AccueilJames Sacré ou les gestes de la langue

AccueilJames Sacré ou les gestes de la langue

*  *  *

Publié le mardi 02 mars 2010

Résumé

James Sacré est né en Vendée en 1939. Il passe son enfance et son adolescence à la ferme des parents en Vendée. D’abord instituteur puis instituteur itinérant agricole, il part, en 1965, vivre aux États-Unis où il poursuit des études de lettres (thèse sur la poésie de la fin du XVIe siècle français). Il y enseigne dans une université du Massachusetts (Smith College) tout en faisant de nombreux séjours en France et des voyages en d’autres pays (l'Italie et le Maroc, souvent). Il a publié des livres de poèmes au Seuil (Cœur élégie rouge, 1972), chez Gallimard (Figures qui bougent un peu, 1978) et aux Éditions André Dimanche, ainsi que chez de nombreux « petits éditeurs ». Il vit de nouveau en France, à Montpellier, depuis 2001 (...).

Annonce

DU JEUDI 2 SEPTEMBRE (19 H) AU JEUDI 9 SEPTEMBRE (14 H) 2010

DIRECTION :

Béatrice BONHOMME, Jacques MOULIN

Avec la participation de James SACRÉ

ARGUMENT :

James Sacré est né en Vendée en 1939. Il passe son enfance et son adolescence à la ferme des parents en Vendée. D’abord instituteur puis instituteur itinérant agricole, il part, en 1965, vivre aux Etats-Unis où il poursuit des études de lettres (thèse sur la poésie de la fin du XVIe siècle français). Il y enseigne dans une université du Massachusetts (Smith College) tout en faisant de nombreux séjours en France et des voyages en d’autres pays (l'Italie et le Maroc, souvent). Il a publié des livres de poèmes au Seuil (Cœur élégie rouge, 1972), chez Gallimard (Figures qui bougent un peu, 1978) et aux Editions André Dimanche, ainsi que chez de nombreux "petits éditeurs". Il vit de nouveau en France, à Montpellier, depuis 2001.

James Sacré prend le parti du prosaïque. Ainsi l’écriture du poème est incessante interrogation de l’acte d’écrire, chahuté par une grammaire en mouvement. Pas de vérité définitive quant à une hypothétique essence de la poésie. Elle n’est ni idéalité dont il pourrait y avoir science, ni absolu à vénérer, la poésie est une réalité contingente, énonciation qui tire de son peu d’assurance la force de faire jaillir au plus vif l’étrangeté du réel le plus anodin: "Dans ma poésie j’ai tendance à aller vers les choses plutôt pauvres, mièvres ou maladroites pour défaire ce qui est rutilant ou trop sonore". Le poème chez James Sacré est aussi poème de l’émoi, de la tendresse. Pas seulement mais aussi et qu’il maintienne dans l’époque contemporaine la possibilité d’une veine sentimentale, ce n’est pas rien. L’écrivain cherche un lien entre l’énonciation individuelle et l’énonciation plus générale de toute la communauté humaine, tel qu’il apparaissait dans la poésie baroque du XVIIe siècle. Les mots de James Sacré semblent pris dans le risque, risque d’une parole tremblée, délibérément gauche et comme engourdie, étrange accent d’enfance hors du temps. Du mal dire aux balbutiements du cœur, l’enfance, est là convoquée comme évoquée pour installer dans la langue, un lieu, l’enfance, celle de Cougou. Frotter son français à l'allure orale du patois, c'est comme une nouvelle langue où l'oralité se mêle d'enfance poitevine et paysanne. Chez James Sacré, l’expression s’attache aussi à ce qui a été souvent considéré comme le domaine privilégié du lyrisme: le territoire de l’intime. Est-ce à dire qu’on retombe dans les travers de la poésie effusive exécrée de Ponge? Rien de tel chez James Sacré pour lequel écrire n’est pas donner libre cours à un sentimentalisme niais mais renouer avec le natal, l’intime demeuré énigme, altérité, cette part d’énigme étant aussi au cœur du rapport poétique à la langue et alliant d’une certaine façon le lyrique et le littéral. Un poème est une façon d’écrire qui met l’accent sur le maniement même des formes de la langue plutôt que sur un sens à dire, il constitue une sorte d’étreinte plus étroite avec la matérialité de la langue. D’où l’importance d’une écriture manuelle où l’on sente la main faire: "Les gestes d’écrire. ça qui laisse des traces: l’encre qu’on voit sur le papier. Les mots qu’on veut comme des gestes (les gestes qu’on dirait des mots plus forts)". Le poème par ses gestes de mots se mêle aux gestes du vivant, la langue se frotte au vivant, rencontre "tout un dictionnaire vivant".

Pour toutes ces raisons, qui font de ce poète une figure majeure de la poésie française contemporaine, ce colloque tentera de mettre en lumière les différentes facettes de cette création et de saisir dans cette œuvre ce presque rien qui bouge, la fuite des choses et du temps, le temps qui fait son oeuvre de poussière mais révèle aussi la résistance tenace des gestes de la langue.

COMMUNICATIONS :

  • Gabriel BERGOUNIOUX: Savoir des noms
  • Michael BISHOP: L'extrémité visible d'une métaphore
  • Béatrice BONHOMME: Portrait du père en pointillés
  • Yves CHARNET: Lettre à James Sacré
  • Benoît CONORT: Raconter (quoi, comment) une histoire?
  • Eric DAZZAN: L'invention du bien vivant dans l'œuvre de James Sacré
  • Alexander DICKOW: James Sacré face au "roman parlant" ou le leurre du style
  • Maxime DEL FIOL: "C'est l'intensité que je cherche à m'expliquer": la rencontre marocaine de James Sacré
  • Laurent FOURCAUT: La dimension autoréférentielle de la poésie de James Sacré
  • Pierre GROUIX: La chancellerie. Maroc de James Sacré
  • Tristan HORDÉ: Les mots meurent sans rien montrer
  • Régis LEFORT: Le poème de James Sacré: une langue de terre
  • Evelyne LLOZE: Humain, trop humain ou le geste d'humanité chez Sacré
  • Serge MARTIN: La relation dans le poème-Sacré: quand l'érotique et le politique s'emmêlent
  • Jacques MOULIN: Mettre un bonnet d'âne à la langue pour la faire braire, dans Âneries pour mal braire, et d'autres moments d'ânes
  • Alexis PELLETIER: Un semblant de simplicité
  • Jean-Claude PINSON: « Mon Sacré » (expérience et poésie)
  • Pierre-Yves SOUCY: Le réel, la forme, l'énigme (sur la poésie de James Sacré)
  • Catherine SOULIER: Pour découvrir le mécanisme d'un poème (Notes sur "Le goret")
  • Nicolas TABUTEAU: James Sacré, paysages du poème
  • Wladimira TACQUET: La poésie de James Sacré, un geste spinoziste?
  • Renée VENTRESQUE: Les poèmes "américains" de J. S.
  • Arnaud VILLANI: James Sacré selon les catégories de Peirce
  • Franz Eduard VOELKER: L'arbre, ce grand vivant
  • Christophe WALL-ROMANA: Travail et travailleurs, techniques et rythmes du temps
- Lecture du dernier recueil de James Sacré, avec Tristan HORDÉ
- Lecture de textes de James Sacré, avec Régis LEFORT
- Lectures de James SACRÉ

Avec le soutien

  • du Centre de Télé-Enseignement Lettres de l'Université de Provence

  • et du Centre Transdisciplinaire d’Epistémologie de la Littérature de l’Université de Nice-Sophia Antipolis

Catégories

Lieux

  • Centre Culturel International de Cerisy, Le Château
    Cerisy-la-Salle, France

Dates

  • jeudi 09 septembre 2010
  • jeudi 02 septembre 2010
  • vendredi 03 septembre 2010
  • samedi 04 septembre 2010
  • dimanche 05 septembre 2010
  • lundi 06 septembre 2010
  • mardi 07 septembre 2010
  • mercredi 08 septembre 2010

Contacts

  • Centre Culturel International de Cerisy
    courriel : info [dot] cerisy [at] ccic-cerisy [dot] asso [dot] fr

Source de l'information

  • Michaël Morel
    courriel : info [dot] cerisy [at] ccic-cerisy [dot] asso [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« James Sacré ou les gestes de la langue », Colloque, Calenda, Publié le mardi 02 mars 2010, https://doi.org/10.58079/fy1

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search