AccueilL'ajustement des universités africaines au processus de Bologne

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Publié le mercredi 28 février 2007

Résumé

Appel à communications, Colloque international, Lubumbashi (République démocratique du Congo), 16-18 juillet 2007

Annonce

Après une longue période d’hésitation, les universités africaines choisissent l’une après l’autre de s’aligner sur l’architecture d’organisation des études du L-M-D (ou 3-5-8) promu depuis 1999 par le processus de Bologne. Dans le sud, le passage à cette architecture n’est nulle part simple : le modèle est importé du nord, aucune concertation n’a eu lieu entre les universités européennes et africaines sur les caractéristiques qu’il aurait dû réunir pour être adapté de façon équilibrée aux contextes et aux besoins économiques, culturels et sociaux de ces deux régions du monde. Les universités européennes ont adopté une organisation des études qu’elles imposent à leurs homologues africaines qui sont conduites à se calquer sur elles. Aucun continent n’échappe au modèle de Bologne qui devient universel, les régions d’Asie et d’Amérique Latine ont entrepris des réformes qui vont dans le sens d’une plus grande compatibilité avec les systèmes d’enseignement supérieur d’Europe.

Les organisations et/ou instances financières internationales (UNESCO, Banque Mondiale, etc.) sont favorables à l’ajustement des universités africaines au modèle de Bologne, particulièrement quand il s’inscrit dans des initiatives concertées. Ainsi, certaines soutiennent le Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest (REESAO) qui a été créé en octobre 2005 et qui regroupe une douzaine d’universités de six pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Togo) très vraisemblablement appelés à être rejoints par d’autres. La Communauté Économique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) a quant à elle exprimé une approbation sans réserve aux efforts qui sont déployés pour installer le modèle de Bologne dans les universités de sa zone. Les pays du Maghreb sont eux aussi engagés dans le processus d’harmonisation, même si des problèmes lourds continuent de s’y poser. Le Maroc a saisi l’occasion de Bologne pour initier des réformes qui s’y faisaient attendre, les pays voisins s’apprêtent à lui emboîter le pas. La situation des universités des pays non francophones est plus confuse. La tradition de décentralisation des pays anglophones rend l’information plus difficile à réunir. L’évidence est que des accords de coopération et d’échanges sont en train de se conclure au-delà des océans et que certains d’entre eux pourraient contribuer à déplacer le centre de gravité scientifique et politique du monde.

La Commission Universitaire pour le Développement de la Communauté française de Belgique a souhaité favoriser la réflexion sur le passage des universités africaines au modèle de Bologne, notamment en soutenant les conférences de Dakar (juillet 2005) et d’El Jadida (mai 2006). Ces rencontres ont donné l’occasion à des responsables académiques et à des chercheurs issus de nombreux pays africains de confronter leurs analyses à celles de collègues venus d’Europe et d’Amérique du Nord. Ce troisième colloque s’inscrit dans la lignée des deux premiers, il vise à mettre à la disposition des universités africaines tous les éléments qui leur permettront de s’approprier le processus de Bologne de façon critique et d’en faire un objet d’analyse dont le traitement contribuera à mettre en lumière des tendances d’évolution des relations entre les pays du nord et du sud.

Ce colloque se tiendra en Afrique centrale. Cette zone a été choisie à la fois parce que ses universités n’ont pas encore intégré le schéma de Bologne et s’apprêtent à le faire en ordre relativement dispersé, et parce que ses universités sont proches des institutions anglophones, porteuses d’autres rationalités que les universités formées sur le modèle français.

Le colloque ouvrira un espace de dialogue et de concertation pour toutes les universités africaines qui y seront représentées, dans le projet explicite de dépasser les traditions linguistiques et organisationnelles qui inhibent leur propension à collaborer et qui attisent entre elles des compétitions trop souvent stériles. Il veut aussi renforcer les connivences entre les chercheurs et les universités du sud et du nord qu’une même volonté anime de produire des concepts et des schémas théoriques susceptibles de rendre les évolutions en cours davantage intelligibles.

L’objectif global de cette rencontre est de contribuer à l’analyse de la restructuration de l’espace mondial de la recherche et de l’enseignement supérieur en s’intéressant par priorité aux effets qu’elle induit sur les universités du sud. Un objectif secondaire est de déterminer les moyens, pour ces universités du sud, de s’approprier les critères de qualité impliqués par le processus de Bologne sans se faire disqualifier ni encourager un brain drain aux effets négatifs.

Comité scientifique

Ce colloque est organisé et financé par la Commission Universitaire pour le Développement (CUD) du Conseil Interuniversitaire de la Communauté française de Belgique. Il est placé sous la direction du Professeur Jean- Émile Charlier. Le Comité Éducation, Formation, Socialisation de l’AISLF (Association Internationale des Sociologues de Langue Française) est associé à la rencontre.

Le comité scientifique regroupe des professeurs spécialistes des politiques éducatives issus d’universités du Sud et du Nord : Le Professeur Kaumba, Recteur de l’Université de Lubumbashi ; le Professeur Dale, Université de Bristol ; le Professeur Derouet Institut National de Recherche Pédagogique et Université Lyon II ; le Professeur Nyamba, Université de Ouagadougou ; le Professeur Sall, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ; le Professeur Charlier, Facultés Universitaires Catholiques de Mons.

Propositions de communications

Le colloque sera bilingue, les langues de travail seront le français et l’anglais, aucune traduction simultanée n’est prévue. Il est ouvert à tout universitaire, responsable académique ou administratif, à tout chercheur ou professeur qui s’intéresse aux réformes dans l’enseignement supérieur au Nord et/ou au Sud. Le colloque privilégiera des communications qui présentent les processus de réformes institutionnelles et/ou nationales engagées dans les pays du Nord ou du Sud.

Les propositions peuvent porter sur les axes suivants :
-  le processus de décision qui a amené l’université ou le pays à opter pour le schéma de Bologne (LMD, 3-5-8) ;
-  les effets directs ou indirects induits par la décision d’adopter le schéma de Bologne : restructuration des cursus ; assurance qualité et accréditation ; mobilité, reconnaissance et diplômes conjoints ; masters professionnels/masters recherche et écoles doctorales ;
-  l’évolution actuelle des universités des pays en développement, leur inscription dans la mondialisation ;
-  le rôle des organisations et/ou instances financières internationales dans la promotion du modèle de Bologne.

Les propositions (1.000 mots maximum) en français ou en anglais sont à envoyer pour le 31 mars au plus tard à l’adresse lmd2007@cud.be. Leurs auteurs seront avertis pour le 10 avril de la décision du comité scientifique. Les actes du colloque seront publiés début 2008.

L’inscription au colloque, les déjeuners et l’hébergement sont pris en charge par la CUD pour tous les participants dont les communications auront été acceptées. Douze bourses de voyage seront attribuées prioritairement à des collègues africains en fonction du classement des propositions de communication opéré par le comité scientifique. Le déplacement des autres communicants ne sera pas pris en charge.

Comité d’organisation Cesar Nkuku Khonde, Université de Lubumbashi, Félix Ulombe Kaputu, Université de Lubumbashi, Sarah Croché, Facultés Universitaires Catholiques de Mons.

Toute information complémentaire peut être obtenue sur demande à l’adresse : lmd2007@cud.be.

Toute information complémentaire peut être obtenue sur demande à l'adresse : [lmd2007@cud.be->lmd2007@cud.be].

Lieux

  • Lubumbashi (République démocratique du Congo)

Dates

  • samedi 31 mars 2007

Mots-clés

  • éducation

Source de l'information

  • Liens socio
    courriel : Pierre [dot] Merckle [at] ens-lsh [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L'ajustement des universités africaines au processus de Bologne », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 28 février 2007, https://doi.org/10.58079/elp

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