AccueilInterroger les limites du corps, entre technologie et animalité

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Interroger les limites du corps, entre technologie et animalité

Journée d’étude du Groupe de travail « Corps, techniques, société » (AFS-GT n°41)

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Publié le mercredi 14 janvier 2009

Résumé

Cette journée d’étude se veut une contribution à l’approche transversale qui est celle adoptée par le groupe de travail « Corps, techniques, société » (GT 41 AFS) et qui cherche à penser ensemble le corps et les techniques, ce « jeu » où se nouent certains des enjeux les plus importants de notre devenir. Où se situent désormais les frontières entre le corps et les techniques ? Que sera le corps de demain? Quelles limites sont posées ou transgressées, des laboratoires de recherches, aux pratiques les plus quotidiennes ? L’expérimentation médicale, le clonage, la xénogreffe, les robots-chiens utilisés comme compagnons de vie… autant de techniques qui mettent en scène le corps de l’animal et qui, en miroir, interrogent les frontières du corps humain.

Annonce

10h-17h
Salle Halbwachs
Université Paris 1
17, rue de la Sorbonne. 75005 PARIS
(Cetcopra : 01 40 46 28 37)

Cette journée d’étude se veut une contribution à l’approche transversale qui est celle adoptée par le groupe de travail « Corps, techniques, société » et qui cherche à penser ensemble le corps et les techniques, ce « jeu » où se nouent certains des enjeux les plus importants de notre devenir. Où se situent désormais les frontières entre le corps et les techniques ? Que sera le corps de demain? Quelles limites sont posées ou transgressées, des laboratoires de recherches, aux pratiques les plus quotidiennes ?

L’expérimentation médicale, le clonage, la xénogreffe, les robots-chiens utilisés comme compagnons de vie… autant de techniques qui mettent en scène le corps de l’animal et qui, en miroir, interrogent les frontières du corps humain. Comment pensons-nous l’animal ? Comment le corps animal, ou plus largement la dimension d’animalité, viennent redéfinir, transformer ou plus simplement questionner la définition de l’humain ? Quand et comment la question de l’animal se problématise-t-elle ?

Les recherches sur l’animal « intentionnel » et dans le domaine de l’éthologie cognitive, mettent en avant un animal doué de « pensée », « d’intelligence », susceptible de connaître des émotions (peur, souffrance, attachement, haine...). Ces recherches déplacent des frontières, tant dans le domaine de la connaissance que des disciplines. L’anthropologie des émotions par exemple, devrait inclure les recherches sur l’animal et ses propres émotions. Les frontières de l’éthique bougent aussi : si l’animal est défini par ce qui le rapproche de l’homme, il devient impossible de le traiter comme du bétail. Cette logique compassionnelle, aux limites de l’identification, interpelle (donc) la technique : ce qui est dénoncé pour l’homme peut, voire doit, l’être pour l’animal. Qu’en est-il de nos rapports aux animaux et qu’en faisons-nous ?

La notion de « droit animal » (et la « déclaration » controversée des droits des animaux) a 30 ans. A quelle partie de notre humanité ce discours s’adresse-t-il ?

De quelles « personnes » s’agit-il ?

Comment penser la co-existence de l’animal d’élevage intensif, promis à l’abattoir et à l’anonymat des étalages et celle de l’animal-robot de compagnie ?

Ces questions (éthiques) ne renvoient-elles pas à une certaine inhumanité des techniques ? En sont-elles une réponse sociale ? 

La technique travaille l’animal dans au moins deux directions : la mise à distance, ou l’assimilation. Mise à distance qui consiste à mettre hors de vue les contraintes de l’ingestion liée à nos consommations carnées (localisation des abattoirs, stigmatisation des acteurs, chape de silence sur les processus, mais aussi « sarcophagie » dans les modes de découpages et de non-identification de l’origine de la « viande »). Mise à distance qui opère encore dans les multiples disqualifications des bruits et des odeurs, voire de la vue, liées à la présence animale (normes d’épandages ou de destruction des produits non consommables de la production industrielle d’animaux, comique involontaire des procès faits aux propriétaires de coqs aux chants jugés intempestifs).

A ces mises à distances répondent (à moins qu’ils ne les renforcent ?) les usages faits des animaux dans les « in-corporations » dont ils sont l’objets, cette fois-ci pour réparer, prolonger, pallier les déficiences des corps d’humains amoindris, ou pour améliorer ces corps (xénogreffes, mais aussi expérimentations diverses, clonage…).

Où se situent donc les frontières ? Où sont les limites ?

Le souci des animaux, et celui de la santé des hommes, renouvellent-t-ils les liens entre les uns et les autres ?

Ces liens anciens et très riches pourraient-ils nous aider à penser l’homme d’aujourd’hui ? Dans le travail des frontières qui est à l’œuvre, ne sont-ce pas aussi celles de la sauvagerie et de la domesticité, comme celles de la nature et de la culture qui se trouvent repensées ? L’homme est-il « un singe comme les autres » ? Que deviennent dès lors les classifications scientifiques ? Les sociétés techniciennes pourraient bien entretenir avec l’animal des relations remaniées ; elles n’en restent pas moins hantées par d’anciennes affinités, ou de nouvelles nostalgies. Dans le jeu complexe des remaniements de frontières, l’animal est-il, dans nos sociétés, toujours « bon à penser » l’homme, dès lors que la technique s’en mêle et s’interpose ?

Un détour que l’on pourrait qualifier de « socio-zoo-anthropologique », c’est-à-dire ouvert à la dimension animale dans sa relation au monde humain, nous aidera à penser ces questions en décentrant notre approche.

Programme de la journée

10h00

Introduction

Caroline Moricot (Paris I, CETCOPRA), Valérie Souffron (Paris I, CETCOPRA), Marina Maestrutti (CETCOPRA, INT),
Introduction et problématique de la journée

10h30 – 13h00

1.      Humain, animal, technique dans la société technicienne

Discutants : Florence Burgat, Joseph Bonnemairie (INRA)

Participation au débat : Evelyne Lhoste (INRA)

Raphael Larrère, INRA,
De l’expérimentation animale. Ethique et clonage des mammifères

Catherine Larrère, Université de Paris I,  
Nul ne sait ce que peut un corps

Séverin Muller, Université de Lille 1,  
Clonage et industrie : le statut circonstancié de l'animal

14h30 - 17h00

2.      Perspectives socio-zoo-anthropologiques

Discutants : Raphael Larrère, Catherine Larrère

Roberto Marchesini, Université de Bologne (Italie),
Altérité non humaine et prédicats humains dans la perspective post-humaniste

Cédric Yvinec, Université de Paris I,
Y a-t-il des "animaux" en Amazonie ? Le cas des Suruí du Rondônia (Amazonie brésilienne)

Marion Vicart, EHESS-GSPM (Paris),
Ce que le chien fait aux sciences sociales  

Lieux

  • Salle Halbwachs, Université Paris 1, 17, rue de la Sorbonne
    Paris, France

Dates

  • mardi 27 janvier 2009

Mots-clés

  • animalité, corps, technologie

Contacts

  • Caroline Moricot
    courriel : Caroline [dot] Moricot [at] univ-paris1 [dot] fr
  • Valérie Souffron
    courriel : Valerie [dot] Souffron [at] univ-paris1 [dot] fr
  • Marina Maestrutti
    courriel : marina [dot] maestrutti [at] univ-paris1 [dot] fr

Source de l'information

  • Marina Maestrutti
    courriel : marina [dot] maestrutti [at] univ-paris1 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Interroger les limites du corps, entre technologie et animalité », Journée d'étude, Calenda, Publié le mercredi 14 janvier 2009, https://doi.org/10.58079/dj6

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