AccueilMutualisation dans le champ sanitaire et social

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Mutualisation dans le champ sanitaire et social

Mutualisation in the fields of health and social work

Quelles transformations, appropriations et résistances pour les territoires, les organisations et les professions ?

Transformations, appropriations and resistances for territories, organisations and professions?

*  *  *

Publié le jeudi 25 février 2010

Résumé

Nous déclinerons cette problématique autour de trois ateliers : 1) les territoires reconfigurés par la mutualisation, 2) les modèles et les processus d’organisation de la mutualisation, 3) les figures d’acteurs et les nouvelles professionnalités accompagnant la mutualisation. Date limite de réception des propositions de communication : le 1er mars 2010. Les meilleures communications seront sélectionnées et retenues pour la publication dans un numéro spécial de revue française (classée CNRS) dans le champ du management.

Annonce

Le secteur social et médico-social est porteur de richesses d’expertises et d’interventions développées au cours d’une longue histoire sur des territoires, par des professions et des organisations d’une grande variété. Ces richesses se sont structurées dans des pratiques, des institutions et des normes qui ont affirmé l’identité et les spécificités de ces secteurs. Mais elles ont peu à peu, créé des cloisonnements, de nature très variée (géographique, professionnelle, réglementaire...) qui empêchent actuellement de répondre aux nouveaux défis du secteur.

Le contexte actuel de mutation se caractérise par différentes dualités. Une première dualité serait celle de la Spécificité / Rationalisation. D’un coté, les organisations et les intervenants sont encouragés à développer des prises en charge individualisées et localisées au plus près des besoins et des lieux de vie des bénéficiaires ; mais d’un autre coté, ces acteurs sont amenés à incarner et mettre en œuvre des logiques de rationalisation, de performance et de reproduction. Une seconde dualité serait celle de l’Autonomie / Injonction. D’un coté, les organisations et intervenants sont porteurs du désir d’innover et de développer de nouvelles approches du soin et de la prise en charge ; mais dans le même temps, ces acteurs se voient enjoints de respecter des cadres normatifs, gestionnaires et financiers qui limitent les expérimentations. 

Une grande variété de réponses sont depuis quelques années apportées, ou imposées, en vue de concilier ou « faire avec » ces dualités, que le terme de « mutualisation » parait dénommer.

Les politiques publiques incitent à développer de nouvelles formes de pratiques institutionnelles axées sur la coopération collective d’acteurs dont les missions et les compétences sont différenciées. Plusieurs dispositifs sont crées (GSMS, réseaux, partenariat, regroupements…) dans le but d’assurer une continuité de la prise en charge de problématiques complexes tout en recourant à une utilisation optimale des moyens. Ils ont pour effet d’impulser des dynamiques institutionnelles autour de la mutualisation de compétences, de moyens, de projets. Cependant, ces formes de mutualisations portent une double limite ou incertitude. Le terme Mutualisation apparait parfois utilisé pour ne pas oser dénommer des processus plus radicaux, de fusion, d’absorption et de suppression (emplois, structures, niveaux intermédiaires géographiques, institutions...). Il provoque des bouleversements et des remises en cause d’identité et de pratiques, trop souvent mal pris en compte au nom de logiques rationalisatrices.

Nous considérons que des réponses pertinentes aux dualités évoquées plus haut (Spécificité / Rationalisation et Autonomie/Injonction) requièrent de questionner le terme même de « mutualisation » et les différentes modalités de conception et d’organisation de cette mutualisation.

Notre interrogation percute trois leviers constitutifs de la prise en charge des bénéficiaires de l’action sociale et médico-sociale :

  • le territoire, interrogé dans ses propriétés fonctionnelles et dans ses découpages politiques, administratifs et géographiques ;
  • l’organisation, amenée à redéfinir sa gouvernance et son processus de management ;
  • l’acteur, appelé à développer des compétences collectives transférables dans des contextes d’intervention diversifiés.

 Ainsi, c’est au niveau de ces trois leviers, que des stratégies, des dispositifs, des ressources... doivent être imaginés et déployés pour « mettre en action » la mutualisation (appropriation par tous les acteurs concernés) au plus près des bénéficiaires.

 Ainsi, le thème central de ce colloque est le suivant :

Mutualisation dans le champ sanitaire et social : quelles transformations, appropriations et résistances pour les territoires, les organisations et les professions ?

 Nous déclinons cette réflexion autour des trois ateliers suivants :

  • Atelier 1 – Les territoires reconfigurés par la mutualisation
  • Atelier 2 – Les modèles et les processus d’organisation de la mutualisation
  • Atelier 3 – Les figures d’acteurs et les nouvelles professionnalités accompagnant la mutualisation

Atelier 1 – Les territoires reconfigurés par la mutualisation  

Coordinateur : Solange Hernandez, MdC, IMPGT, Laboratoire CERGAM (équipe Management Public), U. Aix Marseille III, France

Les pratiques de mutualisation interrogent la territorialisation de l’action et des politiques, considérant que le territoire est l’espace qui doit faire sens et être approprié et construit pour l’action collective des acteurs. Mais le territoire, à travers ses dimensions institutionnelles, géographiques, sociales, porte aussi des contraintes à cette action, et peut-être saisi par des acteurs qui cherchent à résister aux mouvements de mutualisation en marquant leur espace de compétence. Ainsi, les conditions d’appropriation et de mise en œuvre doivent constituer un moyen de production de nouvelles connaissances et de nouvelles pratiques, selon une logique de démocratisation de l’action sociale et médico-sociale et de nouvelles régulations locales.

Cet atelier propose d’interroger en quoi la mutualisation bouleverse les découpages territoriaux tout autant qu’elle est portée par ses territoires appropriés pour l’action par les acteurs, à travers les questions suivantes (non limitatives) :

  • quelles sont les dimensions territoriales et les niveaux de découpage (granularité) agis par les acteurs qui sont pertinents au regard des enjeux de démocratisation et d’individualisation de la santé, et de performance des organisations ?
  • dans quelle mesure et quels territoires permettent l’émergence, l’expression et la structuration des besoins et des attentes de tous les acteurs ?
  • quels peuvent être les principes opérateurs, les dispositifs et les compétences, par lesquels les acteurs construisent et mettent en action les territoires pour répondre aux défis du secteur social et médico-social ?
  • comment articuler spécificités locales et égalité des citoyens dans la prise en charge de leur santé ?

 Atelier 2 – Les modèles et les processus d’organisation de la mutualisation

Coordinateur : Prof. Christian Pradier, chef du Département de Santé Publique, CHU Nice, Université de Nice

Les pratiques de mutualisation interrogent les modèles et les processus d’organisation proposés par les politiques publiques ou mis en œuvre par les acteurs localement. Ces pratiques incitent de nouveaux acteurs à participer aux réorganisations attendues. Les débats entourant le rapprochement entre monde associatif et monde lucratif, la division des rôles entre les différents groupes de professionnels ou la mise en application de nouvelles stratégies de mobilisation d’acteurs comme la consultation publique sont des exemples des bouleversements engendrés par la mutualisation. De même, les investissements dans de nouveaux instruments (système d’information, système d’évaluation, système de décision et mode de gouvernance…) témoignent des ambitions d’innover à l’occasion des processus de mutualisation. Mais nous portons aussi attention aux utopies ainsi véhiculées et aux résistances engendrées.

Cet atelier propose d’interroger les modèles et les processus d’organisation de la mutualisation, à travers les questions suivantes (non limitatives) :

  • quelles sont les stratégies de mutualisation observées sur les territoires et les valeurs portées par ces stratégies ?
  • quels sont les processus et les outils accompagnant la mutualisation (management des compétences, démarche qualité, réorganisation apprenante...) ?
  • quels sont les nouveaux modes de gouvernance qui portent ces mouvements de mutualisation territorialisée ?

Atelier 3 – Les figures d’acteurs et les nouvelles professionnalités accompagnant la mutualisation

Coordinateur : Patrick Lefévre, consultant, chargé d’enseignement – recherche-action

 Historiquement le secteur social et médico-social s’est bâti sur un principe d’organisation en « filière » de la prise en charge des personnes vulnérables. En vertu de leur protection, « l’établissement » devient la figure emblématique de ce modèle ségrégatif. Accompagnés par un fort mouvement de professionnalisation du secteur, les intervenants ont construit des savoir-faire spécifiques. Or les pratiques de mutualisation renversent cette logique d’établissement et adoptent une logique de dispositifs ouverts sur un environnement dans lequel s’ordonnent les trajectoires des personnes. Dès lors, la mutualisation convoque des compétences et des façons de faire privilégiant la coopération collective. Nous constatons la montée en puissance, dans les contextes professionnels et de formation, de nouvelles fonctions telles que la coordination, la transversalité, la pluridisciplinarité, l’expertise ou encore la communication, qui redéfinissent les contours des professionnalité et les identités de métier.

Cet atelier propose d’interroger en quoi la mutualisation entraine une évolution des fonctions et des métiers de l’intervention sociale, à travers les questions suivantes (non limitatives) :

  • quel impact produit la mutualisation sur les identités et les cultures professionnelles ?
  • la mutualisation n’a-t-elle pas tendance à dé-hiérarchiser les métiers ? De fait, quelles sont les conséquences sur les modes d’organisation du travail ?
  • quelles sont les résistances face à ce bouleversement des rôles et des fonctions et comment les accompagner ?
  • quels sont les nouveaux métiers et nouvelles compétences nécessaires à la promotion des pratiques de mutualisation ?

Comité scientifique

Présidentes du Comité scientifique : Corinne Grenier, professeur, HDR, Euromed Management et Laboratoire CERGAM (équipe Management Public), U. Aix Marseille III, et Sandra-Philippe Guitton, responsable des formations cadre, professeur, IRTS-PACA Corse  

Membres du comité scientifique (provisoire à ce jour) :

  • ANGUS Douglas, professeur, Telfer School, Université de Ottawa, Canada
  • AUGER Pascale, professeur Sciences de Gestion, Euromed Management
  • BREHAUX Karine, docteur, Philosophie, Sciences Po, Paris 
  • CADIOU Stéphane, MCF, Science Politique, Université de Nice, Laboratoire Ermes
  • CONTANDRIOPOULOS A.-Pierre, professeur, Université de médecine, Montréal, Canada
  • DUTHIL Gilles, président, Institut Silverlife
  • HAMOUDI Raphaël,  secrétaire général de l’ARI (Association Régionale pour l’Intégration)
  • HERNANDEZ Solange, MCF Sciences de Gestion, IMPGT, Laboratoire CERGAM (équipe Management Public), U. Aix Marseille III
  • KERAMIDAS Olivier, MCF Sciences de Gestion, IMPGT, Laboratoire CERGAM (équipe Management Public), Aix Marseille III
  • LEDUFF Franck,  Maitre de conférences, Département de Santé Publique, CHU Nice
  • MARTIN Virginie, professeur Science Politique, Euromed Management
  • MOSSE Philippe,  Directeur de recherche CNRS, Laboratoire LEST, UMR 6123, Université d’Aix en Provence Marseille
  • PRADIER Christian,  PUPH, Département de Santé Publique, CHU Nice
  • SAINT PIERRE Michèle,  professeur, Faculté des sciences de l’administration, Université Laval, Québec, Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ) du Centre Hospitalier affilié universitaire de Québec (CHA)
  • SEGAS Sébastien, MCF Science Politique, Université de Rennes
  • SINGERY Joelle, MCF, IMPGT, responsable du Master Gestion des Etablissements Sanitaires et Sociaux, Laboratoire CERGAM,
  • VALETTE Annick, Maître de conférences, HDR, laboratoire CERAG, Université Pierre Mendès France, Grenoble

Comité d’organisation

  • GRENIER Corinne, professeur Sciences de Gestion, Euromed Management et Laboratoire CERGAM (équipe Management Public), U. Aix Marseille III
  • GUITTON-PHILIPPE Sandra, professeur Science Politique, IRTS Paca Corse
  • PARANTHOEN Simon, doctorant, Laboratoire CERGAM (équipe Management Public), U. Aix-Marseille III et assistant de recherche, Euromed Management

Date, lieu et déroulement

Le colloque se déroulera les 5 et 6 mai 2010  selon l’agenda suivant  :

1° journée le 5 mai 2010. Lieu : IRTS Paca Corse (Marseille)  

2° journée le 6 mai 2010. Lieu : Euromed Management 

  • 8h30 – 9h00 – Accueil
  • 9h30 – 12h00 Atelier 3 – Les figures d’acteurs et les nouvelles professionnalités accompagnant la mutualisation
  • 9h00 – 10h00 – Conférence inaugurale
  • 10h30 – 13h00 - Atelier 1 – Les territoires reconfigurés par la mutualisation
  • 12h00 – 13h30 – Déjeuner
  • 13h00 – 14h00 – Déjeuner
  • 14h00 – 16h00 – (projet) groupe de travail animé par l’institut Silverlife sur la professionnalisation dans les Services à la Personne et le champ du vieillissement
  • 14h30 – 17h00 – Atelier 2 – Les modèles et les processus d’organisation de la mutualisation  
  • 17h30 – 19h30 Conférence – débat ouvert aux professionnels du secteur :

Les possibles et les contraintes portées par les mouvements de mutualisation dans le secteur social et médico-social – participants à définir

Processus de sélection des communications 

Les communications peuvent être adressées en langue française ou en langue anglaise et pourront alors être présentées en langue anglaise ; la traduction sera assurée de manière simultanée par le coordinateur (ou une autre personne) durant l’atelier. 

Une nouvelle sélection des meilleures communications sera opérée pour publications dans un n° spécial de revue académique (le nom de la revue sera indiqué prochainement). 

A ce jour, le 1° colloque (2008, mai) a donné lieu à un numéro spécial dans la revue Management et Avenir :

Grenier C. (2009), (coord.) « La personne âgée: de nouvelle frontières pour comprendre et agir », in Revue Management et Avenir, n° spécial, Juillet, n° 26, p. 13-104 (classé CNRS).

Suite au second colloque (2009, mai), un n° spécial sur l’innovation et les politiques publiques est en cours de constitution, qui sera publié dans la Revue Management et Avenir (mai / juillet 2010). 

Format des Communication

Il est demandé aux communicants de respecter le format suivant :

La première page, non numérotée, comprendra uniquement :

  • le titre de l’article (Times 18 gras) ;
  • le(s) nom(s) de(s) auteur(s) et leur affiliation : Institution et laboratoire d’accueil (Times 14 gras) ;
  • l’adresse postale et électronique, le téléphone et le fax de l’auteur à qui la correspondance doit être adressée (Times 12) ;
  • un résumé à interligne simple d'environ 500 mots indiquant la problématique et les principaux résultats de l'article (Times 12, justifié) ;
  • un maximum de cinq (5) mots clés (Times 12) ;

La présentation de la communication débute sur la 2° page avec le titre de l'article et le résumé ; elle ne doit pas mentionner le(s) auteur(s). 

Le corps de la communication

Le texte, en interligne un et demi, sera justifié (aligné à gauche et à droite) et doit être présenté de telle sorte que la hiérarchie des titres soit claire, ne dépassant pas 3 niveaux :

  • niveau 1 : un chiffre (1. par exemple) titre en Times 14 gras
  • niveau 2 : deux chiffres (1.1. par exemple) sous-titres en Times 13 gras
  • niveau 3 : trois chiffres (1.1.1. par exemple) sous-titres en Times 12 gras et italique

Les auteurs sont priés d'utiliser les styles MS Word appropriés (notamment pour les niveaux de titres ou sous-titres : Titre 1, 2, ...), d'éviter l'utilisation de caractère en italique, de ne pas souligner les titres, de limiter le nombre de notes (qui seront le cas échéant renvoyées en bas de page) et d'insérer les tableaux et figures dans le texte aux bons endroits.

A la suite de l'article, on fera successivement apparaître :

  • les références bibliographiques, par ordre alphabétique des auteurs
  • les éventuelles annexes désignées par des lettres.

Envoi de la communication

Le nom du fichier doit être nommé de la façon suivante : votre nom, suivi de la première lettre de votre prénom et de l'extension DOC ou RTF. Par exemple, Corinne GRENIER soumettrait le fichier GRENIERC.doc et Sandra GUITTON-PHILIPPE le fichier GUITTON-PHILIPPE.doc  

Procédure d’évaluation

Les propositions de communication (format 2/3 pages) sont à adresser avant le 1er mars 2010 à :

corinne.grenier@euromed-management.com ET sandra-guittonphilippe@irts-pacacorse.com

Elles seront relues en aveugle par au moins deux relecteurs du comité scientifique et éventuellement d’autres personnes en fonction du contenu de la proposition.

Les avis seront retournés aux communicants au plus tard le 5 mars 2010 sous la forme de :

  • acceptée sans modification
  • acceptée avec modification mineure
  • acceptée avec modification majeure
  • refusée

Les communications définitives devront être adressées avant le 22 mars 2010. Le programme sera adressé le 2 avril suivant.

Frais d’inscription et de participation

Les frais d’inscription couvrent les repas, les pauses-cafés et l’accès aux actes :

  • pour étudiant et doctorant : 60 euros
  • pour tout autre participation : 110 euros

Mode de règlement :

  • par chèque à l’ordre d’Euromed Marseille
  • par virement bancaire :

Banque Société Marseille de Crédit
Agence de Marseille Mazargues
72 rue Emile Zola
13009 Marseille
Code Banque : 30077
Code Guichet : 01080
Numéro de compte : 0000100861 R – clé RIB 16
IBAN International Bank Account Number : FR46 3007 7010 8000 0010 0861 R16

Lieux

  • Marseille, France

Dates

  • lundi 01 mars 2010

Contacts

  • Corinne Grenier
    courriel : corinne [dot] grenier [at] kedgebs [dot] com

Source de l'information

  • Corinne Grenier
    courriel : corinne [dot] grenier [at] kedgebs [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Mutualisation dans le champ sanitaire et social », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 25 février 2010, https://doi.org/10.58079/fxf

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search