AccueilLe tourisme, moteur du developpement durable des sites du patrimoine mondial ?

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Le tourisme, moteur du developpement durable des sites du patrimoine mondial ?

Tourism and Sustainable Development at World Heritage Sites

Contextes, pratiques et cadres d’évaluation

Contexts, Experiences and Frameworks of Assessment

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Publié le jeudi 30 juin 2011

Résumé

Le réseau UNITWIN UNESCO « culture, tourisme, développement » coordonné par la Chaire UNESCO homonyme de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne organise une conférence internationale du 1 au 8 juin 2012 : « le tourisme, moteur du développement durable des sites du Patrimoine mondial ? Contextes, pratiques, cadres d'évaluation ». Il s'agit d'interroger, dans le cas des sites du patrimoine mondial, les modèles, enjeux et pratiques d'une mise en tourisme assurant un développement compatible avec le maintien de la valeur universelle exceptionnelle définie par l'UNESCO, ainsi que les évaluations et paradigmes mobilisés dans ce cadre. Les chercheurs souhaitant participer sont invités à adresser un texte de 800 mots en français, espagnol ou anglais aux trois universités organisatrices à la fois (nyaowe@yahoo.fr ; ibertur@gmail.com ; maria.gravari-barbas@wanadoo.fr) avant le 10 septembre 2011, délai de rigueur.

Annonce

Argumentaire

L’inscription des sites sur la Liste du Patrimoine Mondial est souvent mobilisée localement comme stratégie de développement, notamment du point de vue touristique, avec les retombées attendues du fait d’une augmentation du tourisme international. Aussi s’opère l’articulation entre développement et tourisme, qui nécessite toutefois une explicitation de ce qui est entendu comme développement, au-delà du consensus apparent porté par la notion de développement durable.

Cela n’est pas contradictoire avec l’objectif de l’UNESCO à travers l’instauration de la Liste, qui est d’assurer la claire conscience et connaissance d’un patrimoine commun, facteur de cohésion et intercompréhension culturelle.

Toutefois, comme le montrent les évaluations réalisées par ICOMOS et l’IUCN, ou certains biens inscrits sur la Liste du Patrimoine en Péril, le tourisme peut également, faute d’une gestion adéquate, entrer en contradiction avec le maintien de la valeur universelle exceptionnelle du site.

Les questions de sur-fréquentation, commodification, dégradation des sites par piétinement, aménagements touristiques incongrus, dépossession locale … sont avancées régulièrement pour mettre en garde contre un développement touristique non maîtrisé. Le développement permis par le tourisme peut ainsi conduire à mettre en danger la valeur universelle exceptionnelle. Toutefois, quarante ans après la convention du Patrimoine Mondial, le constat du manque de données susceptibles d’assurer une compréhension et évaluation plus fines des impacts du tourisme sur les sites du Patrimoine Mondial est globalement partagé par les acteurs.

L’ambition de cette Conférence est ainsi d’éclairer les conditions et critères d’un développement permis par le tourisme dans le cas des sites naturels et culturels inscrits sur la Liste du Patrimoine Mondial. Le tourisme sur les sites du patrimoine mondial représente-t-il un facteur de développement économique, culturel et social pour les sociétés-hôtes, ou au contraire génère-t-il des effets perturbants sapant les conditions mêmes du développement ?

Depuis quelques années la notion de « capacité de charge » touristique sur les sites patrimoniaux a démontré ses limites, et ne peut plus servir aujourd’hui de grille de compréhension et d’analyse de la gestion touristique des sites du patrimoine en général et du patrimoine mondial en particulier. Ainsi est utilisée de façon croissante par les acteurs du patrimoine la notion de « limite du changement acceptable », notion relative et construite socialement, permettant la négociation entre les acteurs du changement et de la conservation, notamment par la prise en compte de la Valeur Universelle Exceptionnelle.

La relativité de la notion de « limite du changement acceptable » implique toutefois, pour qu’elle soit opérationnelle, l’analyse et la compréhension préalables des implications du développement touristique d’un site pour l’ensemble des populations et publics concernés. Elle fait appel à une analyse systémique qui n’est que rarement entreprise sur les différents sites du Patrimoine Mondial. En outre cette notion est le produit d’un cadre de pensée particulier et contemporain, ce qui pose la question des ressorts idéologiques des modèles proposés pour le développement patrimonial et touristique.

Il ne s’agit pas, à travers cette conférence de prétendre saisir les dimensions multiples des rapports que les sites du Patrimoine Mondial entretiennent avec le tourisme, mais d’analyser d’un point de vue théorique et pratique les actions conduites pour assurer un développement touristique facteur de développement territorial compatible avec la préservation de la valeur universelle exceptionnelle.

Dans ce cadre l’ambition de la conférence est de poser la question des méthodologies employées, des indicateurs utilisés, et des cadres de pensée qui soutiennent l’élaboration de ces indicateurs, dans leur dimension locale et internationale, pour faire émerger les conditions d’un développement permettant la sauvegarde de la valeur universelle exceptionnelle.

Les propositions concernent les sites naturels, culturels ou mixtes inscrits sur la Liste du Patrimoine Mondial, ainsi que les chefs d’œuvre du patrimoine immatériel.

Les propositions doivent intégrer l’un des axes suivants :

1.MODELES ET PRATIQUES DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DANS LES SITES DU PATRIMOINE MONDIAL

Cet axe vise tout d’abord à préciser la notion de développement dans les sites du Patrimoine Mondial au regard du tourisme.

Comment définit-on les questions du développement et de sa durabilité  et de quelle manière le tourisme en constitue-t-il un élément constitutif ? Comment les institutions internationales ont intégré le fait touristique au développement et à la conservation des sites et selon quels objectifs et présupposés ?

Les communications peuvent également mettre en avant des expériences de développement sur des sites particuliers, en précisant les modalités selon lesquelles est appréhendé ce développement et quelle causalité est donnée au tourisme.

2.ÉVALUATIONS ET INDICATEURS DU DEVELOPPEMENT DES SITES DU PATRIMOINE MONDIAL

Il s’agit d’identifier les méthodologies, indicateurs et concepts utilisés pour identifier des impacts du tourisme sur les espaces naturels et culturels du Patrimoine Mondial, du point de vue de la préservation et signification de la Valeur Universelle Exceptionnelle. Cela implique également de questionner les cadres de pensée qui soutiennent l’élaboration de ces indicateurs.

Cet axe peut concerner des études pratiques identifiant ces impacts, en précisant les méthodologies et motifs, ou des travaux plus théoriques. Quel est le cadre (conceptuel, problématique) à travers lequel on élabore l’évaluation de retombées « positives » ou « négatives » du tourisme ? Selon quelles prescriptions, voire injonctions, définit-on les indicateurs ?

3.LES PRESCRIPTIONS, MODELES ET COOPERATIONS INTERNATIONAUX DANS LES SITES DU PATRIMOINE MONDIAL

Cet axe vise à mettre l’accent sur les diverses collaborations et transferts au niveau international, qui infléchissent les pratiques locales en matière de développement touristique, et contribuent à diffuser de nouveaux modèles. Quels sont les acteurs impliqués dans ces coopérations et selon quelles modalités : coopération décentralisée, ONG, organisations internationales, groupes privés ? Quels acteurs diffusent ces modèles de la mise en tourisme sur les sites du Patrimoine Mondial ? Comment s’opère la greffe ?

Dans ce cadre peut également être mis en avant le rôle des ONG internationales dans les modalités d’articulation entre mise en tourisme et préservation patrimoniale.

Des projets particuliers de coopération internationale, sous la forme de l’implication d’ONG, d’une coopération décentralisée ou de projets portés par des partenariats publics-privés, peuvent faire l’objet de présentations, en montrant l’articulation entre développement, tourisme et préservation des valeurs patrimoniales.

4.HABITANTS ET TOURISTES ACTEURS DU DEVELOPPEMENT DES SITES DU PATRIMOINE MONDIAL

Le développement des sites repose également sur des dynamiques endogènes portés par les acteurs locaux eux-mêmes, parmi lesquels les habitants, et par les touristes.

Comment les habitants intègrent-ils la double nécessité de la préservation patrimoniale et du développement à leurs stratégies ? Quelle différenciation s’opère au sein de communautés locales sur la question du développement touristique ? Bref, comment se construisent localement les conditions d’un développement touristique au sein des sites du Patrimoine Mondial ?

Par certaines pratiques, les touristes se positionnent comme acteurs d’un développement soutenable des sites, à travers les formes de l’écotourisme, du tourisme durable et du tourisme responsable. Quel est le degré d’extension de ces pratiques au sein des sites du Patrimoine Mondial ? Comment la question du développement touristique est internalisée à la pratique et à l’expérience touristiques elles-mêmes ?

5.LES ECHELLES DU DEVELOPPEMENT DES SITES DU PATRIMOINE MONDIAL

Cet axe pose la question des échelles et territoires pertinents à l’étude des impacts et modalités de développement lié au tourisme dans les sites du Patrimoine Mondial. En effet, certains sites présentent des configurations territoriales particulières, de par leurs dimensions (cas de sites naturels) ou leurs formes (cas des itinéraires et routes) ou leur distribution (cas des sites en réseau). Comment l’évaluation de l’interaction entre tourisme et développement opère-t-elle dans ce cadre spatial ?

Programme prévisionnel

  • Vendredi 1er Juin : arrivée et accueil des participants
  • Samedi, dimanche et lundi, 2 à 4 juin : conférence à Libreville
  • Dimanche après-midi : excursion à la Pointe Denis
  • Mardi 5 juin : départ pour le parc national de la Lopé.
  • 5 à 7 juin : post-conférence et Workshop à La Lopé
  • 7 juin : retour à Libreville, nuitée à Libreville
  • Vendredi 8 juin : départ des participants

Responsables scientifiques du colloque

  • Stéphanie NKOGHE (Université Omar Bongo)
  • Raymond MAYER (Université Omar Bongo)
  • Maria GRAVARI-BARBAS (Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Sébastien JACQUOT (Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Jordi TRESSERRAS (Université de Barcelone)

Participation

Les chercheurs souhaitant participer sont invités à adresser un texte de 800 mots en français, espagnol ou anglais aux trois universités organisatrices à la fois(nyaowe@yahoo.fr ; ibertur@gmail.com ; maria.gravari-barbas@wanadoo.fr)

avant le 10 septembre 2011, délai de rigueur.

  • Le Comité Scientifique donnera sa réponse avant le 31 Octobre.
  • Le programme définitif du colloque sera diffusé en janvier 2012.
  • Les textes complets sont à transmettre après la conférence, pour le 30 août 2012 au plus tard.

Comité scientifique 

  • Victoire ADEGBIDI (Ecole du Patrimoine Africaine)
  • Alice ALTENARIUS (Université Lumière Lyon 2)
  • Mohammed BERRIANE (Université de Rabat-Agdal, Maroc)
  • Florence BERNAULT (Université du Wisconsin)
  • Hamady BOCOUM (directeur général du Patrimoine du Sénégal)
  • Carlo CENCINI (Université de Bologne)
  • Nadège CHABLOZ (Centre d'études africaines, EHESS)
  • Saskia COUSIN (IUT de Tours)
  • Beverly Joy CROUTS-KNIPE (South African Heritage Resource Agency
  • Mathilde DEBAIN (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Fiorella DALLARI (Université de Bologne à Rimini)
  • Christophe EUZET (Université d’Alexandrie)
  • Hamilton HAIR FERNANDES (Université du Cap Vert)
  • Gojjam ADEME, Tourism & Hospitality lecturer, University of Gondar
  • Francesco FRANGIALLI (Cour des comptes, ancien SG de l’OMT)
  • Maria GRAVARI-BARBAS (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Sébastien JACQUOT (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Elisa MAGNANI (Université de Bologne)
  • Wided MAJDOUB (Université de Sousse, Tunisie)
  • Yoel MANSFELD (Université de Haifa)
  • Alessia MARIOTTI (Université de Bologne à Rimini)
  • André MARY (CNRS)
  • Juan Carlos MATAMALA (Red IBERTUR)
  • Raymond MAYER (Université Omar Bongo, Gabon)
  • Christine MENGIN (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Oumar Sy MOHAMEDY (Université de Barcelona)
  • Tekeste NEGASH, (Dalarna University)
  • Stéphanie NKOGHE  (Université Omar Bongo, Gabon)
  • Anne OUALLET (Université de Rennes 2)
  • María Susana PATARO (Chaire UNESCO du Tourisme Culturel Untref/Aamnba, Buenos Aires, Argentina)
  • David PICARD (Université de Lisbonne)
  • Mike ROBINSON (Université Métropolitaine de Leeds)
  • Noël SALAZAR (Université de Leuven)
  • Irma TADDIA(Université de Bologne)
  • Joseph TONDA (Université Omar Bongo)
  • Jordi TRESSERRAS (Université de Barcelone)
  • François VELLAS (Université de Toulouse)

Lieux

  • Libreville (Gabon)

Dates

  • samedi 10 septembre 2011

Fichiers attachés

Mots-clés

  • Tourisme, patrimoine, Patrimoine mondial, développement, modèles

Contacts

  • Maria Gravari Barbas
    courriel : maria [dot] gravari-barbas [at] wanadoo [dot] fr
  • Sébastien Jacquot
    courriel : sebastien [dot] jacquot [at] univ-paris1 [dot] fr

Source de l'information

  • Sébastien Jacquot
    courriel : sebastien [dot] jacquot [at] univ-paris1 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le tourisme, moteur du developpement durable des sites du patrimoine mondial ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 30 juin 2011, https://doi.org/10.58079/ir3

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