AccueilHarry Potter : la crise dans le miroir

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Publié le lundi 01 septembre 2008

Résumé

La saga de J. K. Rowling reflète les crises culturelles, sociales, psychologiques et politiques qui secouent le monde contemporain. Mais avec ses sept tomes correspondant chacun à une année scolaire, elle accompagne aussi le passage difficile de l’enfance à l’adolescence. Des qualités littéraires spécifiques lui ont permis d’étendre son public à toutes les générations et tous les pays et de transformer les lecteurs en auteurs qui développent à leur tour par l’écriture et le jeu l’univers fictionnel. A l’issue de l’année de publication du dernier tome, on dressera le bilan de cette première période de la vie du roman, en croisant les approches des sciences du texte et des médias, des sciences de l’éducation, et des sciences humaines.

Annonce

2ème appel à communications

Réflexivité, conflits et éducation à la complexité dans l’œuvre de J. K. Rowling et ses prolongements par le jeu, la lecture et la réécriture scolaires et privées

12, 13 novembre 2008

Équipe de recherche organisatrice

Nicole BIAGIOLI et l’Equipe de recherche I3D (Interdidactique et discours des disciplines) de l’IUFM Célestin Freinet-Académie de Nice

Lieu

Institut Universitaire de Formation des Maîtres Célestin Freinet –Académie de Nice-Université de Sophia Antipolis, centre de George V, 89 avenue George V, 06 046 Nice Cedex 1, France
Durée : deux jours.

Date limite de dépôt des propositions du dernier appel à communications : 17 septembre 2008

Vous devez adresser votre proposition de communication (abstract de 500 à 800 mots maximum avec quatre mots-clefs) avant le 17 septembre 2008 par courrier électronique à : Nicole.BIAGIOLI@unice.fr

La feuille de style requise est téléchargeable sur le site Internet du colloque à l’adresse : http://www.iufm.unice.fr/colloque Harry Potter/index.html

Les acceptations et les refus seront notifiés aux auteurs avant le 27 septembre 2008.

Langues du colloque : français, anglais.

Partenaires

Pour l’annonce, l’organisation du colloque et la publication des actes :

  • CTEL (Centre de recherche Transdisciplinaire en Epistémologie de la littérature, EA1758), Université de Nice-Sophia Antipolis),
  • Institut International Charles Perrault
  • AIRDF (Association Internationale de recherche en didactique du français),
  • IRSCL (International Research Society for Children Literature).

Comité scientifique

Eric Auriacombe (Paris), Sandra L. Beckett (Université Brock, Ontario,Canada), Pierre Bruno (Université de Bourgogne), Françoise Demougin (IUFM, Université de Montpellier 2) Anne Jorro (Université de Toulouse 2), Marlène Lebrun (IUFM, Université d’Aix-Marseille), Jean Perrot (Professeur émérite Paris 13), Natividade Pires (Université de Castelo Branco, Portugal), Isabelle Smadja; et, de l’équipe I3D (IUFM Université de Nice-Sophia Antipolis): Nicole Biagioli, Béatrice Bomel-Rainelli, Alice De Georges Métral, Jean-Philippe Drouhard, Jean-Jacques Legendre, René Lozi, Marie-Louise Martinez, Frédéric Torterat.

Comité de pilotage

Equipe I3D, service de communication de l’IUFM.

Thème du colloque

Comme l’a montré la psychologie culturelle (J. Bruner) les fictions sont des facteurs de structuration à la fois pour les personnes et les sociétés. Elles participent activement à l’élaboration des savoirs en les transmettant et en rendant possible leur confrontation et leur différenciation. C’est pourquoi il importe de les aborder sous l’éclairage pluridisciplinaire des sciences de la littérature, de la société et de l’éducation.

Le « phénomène Harry Potter » ne concerne pas seulement la littérature de jeunesse mais les lecteurs de toutes générations, dans un contexte de mondialisation massmédiatique des produits culturels. De même qu’on a pu dire (Biagioli 2001) que le Petit Prince de Saint Exupéry s’adressait à l’inner child qui sommeille dans le cœur de chaque adulte, on peut montrer qu’Harry Potter s’adresse à l’inner school child que chaque adulte porte en lui, support et enjeu des fantasmes qui le lient à l’institution scolaire et à travers elle, au projet sociétal. Les héros ont grandi en même temps que leur premier lectorat, et l’ont accompagné de l’enfance à l’âge pré-adulte. Il y a donc bien une génération Harry Potter dont la perception de la société et de l’école a été scandée par la parution régulière des livres et des films. Mais les finalités interculturelles du projet de J. K. Rowling ont également modifié les pratiques de lecture, dans le sens d’une appropriation ludique et interactive. Des communautés de lecteurs, joueurs, scripteurs se sont créées et des rites de rencontres et d’échanges se sont établis. A l’issue de l’année de publication du dernier tome, on dressera le bilan de cette première période de la vie du roman et de toutes les approches auxquels il a donné lieu.

Pistes de réflexion proposées

L’impact de la série de J. K. Rowling sur les pratiques symboliques, les comportements sociaux et les apprentissages sera observé et interrogé selon trois approches :

1 - Les sciences de la littérature et des médias

Une œuvre tentaculaire : HP à la croisée des genres et des publics, la mondialisation culturelle, la culture jeune, la planète Gutenberg et ses galaxies (films, produits dérivés, sites, presse spécialisée), les problématiques de traduction de l’œuvre.

La constitution du miroir symbolique résultant du croisement de l’identification du lecteur aux personnages et du décentrement opéré par la comparaison avec son propre univers : les structures en miroir et les miroirs dans l’œuvre, le recyclage des mythes et des stéréotypes. L’écriture d’HP: humour, rythme(s), description, poésie, narration (voix, focalisations).

Les réinvestissements de la lecture d’HP sur le jeu et l’écriture: joue-t-on et écrit-on seul ou en groupe ? Avec quel degré de fidélité ou d’invention par rapport au roman? Comment se constituent les communautés de joueurs ? Quelles sont les règles du jeu? ses débouchés ? Quels sont les attentes et les bénéfices des joueurs et des rescripteurs ?

2 - Les sciences de la société et de l’anthropologie

Comment le roman transpose de façon exhaustive la crise hypermoderne des institutions (famille, école, état, prison, économie, sport) en référence à la réalité anglaise, européenne et mondiale ? Avec quels objectifs, quels partis pris ?

La question de l’identité en relation à l’altérité est centrale dans la «leçon» de l’œuvre. Quelle est la place de la filiation, biologique, intellectuelle, dans la construction identitaire des héros? La place des institutions? Des relations amicales ou amoureuses? Quels sont les modèles de constructions identitaires qui s’affrontent à travers la fiction : hybrides, morcelés, métis, pluriels?

Comment la coupure sociétale entre moldus/sorciers interroge les clivages sociétaux actuels?

3 - Les sciences de l’éducation et les didactiques

Hogward/Poudlard est une école professionnelle. Quelle réflexion peut être menée à partir des sciences de l’éducation et des didactiques des disciplines sur les modèles d’enseignement/apprentissage, l’orientation, la formation et l’évaluation des élèves, la formation et l’évaluation des enseignants, les théories de l’éducation, et les statuts des disciplines (préscientifiques, para-scientifiques, scientifiques) décrits par le roman.

J. K. Rowling a été enseignante, le rapport aux disciplines enseignées dans la construction du projet personnel de l’élève est un moteur essentiel de la fiction. Comment les enseignants se sont emparés du roman pour l’intégrer à leur activité, comme support, outil, ou objet didactique, et dans quelles disciplines? Comment les chercheurs ont étudié les rapports entre la lecture privée des lecteurs et leur vécu scolaire? La confrontation des représentations disciplinaires des enseignants et des élèves à partir d’extraits du roman et ses conséquences sur les apprentissages. L’après-midi du 12 (mercredi) sera réservé à l’exposé des pratiques de classe autour ou à partir d’H. P.

Équipe I3D

L’équipe de recherche « Interdidactique et discours des disciplines » étudie les phénomènes liés à la coexistence des disciplines concernées par les matières du socle commun des apprentissages. Elle mène de front deux types de recherche, l’une sur la place des disciplines dans les apprentissages proposés aux élèves, et dans la formation professionnelle des enseignants ; l’autre sur les représentations attachées aux disciplines par la culture et la société tout entière.

La série Harry Potter nous a servi à aborder les représentations de l’école dans une pré-enquête puis une enquête internationale (plus de 3500 réponses) qui révèlent la culture et l’imaginaire scolaire des lecteurs selon l’âge, le sexe, le pays, le niveau d’études, le milieu familial et la profession. Elle nous a également fourni les supports de séances interdidactiques au cours desquelles des enseignants polyvalents, au cycle 3 primaire, et des enseignants de différentes disciplines co-intervenant au collège, ont proposé à leurs élèves des activités destinées à leur faire prendre conscience des différences existant entre les discours, les pratiques et les notions des langues maternelles, langues étrangères, latin, sciences, éducation physique et sportive, etc.

Le lieu du colloque

Ce bâtiment néo-gothique à l’architecture sévère est l’œuvre de l’architecte Adrien Rey, auquel on doit aussi, dans un genre néo-classique très différent, la Chambre de commerce de Nice. Sa première pierre a été posée en 1896, et il fut inauguré solennellement par Mgr Henri Chapon, évêque de Nice, le 19 mars 1898. Premier grand séminaire que Nice ait connu, il avait été spécialement conçu pour accueillir les futurs prêtres, jusque là confinés dans un couvent de la vieille ville. L’état expropria l’Eglise en 1905 et les élèves instituteurs, puis plus tard, institutrices, succédèrent aux séminaristes. On adjoignit alors à ce qui était devenu l’Ecole Normale de filles, des écoles d’application, pour que les futures institutrices puissent s’exercer. L’abandon de la mixité priva momentanément le bâtiment de public désigné. La création des Instituts de Formation des Maîtres en 1993 le ramena à sa vocation première : la formation initiale.

Ce rapide historique est presque une fable, où l’on voit que l’école a succédé à l’église non seulement dans les mentalités et les fonctions mais aussi dans les lieux.

Ce n’est donc pas seulement la ressemblance extérieure avec le Poudlard imaginé par J.K. Rowling qui a incité les jeunes élèves des classes d’application à jouer à Harry Potter dans nos escaliers et nos couloirs, c’est aussi parce que, dès l’origine, y a régné la magie de l’école.

Contacts pour renseignements complémentaires
Nicole Biagioli
04 93 53 75 50
Nicole.BIAGIOLI@unice.fr

Service communication de l’IUFM Célestin Freinet-Académie de Nice
04 93 53 75 48
Emmanuelle.DUCHEZ@unice.fr

Lieux

  • Institut Universitaire de Formation des Maîtres Célestin Freinet –Académie de Nice, Université de Nice Sophia Antipolis, centre de George V, 89 avenue George V, 06046 Nice Cedex 1, France
    Nice, France

Dates

  • mercredi 17 septembre 2008

Mots-clés

  • Harry Potter, littérature jeunesse, éducation

Contacts

  • Nicole Biagioli
    courriel : biagioli [at] unice [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • NicoleBiagioli #
    courriel : biagioli [at] unice [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Harry Potter : la crise dans le miroir », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 01 septembre 2008, https://doi.org/10.58079/cxv

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