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Le cosmopolitisme

Influences, voyages, échanges dans la République des Lettres (XIVe-XVIIIe siècle)

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Publié le mardi 10 février 2009

Résumé

Le cosmopolitisme : Influences, voyages, échanges dans la République des Lettres (XIVe-XVIIIe siècle). Neuvième colloque « Jeunes chercheurs » du Cercle interuniversitaire d’étude sur la République desLettres (CIERL) du 30 avril au 2 mai 2009 Université Laval, Québec.

Annonce

Neuvième colloque « Jeunes chercheurs » du Cercle interuniversitaire d’étude sur la République des Lettres (CIERL), 30 avril au 2 mai 2009
Université Laval, Québec

Dix années de recherche et de rencontres, dix années d’amitiés intellectuelles à la confluence de l’Amérique et de l’Europe, c’est ce que le CIERL se prépare à célébrer en 2009. À cette occasion, le prochain colloque « Jeunes chercheurs » interrogera l’une des dimensions centrales de la République des Lettres — celle d’hier comme celle d’aujourd’hui —, l’un de ses ressorts les plus puissants : le cosmopolitisme.

Cosmopolites, les gens de culture, de la Renaissance aux Lumières, l’ont été en plusieurs sens. C’est d’abord par fidélité à un héritage, par appartenance à une Europe intellectuelle et spirituelle, qu’ils ont cherché à dépasser les frontières politiques ou linguistiques qui s’élevaient entre eux. On songe, par exemple, aux voyages de Nicolas de Cues et de Dürer, à la peregrinatio academica qui les a conduits en Italie ; on songe également aux innombrables correspondances que les Républicains des lettres ont alors entretenues, aux quatre coins de l’Europe. Ainsi, au gré des voyages et des échanges, s’est instaurée une véritable « culture de la mobilité » (Daniel Roche) qui devait nécessairement essaimer, c’est‐à‐dire déborder les limites de l’Europe.

De fait, le cosmopolitisme des Lumières s’ouvre sur le Nouveau Monde, sur l’Orient et sur l’Afrique, voire sur la mystérieuse Russie. À l’époque où Montesquieu fait voyager Usbek et Rica, dans les Lettres persanes, le mot « cosmopolite » devient de plus en plus courant ; il renvoie à une sensibilité universaliste, suivant en cela son étymologie (du grec kosmopolitês, citoyen du monde). Mais le cosmopolitisme, défini en ce sens, soulève des difficultés. On se souvient de l’injonction de Rousseau : « Défiez‐vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins » (Émile). De même, le Dictionnaire de l’Académie de 1762 enregistre une définition nettement péjorative de « cosmopolite » : «Celui qui n’adopte point sa patrie. Un cosmopolite n’est pas un bon citoyen ». Les Lumières, en même temps qu’elles soutiennent le cosmopolitisme, en dénoncent les inconséquences : si assoiffé d’universel qu’il soit, le cosmopolite ne peut guère prétendre être de tous les lieux à la fois, ni non plus méconnaître sa responsabilité envers les siens, son enracinement dans une culture.

C’est dans cette optique que le colloque « Jeunes chercheurs » du CIERL envisagera les manifestations plurielles du cosmopolitisme, de la Renaissance aux Lumières. Il s’agira, certes, de mettre au jour les relations qui se sont tissées, au fil du temps, entre les gens de culture à travers l’Europe, de même que les échanges entre ceux‐ci et le reste du monde ; il s’agira, tout autant, de cerner les réseaux d’influences, les flux et les circulations qui ont façonné la République des Lettres. Mais, ce faisant, il faudra prendre la mesure des distances, saisir le poids des traditions, faire droit aux altérités. Le cosmopolite, tout en pariant sur des solidarités, éprouve la justesse du mot de Montaigne : « Quelle vérité que ces
montagnes bornent, qui est mensonge au monde qui se tient au‐delà ». L’exemple de Campanella, à cet égard, est instructif : à son arrivée en France, en 1634, il doit convenir assez tôt que sa « science des étoiles » se heurte à un nouveau régime de vérité, à une nouvelle méthodologie scientifique. Le cosmopolitisme authentique n’abolit pas les frontières, ni le jeu des différences, ni le heurt des temporalités ; tout au contraire, il les problématise — ce qui fera précisément l’objet de notre colloque.

Trois principaux axes de travail ont été retenus par le comité scientifique :

  • le premier, « Influences », s’attachera aux retombées directes du cosmopolitisme, que ce soit dans les oeuvres des créateurs ou dans les travaux des savants (chemins parallèles, mises en commun des héritages, confrontations et polémiques, sociabilités, académies, dialogues artistiques ou érudits, figures exemplaires, mentorat, reprises et réécritures, effets de mode, orientalisme et anglomanie) ;
  • le deuxième axe, « Voyages », portera sur les déplacements réels ou imaginaires, sur les enjeux les plus divers de la « culture de la mobilité » (récits de voyage, descriptions du Grand Tour, conditions matérielles de la circulation, univers des villes, passages obligés, foyers de la libre pensée, géographies, diplomatie et politique, missions religieuses, voyages imaginaires, fantasmatiques de l’ailleurs, utopies, fuites et exils, marginalités, anthropologie, altérités problématiques) ;
  • enfin, le troisième axe, « Échanges », traitera de la dimension « médiatique » des rapports entre les républicains des lettres (correspondances, journaux, pratiques de l’épistolaire, traductions, lingua philosophica, Europe française, échanges linguistiques, rôles de l’imprimerie, presses clandestines, diffusion des savoirs).
De nature interdisciplinaire, le colloque du CIERL accueillera les jeunes chercheurs oeuvrant dans les différents champs des sciences humaines, de la littérature à la philosophie, en passant par l’histoire (de l’art, de la musique, des sciences ou des langues). Les propositions de communication (titre et résumé d’une demi‐page, niveau d’études, ancrage institutionnel) devront être envoyées au comité avant le 13 mars 2009 à l’adresse suivante : jeunes.chercheurs@lit.ulaval.ca.

Des propositions de communication portant sur d'autres sujets relatifs à la République des Lettres seront également acceptées.

Membres du comité :

Mélanie Bérubé, Annie Cloutier, Michel Germain, Xavier Lechasseur, Gabriel Marcoux‐Chabot, Stéphanie Massé, Esther Ouellet, Dany Roberge

Lieux

  • Université Laval
    Québec, Canada

Dates

  • vendredi 13 mars 2009

Contacts

  • Gabriel Marcoux-Chabot ou Mélanie Bérubé
    courriel : jeunes [dot] chercheurs [at] lit [dot] ulaval [dot] ca

Source de l'information

  • Stéphanie Massé
    courriel : masse [dot] stephanie [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le cosmopolitisme », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 10 février 2009, https://doi.org/10.58079/dnv

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