AccueilFrom Claim to Rights. Langage, politique et droit

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From Claim to Rights. Langage, politique et droit

Séminaire de recherches en philosophie du droit et de l'État

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Publié le mardi 27 janvier 2009

Résumé

Toutes les pratiques de la politique, de la philosophie politique et même de l’histoire de la philosophie politique ne supposent-elles pas une philosophie du langage ? Questionner cette présence de la philosophie du langage permet de changer notre regard sur elles. En particulier, il est utile de montrer les aspects de la politique et les pratiques philosophico-politiques qui supposent une philosophie du langage ordinaire et une théorie des actes de parole telles qu’établies par Austin, le deuxième Wittgenstein ou Cavell. Intervenants : B. Ambroise (U. d'Amiens), T. Berns (ULB/ULg), D. Debaise (ULB), E. Delruelle, S. Goltzberg (ULB), A. Herla, A. Janvier, G. Jeanmart, S. Laugier (U. d'Amiens), B. Leclercq, Ch. Nadeau (U. de Montréal), D. Pasteger, J. Pieron, D. Pieret et N. Thirion. Les vendredis 27 février, 13 et 20 mars, et 3 avril 2009, de 13h à 17h et le 6 mars de 9h à 18h. Local Philo II, 7 Place du XX août, 4000 Liège (Belgique)

Annonce

Toutes les pratiques de la politique, de la philosophie politique et même de l’histoire de la philosophie politique ne supposent-elles pas une philosophie du langage ? Questionner cette présence de la philosophie du langage permet de changer notre regard sur elles. En particulier, il est utile de montrer les aspects de la politique et les pratiques philosophico-politiques qui supposent une philosophie du langage ordinaire et une théorie des actes de parole telles qu’établies par Austin, le deuxième Wittgenstein ou Cavell.

Étudier la performativité du langage, ce n’est pas s’en tenir à un langage conçu comme objet pur qui nous inclinerait à penser que la force illocutoire réside dans la seule forme de l’énoncé. C’est, bien au contraire, s’interroger sur les conditions de production de tels actes et sur leurs conditions de félicité. Le juspositivisme comme le jusnaturalisme reposent sur la conception d’un langage abstrait de ses conditions sociales (humaines) d’émergence, sur la dichotomie langage/acte, compétence linguistique/application de la compétence et sur l’idée que le langage est un instrument de description d’intentions. Le juspositiviste ne s’intéresse qu’à la langue juridique, en tant qu’instrument, pour l’étudier dans sa forme. Le jusnaturaliste présente le législateur comme décrivant, par la langue juridique, les (bonnes) intentions d’un ordre transcendant. Austin et Wittgenstein, par leur conception du langage comme acte, et non seulement comme description, offrent la possibilité de dégager une nouvelle perspective sur le droit. L’examen ainsi mené du champ juridique permet, d’une part, de comprendre ce qui fait l’efficacité du droit et quelles en sont les conditions de félicité, sans fermer le champ sur lui-même, en le prenant dans l’ensemble des pratiques langagières humaines ; et d’autre part, il rend possible une lecture des concepts clés du droit, par exemple la notion de responsabilité, sans les inscrire dans un cadre intentionnaliste entendu comme l’invention d’un deuxième monde, psychique, à l’aune duquel nous devrions mesurer la vérité de nos affirmations.

Des questions extrêmement concrètes s’imposent aussi de la sorte :

  • Toute politique (acceptable) de limitation de la liberté d’expression au nom d’une lutte contre les discriminations ou contre les harcèlements ne suppose-t-elle pas que dire, c’est faire ? On s’intéressera alors en particulier aux actes perlocutoires tels que définis par Austin, ces paroles par lesquelles on provoque un effet sur l’auditeur.
  • Le discours des entreprises sur leur propre responsabilité sociale ne réclame-t-il pas d’être analysé sur la base des analyses austiniennes de la promesse (ou aussi bien des analyses foucaldiennes de l’aveu)?
  • Comment analyser le registre de langage propre aux « grandes déclarations », à la fois en maintenant sa spécificité par rapport au registre juridique et sans perdre le fait qu’il y est quand même question de droit ?
  • Une pratique rigoureuse de l’histoire de la philosophie politique, c’est-à-dire une histoire qui ne porte pas directement sur des idées, mais sur leurs usages, ne réclame-t-elle pas d’appréhender les textes philosophiques comme des interventions dans des champs conventionnels (des contextes discursifs), en résistant à l’idée selon laquelle leur sens serait défini par des problèmes éternels et devrait résider dans le texte lui-même, voire dans l’intention de l’auteur entendue comme antérieure à l’acte d’écrire (et tout autant à l’idée selon laquelle une série de déterminations concrètes situées hors du texte en seraient la « cause »). C’est bien plutôt ce que fait l’auteur en écrivant, ou encore la force illocutoire de son texte, qu’il s’agit d’analyser.

Programme

Le séminaire se tiendra les vendredis 27 février, 6, 13, 20 et 3 avril 2009, de 13h à 17h sauf le 6 mars, de 9h à 18h. Chaque communication, d’une heure environ, sera suivie d’une discussion. Il est ouvert à tous.

  • 27/2 (de 13h à 17h) : T. Berns (ULB/ULg) et D. Pieret(ULg) : introduction - B. Leclercq (ULg) : « Des actes de langage aux normes de droit. Aller (Wittgenstein) et retour (Austin) »
  • 6/3 (de 9h à 18h) : E. Delruelle (ULg) : « Peut-on tout dire ? Approche pragmatique de la liberté d'expression » - N. Thirion (ULg) et D. Pasteger (ULg) : « Actes de langage et jurisprudence » - B. Ambroise (CNRS (CURAPP - ESS, Amiens)): « Les effets de la parole, de la promesse au droit : quelle efficacité, quels engagements, quelle normativité ?  » - S. Goltzberg (ULB) : « La présomption comme organisation polyphonique du langage juridique »
  • 13/3 (de 13h à 17h) : J. Pieron (ULg) et A. Janvier (ULg) : « Signe, expression, énoncé : comprendre les "Postulats de la linguistique" » - D. Debaise (ULB) : « Qu'est-ce qu'un mot d'ordre? La fonction des énoncés chez Deleuze et Guattari »
  • 20/3 (de 13h à 17h) : S. Laugier (U. d’Amiens) : « Revendication, langage ordinaire et performativité : les sens de Claim chez Cavell » - T. Berns (ULB/ULg) et G. Jeanmart (ULg) : « L’entreprise en aveu »
  • 3/4 (de 13h à 17h) : A. Herla (ULg) : « Langage et politique chez Hobbes » - Ch. Nadeau (U. de Montreal) : « Normes sociales et méthode en histoire des idées politiques » - Conclusions (D. Pieret (ULg))

Contact : denis.pieret@ulg.ac.be

http://www.philopol.ulg.ac.be/2_1_b_agenda.html

Lieux

  • Local Philo II, Place du XX août 7
    Liège, Belgique

Dates

  • vendredi 27 février 2009
  • vendredi 06 mars 2009
  • vendredi 13 mars 2009
  • vendredi 20 mars 2009
  • vendredi 03 avril 2009

Fichiers attachés

Mots-clés

  • langage, austin, wittgenstein, droit

Source de l'information

  • Denis Pieret
    courriel : denis [dot] pieret [at] ulg [dot] ac [dot] be

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« From Claim to Rights. Langage, politique et droit », Séminaire, Calenda, Publié le mardi 27 janvier 2009, https://doi.org/10.58079/dll

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