AccueilGenre, mobilisations et dynamiques sociales en Asie du Sud

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Publié le jeudi 28 juin 2012

Résumé

Chaque année, l’Association jeunes études indiennes organise un séminaire en France, destiné aux étudiants en sciences sociales de niveaux master, doctoral ou post-doctoral, travaillant sur l’Asie du Sud. La douzième édition de ce séminaire interdisciplinaire aura lieu avec le soutien du Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud (EHESS – CNRS) et grâce au concours du Centre de recherches et d’études internationales (CERI) et de l’École doctorale de Sciences Po Paris. Le séminaire se déroulera le 8 novembre 2012 au CERI autour du thème « Genre, mobilisations et dynamiques sociales en Asie du Sud ».

Annonce

Argumentaire

Chaque année, l’Association jeunes études indiennes organise un séminaire en France, destiné aux étudiants en sciences sociales de niveaux master, doctoral ou post-doctoral, travaillant sur l’Asie du sud. La douzième édition de ce séminaire interdisciplinaire aura lieu avec le soutien du Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud (EHESS - CNRS) et grâce au concours du Centre de Recherches et d’Études Internationales (CERI) et de l’École doctorale de Sciences Po Paris. Le séminaire se déroulera le 8 novembre 2012 au CERI autour du thème « Genre, mobilisations et dynamiques sociales en Asie du Sud ».

Des demandes des shemales pakistanais pour une meilleure inclusion sociale et politique aux revendications socioéconomiques des paysannes du Maharastra, du rôle des veuves de combattants maoïstes népalais aux attentats-suicides féminins chez les Tigres tamouls au Sri Lanka, la dimension genrée de l’espace social et politique en Asie du Sud n’est plus à démontrer. Toutefois, si l’importance du genre est de longue date admise dans les travaux portant sur la parenté, la sexualité, et d’une façon générale, la « sphère privée »,  cette notion a longtemps été ignorée dans les travaux consacrés à l’espace public et les mobilisations collectives. La vigueur du mouvement féministe a cependant contribué à l’intégration des gender studies dans le paysage académique comme éditorial contemporain. Ceci est d’autant plus vrai en Inde où les travaux sur le genre se sont multipliés depuis les années 1970.

L’objectif de cette journée d’étude n’est donc pas de revenir sur la légitimité du genre comme outil ou catégorie d’analyse, mais de souligner la multiplicité des usages que l’on peut faire aujourd’hui de cette grille de lecture, dans toutes les disciplines des sciences sociales. La thématique des mobilisations collectives et des dynamiques sociales doit donc être envisagée de façon multidisciplinaire. Trois dimensions d’analyse sont privilégiées, sachant que le champ d’étude reste délibérément ouvert pour inclure des approches originales ne rentrant pas nécessairement dans la typologie proposée. Les travaux sur les diasporas issues de l’Asie du sud sont également bienvenus.

Le genre comme « outil d’analyse »

L’objectif de ce premier axe est de confronter les différents emplois du « genre » par de jeunes chercheurs et chercheuses, venant d’horizons disciplinaires différents. La notion de genre est une catégorie sociale qui caractérise à la fois la relation de pouvoir entre hommes et femmes mais aussi les rôles et des fonctions hiérarchisées qui leur sont socialement attribués. À cet égard, le genre est un enjeu qui transcende les notions de privé et public, et oblige au contraire à reconsidérer ces notions, voire à les remettre en cause.

 Comment repenser la définition du genre en fonction de la discipline ? Le genre est-il une variable, l’objet ou le terrain empirique ? Comment cette dimension est-elle intégrée à des travaux qui a priori ne portent pas directement sur des questions de genre et de sexualité ?

Il serait intéressant d’analyser la façon dont des problématiques genrées émergent sur le terrain. Une démarche réflexive, sur le rapport des jeunes chercheuses et chercheurs à leur terrain semblerait particulièrement pertinente, comment de leur propre sexe et de leurs représentations de genre affectent-ils l’interaction qu’ils/elles développent avec leur terrain et leurs enquêté-e-s.

Genre et mobilisations collectives

Ce second thème permettra de s’interroger sur ce que le genre « fait » au militantisme et aux mobilisations politiques et sociales. Les représentations du féminin (et du masculin) induisent le plus souvent une division sexuelle du travail militant012. À ce titre, il est souvent demandé aux hommes et aux femmes de se mobiliser en fonction des qualités attribuées à leur sexe. Alors que la division sexuelle du travail militant est souvent horizontale autant que verticale, la définition des rôles masculins et féminins est en constante renégociation. Il serait particulièrement utile d’explorer la façon dont un mouvement « catégorise » certaines activités, et dont les militant-e-s s’en emparent, éventuellement en les subvertissant.

On peut également s’interroger sur la façon dont le genre structure les enjeux de la mobilisation politique et sociale. Certains mouvements sont manifestement « genrés » comme les organisations féministes ou LGBT, mais il serait aussi intéressant de s’interrogersur le rôle du genre dans des mobilisations a priori « neutre », afin de déconstruire cette neutralité. Par ailleurs, de nombreuses femmes sont aujourd’hui investies dans des mouvements dont l’idéologie semble contraire à l’engagement politique féminin. On peut penser aux militantes de la droite hindoue ou de certains mouvements islamiques. Comment agissent-elles et déploient-elles leur capacité d’action dans des institutions et des organisations politiques qui ont été souvent pensées et construites sans elles ?

Enfin, les représentations politiques et symboliques du genre jouent souvent un rôle important dans les idéologies et les discours militants. En Asie du sud, le cas des discours nationalistes développés à la période coloniale a été particulièrement étudié, mais ceci est sans doute vrai pour d’autres types d’idéologies, comme le maoïsme, les mouvements contre la corruption, etc. Des analyses historiques mettant en évidence la question du genre au sein de mouvements sociaux ou politiques seraient particulièrement bienvenues.

Enjeux de genre dans l’espace social et politique sud-asiatique

Ce dernier axe vise à questionner le rôle joué par le genre comme système de domination et d’inégalité dynamique dans l’espace sociopolitique sud-asiatique. Dans un premier temps, ceci peut amener à s’interroger sur les rapports entre le genre et les autres systèmes de domination présents en Asie du sud, que ce soit la classe, caste, race, etc. La dimension « spatiale » de cette question est par ailleurs très importante. On peut ainsi questionner la façon dont les phénomènes de migration (interne ou internationale) et d’urbanisation, transforment les relations de genre aussi bien au sein des villes et villages de l’Asie du sud que dans la diaspora.

Par ailleurs, la dimension genrée de grands enjeux qui traversent les sociétés sud-asiatiques est manifeste, que ce soit dans le domaine de l’éducation, la santé ou la démographie. On peut ainsi s’interroger sur la façon dont les problématiques liées au genre structurent ces questions, et leur prise en charge par les groupes sociaux ou par le biais de politiques publiques (locales et nationales).

Enfin, la dimension régionale (à l’échelle de l’Asie du sud) et internationale des questions de genre est aujourd’hui déterminante. Les politiques publiques visant à l’égalité de genre, de même que le féminisme se sont internationalisés, que ce soit en termes de principes, modes d’actions, acteurs, et bien sûr ressources financières et humaines. Il serait donc particulièrement pertinent de montrer l’articulation des différentes échelles des enjeux de genre, du local au global.

PROPOSITION DE PARTICIPATION

Les propositions de communication devront être envoyées à l’adresse suivante : seminaire[@]ajei.org

avant le 15 septembre 2012

Le résumé (de 500 à 1 000 mots) sera accompagné d’un titre et des informations suivantes concernant l’auteur-e : coordonnées complètes, discipline, niveau d’étude, institution de rattachement, sujet et nom du directeur de recherche le cas échéant.

Après décision du comité d’organisation fin septembre 2012, il sera demandé aux auteur-e-s retenu-e-s de produire, au plus tard pour le 26 octobre 2012, un texte de 20 000 signes maximum, destiné aux discutant(e)s de chaque session, et qui pourra par la suite être mis en ligne sur le site de l’AJEI (www.ajei.org).

Chaque présentation sera discutée par un spécialiste.

ORGANISATION (et sélection des propositions)

Naïké Desquesnes (Sciences Po / Courrier International) 

Virginie Dutoya (Sciences Po/CERI – Lyon 2) 

Lieux

  • 56 rue Jacob
    Paris, France

Dates

  • samedi 15 septembre 2012

Fichiers attachés

Mots-clés

  • Asie du sud, genre, mobilisations, dynamiques sociales

Contacts

  • Virginie Dutoya
    courriel : seminaire [at] ajei [dot] org
  • Naïké Desquesnes
    courriel : seminaire [at] ajei [dot] org

URLS de référence

Source de l'information

  • Virginie Dutoya
    courriel : seminaire [at] ajei [dot] org

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Genre, mobilisations et dynamiques sociales en Asie du Sud », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 28 juin 2012, https://doi.org/10.58079/lbm

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