AccueilDe l’observation au texte. Du texte à la culture

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De l’observation au texte. Du texte à la culture

From Observation to Text, from Text to Culture

Deux parcours de la sémiotique ?

Two Paths of Semiotics?

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Publié le mardi 23 février 2010

Résumé

Dans ce colloque, nous entendons nous concentrer sur les outils d’analyse de la sémiotique et des disciplines sociales suivant deux directions complémentaires : (I) de l’observation au texte et (II) du texte à la culture. Dans le volet (I), nous entendons nous concentrer sur ce qui se passe durant la captation et l’inscription du sens en fonction de l’observation et l’interaction vécue, mais aussi à travers les notations, transcriptions et pré-analyses produites au cours de cette observation. Il s’agira de nous demander en quoi l’observation et la participation du chercheur peuvent contribuer à façonner les objets culturels. Dans le volet (II), la question que nous voudrions poser concerne le parcours qui conduit du texte à la culture. Ici, il ne s’agira pas forcément d’enregistrer sa propre expérience in vivo et de l’analyser en cours de construction du texte, mais de s’arrêter sur les moyens possédés par le chercheur pour prendre pour objet d’analyse un élément aussi large que la culture.

Annonce

Colloque international
Université de Tallinn (Estonie), les 7 et 8 mai 2010

Date limite d’envoi des propositions : le 10 avril 2010

Comment définir la sémiotique ? Quelles pratiques délimitent son savoir ? La réponse évidente à donner est que la sémiotique s’occupe de textes, selon toutes les formes (écrites, graphiques, figuratives, sonores…) d’inscription du sens. La sémiotique est en effet traditionnellement associée aux textes et à leurs analyses. Mais, en réalité, son rayon d’action est plus large qu’il n’y paraît de prime abord ; et son (méta)savoir, surtout dans une perspective contemporaine, pourrait se rapprocher de celui d’une sociologie et d’une anthropologie s’appliquant à l’observation directe de l’homme dans la société et dans la culture. Au cours de ce colloque, nous entendons réfléchir précisément à ce (méta)savoir de la sémiotique et sur ses outils d’analyse dans deux directions complémentaires : (I) de l’observation individuelle au texte et (II) du texte à la culture.

(I) De l’observation au texte (et aux textes)

Bien sûr, le recours aux textes (indépendamment de leur facture : que ce soient des livres, des documentaires, des photographies, etc.) est inévitable pour « enregistrer » les expériences et les événements (les nôtres comme ceux d’autrui). Nous entendons toutefois déplacer l’axe du problème et nous concentrer, autant que possible, sur ce qui se passe durant la captation et l’inscription du sens en fonction de l’expérience, l’observation, la participation, l’interaction vécue, mais aussi à travers les notations, transcriptions, reconstructions et pré-analyses produites au cours de cette observation. En d’autres termes, au lieu de prendre le texte comme un objet qui pourrait être posé comme externe à la pratique d’analyse du sémioticien, nous voudrions demander : Sur quelles bases, tant pratiques que théoriques, un sémioticien établit-il le texte sur lequel il va exercer son analyse ? À l’instar d’un anthropologue (qui va sur le terrain, participe et écrit son compte rendu ethnographique), un sémioticien peut à notre avis avoir ce rôle d’ « observateur–inscripteur » en fonction des outils analytiques qui caractérisent sa pratique. Il s’agit dès lors, en appliquant plus spécifiquement ces questions à la culture, de nous demander en quoi l’observation et la participation du chercheur peuvent contribuer à façonner les objets culturels. De quelle manière un sémioticien enregistre-t-il les événements culturels et suivant quelles modalités acquises réfléchit-il directement sur la réalité socio-culturelle au sein de laquelle il est situé ? Par ailleurs, les outils dont dispose un sémioticien s’avèrent-ils suffisants, ou faut-il que celui-ci, afin de mener ses observations, emploie également les outils d’autres disciplines ?

(II) Du texte (et des textes) à la culture

De manière complémentaire, une seconde question que nous voudrions poser concerne le parcours qui conduit du texte à la culture. Dans ce cas, il ne s’agit pas forcément d’enregistrer sa propre expérience in vivo et de l’analyser en cours de construction du texte, mais de s’arrêter sur les moyens, vieux et nouveaux, possédés par le sémioticien pour prendre pour objet d’analyse un objet aussi large et labile que la culture. Ici aussi, naturellement, on ne peut pas se passer du texte écrit, filmique ou autre. Il s’agit toutefois, justement, de se demander comment l’analyse des textes permet d’atteindre les spécificités d’une culture. Cette question, à commencer d’y voir clair, comporte deux volets. Un volet théorique, d’une part, allant du texte à la culture considérés comme des objets généraux, et un volet analytique, d’autre part, dirigé vers les modalités particulières de retranscription du sens, depuis l’analyse d’un texte donné vers celle de la culture qu’il manifeste. Les outils d’analyse des textes peuvent-ils être versés directement vers l’analyse culturelle ? ou bien au contraire la culture, en tant qu’objet général, connaît-elle des spécificités qui rendent en partie caducs les outils de l’analyse textuelle ?

Les participants désireux d’intervenir dans le cadre de cette seconde direction de questionnement (II : Du texte à la culture) sont invités à présenter leurs travaux originaux où se produit cette opération de « transversage » entre les textes et la culture ; ils peuvent, tout aussi bien, exposer leurs réflexions critiques sur les analyses d’autres chercheurs (sémioticiens, mais aussi anthropologues, sociologues, historiens, etc.) afin de montrer la manière dont ces chercheurs construisent, narrativement et discursivement, le pont entre texte(s) et culture.

Ceux qui manifestent leur intérêt pour la première direction de réflexions (I : De l’observation au texte) sont encouragés à rendre compte de leurs propres expériences d’observation et d’enregistrement du sens en les accompagnant d’une réflexion critique.

Il est bien entendu également possible, comme le projet même de ce colloque y invite, de présenter une recherche qui conjugue les deux versants des interrogations posées sur le métasavoir de la sémiotique.

Le colloque est également ouvert aux chercheurs d’autres disciplines (linguistique, sociologie, anthropologie…) qui désirent interroger leurs pratiques d’analyse sur les questions mentionnées et/ou qui veulent comparer les approches.

Organisation :

L’Institut Estonien des Études Humaines (EHI) et l’Institut des Langues et Cultures Germaniques et Romanes de l’Université de Tallinn en collaboration avec l’Université de Liège.

Comité d’organisation

Sémir Badir, Stefano Montes, Licia Taverna

Informations pratiques :

  • Date limite de soumission des propositions : 10 avril 2010.
  • Résumé de la proposition : 250-300 mots.
  • Langues de travail : français et anglais.
  • Durée des communications : 30 minutes.

Les actes du colloque seront publiés.

Envoi des propositions et autres renseignements :

Sémir Badir (semir.badir@ulg.ac.be) et Licia Taverna (licia.taverna@tiscalinet.it)

Call for paper

International Conference
Tallinn University (Estonia), 7-8 may, 2010

Deadline for receiving abstracts: April 10, 2010

How to define semiotics? Which practices delimit its knowledge? The first answer is that semiotics has to do with texts and with the different forms of inscriptions of meaning (written, graphical, figurative, oral, etc.) resulting from the manufacture of texts. By tradition, semiotics is actually associated with texts and their analyses. As a matter of fact, its range is larger than it appears to be at first sight, and its (meta)knowledge, above all in a modern perspective, can be compared with a sociology and an anthropology that takes into account the direct observation of human beings in society and culture. During this conference, we intend to reflect on this (meta)knowledge of semiotics and on its analytical instruments by following two complementary directions: (I) from individual observation to text and (II) and from text to culture.

(I) From observation to text (and to texts)

Resorting to texts, independently from their specific forms (books, documentaries, photographs, etc.), is of course inevitable to ‘record’ experiences and events (individual and social, intimate and public, exotic and non-exotic). Nevertheless, we intend to displace the accent from the “text-result” to “the process-becoming-text” in order to concentrate, as much as possible, on what is going on during the time when meaning is captured and inscribed. We want to concentrate on how meaning is inscribed and captured according to experience, observation, participation, lived interaction, but also through the inscriptions, transcriptions, reconstructions and pre-analyses taking place during the whole process. In this perspective, instead of taking into account the text as an object external to the practice of the semiotician, we would like to ask the following question: On which bases, theoretical and practical, does a semiotician establish the text upon which he exercises his analysis? Like an anthropologist (who does fieldwork, participates and writes his/her ethnography), a semiotician can also have this role of “observer-inscriber” by using the analytical instruments characterizing his/her practice. If we apply the same perspective to culture, we can then investigate how the researcher’s observation and participation can contribute to model cultural objects. The questions are: How does a semiotician register cultural events? Through which modalities does a semiotician reflect upon the socio-cultural reality inside which s/he is situated? Moreover, are the instruments possessed by a semiotician powerful enough to catch reality or should s/he employ instruments elaborated by other disciplines?

(II) From text (and texts) to culture (and cultures)

In addition, a complementary question we would like to ask concerns the path leading from text(s) to culture(s). In this case, the problem is not only to register one’s own experience in vivo and to analyze it during the process of its construction, but it is a question of concentrating more on the means, old and new, possessed by the semiotician to focus on culture as an object of analysis. Here, again, we cannot dispense with written, visual, or oral texts. Nevertheless, we intend to concentrate more on the modalities through which the semiotic analysis of a culture allows us to seize the specificities of a culture and on the connection existing between text and culture. This question comprises two central aspects. A theoretical aspect, on the one side, going from text to culture (both considered as general objects); on the other side, an analytical aspect taking into account the specific modalities through which meaning is retranscribed, going from the analysis of a given text towards the culture manifested by the text. Can the instruments used to analyze texts be directly “applied” to culture? Or, on the contrary, does culture have some specific features which make useless the instruments of textual analysis?

The participants who intend to intervene in this second section (II. From text to culture) are invited to present their work where this operation of “application-conversion” between texts and culture takes place; participants can present as well their critical reflections concerning analyses of other researchers (not only semioticians, but also anthropologists, sociologists, historians, etc.) in order to show the modalities through which researchers construct, narratively and discursively, connection(s) between text(s) and culture(s).

The participants who prefer the first section (I. From observation to text) are encouraged to take into account their own experience of observation and registration of meaning by accompanying it with their critical reflection. It is also possible, as implied by the general aim of the conference, to present a research project conjugating the two sections (I. and II.) concerning the (meta)knowledge of semiotics. The conference is also open to scholars and researchers belonging to other disciplines (linguistics, sociology, anthropology, etc.) who intend to interrogate their practices of analysis concerning the questions mentioned above and/or who intend to compare approaches.

Organisation:

Estonian Institute of Humanities (EHI) and the Germanic-Romance Languages and Culture Institute of Tallinn University. In collaboration with the University of Liège.

Organizing committee:

Sémir Badir, Stefano Montes, Licia Taverna

Information:

  • Deadline for submitting abstracts: April 10, 2010.
  • Abstract: 250-300 words.
  • Languages of the conference: English and French.
  • Communications: 30 minutes.

Proceedings will be published

Send abstracts to:

Sémir Badir (semir.badir@ulg.ac.be) and Licia Taverna (licia.taverna@tiscalinet.it)

For any further information please contact Sémir Badir or Licia Taverna

Lieux

  • Narva mnt 29, 10120
    Tallinn, Estonie

Dates

  • samedi 10 avril 2010

Mots-clés

  • sémiotique, anthropologie, observation, participation, sens, culture, texte

Contacts

  • Licia taverna
    courriel : licia [dot] taverna [at] tiscalinet [dot] it
  • Sémir Badir
    courriel : semir [dot] badir [at] ulg [dot] ac [dot] be

URLS de référence

Source de l'information

  • Licia taverna
    courriel : licia [dot] taverna [at] tiscalinet [dot] it

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« De l’observation au texte. Du texte à la culture », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 23 février 2010, https://doi.org/10.58079/fwq

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