AccueilCroyances et religions, de la théorie au terrain

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Publié le lundi 16 mars 2009

Résumé

Cette journée d'étude cherche à mettre en perspective différentes approches théoriques sur la croyance dans et hors du religieux. De la religiosité simmelienne à la théorie rationnelle boudonnienne, s’étend le vaste territoire théorique de la croyance. La frontière poreuse entre la religion et la croyance constitue un champ d’études extrêmement fécond. Les transformations radicales des phénomènes religieux contemporains obligent à repenser les paradigmes dominant l’étude transdisciplinaires des religions dont celui de la sécularisation. Contre une réification du religieux un certain nombre de chercheurs développent une approche novatrice de la religion à partir de concepts issus de disciplines diverses. Les sciences cognitives d’une part, mais aussi l’anthropologie et l’ethnologie auxquels ils convient d’ajouter la philosophie phénoménologique ont développé des approches originales de la croyance et de la spiritualité.

Annonce

De la religiosité simmelienne à la théorie rationnelle boudonnienne, s’étend le vaste territoire théorique de la croyance. La frontière poreuse entre la religion et la croyance constitue un champ d’études extrêmement fécond. Les transformations radicales des phénomènes religieux contemporains obligent à repenser les paradigmes dominant l’étude transdisciplinaires des religions dont celui de la sécularisation. Contre une réification du religieux un certain nombre de chercheurs développent une approche novatrice de la religion à partir de concepts issus de disciplines diverses. Les sciences cognitives d’une part, mais aussi l’anthropologie et l’ethnologie auxquels ils convient d’ajouter la philosophie phénoménologique ont développé des approches originales de la croyance et de la spiritualité. Cette journée d’étude cherchera donc à présenter, critiquer et mettre en perspective les trois courants sociologiques suivants :

La théorie ethnométhodologique d’Albert Piette s’articule autour de la notion de « mode mineur de la réalité », concept qui insiste sur l’espace d’incertitude présent dans des situations définies comme religieuses. La croyance en une réalité autre n’a pas ici la nécessité englobante et unifiante sur l’individu qu’on a pu lui prêter. Contre une sociologie de l’extraordinaire, contre une sociologie fonctionnaliste à la recherche incessante du symbolique, Piette insiste particulièrement sur le nécessaire pragmatisme que doit emprunter l’étude des rituels religieux.

Dans le prolongement de la théorie actionniste wébérienne approfondie par les travaux de R. Boudon, le sociologue des croyances G. Bronner développe une approche mettant en évidences les « bonnes raisons subjectives » que l’individu a de croire. En s’appuyant sur les travaux de psychologie cognitive il met en évidence le caractère dynamique des croyances individuelles et collectives, et les processus de sélection des idées qui prennent place sur le marché cognitif, ainsi que les biais cognitifs qui influencent nos raisonnements. L’analogie avec la théorie darwinienne de la sélection des espèces lui permet ainsi d’avancer que les croyances collectives évoluent vers des formes performantes, embrassant les pentes naturelles de notre esprit, qui auront dès lors plus de chances de se diffuser, d’être endossées par les acteurs sociaux, et par là de perdurer.

Hubert Knoblauch, élève de Thomas Luckmann s’inscrit dans une perspective phénoménologique. Il approfondit la théorie de la transcendance développée par Thomas Luckmann dans son ouvrage classique Invisible religion.  Celle-ci décrit une activité primaire de la conscience, qui est autant la base de l’identité individuelle que de la religiosité. Sa distinction entre petite, moyenne et grande transcendance éclaire ainsi les phénomènes religieux contemporains en rappelant qu’ils se caractérisent par la distance qu’ils instaurent avec le monde de la vie quotidienne. S’appuyant sur ces réflexions Hubert Knoblauch développe le concept de religion populaire né de la dissolution des frontières entre le privé et le public. Redéfinissant les contours du religieux à partir de sa présence dans la communication, il renouvelle l’approche de T. Luckmann.

Ayant en commun une approche non substantive du religieux et de la croyance, les théories développées par ces chercheurs ont des implications concrètes sur l’analyse de la société contemporaine. Ces trois chercheurs ayant confirmé leur participation, cette journée d’étude cherchera à faire le lien entre théories et application sur le terrain en laissant la parole à de jeunes chercheurs issus de disciplines différentes. L’interaction entre les différents participants permettra une réelle confrontation épistémologique que nous espérerons féconde. Comment appréhender les croyances dans les sociétés contemporaines ? Entre empirie et conceptualisation, les communications chercheront à préciser et à définir le vaste « empire des croyances ». Les jeunes chercheurs/doctorants chercheront à s’inscrire dans un des trois courants décrits ci-dessus ou à se positionner face à ces derniers.

Programme

8h30 Accueil/ Café

9h00 Introduction 

Première session: Approche phénomenographique du croire

discutante: Nathalie LUCA
Chargée de recherche CNRS (CEIFR/'EHESS)

9h10 Albert PIETTE
Professeur à l’Université d’Amiens et chercheur au Groupe de Sociologie Politique et Morale (EHESS-CNRS) : « A quoi cela revient-il de croire ? Entre phénoménographie et anthropologie ».

9h50 Frédéric PANHALEUX
Doctorant (CNRS-GTMS, EHESS, Paris) : « Un parcours de recherche et d'écriture : de l'enquête pragmatique sur le croire et l'activité religieuse ordinaires à une chronique réflexive d'enquête ethnographique (2003-2005, dans une commune rurale du Morbihan) ».

10h30 : Pause

Deuxième session : Approche socio-phénoménologique du croire

discutant: Patrick WATIER
Professeur  de sociologie (UDS, Laboratoire Cultures et Societes en Europe)

11h00 Hubert KNOBLAUCH
Professeur (Institut für Soziologie, TU-Berlin) :

11h40 Guillaume ERCKERT
Doctorant (UDS, Equipe de recherche en Sciences Sociales du Sport) : « Croyances et connaissances journalistiques de l’événement sportif futur ».

12h20 Repas

Troisième session : Approche sociocognitive du croire

discutant: Jean-Marie HUSSER
Professeur d’Histoire (UDS, Centre d’Histoire des Religions)

14h00 Gérald BRONNER 
Professeur de sociologie (UDS, Institut Universitaire de France, LCSE) : « La confirmation de la croyance  dans les sociétés contemporaines ».

14h40 Aurore VAN de WINKEL
Doctorante en communication à L'université catholique de Louvain : « Quand le croire investit un phénomène de communication profane: le cas des légendes urbaines ».

Quatrième session : Approche  sociocognitive du croire dans la sphère religieuse

discutante: Anne-Sophie LAMINE
Professeure  de sociologie (UDS, LCSE)

15h20 Prisca BOUILLET
Doctorante (UDS, LCSE) « Prier pour la guérison: un croire raisonnable? ».

16h00 : Pause

16h30 Giovanna RECH
Docteur en Sociologie et philosophie de la connaissance (Paris IV – Sorbonne, Université de Trento) : « Appartenance et croire raisonnable : les rapports avec la tradition ».

17h10 Romy SAUVAYRE
Doctorante (UDS, LCSE): « Rationalité cognitive et dynamique des croyances extrêmes ».

17h50 : Synthèse et débat : Bruno MICHON, Clémentine VIVARELLI et Guillaume ERCKERT

18h30 Fin

MISHA – Salle de la table ronde - 5, allée du Général Rouvillois ; 67000 Strasbourg

Entrée libre

Lieux

  • MISHA– Salle de la table ronde - 5, allée du Général Rouvillois
    Strasbourg, France

Dates

  • jeudi 09 avril 2009

Mots-clés

  • croyance, sociologie, science cognitive

Contacts

  • Bruno Michon
    courriel : bruno [dot] michon [at] estes [dot] fr

Source de l'information

  • Bruno Michon
    courriel : bruno [dot] michon [at] estes [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Croyances et religions, de la théorie au terrain », Journée d'étude, Calenda, Publié le lundi 16 mars 2009, https://doi.org/10.58079/dt0

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