « De doctrina Christiana » of Augustine in the Middle Ages, ed. Edward D. English. Notre Dame, IN, 1995.
Founding Editor and member of the Editorial Board of a new monograph series, Commentaria: Sacred Texts and Their Interpretation in Medieval Jewish, Christian, and Islamic Traditions. Published by E. J. Brill, Leiden. (First volume published 2007)
« The History of Meditation on Jesus’ Seven Last Words,” in Words from the Cross: Meditations on Franz Joseph Haydn’s “The Seven Last Words of Christ,” ed. Richard Young. Lanham, MD and Oxford, England: Rowman and Littlefield Publishers, Inc., 2005, p. 183-193. (Also included: three meditations given by Zinn in performances with the Vermeer Quartet, pp. 84, 125, and 150.)

  • 10h00 Charles de Miramon
    L’influence victorine en droit canonique

10h30 Pause

liturgie et esthétique

  • 10h45 Margot Fassler
    Musique et liturgie : la séquence victorine
  • 11h15 Martina Schilling
    Y a-t-il une architecture victorine ?
Qualité
Etudes d’Histoire de l’art, d’histoire et d’archéologie aux universités de Mayence et Warwick, Angleterre. Doctorat à Warwick (thèse : L’abbaye victorine de Saint-André de Verceil), puis post-doctorat « Leverhulme Research Fellow ». Depuis 2003, maître-assistante à la Freie Universität Berlin, Département d’histoire de l’art.

Champs de recherche
L’architecture ecclésiastique des XIIe et XIIIe siècles en France, Italie et Angleterre, spécialement l’architecture monastique et canoniale. L’architecture du XXe siècle en Allemagne.

Publications récentes

— « Victorine liturgy and its architectural setting at the church of Sant’Andrea in Vercelli », Gesta, XLII/2 (2003), pp.115-130.
— « La chiesa abbaziale di San’t Andrea a Vercelli: tradizione lombarda e gotico francese », Arte Lombarda. Atti del Convegno Internazionale di Studi, Parma 26-30 settembre 2001, ed. A. C. Quintavalle (Milan, 2004), pp. 189-198.
— « Von Paris nach Piemont, ein Kulturtransfer im frühen 13. Jahrhundert: Kardinal Guala Bicchieri, die Viktorinerabtei von Sant’Andrea und das Theologiestudium in Vercelli », Bibel und Exegese in Sankt Viktor zu Paris. Form und Funktion eines Grundtexts im europäischen Rahmen, ed. Rainer Berndt (Corpus Victorinum Instrumenta, 4; Berlin, 2008) (sous presse).
— « Celebrating the scholar and teacher: the tomb of Thomas Gallus at Sant’Andrea in Vercelli (mid 14th century) », dans Festschrift Julian Gardner (sous presse).

11h45 Discussions

12h00 Déjeuner

III. Les milieux touchés

Réception dans diverses familles religieuses

  • 14h00 Monique Paulmier-Foucart et Édouard Frunzeanu
    Saint-Victor et les premiers dominicains
Résumé

Des relations directes entre Dominicains et Victorins dans la première moitié du XIIIe siècle sont difficiles à saisir, malgré des points de convergence certains, au plan de la Règle d’abord, de la position doctrinale augustinienne, de la fonction même d’enseignement et de prédication. Au-delà de ces affinités premières, les divergences sont déterminantes dès l’origine et se creusent rapidement dans le domaine philosophique. Comment apprécier à la fois cette parenté et cette mise à distance? La voie la plus accessible est de quantifier et de qualifier la place des auteurs victorins dans les premiers écrits dominicains. Nous partirons du Speculum maius de Vincent de Beauvais considéré comme la somme du savoir nécessaire à l’enseignement donné par les lectores dominicains dans les studia ordinaires de l’Ordre. Hugues et de Richard y occupent une place remarquable, à quatre niveaux : - comme modèle encyclopédique avoué ; - comme guide dans l’organisation de l’exposé ; - les deux maîtres bénéficient d’un important florilège dans le Speculum historiale, équivalent à celui de saint Bernard ; - on compte plus de deux cents citations éclatées de leurs œuvres dans le Speculum naturale et le Speculum Doctrinale. Quelles œuvres des deux maîtres victorins sont ainsi intégrées à la grande encyclopédie médiévale ? et pour le traitement de quelles parties du savoir ? Après cette approche globale, nous tenterons une appréciation plus fine en examinant dans le détail l’utilisation du traité De sacramentis de Hugues par Vincent de Beauvais (Speculum naturale) et par deux de ses confrères de la première génération des Prêcheurs, dans la Somme de Roland de Crémone et les Questions quodlibétiques de Guerric de Saint-Quentin.

  • 14h30 Sylvain Piron
    L’influence victorine sur les franciscains
Résumé
Bien que le dossier n’ait pas encore été traité de façon méthodique (à ma connaissance), il est habituel de situer la première école franciscaine dans le prolongement direct de l’école victorine. Antoine de Padoue et, plus important encore pour le devenir de la théologie franciscaine, Alexandre de Hales ont sans doute été élèves de Thomas Gallus. Comme l’a montré J.G. Bougerol, Bonaventure est encore profondément marqué par Hugues et Richard de Saint-Victor, tandis qu’à partir de la génération suivante, que représente Pierre de Jean Olivi, cette empreinte paraît s’estomper. Je me propose de reprendre ce parcours, en considérant également quelques auteurs de la deuxième génération franciscaine (Jean de la Rochelle, Eudes Rigaud), au moyen d’une vue d’ensemble et d’études plus détaillées de quelques thèmes spécifiques, tels que la doctrine du péché originel, l’interprétation du pseudo-Denys ou la tradition exégétique (en confrontant Nicolas de Lyre à André de Saint-Victor).

Publications récentes

Lettres des deux amants, attribuées à Héloïse et Abélard, traduites et présentées, Paris, Gallimard, 2005, 221 p.
Pierre de Jean Olivi (1248-1298). Pensée scolastique, dissidence spirituelle et société. Actes du colloque de Narbonne (mars 1998), édité par Alain Boureau et Sylvain Piron, Paris, Vrin (études de philosophie médiévale, 79), 1999, 412 p.
— « Deplatonising the Celestial Hierarchy. Peter John Olivi’s interpretation of the Pseudo-Dionysius », dans Isabel Iribarren, Martin Lenz (éds.), Angels in Medieval Philosophy Inquiry. Their Function and Significance, Aldershot, Algate, 2007, p. 29-44.
— « L’ecclésiologie de Jean de Roquetaillade. A propos d’une édition récente », Franciscan Studies t. 65, 2007, p. 281-294
— « Censures et condamnation de Pierre de Jean Olivi : enquête dans les marges du Vatican », Mélanges de l’Ecole française de Rome – Moyen Age, t. 118/2, 2006, p. 313-373.
— « Olivi et les averroïstes », dans Freiburger Zeitschrift für Philosophie und Theologie, t. 53/1, 2006, p. 251-309
— « Franciscan Quodlibeta in Southern Studia and at Paris (1280-1300) », dans Christopher Schabel (dir.), Theological Quodlibeta in the Middle Ages. The Thirteenth Century, Leiden, Brill, 2006, p. 403-438.

15h00 Pause

  • 15h15 Christian Trottmann
    Lectures chartreuses des Victorins
Qualité
Directeur de recherche, CNRS

Résumé
Ce sont principalement Hugues et Richard de Saint-Victor qui sont cités par les auteurs Chartreux des XIIIe-XVe siècle que nous étudierons. Cette étude ne prétend à aucune exhaustivité, mais s’attache aux auteurs les plus importants. Le problème commence au tournant du XIIIe siècle avec Hugues de Balma qui tout en reconnaissant selon la tradition scolastique en Richard de Saint-Victor le docteur de la contemplation, place l’union obtenue par la théologie mystique bien au-delà. Guigues du Pont tentera une synthèse plus équilibrée. Au XVe siècle la question difficile soulevée par Hugues de Balma est réactivée par le très irascible critique de Nicolas de Cues, Vincent d’Aggsbach. Mais entre temps, Denys le Chartreux a proposé une nouvelle articulation autour du don de sagesse entre théologie mystique et contemplation, mettant en bonne place Hugues et Richard de Saint-Victor. Il s’agira d’explorer chez ces quelques auteurs chartreux les enjeux de leur lecture des deux principaux maîtres victorins. Après ma thèse sur la vision béatifique mes intérêts ont porté sur le statut de la théologie au Moyen Age, la syndérèse et la conception de l’éthique. Plus récemment : vie active et vie contemplative, et pour les années qui viennent : éthique, mystique et spéculation spécialement aux époques pré et post scolastiques. A court terme je développe dans cette perspective une recherche sur Bernard de Clairvaux et la philosophie des cisterciens du XIIe siècle.

Publications récentes

Faire, agir, contempler, Contrepoint à la Condition de l’homme moderne de Hannah Arendt, Paris, Sens et Tonka (Sens et non-sens), 2008.
Vers la contemplation, Le savoir de Mantice, Champion, Paris, 2007
« Trois regards chartreux sur la contemplation au milieu du XVe siècle », dans les actes du 33 Kölner Mediaevistentagung, Miscellanea Medievalia, t. 31, p. 558-593.
« Contemplation et vie contemplative selon trois Chartreux: Guigues II, Hugues de Balma et Guigues du Pont. Quelques points de repère dans une évolution », dans Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques, t. 87 (4), oct-déc. 2003, p. 633-680.
« Syndérèse et contemplation: Problèmes de sources et enjeux philosophiques à l’entrée dans la Renaissance. », Journée d’études Syndérèse et contemplation, Tours, 6 juin 2003, dans Vers la contemplation, Ch. Trottmann (éd.), Champion, Paris, 2007 (Le savoir de Mantice), p. 193-213.
« Sic in vi affectiva : Note sur le De Theologia Mystica III, 27, sa réception par Vincent d’Aggsbach, son dépassement par Gerson et quelques auteurs ultérieurs », Colloque Parameters of Intellectual Change from 1370 to 1500, Leuven, 17-20 juin 2003, dans Bulletin de Philosophie Médiévale, t. 45, 2003, p. 167-187.
« Mystique, sagesse et théologie : La place de la mystique entre théologie et vision béatifique à la fin du Moyen Age », dans Les enjeux philosophiques de la mystique, Colloque du CIPh, Paris, 6-8 avril 2006, D. de Courcelles éd., Grenoble, J. Million 2007, p. 145-184.

  • 15h45 Nikolaus Staubach
    L’influence victorine sur la dévotion moderne
Qualité
Seit 1996 Mitglied der Akademie der Augustiner-Chorherren von Windesheim. Seit 1997 Sprecher des Graduiertenkollegs ‘Schriftkultur und Gesellschaft im Mittelalter’. Seit 1999 Sprecher des Graduiertenkollegs ‘Gesellschaftliche Symbolik im Mittelalter’. Mitherausgeber der ‘Münsterschen Mittelalter-Schriften’, der ‘Frühmittelalterlichen Studien’ und der ‘Boekhistorische Reeks’ (Groningen); Herausgeber der Reihe ‘Tradition, Reform, Innovation. Studien zur Modernität des Mittelalters’ (Peter Lang-Verlag).

Résumé
J’examinerai la réception des oeuvres d’Hugues de Saint-Victor dans les milieux des dévots modernes, soit comme lecture édifiante, soit comme source d’inspiration en développant des techniques de la vie religieuse et spirituelle. De plus, je regarderai les efforts de réformer l’abbaye parisienne de Saint-Victor, entrepris par quelques chanoines de Windesheim, et les causes de leur échec.

Publications récentes

— « Das Corveyer Dekorationsprogramm und die spätkarolingische Herrschaftsikonographie », dans Sinopien und Stuck der karolingischen Klosterkirche von Corvey, éd. Joachim Poeschke, Münster 2002, p. 87-99.
— « Signa utilia – signa inutilia. Zur Theorie gesellschaftlicher und religiöser Symbolik bei Augustinus und im Mittelalter », dans Frühmittelalterliche Studien 36, 2002, p. 19-49.
— « Populum Dei ad pascua vitae aeternae ducere studeatis. Aspekte der karolingischen Pastoralreform », dans La pastorale della Chiesa in Occidente dall’ età ottoniana al Concilio Lateranense IV. Atti della quindicesima settimana internazionale di studio Mendola, 27-31 agosto 2001, Milano, 2004, p. 27-54.
— « Regia sceptra sacrans. Erzbischof Hinkmar von Reims, der heilige Remigius und die ‘Sainte Ampoule’ », dans Frühmittelalterliche Studien, t. 40, 2006, p. 79-101.
— « Quattuor modis intellegi potest Hierusalem. Augustins ‘Civitas Dei’ und der vierfache Schriftsinn », dans Alvarium. Festschrift für Christian Gnilka, Münster, 2002 (Jahrbuch für Antike und Christen­tum, Ergänzungsband 33), p. 345-358.
— « Schriftexegese und Kultgeschichte. Zur Konzeption von Augustins ‘Civitas Dei’ », dans Normieren, Tradieren, Inszenieren. Das Christentum als Buchreligion, éd. Andreas Holzem, Darmstadt, 2004, p. 73-89.
— « Das Münsteraner Devotio moderna-Projekt, dans Tweede studietag Belgische klooster­geschiedenis, Algemeen Rijksarchief, 7 juni 2000. Akten I, Brüssel, 2001 (Bibliografische inleiding tot de Belgische kloostergeschiedenis vóór 1796, 39),, p. 77-96.
— « Text als Prozeß. Zur Pragmatik des Schreibens und Lesens in der Devotio moderna », dans Pragmatische Dimensionen mittelalterlicher Schriftkultur, éd. Christel Meier et al., Münster 2002, (Münstersche Mittelalter-Schriften 79), p. 251-276.
— « Von der Nachfolge Christi und ihren Folgen, oder: Warum wurde Thomas von Kempen so berühmt? », dans Kempener Thomas-Vorträge, Kempen, 2002, p. 85-104.
— « ‘Sine votis et regula’. Der Rangstreit der geistlichen Lebensformen in der Devotio moderna », dans Regula Sancti Augustini. Normative Grundlage differenter Verbände im Mittelalter, éd. Gert Melville – Anne Müller, Paring, 2002, (Publikationen der Akademie der Augustiner-Chorherren von Windesheim, 3), p. 539-580.
— « Die Devotio moderna als Textgemeinschaft, dans Schnittpunkte. Deutsch-niederländische Literaturbeziehungen im späten Mittelalter, éd. Angelika Lehmann-Benz et al., Münster, etc.., 2003, p. 19-40.
— « (éd.), Kirchenreform von unten. Gerhard Zerbolt von Zutphen und die Brüder vom gemeinsamen Leben, Frankfurt am Main etc., 2004, (Tradition – Reform – Innovation 6).
— « Zwischen Kloster und Welt? Die Stellung der Brüder vom gemeinsamen Leben in der spätmittelalterlichen Gesellschaft. Mit einem Anhang: Neue Quellen zum Grabow-Konflikt », dans Kirchenreform von unten, éd. N. Staubach (s. dort), p. 368-426.
— (éd.), Rom und das Reich vor der Reformation Frankfurt am Main etc., 2004, (Tradition – Reform – Innovation 7).
— « ‘Honor Dei’ oder ‘Bapsts gepreng’? Zur Reorganisation des Papstzeremoniells in der Renaissance, dans Rom und das Reich vor der Reformation, éd. N. Staubach (s. dort), p. 91-136.
— « Romfahrt oder Selbsterfahrung? Der Jubiläumsablaß im Licht konkurrierender Kirchen- und Frömmigkeitskonzepte », dans Rom und das Reich vor der Reformation, éd. N. Staubach (s. dort), p. 251-270.
— « Cusanus und die Devotio moderna », dans Conflict and reconciliation: Perspectives on Nicholas of Cusa, éd. Inigo Bocken, Leiden – Boston, 2004, (Brill’s studies in intellectual history 126), p. 29-51.
— « ‘Quibus virtutum testimoniis in vita floruit, illis in morte ornetur.’ Paris de Grassis und das kuriale Begräbniszeremoniell des frühen 16. Jahrhunderts », dans Praemium Virtutis II. Grab­mäler und Begräb­niszeremoniell in der italienischen Hoch- und Spätrenaissance, éd. Joachim Poeschke et al., Münster, 2005, p. 13-28.
— (éd. avec Anja Grebe), Komik und Sakralität. Aspekte einen ästhetischen Para­doxie in Mittel­alter und früher Neuzeit, Frankfurt am Mai etc., 2005, (Tradition – Reform – Innovation 9).
— « Ritus und risus. Komik im Papstzeremoniell der Renaissance », dans Komik und Sakralität, éd. N. Staubach - Anja Grebe (s. dort), p. 230-249.
— (éd. avec Ulrike Bodemann), Aus dem Winkel in die Welt. Die Bücher des Thomas von Kempen und ihre Schicksale, Frankfurt am Main etc., 2006, (Tradition – Reform – Innovation 11).
— « Eine unendliche Geschichte? Der Streit um die Autorschaft der ‘Imitatio Christi’ », dans Aus dem Winkel in die Welt, éd. N. Staubach - U. Bodemann (s. dort), p. 9-35.
— « Introduction », dans Gérard Zerbolt de Zutphen, La montée du cœur – De spiritualibus ascensionibus, éd. Sr Francis Joseph Legrand, Turnhout, 2006, (Sous la règle de Saint Augustin 11), p. 7-40.
— « Gerhard Zerbolt von Zutphen und die Laienbibel », dans Lay Bibles in Europe 1450-1800, éd. M. Lamberigts - A A. Den Hollander, Leuven, 2006, p. 3-26.
— (éd. avec Vera Johanterwage), Außen und Innen. Räume und ihre Symbolik im Mittelalter, Frankfurt am Main etc., 2007, (Tradition – Reform – Innovation 14).
— « Vita solitaria und Vita communis. Der Innenraum als Symbol religiöser Lebensgestaltung im Spätmittelalter, dans Außen und Innen, éd. N. Staubach - V. Johanter­wage (s. dort), p. 279-297.

16h15 Discussions

17h30 Visite d’une exposition de manuscrits de Saint-Victor à la Bibliothèque Mazarine.
Le nombre de place étant très limité, les premiers inscrits seulement pourront y prendre part.

Finale

Samedi 27 septembre

Du Moyen Age à l’époque moderne

  • 09h30 Mathieu Arnoux
    Arts mécaniques et travail d’Hugues de Saint-Victor à Tommaso Garzoni
  • 10h00 Ruedi Imbach
    La réception des victorins chez les préhumanistes
  • 10h30 Jean-Louis Quantin
    Le corpus victorin aux XVIe et XVIIe siècles: formation, évolution et enjeux des Opera omnia d’Hugues et Richard de Saint-Victor
Qualité
Ancien élève de l’école Normale Supérieure, agrégé d’histoire, docteur et habilité à diriger des recherches en histoire moderne (Paris-Sorbonne). Directeur d’études à l’école Pratique des Hautes études, IVe section : chaire « érudition historique et philologique, de l’âge classique aux Lumières ».

Résumé
Il s’agirait de suivre la constitution du corpus, en relevant d’un côté l’accroissement lié aux nouvelles découvertes et de l’autre les soustractions opérées, en principe sinon dans la pratique des théologiens, par les conclusions de la critique d’authenticité et d’attribution. Mabillon, en 1672, restitua ainsi à un auteur inconnu de la fin du XIIe siècle, Robert Paululus, le De caeremoniis, Sacramentis, officiis et observationibus ecclesiasticis, ce qui n’empêcha pas Bossuet – pourtant soucieux, en général, de suivre les travaux d’érudition de son temps – de citer encore ce traité, en 1682, comme un ouvrage de “ Hugues de Saint Victor tant loûé par Saint Bernard ”. On souhaiterait aussi restituer le contexte d’élaboration des éditions, en faisant la part des préoccupations proprement doctrinales et des logiques corporatives, si l’on peut dire, des ordres religieux – le cas le plus patent étant sans doute la tentative de Tommaso Garzoni de faire de Hugues de Saint-Victor un chanoine de Latran.

Publications récentes

Le catholicisme classique et les Pères de l’église. Un retour aux sources (1669-1713), Paris, Institut d’études Augustiniennes, 1999
Le rigorisme chrétien, Paris, éd. du Cerf, 2001 (traduit en italien et en espagnol)
— éd. (avec Christopher Ligota), History of scholarship. A Selection of papers from the seminar on the history of scholarship held annually at the Warburg Institute, Oxford, 2006 (Oxford–Warburg series)
— éd. (avec J.-Cl. Waquet), Papes, princes et savants dans l’Europe moderne. Mélanges à la mémoire de Bruno Neveu, Genève, Droz, 2007.

11h00 Pause

  • 11h15 Jacques Dalarun
    Conclusions du colloque

Lieux

  • Paris, Collège des Bernardins, 18-24 rue de Poissy, métro : Maubert-Mutualité (10) bus : lignes 63, 86, 87
    Paris, France

Dates

  • mercredi 24 septembre 2008
  • jeudi 25 septembre 2008
  • vendredi 26 septembre 2008
  • samedi 27 septembre 2008

Mots-clés

  • Saint-Victor, victorins, abbaye, Paris, école monastique, Hugues de saint-Victor, histoire intellectuelle

Contacts

  • Dominique Poirel
    courriel : dominique [dot] poirel [at] irht [dot] cnrs [dot] fr
  • Cédric Giraud
    courriel : cedricgiraud [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Thierry Buquet
    courriel : thierry [dot] buquet [at] unicaen [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« 1108-2008. L’influence et le rayonnement de l’école de Saint-Victor de Paris au Moyen Âge », Colloque, Calenda, Publié le jeudi 05 juin 2008, https://doi.org/10.58079/csi

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