AccueilLes murs et barrières en relations internationales

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Publié le mercredi 06 mai 2009

Résumé

Ce colloque international, qui s’inscrit vingt ans après la chute du mur de Berlin, permettra de poser la question du retour du mur en relations internationales et d’analyser les facteurs qui ont conduit à cette résurgence du mur, sinon dans les faits, du moins dans les discours.

Annonce

Colloque - Jeudi 29 octobre 2009, Montréal

Organisateurs

  • Charles-Philippe David, Titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand et professeur au département de science politique, UQÀM
  • Élisabeth Vallet, directrice de recherches à la Chaire Raoul-Dandurand et chargée de cours en géopolitique, UQÀM

Thématique

Vingt ans après la chute du mur de Berlin, murs et barrières délimitent encore d’importantes frontières dans le monde. En effet, depuis la Grande muraille de Chine, amorcée au IIIe siècle avant J.C. par la dynastie Qin, le mur d’Antonin érigé en Écosse par les Romains pour appuyer le mur d’Hadrien, le Limes romain, ou le Genkobori mis en place par les Japonais sur l’île de Kyushu, le « mur » est une des constantes – en Orient comme en Occident – qui ont marqué les frontières infra et inter-étatiques.  

Pourtant, la fin de la guerre froide avait marqué l’imaginaire collectif en consacrant la fin d’un monde scindé en deux blocs, fragmenté en deux allégeances, décliné en conflits et différends frontaliers. La chute du mur de Berlin avait scellé le sort et la fin des souverainetés, l’obsolescence de l’État-nation et l’émergence de nouveaux ensembles transnationaux voire supranationaux. L’heure était à la mondialisation et aux dividendes de la paix, et la notion même de frontière semblait devenir illusoire. Du déclin du rôle de la frontière (Morley et Robins 1995) à leur non-pertinence (Mlinar 1992, Kuels 1996), voire à leur disparition annoncée dans l’avènement d’un monde sans frontières (Allen, Hamnett 1995, Badie 1995), la littérature s’est appuyée sur le mouvement de contestation du monde stato-centré (Cooke 1993, Van der Veen et Boot 1995) pour enterrer les bornes étatiques.  

Pourtant, au total, ce sont près de 26 000 kilomètres de nouvelles frontières politiques qui ont été créées après 1991 (Foucher 2009) tandis que les États proclamaient leur volonté de s’emmurer derrière des clôtures, des barrières ou des ouvrages maçonnés. Plus encore, l’après-guerre froide et l’après-11 septembre ont vu apparaître des murs frontaliers, symboles que l’on croyait disparus dans les affres de la décolonisation (avec le démantèlement des lignes Morice, Chalie et Pédron au Maghreb, de la ligne McNamara entre les deux Vietnam, ou encore du cordon CORSAN à la frontière de la Rhodésie) et définitivement éradiqué avec la chute du mur de Berlin. Il s’agira ici d’opérer une analyse globale du « mur en relations internationales » puisque la question du mur, des murs, et de leur construction durant la dernière décennie a été partiellement éludée par la doctrine : les études de cas sur des murs existent (Encel 2008) et nombre d’ouvrages comprennent une dimension comparative (Córdova y Vázquez et De la Parra ; Jackson 2004; Paquot 2006; Ban 2007; Hennebellesand et Tsikounas, Géopolitique 2009), mais il n’y a pas de théorisation d’ensemble du phénomène du mur. 

Or, aux murs frontaliers connus comme celui de la zone démilitarisée entre les deux Corées ou celui que le Maroc a érigé aux confins du Sahara occidental, sont venus s’ajouter, après la guerre froide, l’annonce de plus d’une vingtaine d’ouvrages maçonnés qui pourrait aller jusqu’à totaliser, advenant leur réalisation complète, plus de 18 000 kilomètres (Foucher 2009). Le colloque portera sur les murs inter-étatiques ou inter-nationaux. Bien entendu les murs infranationaux ont également connu une certaine inflation mais ne peuvent être associés aux précédents – tant parce que leur objet, le droit auquel ils sont soumis, et leurs fonctions politiques diffèrent.  

Ce colloque international, qui s’inscrit vingt ans après la chute du mur de Berlin, permettra de poser la question du retour du mur en relations internationales et, le cas échéant, d’analyser les facteurs qui ont conduit à cette résurgence du mur, sinon dans les faits, du moins dans les discours. L’objectif est également de voir dans quelle mesure ce possible « retour » du mur en relations internationales pourrait être symptomatique d’une nouvelle ère des relations internationales. Il s’agit donc d’explorer le rôle encore insuffisamment étudié de la place des murs dans les relations internationales en favorisant une perspective multidisciplinaire sur diverses problématiques : la récurrence ou le déclin des murs, la sémantique et sémiologie des murs, le droit applicable au mur, l’industrie des murs, les stratégies de contournement du mur, les no man’s lands générés par les murs, la sociologie des murs, les symboles qu’ils représentent, les objectifs qu’ils servent et ceux qu’ils atteignent. Parallèlement, il s’agira d’aborder des études de cas qui permettront de jeter un regard tant sur les facteurs systémiques qui expliquent l’érection des murs que sur la nécessité de tenir compte des spécificités propres à chacun d’entre eux. Les étudiants de deuxième et troisième cycles sont également invités à proposer une communication. 

Axes privilégiés

Axe 1. Les murs en relations internationales : entre retour et déclin

  • Épistémologie de la limologie et murs
  • Discours globalisant, retour des frontières
  • Hypothèses globales sur le retour du mur en relations internationales
  • Études de cas sur le retour du mur en relations internationales 

Axe 2. Les murs et les identités

  • La construction d’identités nationales
  • La construction d’identités locales
  • Symbolique, sémantique et sémiologie des murs
  • Anthropologie du mur frontalier
  • Sociologie des régions frontalières des murs 

Axe 3. Droit du mur, les murs du droit

  • Séparer pour légitimer
  • Le mur dans une impasse?
  • Les murs entre droit international, droit local, absence de droits
  • La production de normes et les murs 

Axe 4. Impacts des murs

  • Le complexe sécuritaro-industriel
  • Impacts économiques des murs
  • Les stratégies de contournement des murs
  • Impacts environnementaux et sociaux 

Date limite de soumission : 19 juin 2009 

La proposition de communication devra comporter les éléments suivants :

·        300 mots maxima

·        Le nom et le prénom du ou des auteurs / contributeurs

·        Leurs titres, fonctions et institutions

·        Leurs coordonnées : adresse postale, téléphone, fax, courrier électronique

·        Le titre, la question centrale de la communication, le cadre empirique, l’angle d’analyse, les enjeux 

·        L’axe dans lequel la communication s’inscrit (étude de cas, analyse globale, lecture transversale) 

Langues : les soumissions peuvent être effectuées en anglais et en français 

Veuillez transmettre votre proposition (par email, en document joint, format Word) à la Chaire Raoul-Dandurand : chaire.strat@uqam.ca  

Calendrier

·        19 juin 2009 : date limite d’envoi des propositions de communication

·        3 juillet 2009 : sélection des propositions et réponse aux auteurs 

·        29 septembre 2009 : remise des textes par les auteurs pour transmission au commentateur

·        29 octobre 2009 : tenue du colloque à Montréal.

Pour plus d’information : www.dandurand.uqam.ca

Lieux

  • Montréal, Canada

Dates

  • vendredi 19 juin 2009

Contacts

  • Linda Bouchard
    courriel : bouchard [dot] linda [at] uqam [dot] ca

Source de l'information

  • Véronique Bourbeau
    courriel : bourbeau [dot] veronique [at] uqam [dot] ca

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les murs et barrières en relations internationales », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 06 mai 2009, https://doi.org/10.58079/e0c

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