Accueil L'Europe élargie : de la Sainte Alliance au traité de Lisbonne

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L'Europe élargie : de la Sainte Alliance au traité de Lisbonne

Expanded Europe: from the Holy Alliance to the Treaty of Lisbon

Séminaire dirigé par Stella Ghervas à l'Institut d'études avancées de Paris

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Publié le mercredi 16 septembre 2009

Résumé

Suite à sa récente expansion territoriale, l’Union européenne vit une crise, souvent qualifiée d'identitaire, due à de profondes divergences à propos d’un socle d’idées fondamentales concernant l’Europe idéale à créer. Pourtant les rédacteurs des traités européens avaient eu soin d’insérer des valeurs de portée universelle dans ces textes. Quelles sont ces idées controversées ? Quels référents (aspirations, évènements, mémoires ou imaginaires) ont-elles convoqués dans l’esprit des électeurs qui les ont refusées dans les urnes ? Ce séminaire propose de remonter à leurs origines, en élargissant la focale dans l’observation du temps et de l’espace, c’est-à-dire en remontant au-delà de la date conventionnelle de 1945 et en considérant l’ensemble de l’Europe élargie.

Annonce

Jeudi 8 octobre 2009

- Le traité de Versailles et la Société des nations: quel bilan pour l’Europe d’aujourd’hui ?

IEA-Paris, 16-18 rue Suger, 75006 Paris - 13:15 - 17:00

Les traités qui marquent la fin de la Grande Guerre sont le point de départ d'une réorganisation territoriale qui, en abolissant les Empires centraux, jette les bases d'une nouvelle géographie mentale du continent européen, fragmentée en un ensemble d'Etats-nations semblable à celui de l'Europe d'aujourd'hui.
Parallèlement, le traumatisme du conflit, ainsi que la volonté d'éviter une nouvelle guerre européenne, ont donné naissance en 1919 à la Société des nations (SDN), vouée au règlement des litiges entre Etats et au maintien de la paix. Même si l'idée d'une telle organisation était ancienne dans la pensée européenne (on la trouve au XVIIe siècle chez Kant dans son Traité de Paix perpétuelle), c'est le président américain Wilson qui lui ouvrira la voie en la faisant figurer dans ses célèbres "Quatorze points". Dès lors, les Etats qui se réunissent à Paris puis à Genève poursuivront deux objectifs apparemment contradictoires : affirmer leur spécificité nationale, tout en participant à une "ligue des peuples". Les querelles territoriales des années vingt, puis la montée des totalitarismes nationalistes mettront à mal ce programme. Enfin, l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale sera aperçu comme l'écroulement du rêve de maintenir la paix par le seul effet de la bonne volonté des Etats.
Face à cette séquence d'événements, la question se pose quant au pourquoi de cet échec au regard des  intentions initiales. Dans quelle mesure cette expérience de l'entre-deux guerres a-t-elle servi de modèle ou de repoussoir en Europe même ? Après 1945, la double logique de la coexistence d'Etats-nations avec des institutions communautaires permanentes dotées de pouvoirs exécutoires (le principe de subsidiarité liant les deux), a-t-elle efficacement répondu aux tensions préexistantes ?
Pour répondre à ces questions, nous examinerons les événements clés qui ont présidé à la naissance de la SDN, il y a exactement 90 ans, ainsi que des facteurs qui ont déterminé ses réussites et ses échecs. Ce faisant, nous jetterons un regard croisé entre l'Europe du traité de Versailles et les formes institutionnelles ultérieurement retenues our la CEE, puis pour l'Union européenne.
Le but de cette double analyse sera d'en tirer, si possible, des enseignements utiles sur les divergences et les tensions qui se manifestent encore à propos de cette Europe idéale à créer - et de jeter un regard neuf sur la question de l'équilibre délicat qui reste à trouver entre les souverainetés nationales et les pouvoirs accordés aux institutions centrales de l'Union.

• Bruno Arcidiacono (Institut des hautes études internationales et du développement, Genève) : « Pour une généalogie du Pacte de la SdN : la paix de droit international »  • Jean-Michel Guieu (Université Paris-I) : «Société des Nations et projets de construction européenne dans l’entre-deux-guerres »  • Pieter Lagrou (Université Libre de Bruxelles) : «La question des minorités nationales et l'instabilité de l'ordre européen, 1918-1948 »  • Christine Manigand (Université de Poitiers) : « Aristide Briand, la paix et l'Europe »

Mardi 27 octobre 2009

Les valeurs de l’Europe politique : trait d’union ou pomme de discorde ?

14:00 - 18:00 - IEA-Paris, 16-18 rue Suger, 75006 Paris

 

Les rédacteurs du Traité constitutionnel (2005) et de celui de Lisbonne (2007) ont misé sur des « valeurs européennes » consensuelles dont le but était de donner une définition de l’Europe. Or cette tentative semble avoir manqué son objectif, car les débats ont précisément porté sur des divergences fondamentales (dichotomies), telles que indépendance nationale / État supra-national, social-démocratie / libéralisme économique, religion / laïcité, etc. Cette double logique du particulier et du général, qui peut être politiquement féconde lorsqu’elle est maîtrisée – elle se retrouve par exemple dans le fédéralisme helvétique – semble ici avoir échappé au contrôle des promoteurs de l’Union européenne.
Cet échec relatif pose au moins trois questions : cette définition par les valeurs parvient-elle à doter l’Europe d’objectifs politiques clairs ? Suffit-elle à délimiter une citoyenneté européenne par rapport à elle-même et par rapport au reste du monde ? Enfin peut-elle vraiment susciter un sentiment populaire d’appartenance, capable de mobiliser les citoyens ?

Au cours de cette séance, nous comparerons cette approche par les valeurs avec d’autres tentatives parallèles de définir l’Europe, telles que la recherche d’une « identité » commune préexistante ou encore la mise en avant d’une expérience historique commune, quitte à proposer de nouvelles voies de réflexion originales.

Anne-Marie Autissier (Université Paris-VIII) : « Vers une Europe cosmopolitique »

Gérard Bossuat (Université de Cérgy-Pontoise) :
« Valeurs communautaires européennes, innovations et continuité »

William Ossipow (Université de Genève) :
« Les valeurs des Lumières (Kant) et leur relecture dans la construction européenne »

Jeudi 19 novembre 2009

Journée d’études : De l’esprit des Lumières à l’« esprit de Lisbonne »

9:00 - 18:00 - IEA-Paris, 16-18 rue Suger, 75006 Paris

 

En alternance avec des périodes de conflits, le continent européen a connu des époques de recherche intense de solutions politiques permettant d’assurer la paix. Des traités de grande portée, tels que la Sainte-Alliance, la fondation de la SDN et plus tard les traités communautaires, ont été forgés par la rencontre de gens d’horizons très divers, réunis en un même lieu par des circonstances exceptionnelles (notamment la fin d’une guerre et/ou l’effondrement d’un empire) autour d’un projet commun de reconstruction qui leur a paru grandiose. Il est d’usage d’appeler esprits ces idées et sentiments partagés par des milieux particulièrement actifs, tels que l’esprit des Lumières, l’esprit de Vienne (après 1815) et l’esprit de Genève (entre les deux guerres mondiales),  qui ont chacun joué un rôle marquant dans l’histoire du continent.

Plus récemment, et pour ce qui est de l’Est et du Sud-Est de l’Europe, devrait-on avancer l’hypothèse que la fracture qui va de la Seconde Guerre mondiale à la chute du Rideau de fer n’a été qu’une solution de continuité dans ce processus de convergence européen,  qui remonte à des époques précédentes où le continent était considéré comme un tout ? Enfin, peut-on parler à juste titre d’un  « esprit de Lisbonne » lié au récent traité modificatif de l’Union européenne (selon les propres termes de Jean-Luc Dehaene, l’un de ses rédacteurs) ?

  Cette journée d’études sera l’occasion de parcourir une chronologie de moments clés pendant lesquels la conscience européenne a pris forme dans certains groupes ou dans des milieux privilégiés qui se sont trouvés associés à ces projets.

[La liste des intervenants sera mise en ligne ultérieurement]

 Participation sur inscription : contact@paris-iea.fr

Lieux

  • Institut d'Etudes Avancées - Paris 16-18, rue Suger, Métro "Saint-Michel" ou "Odéon"
    Paris, France

Dates

  • jeudi 08 octobre 2009
  • mardi 27 octobre 2009
  • jeudi 19 novembre 2009

Mots-clés

  • construction européenne, élargissement, union européenne, institutions européennes, Etats-nations, valeurs européennes, identité européenne, citoyenneté européenne, continent européen, traités communautaires, conscience européenne

Contacts

  • Stella Ghervas
    courriel : Stella [dot] Ghervas [at] ieug [dot] unige [dot] ch

URLS de référence

Source de l'information

  • Stella Ghervas
    courriel : Stella [dot] Ghervas [at] ieug [dot] unige [dot] ch

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L'Europe élargie : de la Sainte Alliance au traité de Lisbonne », Séminaire, Calenda, Publié le mercredi 16 septembre 2009, https://doi.org/10.58079/f0k

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