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Sociétés et environnement. Réflexions croisées sur les crises

Societies and environment. Crossed perspectives on crises

Cinquièmes Journées des doctorants du LPED

5th LPED doctorate students day

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Publié le mardi 13 septembre 2011

Résumé

La cinquième édition des Journées des doctorants du LPED propose de croiser de manières diverses et complémentaires nos regards disciplinaires sur le thème des « crises », autour de notions clés que sont celles de la perturbation, des conflits, des recompositions ou de la résilience, à différentes échelles de temps et d’espace. Organisées par des doctorants du LPED, ces journées sont largement ouvertes aux doctorants d’autres laboratoires, tant issus des sciences sociales que des sciences de l’environnement. Les propositions de communication pourront s’articuler autour de ces idées: - crises : définitions et méthodes d’analyse ; - de l’origine des crises ; - les processus conflictuels : acteurs et territoires ; - gérer et prévoir les crises ; - résilience et recompositions : dynamiques et enjeux.

Annonce

5èmes Journées des Doctorants du LPED

« SOCIÉTÉS ET ENVIRONNEMENT – RÉFLEXIONS CROISÉES SUR LES CRISES »

15 et 16 décembre 2011

Université de Provence – Site St Charles – Amphi Charve - Marseille

Appel à communications

Les Journées des doctorants du LPED : Les apports d’une manifestation pluridisciplinaire ouverte à tous les doctorants

Les Journées des Doctorants du Laboratoire Population – Environnement – Développement (LPED) ont un double objectif. Il s’agit tout d’abord de donner les moyens aux doctorants eux-mêmes pour organiser et animer un colloque et, d’autre part, de favoriser l’échange des savoirs qu’ils ont acquis et construits. Ces journées offrent la possibilité à de jeunes chercheurs de présenter leurs travaux devant un auditoire scientifique pluridisciplinaire, constitué de chercheurs et d’enseignants-chercheurs, et de s’aguerrir à l’exercice toujours difficile de la diffusion et de la valorisation des résultats de la recherche.

Le LPED (UMR 151), laboratoire pluridisciplinaire, est, de par sa double tutelle Université de Provence et IRD, un lieu privilégié d’élaboration de programmes de recherche aussi bien sur le territoire national que dans les pays émergents et en voie de développement. Ses terrains d’étude se situent aujourd’hui sur quatre continents, avec une présence plus forte en Méditerranée, en Afrique et en Amérique Latine. Ses problématiques centrales de recherche évoluent autour de l’étude des équilibres entre les systèmes sociaux et écologiques, envisagés à l’intérieur de la question centrale du développement, et selon des approches transversales qui allient différentes disciplines des sciences sociales et des sciences de la vie.

Il favorise le développement de thèses relevant de disciplines variées, aussi bien des Sciences de la Nature que des Sciences Humaines. Il s’efforce d’encourager les transferts de connaissances entre disciplines qui abordent des objets d’étude, des contextes et/ou des territoires communs avec des entrées spécifiques à la démographie, l’écologie, l’économie, l’épidémiologie, la géographie, la sociologie…

Organisées par des doctorants du LPED, ces journées sont largement ouvertes aux doctorants d’autres laboratoires, notamment ceux inscrits au sein des deux écoles doctorales auxquelles est rattaché le laboratoire LPED : « Espaces, cultures, sociétés » (ED355) et « Sciences de l’environnement » (ED 251). Elles permettent aussi d’accueillir des doctorants étrangers venus d’horizons divers. Une personnalité scientifique, spécialiste des thèmes abordés, interroge les concepts développés au regard des interventions effectuées ; les séances sont modérées par des chercheurs et/ou enseignants du LPED ; l’ensemble donnent une visibilité scientifique à cette manifestation ainsi qu’aux travaux des jeunes chercheurs ainsi valorisés.

Pour la 5ème édition de ces Journées des Doctorants du LPED nous proposons de croiser de manières diverses et complémentaires nos regards disciplinaires sur le thème des « crises », à partir des  notions clés que sont celles de la perturbation, des conflits, des recompositions ou de la résilience, à différentes échelles de temps et d’espace.

Sociétés et environnement – réflexions croisées sur les crises. Argumentaire

Issue du latin crisis, la crise désigne la manifestation soudaine ou l’aggravation brutale d'une maladie. Le terme grec krisis désignait lui une décision, un jugement. Ainsi, la notion de « crise » s'est étendue à l’idée de troubles, de situations de déséquilibre profond, puis de désordres graves, sociaux, économiques, politiques, géopolitiques, climatiques, écologiques.

Les crises qui affectent les milieux, les espaces, les individus, les écosystèmes ou les groupes sociaux, entrainent des perturbations fortes et peuvent ou non déboucher sur des conflits ou des logiques de concurrence/compétition. En sciences, la crise s’apparente à une rupture d’équilibre, et donc à un phénomène limité dans le temps, entraînant des processus dynamiques de « sortie de crise ». Une crise peut ainsi être caractérisée par différentes phases, de l’incubation à sa résolution.

En écologie, les logiques de concurrence ou de compétition comme la variabilité de l’environnement (météorologie, événements « catastrophiques » ou peu fréquents…) sont source de perturbations, de ruptures d’équilibre dans les milieux et donc de crises. En réponse, les dynamiques des populations et les stratégies d’adaptation peuvent s’en trouver modifiées. L’étude des variations et recompositions qu’engendrent ces crises, ouvre de larges champs d’approche et de compréhension, allant de l’écologie d’une espèce particulière à la compréhension de relations hôte-parasite, du rôle de la biodiversité dans la stabilité des écosystèmes au développement de mutualismes… Les démarches scientifiques à même d’éclairer ces objets scientifiques sont diverses, de l’expérimentation à l’étude de terrain, en passant par la modélisation et les approches purement théoriques. A l’échelle de l’individu, l’étude de ces phénomènes peut permettre de mieux appréhender certains fonctionnements physiologiques, et d’en comprendre des modes d’interactions (phéromones, comportements particuliers, mode de propagation d’informations, de maladies…).

En sciences sociales, des périodes « d’incubation » de crise peuvent être liées à un renforcement des tensions sociales politiques géographiques ou économiques. Des situations où les désaccords et les inégalités sont forts peuvent déboucher sur des conflits. Il est alors intéressant d’étudier cette phase conflictuelle en observant les acteurs engagés, les moyens et les formes que peuvent prendre ces luttes pour revenir à un certain état d’équilibre ou du moins sortir de cet état de perturbation. Avec des durées variables selon les types de conflits engagés sur le territoire, le rétablissement d’un ordre, le nouvel équilibre peuvent être créateurs de nouvelles formes de gouvernance et de relations sociales dans des espaces « apaisés ». La crise apparaît alors comme un révélateur de dysfonctionnement latent.

La géographie étudie, pour sa part, les crises à travers la géopolitique ou la géographie politique, mais ces dernières intéressent aussi la géographie humaine à travers les interactions socio-spatiales mises en avant par les conflits. L’espace géographique est l’entrée centrale de ces analyses, puisqu’il peut être tout à la fois support et enjeu des conflits ; il est également le réceptacle des recompositions liées à l’émergence de nouvelles forces, de nouveaux équilibres sociaux, politiques ou territoriaux. Les sciences politiques analysent, quant à elles, les réorganisations du mode de gouvernement ou plus simplement les redistributions de certaines compétences, attributions, pouvoirs que peuvent générer des situations de crise. Là encore, des évènements ponctuels peu prévisibles peuvent modifier les organisations en place, les rapports de force et ouvrir à des recompositions socio-spatiales. La crise peut ainsi être l’occasion par laquelle de nouveaux acteurs ou de nouveaux paradigmes vont émerger. Ce peut être, au contraire, un moment de renforcement des doctrines et rapports de force en place, dont seule la forme serait modifiée.

Ainsi, les crises sont souvent des événements complexes dont l’origine et les conséquences sont multiples ; elles peuvent être analysées à des échelles variées, du local au global, de l’individu au groupe, de l’intra à l’interspécifique, en tenant compte de la complexité des temporalités.

Une crise écologique peut être locale et seul un écosystème, une écorégion, une zone géographique de taille réduite seront touchés, alors qu’une crise globale touchera l’ensemble de la biosphère et potentiellement l’ensemble des espèces. Pour autant, la multiplication de crises locales peut se répercuter de manière complexe à des échelles supérieures (on peut prendre l’exemple de la fragmentation de l’habitat et des réflexions de mise en réseaux qui se développent actuellement pour combattre la dégradation de la biodiversité). Les notions de « crise de la main d’œuvre » ou « crise de logements » s’appréhendent à une vaste échelle alors qu’on peut observer des dérégulations au sein d’organisation politique ou des moments difficiles d’indécisions dans des groupes sociaux. La volonté d’appropriation d’une ressource peut entrainer des crises continentales ou entre régions d’un même pays, tandis que des luttes revendiquant l’accès à certains services urbains peuvent se lire à l’échelle d’un quartier.

L’objectif de ces journées est donc de questionner les crises dans leurs différentes phases, d’interroger la diversité de leurs causes, de leurs échelles spatiales et temporelles, d’analyser les processus en jeu et de tirer des enseignements de la manière dont ces phénomènes se traduisent concrètement sur l’évolution des systèmes, milieux comme des sociétés.

Autour des notions de conflit, perturbation, résilience et recomposition, les 5èmes Journées des Doctorants du LPED ont vocation à explorer la crise comme révélateur de dynamiques qu’elles soient économiques, spatiales, temporelles, sociales, de compétition… Le parti pris pluridisciplinaire (qu’il soit intégré à certaines démarches ou qu’il naisse de la confrontation des diverses interventions) a pour vocation de contribuer à mettre en lumière la valeur heuristique de la crise. Les communications seront ainsi sélectionnées dans un objectif de diversification des approches théoriques comme méthodologiques.

Crises : définitions et méthodes d’analyse

De manière aussi bien théorique que pratique, cet axe vise à réfléchir aux diverses définitions du terme de crise et aux méthodes utilisées par les sciences pour les analyser. Il s’agira donc de confronter les usages de ce terme par les différentes sciences sociales et environnementales. Dès lors, quelles sont, dans les diverses disciplines convoquées, les différentes lectures possibles des crises ? Quels sont les éléments théoriques et méthodologiques qui permettent de rendre compte de la pluralité des crises, de leur enchainement ? Evènement ou moment de cristallisation, la crise permet-elle de révéler des temporalités auparavant occultées ? Comment permet-elle ou non leur lecture et leur mise en lien ? En sciences humaines, comment la crise est elle mise en scène ? Qui la mobilise ? Quelle(s) narration(s) en est (en sont) faite(s)? La question des représentations pourra ici être mobilisée.

De l’origine des crises

A l’origine des crises se trouvent souvent des mécanismes de compétitions, autour notamment de la volonté d’appropriation, de l’usage des ressources - qu’elles soient physiques ou symboliques, sociales ou spatiales, ou encore politiques -  ou de l’inégalité d’accès à certains services. Dans ce cas, l’approche pluridisciplinaire place la ressource au centre de compétitions pouvant entraîner la rupture d’équilibres préexistants et déclencher des perturbations ou des processus conflictuels.

Les relations dynamiques entre les ressources, les acteurs et l’espace entraînent des  interactions qui bouleversent et déstructurent les équilibres en place. Ainsi, l’analyse des situations d’interactions, de déséquilibres ou de perturbations semble nécessaire pour approcher la diversité et la complexité en jeu dans la genèse et l’expression des crises.

Les processus conflictuels : acteurs et territoires

Les crises s’ancrent dans des processus historiques, sociaux, économiques, territoriaux, et se traduisent souvent par des conflits. Dès lors, comment les contextes dans lesquels surgissent les crises en influencent l’émergence, la forme et le déroulement ?

Le territoire comme enjeu, cadre ou réceptacle du conflit, mérite d’être questionné. En quoi le passage par un tiers acteur que peut constituer le territoire influence-t-il la lecture, la traduction mais également la compréhension du conflit ? Quelle est la portée heuristique de l’analyse spatialisée des différentes phases d’expression d’une crise ? Quels en sont les ressorts théoriques et méthodologiques ? Quelle est la place du terrain et quelle forme prend-il ?

Les processus liés aux crises peuvent aussi être analysés à travers le rôle des acteurs, les asymétries en présence, la construction de règles sociales et les processus d’apprentissage qui s’amorcent par l’intermédiaire du conflit.

Gérer et prévoir les crises

Alors que la plupart des organisations conçoivent des dispositifs de veille stratégique basés sur la cartographie des risques et la détection des signaux faibles dans certains écosystèmes et situations sociétales (prix alimentaires…), il reste difficile de choisir les indicateurs, et les seuils révélateurs de dysfonctionnement, surtout lorsque l’objet du risque concerne les sociétés humaines. Anticiper et se préparer semble nécessaire pour mieux réagir en cas de survenance de la crise, mais dans quelle mesure peut-on prévoir les crises ? Comment et par qui sont choisis et construits ces indicateurs ?

Si cependant la crise survient, comment la gérer ? En sciences humaines la gestion de crise est à la fois un objet, dans le cadre de recherche non finalisées, et un champ d’applications. Les grandes institutions sollicitent de plus en plus de chercheurs dans différents domaines autour des prévisions de situation de crise mais aussi leurs gestions. Les enjeux sont conséquents : comment, en mettant à profit les différentes études réalisées, faciliter la gestion de la crise et en sortir rapidement?

Résilience et recompositions : les enjeux des nouveaux équilibres

Evènement ponctuel, une crise n’est jamais une fin en soi. Quelles que soient ses origines, elle est suivie par une recherche d’équilibre ou, a minima, par une certaine forme de stabilisation. Nous chercherons ici à observer les dynamiques d’adaptation, de recomposition et de résilience. De la sociologie à l’écologie, en passant par la géographie ou la démographie, la notion de résilience est utilisée en ce qu’elle désigne la capacité d’un individu, d’un territoire ou d’un écosystème à se reconstruire après un choc.

Ainsi, que l’on étudie des processus de restauration écologique, de reconstruction territoriale ou de recomposition sociale, juridique ou politique, la résilience permet d’analyser  la crise comme un phénomène créateur, à condition de l’aborder dans une perspective diachronique.

Mots clés : crises, conflits, compétition, résilience, restructuration, recomposition, reconstruction, équilibres, paradigmes, sociétés, environnement, territoire, ressources, usages, acteurs, services, adaptation, …

Comité d’organisation

  • Audren Gwenaelle, doctorante en géographie. audrengwenaelle@yahoo.fr
  • Hagel Zoe, doctorante en urbanisme et aménagement. zoehagel@yahoo.fr
  • Joncheray Mathilde, doctorante en géographie. mathilde.joncheray@univ-provence.fr

Comité scientifique

  • Auclair Laurent, Chargé de recherche en géographie
  • Barthelemy Carole, MCF en sociologie
  • Bertaudiere Montes Valérie, MCF en écologie végétale
  • Claeys Cecilia, MCF en sociologie
  • de Miras Claude, Directeur de recherche IRD, économiste
  • Dorier Elisabeth, Professeur des universités en géographie
  • Lalou Richard, Directeur d’unité, chargé de recherche en socio-démographie
  • MAZUREK Hubert, Chargé de recherche en écologie et géographie

Modalités de participation et calendrier récapitulatif

L’objectif de ces 5èmes Journées des Doctorants du LPED est de permettre aux doctorants de présenter leurs travaux de recherches dans cadre scientifique et pluri disciplinaire. L’appel à communication concerne donc les doctorants de toutes les disciplines qui abordent la notion de crise, de compétition, de conflit comme de résilience selon les acceptions propres à chaque discipline.

Les propositions de communication doivent être soumises sous la forme d’un résumé d’une demi-page.

Elles devront mentionner le titre, le nom de l’auteur (ou des auteurs), sa discipline, son statut et son institution de rattachement ainsi que l’axe de travail envisagé.

Les propositions devront être envoyées avant le 31 octobre 2011 :

  • soit par courrier :    LPED - JDD5,
    Audren Gwenaëlle – Joncheray Mathilde – Hagel Zoé
    Université de Provence, case 10
    3, place Victor Hugo
    13331 Marseille, cedex 03
  • soit par courriel à l’adresse suivante : lped_jdd5@yahoo.fr

Les réponses seront adressées le 15 novembre.

Les textes définitifs seront attendus pour le jour du colloque. Ils pourront ensuite faire l’objet d’une publication (au minimum Actes des Journées sur le site du LPED).

Tout étudiant désirant participer à ces journées devra envoyer sa demande d’inscription à l’email ci-dessous avant le 1 décembre 2011.

Pour tout renseignement : lped_jdd5@yahoo.fr

Lieux

  • Université de Provence, site Saint Charles
    Marseille, France

Dates

  • dimanche 30 octobre 2011

Mots-clés

  • crises, conflits, compétition, résilience, recomposition équilibres, sociétés, environnement, territoire, ressources, usages, acteurs

Contacts

  • Audren G., Hagel Z., Joncheray M. ~
    courriel : lped_jdd5 [at] yahoo [dot] fr

Source de l'information

  • Comité d'organisation des cinquièmes JDD
    courriel : lped_jdd5 [at] yahoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Sociétés et environnement. Réflexions croisées sur les crises », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 13 septembre 2011, https://doi.org/10.58079/izk

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