AccueilL’invention de la « valeur universelle exceptionnelle », 1972-2012

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L’invention de la « valeur universelle exceptionnelle », 1972-2012

The invention of “Outstanding Universal Value”, 1972-2012

Quarantième anniversaire de la Convention du patrimoine mondial

40th anniversary of the World Heritage Convention

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Publié le mardi 29 novembre 2011

Résumé

Colloque international pour le quarantième anniversaire de la Convention du patrimoine mondial (1972-2012) : l’invention de la « valeur universelle exceptionnelle ». Université de Bourgogne / Dijon, les 14-15-16 novembre 2012.

Annonce

version française (english version below)

Argumentaire

L’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO est devenue un label recherché pour la sauvegarde et la valorisation des biens culturels et/ou naturels. La Conventionde 1972, se dote d’un Comité du patrimoine mondial en 1976, qui élabore les premières Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial et procède aux premières inscriptions de biens sur la Liste du patrimoine mondial en 1978.

153 pays, sur les 187 qui ont ratifié la Convention, ont proposé avec succès des biens pour inscription sur la Liste du patrimoine, un processus comprenant l’identification, la protection, la conservation, la gestion et la mise en valeur. Presque mille biens sont déjà inscrits, quelques centaines d’autres figurent sur les listes indicatives, répertoire de ce que les gouvernements estiment vouloir proposer pour inscription dans les années à venir. Certains biens y accéderont, beaucoup se contenteront de se valoriser en restant présents quelques années dans cette liste d’attente préalable à l’étude du dossier. Cette démarche autour de la notion de patrimoine mondial de l’UNESCO rencontre une multitude d’attentes et d’espoirs, est considérée comme une étape essentielle pour reconnaître la valeur des lieux et mobiliser les résidents, comme un outil politique pour stimuler des dynamiques territoriales, touristiques, économiques et sociales et pour protéger des sites en péril. Pour le 40ème anniversaire de la Convention du patrimoine mondial, nous proposons de revisiter l’histoire du patrimoine mondial et d’en dessiner les perspectives nouvelles : L’évolution de la demande sociale dans le monde entier, les missions renouvelées du Comité, ses formes de légitimité et la complexité croissante des contenus et formats concernant les propositions d’inscription.

Plusieurs questions se posent : Observe-t-on une demande socialecroissante de patrimoine mondial et si oui, de qui et par qui ? Cette demande sociale induit-elle de nouveaux débats sociaux sur les territoires ? Si oui, en quoi cela symbolise-t-il des changements sociaux, culturels et/ou économiques ? Et plus globalement, ce désir de reconnaissance universelle transforme-t-il le rapport au patrimoine, modifie-t-il notre perception de l’environnement, du paysage mais aussi du monumental et du culturel ? Observe-t-on alors une unité ou plutôt une diversification des usages et des pratiques ? Quel est désormais le rapport du patrimoine mondial avec la mémoire, l'idéologie, l'histoire, la gouvernance et l'espace, mais aussi avec la participation des populations locales et le rôle des communautés ? Que met-on d’ailleurs réellement en valeur dans ces territoires et pour qui ? Pourquoi ? Quelles sont les finalités passées, présentes et à venir de l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial ? Le patrimoine mondial favorise-t-il le développement économique, forme-t-il une identité culturelle mondiale, une identité globalisante, globalisatrice et /ou globale ? Ou renforce-t-il l’identité culturelle locale ? Si oui, quelles en sont les composantes interculturelles ?

La multiplication des usages de la notion de patrimoine mondial pose en dernière analyse la question de son équilibre géographique entre les différentes parties du monde et les cultures, de ses ambiguïtés et limites. Elle pose aussi la question de sa typologie en tant que compréhension et perception de la notion de patrimoine.

Enfin, quelle est la relation du patrimoine mondial avec les ressources humaines techniques et financières requises avant et pendant le processus d’inscription puis ensuite, dans la transmission des biens aux générations futures ? Les générations futures se reconnaîtront-elles dans les biens transmis ? Quelle sera la typologie des futures propositions d’inscriptions ? Quelles en seront les origines géographiques et pourquoi ?

En somme, comment, pourquoi et avec qui et pour qui construit-on la valeur universelle exceptionnelle? Comment, pourquoi, avec qui et pour qui la construira-ton à l’avenir ?

L’Université de Bourgogne et l’Institut Denis Diderot proposent de ré-interroger les problématiques existantes du patrimoine mondial, dans une perspective variée et internationale, à la fois critique et opérationnelle, réunissant chercheurs et professionnels du projet patrimonial, afin de mieux examiner les enjeux sociaux et culturels en cours.

Pour ce faire, le colloque prévu sur deux ou trois jours privilégiera l’articulation d’approches comparatives à l’échelon international.

Pour préciser nos axes, nous proposons d’analyser la notion de Valeur Universelle Exceptionnelle (VUE) dans 3 dimensions :

  1. Dans sa dimension diachronique : Il s’agit de saisir l’évolution historique de la notion et de la compréhension de la VUE, de montrer sa plasticité dans le temps et dans l’espace, d’interroger les transformations symboliques et réelles induites notamment par la notion de diversité culturelle. Au delà d’une vision normative, nous pourrons ainsi questionner la capacité pour une communauté locale d’inventer une ou des valeurs universelles exceptionnelles, singulière et/ou plurielle. La VUE se trouve-t-elle actuellement dans l’exceptionnalité ou dans une originalité ? Existe-t-il un ou des universels pour laVUE ?
  2. Dans sa dimension interactionniste et communicationnelle : Cela pose la question de la multiplicité des acteurs du patrimoine mondial, des dispositions nécessaires pour construire de la VUE. Qui fait patrimoine aujourd’hui ? Quelles sont les chaînes de collaboration d’acteurs, mais aussi les conflits d’interprétation, les procédés de construction, les formules développées, les sphères d’influence, les outils de communications nécessaires.  Il s’agira d’interroger le patrimoine mondial comme un processus de co-construction d’acteurs institutionnels ou non, avec ses hybridations,  ses métissages et ses connexions inscrites dans des interactions sociales mais aussi dans des dynamiques inter-culturelles.
  3. Dans sa dimension spatiale et prospective : Il s’agira aussi d’interroger sur la question de la revendication de territoires, de l’appropriation identitaire des espaces en fonction des intérêts géopolitiques, économiques et touristiques. On questionnera également les formes d’appropriation et de réception, autrement dit, comment les générations futures vont-elles se reconnaître dans les valeurs du patrimoine mondial actuelles ? Comment s’approprieront-elles la VUE ?

Modalités de participation

Direction scientifique : Alain Chenevez (CIMEOS), Philippe Poirrier (CGC) et Marielle Richon (Centre du patrimoine mondial - UNESCO)
Contacts : alain.chenevez@u-bourgogne.fr et philippe.poirrier@u-bourgogne.fr

Les propositions de communication doivent être adressées directement sur le site du colloque : http://colloque-patrimoinemondial.u-bourgogne.fr/

au plus tard le 10 juin 2012

  • Les propositions comporteront un résumé d'environ 300 mots, ainsi qu'une brève notice biographique.
  • Le choix se fera par un comité scientifique de manière anonyme.

Comité scientifique :

  • Mohamed BERRIANE, Université de Rabat, Maroc
  • Christine CAMERON, UNESCO, Canada
  • William LOGAN, Université de Deakin, Melborne, Victoria, Australie
  • Wided MAJDOUB, Université de Sousse, Tunisie
  • Lucie MORRISSET, UQAM, Canada
  • David PICARD, Nouvelle université de Lisbonne, Portugal
  • Mike ROBINSON, Université de Birmingham, Royaume Uni
  • Jarkko SAARINEN, Université de Olou, Finlande
  • Walter SANTAGATA, Université de Turin, Italie
  • Clara SARMENTO, Institut polytechnique de Porto (IPP), Portugal
  • Nalini THAKUR, Ecole d'urbanisme et d'architecture de Delhi, Inde
  • Jordi TRESSERAS, Université de Barcelone, Espagne
  • Yves WINKIN, ENS-Lyon, France

Organisation : MSH (Maison des Sciences de l’Homme) de Dijon, CIMEOS, axe culture patrimoine) (EA 4177) et Centre Georges Chevrier (CGC) (UMR 5605).

Partenariat : Unesco, Groupement d’intérêt scientifique Institutions Patrimoniales et pratiques interculturelles (GIS IPAPIC) et la Chaire Unesco « Culture, Tourisme, Développement » et du réseau UNITWIN-UNESCO

English version

40th anniversary of the World Heritage Convention (1972 – 2012). The invention of “Outstanding Universal Value”, International Seminar University of Bourgogne/Dijon 15th – 16th November 2012

Presentation

Inscription on the UNESCO World Heritage List has become a prestigious label for the safeguarding and promotion of cultural and/or natural sites. The 1972 Convention created the World Heritage Committee which first met in 1976, and which laid out the first Operational Guidelines for the Implementation of the World Heritage Convention and was followed by the first inscription of properties on the World Heritage List in 1978.

153 countries, of the 187 that have ratified the Convention, have successfully proposed sites for inscription on the World Heritage List, a process which comprises identification, protection, conservation, management, and promotion. Almost one thousand sites are already inscribed, whilst several hundred others are included on Tentative Lists, a repertoire of that which national governments wish to propose for inclusion in years to come. Certain sites will make it while many will content themselves with the value attached to being present for a few years on this waiting list prior to examination of the nomination file. These measures relating to the notion of UNESCO World Heritage bring with them a multitude of hopes and expectations and are considered an essential step in recognizing the value of sites and mobilizing residents, as a political tool to stimulate territorial, touristic, economic and social dynamics and to protect sites in danger.

For the 40th anniversary of the World Heritage Convention, we propose to look again at the history of World Heritage and to draw new perspectives from this regarding the evolution of social demand worldwide, the renewed missions of the Committee, its forms of legitimacy, and the growing complexity of content and formats concerning propositions for inscription.

Several questions arise: Are we observing a growing social demand for World Heritage and if so, from whom and by whom?

Does this social demand generate new social debates concerning the territories? If so, to what extent does this symbolize social, cultural and/or economic changes?

And more globally, does this desire for universal recognition transform the relationship with heritage; does it modify our perception of our environment, of the landscape, but also of what is monumental and cultural?

Are we therefore witnessing unification or instead a diversification of uses and practices? Henceforth what is the relationship between World Heritage and memory, ideology, history, governance and space, but also with participation of local populations and the role of communities? Aside from this what is actually given value in these territories and for whom? And also why?

What are the past, present and future aims of inscription on the World Heritage List? Does World Heritage encourage economic development; does it create a world cultural identity, a globalizing and/or global identity? Or does it reinforce local cultural identity? If so, what are the intercultural components?

The multiplication of uses of the notion of World Heritage begs the question in the final analysis of its geographic balance between the different cultures and parts of the world, as well as its ambiguities and its limits. The question also arises as to its typology as an understanding and perception of the notion of heritage.

Finally, what is the relationship between World Heritage and the technical, and financial human resources required before and during the process of inscription, and then in the passing on of sites to future generations? Will future generations identify themselves with the properties they inherit? What will be the typology of future nominations? What will their geographic origins be and why?

To sum up, how, why, and with whom and for whom do we construct Outstanding Universal Value? How, why and with whom and for whom will it be built in the future?

The Denis Diderot Institute of the University of Bourgogne proposes to re-examine the existing debate on World Heritage, from a varied and international point of view, simultaneously critical and operational, bringing together researchers and heritage project professionals, in order to better examine the current social and cultural issues.

To do this, the conference scheduled over two days will privilege the articulation of comparative approaches on an international scale. By the examination of successful or current propositions for inscription, it will also study:

  • The procedure for inscription on the World Heritage List and the choices made “upstream” by governments, as well as the strategies used for establishment of Tentative Lists
  • The particularities of World Heritage
  • The expectations and procedures for raising awareness amongst the public, populations and communities, etc. The role of local communities in the inscription of sites on Tentative Lists, as well as in the elaboration of nomination files and in the implementation of management plans once an inscription is decided.

Organisation: MSH (Maison des Sciences de l’Homme) de Dijon, CIMEOS (ES 4177) et Centre Georges Chevrier (CGC) (UMR 5605).

Scientific Committee: Alain Chenevez (CIMEOS), Philippe Poirrier (CGC) et Marielle Richon (World Heritage Centre – UNESCO)
Contacts: alain.chenevez@u-bourgogne.fr and philippe.poirrier@u-bourgogne.fr

Submissions

Submissions must be done only on the Conference website: http://colloque-patrimoinemondial.u-bourgogne.fr/proposez-une-communication.html

before 10th june 2012

Scientific committee

  • Mohamed BERRIANE, Université de Rabat, Maroc
  • Christine CAMERON, UNESCO, Canada
  • William LOGAN, Université de Deakin, Melborne, Victoria, Australie
  • Wided MAJDOUB, Université de Sousse, Tunisie
  • Lucie MORRISSET, UQAM, Canada
  • David PICARD, Nouvelle université de Lisbonne, Portugal
  • Mike ROBINSON, Université de Birmingham, Royaume Uni
  • Jarkko SAARINEN, Université de Olou, Finlande
  • Walter SANTAGATA, Université de Turin, Italie
  • Clara SARMENTO, Institut polytechnique de Porto (IPP), Portugal
  • Nalini THAKUR, Ecole d'urbanisme et d'architecture de Delhi, Inde
  • Jordi TRESSERAS, Université de Barcelone, Espagne
  • Yves WINKIN, ENS-Lyon, France

Lieux

  • 36 rue chabot Charny (Institut Denis Diderot / Université de Bourgogne)
    Dijon, France

Dates

  • dimanche 10 juin 2012

Mots-clés

  • Patrimoines, cultures, médiations, mémoires

Contacts

  • Philippe Poirrier
    courriel : philippe [dot] poirrier [at] u-bourgogne [dot] fr
  • Alain Chenevez
    courriel : alain [dot] chenevez [at] u-bourgogne [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Alain Chenevez
    courriel : alain [dot] chenevez [at] u-bourgogne [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’invention de la « valeur universelle exceptionnelle », 1972-2012 », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 29 novembre 2011, https://doi.org/10.58079/jlg

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