AccueilTrompe-l’œil, simulacres et vérité(s) dans le monde hispanique

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Publié le vendredi 18 novembre 2011

Résumé

Journées d’études interdisciplinaires organisées par le Laboratoire de recherche langues, littératures et civilisations de l’arc atlantique, à l’Université de Pau, du jeudi 20 au vendredi 21 septembre 2012. Les propositions de contribution sont à adresser avant le 30 mars 2012, à Pascale Peyraga : pascale.peyraga@univ-pau.fr

Annonce

Trompe-l'oeil, simulacres et vérité(s) dans le monde hispanique, JOURNÉES D'ÉTUDES INTERDISCIPLINAIRES

Organisées par le Laboratoire de Recherche Langues, Littératures et Civilisations de l’Arc Atlantique, PAU, du jeudi 20 au vendredi 21 septembre 2012

Modalités de participation

Les propositions de contribution (brève notice biobibliographique, titre de la communication suivi d’un  résumé de quinze à trente lignes) sont à adresser à Pascale Peyraga : pascale.peyraga@univ-pau.fr

avant le 30 mars 2012

Objet scientifique :

Pratiqué par des peintres ô combien sérieux –Sánchez Cotán, Zurbarán, Velázquez- ou des génies fantaisistes –Salvador Dalí-, le trompe-l’œil pictural a fleuri à des époques variées dans la peinture hispanique et, plus généralement, dans les arts occidentaux.

Tout en produisant un effet « plus vrai que nature », il naît de la volonté de « tromper » et agit sur le spectateur médusé, littéralement pris au piège des faux-semblants, comme le rappelle le terme espagnol de « trampantojo ». Mais parce qu’il n’est perceptible qu’au moment où il est démenti, où le toucher vient se substituer à la vue, et où le spectateur prend conscience d’avoir été abusé par ses sens, il instaure une dialectique entre vérité et mensonge et tend un pont entre le réel et la représentation.

N’étant en rien ressenti comme une simple imitation ou un reflet du réel, le trompe-l’œil substitue à l’image transparente de la mimésis l’« intraitable opacité d’une Présence », selon l’expression consacrée par Pierre Charpentrat[1]. Il entraîne de la sorte le dépassement de la représentation par ce qui « apparaît être la réalité », si bien que le spectateur perçoit le trompe-l’œil comme faisant partie de son environnement, comme étant apte à concurrencer le réel. Mais étant lui-même représentation, n’apporte-t-il pas, par le simulacre, un démenti à la représentation ? La tromperie, le leurre ne lèvent-t-il pas un voile sur la vérité de l’illusion ?

De toute évidence, la position limitrophe du trompe-l’œil, à l’entre-deux de la réalité et de l’art (ou de la fiction), lui confère une dimension paradoxale par laquelle il construit des mystifications pour légitimer des vérités et remplace l’illusion de la réalité par sa certitude. La spécificité du trompe-l’œil, dont la nature mensongère masque souvent une revendication de vérité, le fait apparaître comme un miroir aux reflets ambigus, visuellement fascinant, riche d’un contenu conceptuel soumis aux évolutions du temps, aussi bien moralisant qu’indiscret, protestataire qu’ironique, étrange et fort de tous les sous-entendus.

De fait, définir le trompe-l’œil conduit tout autant vers l’analyse d’un « effet trompe-l’œil » que vers la description d’un objet fini. Par ailleurs, l’existence d’un dispositif spécifique, le passage systématique du regard dupé au regard lucide, de l’enchantement au désenchantement, justifie sans doute que le trompe-l’œil, abusant tout autant l’esprit que les sens, ait pu dépasser les champs spécifiques de la peinture qui lui étaient initialement réservés. Il s’est ainsi généralisé, au fil des siècles, à tous les arts visuels (sculpture, architecture, photographie, cinéma…) pour s’étendre aux domaines de la création littéraire, le trompe-l’œil peuplant aussi bien le théâtre baroque que le roman de la postmodernité[2].

C’est à travers cette richesse transgénérique que nous proposons de dégager l’épistémè du trompe-l’œil, en ne l’isolant pas dans un champ artistique déterminé, mais en privilégiant le dialogue instauré entre ses dimensions picturale, littéraire, cinématographique, ou photographique …

Eu égard aux spécificités dégagées, nous serons amenés à approfondir les axes d’études suivants :

les dispositifs épistémiques du trompe-l’œil à travers ses variantes…

  • iconiques (architectures illusionnistes, quod libet, vanités, grisailles…)
  • filmiques et photographiques
  • littéraires (« trompe-l’œil visuels » qui, inclus dans le texte, font mine de reproduire un élément du réel ou « trompe-l’œil textuels » –linguistiques, référentiels, pastiches…[3])

la variabilité du trompe-l’œil, au cours des époques les plus propices à son développement, allant du maniérisme au baroque, du surréalisme à la postmodernité.  

les mensonges et les vérités du trompe-l’œil

  • le trompe-l’œil, objet ludique ou simple plaisir esthétique. Dans sa volonté de mystifier, le trompe-l’œil ne serait-il qu’une farce sans transcendance? 
  • les visées politiques, religieuses ou morales des trompe-l’œil
  • la capacité du trompe-l’œil à poser les limites de l’art et/ou à définir la réalité qui nous entoure…

INFORMATIONS GÉNÉRALES

Ces journées d’études, « Trompe-l’œil, simulacres et vérité(s) dans le monde hispanique » relèvent du programme de recherche du laboratoire LLC-Arc Atlantique, « Fabrique de vérités » http://arc-atlantique.univ-pau.fr/live/Projet+quadriennal.

  • Le domaine d’étude se limitera à la production artistique de la sphère hispanique, sans limitation chronologique.
  • Les communications se feront en français ou en espagnol.
  • Les intervenants dont les communications auront été retenues par le Comité Scientifique seront informés avant le 30 avril 2012.
  • A l’issue des journées d’études de septembre 2012, les articles seront anonymement soumis à la double expertise de membres du Comité de lecture, pour une publication début 2013.

Comité Scientifique :

Ángel Abuín González (Université de Santiago de Compostela), Christian Boix (Université de Pau), Isabel Ibáñez (Université de Pau),  Nadia Mekouar (Université de Pau), Pascale Peyraga (Université de Pau), Michèle Tollis (Université de Pau)

Coordonnées du Laboratoire de Recherche:

  • Adresse :     Laboratoire de recherche en Langues, Littératures et Civilisations de l’Arc Atlantique (LLCAA—EA 1925) / U.F.R. Lettres – Av. du Doyen Poplawski  / B.P 1160 - 64013 PAU Université Cedex                             
  • site  web :    http://arc-atlantique.univ-pau.fr/live/

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

Trompe-l’œil et simulacres

  • Gombrich, Ernst Hans.L’Art et l’illusion. Psychologie de la représentation picturale. Gallimard : Paris, 1971 ( 1re éd. en anglais, National Gallery, Washington, 1959).
  • Larousse, Pierre. « Trompe-l’œil ». Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle. Paris : Administration du grand Dictionnaire universel, 1866-1877. Tome XV, pp. 536-537.
  • Platon. Le Sophiste. Œuvres de Platon. Paris : Rey et Gravier, 1834. Tome XI, 218-222.
  • Platon. République. Œuvres de Platon. Paris : Rey et Gravier, 1834. Tome X, Livre X, 597-599.

… dans la peinture et la sculpture

  • Arasse, Daniel. Le détail, pour une histoire rapprochée de la peinture. Paris : Flammarion, 1996. 462 p.
  •  Badie, Marie-France. « Le Trompe-l’œil dans l’art baroque ». In : Peinture et Philosophie, Université Paul Valery, Montpellier.
  • Baudrillard, Jean. Simulacres et simulation. Paris : Galilée, 1981. 256 p.
  • Beetscheen, André, et al. L’effet trompe-l’œil dans l’art et la psychanalyse. Paris : Dunod, 1988. 183 p.
  • Calabrese, Omar. L’art du trompe-l’œil. Paris : Citadelles-et-Mazenot, 2010. 400 p.
  • Charpentrat, P. « Le trompe-l’œil ». Nouvelle Revue de psychanalyse, 4, 1971, pp. 160-168.
  • Collectif (Milman, Miriam et al.). Le trompe-l’œil plus vrai que nature. Paris : Art Lys Eds, 2005. 145 p.
  • Marin, Louis. « Représentation et simulacre ». De la représentation. Paris : Seuil, 1994. pp. 304-312.
  • Marin, Louis. « Le trompe-l’œil, un comble de la peinture ».In : L’effet trompe-l’œil dans l’art et la psychanalyse. Paris : Dunod, 1988. pp. 75-82
  • Mauriés, Patrick (dir). Le Trompe-l'œil de l'Antiquité au XXe siècle.Paris : Gallimard, 1996. 319 p.
  • Milman, Miriam. Le Trompe-l'œil, les illusions de la réalité. Genève : Skira, 1994. 130 p.
  • Morizot, Jacques. Interfaces : texte et image. Pour prendre du recul vis-à-vis de la sémiotique. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2004. 250 p.
  • Stoichita, Victor I. L'effet Pygmalion: pour une anthropologie historique des simulacres. Genève : Droz, 2008. p. 320

Trompe l’œil et cinéma :

  • Allen, Richard. « Representation, Illusion and the cinema ». Cinema Jornal, 32, 2, 1993, pp. 21-48.
  • Aumont, Jacques: L’œil interminable. Cinéma et peinture. Paris: La différence, 2007. (De la scène à la toile ou l’espace de la représentation).
  • Bonitzer, Pascal. Peinture et cinéma. Décadrages. Chap. « Le grain de réel », « Le plan tableau » et « Le reflet déchiré » . Paris : Cahiers du cinéma, Ed. de L’Etoile, 1987. pp. 11-23, pp. 29-41,et pp. 69-78.
  • Gómez Gómez, Agustín. « Trampantojos cinematográficos o el diálogo entre las artes ». Paradigma: revista universitaria de cultura, nº. 1, 2005, pp. 12-15.
  • Thiéry, Natacha. « L’assomption du trompe-l’œil. Autour de Une question de vie ou de mort, Le Narcisse noir et Les Chaussons rouges de Powell et Pressburger ». In : Véronique Campan et Gilles Menegaldo. Du maniérisme au cinéma. La licorne. n° 66. Poitiers : Université de Poitiers, 2003. pp. 105-116.
  • Thiéry, Natacha. Photogénie du désir : Michael Powell et Emeric Pressburger, 1945-1950. Avec une préface de Raoul Ruiz. Coll. « Le spectaculaire cinéma ». Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2010. 326 p.

Trompe-l’œil et littérature :

  • Bouju, Emmanuel. « L’esthétique du trompe-l’œil ou la narration ironique (dans quelques romans espagnols post-franquistes ». In : Georges Tyras (dir.). Postmodernité et écriture narrative dans l’Espagne contemporaine. Grenoble : Cerhius, 1996. pp. 159-169.
  • Bouju, Emmanuel. « L’esthétique du trompe-l’œil (Juan Benet : El aire de un crimen) ». Réinventer la littérature. Démocratisation et modèles romanesques dans l’Espagne port-franquiste. Toulouse : Presses universitaires du Mirail, 2002. pp. 285-289.
  • Drouet, Pascale. « Give me that glass, and therein will I read » : illisible et trompe-l’œil dans King Richard II de Shakespeare. In : Liliane Louvel et Catherine Rannoux (dir.). L’Illisible. La licorne. n° 76. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2006.
  • Louvel, Liliane. Texte / Image : images à lire, textes à voir. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2002. 268 p.
  • Louvel, Liliane. Le tiers pictural. Pour une critique intermédiale. Chap 3 et 4, « Poétiques du pictural I et II». « Coll « Interférences ». Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2010. pp. 111-158 et 159-201.
  • Thouret, Clothilde. « Le trompe-l’œil du monologue de prison, ou le reflet du miroir brisé ». In : Pascale Drouet (dir.). Shakespeare au XXe siècle. Mises en scène, mises en perspective de King Richard II. Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2007. p. 127-140.

Lieux

  • Av. du Doyen Poplawski
    Pau, France

Dates

  • vendredi 30 mars 2012

Mots-clés

  • trompe-l'oeil, simulacre, littérature, peinture, photographie, cinéma

Contacts

  • Pascale Peyraga
    courriel : pascale [dot] peyraga [at] univ-pau [dot] fr

Source de l'information

  • Pascale Peyraga
    courriel : pascale [dot] peyraga [at] univ-pau [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Trompe-l’œil, simulacres et vérité(s) dans le monde hispanique », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 18 novembre 2011, https://doi.org/10.58079/jkl

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