AccueilIdentités et sens du « territoire » chez les minorités en Europe : entre dé, re- et transculturation

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

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Publié le lundi 02 février 2009

Résumé

Journées d’études internationales sur la thématique des Identités et sens du « territoire » chez les minorités en Europe : entre déculturation, reculturation et transculturation. Quelques exemples en France, Italie, Espagne et Grèce.

Annonce

Équipe de recherche « Crise, École, terrains sensibles » Cref (EA 1589)

Université de Paris Ouest La Défense - Nanterre

au Bâtiment K , salle des colloques.

Le sentiment d’appartenance est fondamental dans la construction de l’identité sociale des individus et de leur groupe de référence.

La métaphore du « Jean sans terre », roi mais sans terre,  est dans l’imaginaire français, européen, occidental, l’expression dominante du vide identitaire, de la  "non identité" due à l’absence de transmission de filiation par le terroir ou la mémoire de ce dernier.

Cette représentation identitaire construite par l’histoire locale n’est pas, loin s’en faut, une constante universelle. L’anthropologie moderne a reconnu d’autres symboliques et manifestations de la compréhension de l’appartenance identitaire.

A titre d’exemple, au Maghreb, en Afrique,  cohabitent de multiples systèmes de reconnaissance de soi et du groupe d'appartenance du fait de la diversité des substrats culturels et de leur syncrétisme caractérisant ces contrées. C'est ainsi que chez les populations à tradition nomade qui constitue le fonds humain et culturel d'une grande partie de ces aires à climat souvent hostile, l’affiliation se construisait traditionnellement et se construit encore autour d’un ancêtre éponyme,  « le marabout » émanation du groupe ou venu d’ailleurs, reconnu pour son savoir et sa sagesse. Ainsi "être fils ou fille de" "ben, bent, aït" peut exprimer au-delà du lien biologique immédiat, l'adhésion spirituelle du groupe à une doctrine, un courant de pensée souvent d'essence religieuse. En l’occurrence, l'identité se cristallise sur un territoire symbolique, celui de valeurs partagées (N. Marouf, 1980).

N'est ce pas là une caractéristique de l'affiliation identitaire partagée par ce que l'on nomme "Les gens du voyage" en France?

A partir de ces considérations, on comprendra que la notion de territoire ne recouvre pas les mêmes entendements que celles communément et historiquement élaborées dans les cultures dominantes en Europe.

Dans le contexte de la construction européenne, il nous semble pertinent et opportun d’identifier les différentes dimensions de l’identité territoriale, au prisme des différentes acceptions et conceptions du territoire présentes et en action dans cette aire reconfigurée au cours du XXe siècle par les guerres, les décolonisations et la mondialisation.

Au cours de cette journée, les interventions privilégieront l’étude du « sens » du territoire dans certaines cultures durablement ancrées en Europe, mais en situation de minorités aux niveaux politique et social. La notion de cultures minoritaires est empruntée à l’Anthropologie américaine et plus spécialement aux travaux de J. Ogbu (1981, 1998), car elle nous semble plus conceptuellement élaborée et de ce fait plus féconde intellectuellement que les divers euphémismes ( gens du voyage, immigrés, personnes immigrées ou issues de l’immigration) exploités jusqu’à l’usure notamment en France malgré leurs inaptitudes à exprimer la multiplicité des histoires à la base de leur présence en Europe et les particularités de leurs compréhensions de leur inscription dans le social.

Les interventions de la journée d’étude interrogeront de façon spécifique à partir d’approches disciplinaires diverses mais toujours entendues comme complémentaires le sens du territoire construit à l’ombre des cultures dominantes.

Qu’est-ce qui caractérise une culture minoritaire en Europe? Quelles sont les caractéristiques de leur pérennité ?

Quel (s) sens donnent-elles au territoire?

Quelles pédagogies les cultures dominantes ont-elles engagées pour les inscrire dans leurs dynamiques politique et sociale ?

Marouf N. (1980), Lecture de l'espace oasien, Sindbad.

 Ogbu JU (1981). Origins of Human Competence: A Cultural-Ecological Perspective. Child Development.

Ogbu JU, Simons HD (1998). Voluntary and Involuntary Minorities: A Cultural-Ecological Theory of School Performance with Some Implications for Education. Anthropology & Education Quarterly.

Programme :

Mardi 31 mars 9h-20h

Matinée : 9h15-12h30

9h30 : Présentation du contexte historique et idéologique de la mosaïque  multiculturelle contemporaine européenne : essai comparatif

  •     France: H. Belhandouz
  •     Espagne : R. Jimenez
  •     Italie : M. Morino
  •     Grèce : G. Stamelos

11h : pause

11h15 : Etat des lieux de la théorisation de la question de l’altérité en Europe

H. Belhandouz : « Le déficit notionnel pour signifier l’altérité: Etre et ne pas être ou la difficulté d’être «  autre » en France ».

M. Morino : « Identité et citoyenneté en Italie ».

12h15 Synthèse

12h30 Déjeuner

Après midi : 14h15-19h.

Communications

14h30-15h : C. Rhein, directeur de recherche au CNRS

UMR GéographieCités n° 8504 – CNRS, Universités Paris 1 et Paris Diderot, « Identités et territoires, apports de la géographie ».

15h15h30 : S. Platiel, Ethnolinguiste, CNRS, « Ethnicité ou nationalité au pays et dans l’immigration : le cas des populations originaires de l’Afrique de l’ouest en France ».

15h30-16h : G. Stamelos, Sciences de l’éducation, Université de Patras, (Grèce) , « Territoire, Institutions, École : le cas des Roms en Grèce ».

Discussions 16h-16h30

Pause : 16h30-17h

17h-17h30 : R. Jimenez, Sciences de l’éducation, Université de Cadix, (Espagne),  « La minorité arabo-musulmane en Espagne et l'échec scolaire. Une étude dans le contexte de Ceuta ».

17h30-18h : G. Burgio, Sciences de l’éducation, Université de Palerme, (Italie) « Quelques questions sur l’intégration des cultures minoritaires en Italie ».

18h-18h30 :  H. Belhandouz , Sciences de l’éducation, Université Paris Ouest, A. Chachoub, Sciences de l’éducation, Université de Tunis, «  Les territoires des savoirs des minorités originaires du Maghreb : le cas du rapport aux sciences modernes » .

18h30-19h : H. Belhandouz , Sciences de l’éducation, Université Paris Ouest, L. Oumeddour , master 2, « L'Europe, territoire d'empowerment pour les étudiants originaires du Maghreb de France? »

19h30-20h : Discussion.

Les étudiants de master 1 et 2 ( 2008-2009) présenteront des posters sur les terrains de leur étude.

Le 1er avril, séance de travail 10h-12h30:

  •  envisager perspectives de travail en commun avec les collègues présents des diverses universités européennes
  •  mettre en place des mobilités pour les étudiants et collègues.

Lieux

  • Bat K , salle des colloques.
    Nanterre, France

Dates

  • mardi 31 mars 2009
  • mercredi 01 avril 2009

Fichiers attachés

Source de l'information

  • Ouaglal #
    courriel : zouaglal [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Identités et sens du « territoire » chez les minorités en Europe : entre dé, re- et transculturation », Journée d'étude, Calenda, Publié le lundi 02 février 2009, https://doi.org/10.58079/dmg

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