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L'urgence

Revue Ad hoc n°2

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Publicado quarta, 04 de julho de 2012

Resumo

La revue des Jeunes chercheurs du Cellam, Ad hoc, vous propose un appel à contribution articulé autour de la thématique de l'urgence. Il s'agit du deuxième numéro de cette revue transdisciplinaire.

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L’urgence, Revue Ad hoc - N°2

Argumentaire

Le bas latin urgens, -entis, « pressant, qui ne souffre pas de retard », participe présent issu du latin classique urgere, « pousser », « presser », est l’étymon du substantif français « urgence » (Dictionnaire historique de la langue française). L’urgence « requiert une action, une décision immédiate » (Trésor de la langue française), produit une impulsion et enjoint le journaliste, l’historien, l’écrivain, l’artiste à la prendre en charge sans « retard » ni délai selon le médium qui lui est propre. C’est dans une situation extrême qu’elle se manifeste le plus vivement. Le journaliste, apte à réagir instantanément à l’événement, peut répondre à l’urgence du réel. On peut en revanche s’interroger sur la capacité de l’historien ou de l’écrivain à s’en emparer tant leur propos nécessite une mise en perspective et une distanciation de l’événement.

L’historien de l’immédiat[1] écrit-il pour autant dans l’urgence, sans recul, au risque de perdre en scientificité ? Se rapproche-t-il ou empiète-t-il sur le terrain habituellement attribué au journaliste ? Cette question se pose aussi pour l’écrivain. Du fait de l’« opposition entre la temporalité événementielle et celle de l’œuvre littéraire »[2], ce dernier peut préférer recourir à la presse pour s’exprimer[3]. Sur le plan littéraire, l’urgence produirait une œuvre de circonstance préjudiciable à la littérarité du texte. Selon Myriam Boucharenc, « [c]’est souvent d’ailleurs à l’urgence qui la caractérise que l’on attribue la faiblesse de l’écriture de l’événement »[4].

Peut-être faut-il alors repenser la notion d’urgence, encore peu théorisée, selon un spectre temporel plus large qui la libère d’une stricte assignation à l’instant. Dans le cas de l’histoire immédiate, Jean-François Soulet propose une conception élargie de l’immédiateté :

Le terme d’histoire immédiate est justement controversé. On ne peut, en effet, faire l’histoire de l’instant. Pour qu’il y ait histoire, il faut un temps de recherche et de réflexion, donc un certain délai.[5]        

Pour écrire l’urgence tout en se détachant de l’instant, l’écrivain conjugue travail formel et recul mémoriel. Selon Dominique Fisher, « l’écriture de l’urgence, placée sous le signe de l’anamnèse, se déroule hors de tout format fixe, aux frontières de la fiction, du récit, du récit de paroles, de l’autobiographie et de l’historiographie »[6]. L’urgence aurait nécessairement des implications formelles, permettant de « défie[r] les nomenclatures et les démarcations génériques »[7]. Si l’urgence est impulsion, elle l’est donc aussi au sens de moteur créateur.

Le deuxième numéro de la Revue Ad hoc vous propose d’explorer cette notion d’urgence dans une approche qui peut être transdisciplinaire (littérature, histoire, études cinématographiques et théâtrales, arts visuels, arts plastiques…). Votre réflexion pourra s’inscrire dans l’une (ou plusieurs) de ces propositions non exhaustives : 

  • Approches contrastées de l’urgence chez les historiens, écrivains, artistes par rapport aux journalistes
  • Volonté de remplir dans l’urgence un « devoir de mémoire »[8]
  • Le rôle du témoin face à l’urgence
  • Urgence et processus mémoriel
  • Urgence et distance temporelle
  • Urgence d’écrire et rapport à la scientificité et à la littérarité
  • Urgence comme handicap ou obstacle à la création
  • Créer dans l’urgence avec les nouvelles technologies
  • Lien entre urgence et engagement : si Dominique Fisher exclut l’engagement de l’écriture de l’urgence[9], peut-être faut-il recourir à une conception renouvelée de la notion d’engagement comme « exercice d’une responsabilité »[10] selon Emmanuel Bouju (ex : l’éditeur François Maspero pendant la guerre d’Algérie).
  • Lutter contre le temps (ex : la maladie chez Frantz Fanon)
  • L’urgence et le pouvoir (ex : l’état d’urgence, en droit, qui relève selon Samuel Hayat et Lucie Tangy d’une « suspension de la norme »[11]).  

Modalités de soumission

Vos propositions sont à envoyer à l’adresse suivante : asso.adhoc@gmail.com

avant le 10 septembre 2012

  • Elles doivent contenir un titre provisoire, un résumé d’une demi-page à une page maximum et une courte biographie.
  • Les articles retenus seront ensuite à envoyer avant le 26 novembre 2012.

Comité scientifique de la revue :

  • Doctorants : Marie Bulté, Alexis Catuhe, Jeanne Vauloup
  • Enseignant chercheur : Yolaine Parisot

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

  • BOUCHARENC, Myriam, « Beau comme la rencontre de la littérature et du reportage sur la scène de l’événement », in ALEXANDRE, Didier, FRÉDÉRIC, Madeleine, PARENT, Sabrina et
  • BOUJU, Emmanuel (dir.), L’Engagement littéraire, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Interférences », 2005.
  • ESTRIPEAUT-BOURJAC, Marie, L’Ecriture de l’urgence en Amérique Latine, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2012.
  • FERRO, Marc et PLANCHAIS, Jean, Les Médias et l’histoire : Le poids du passé dans le chaos de l’actualité, Paris, Éditions CFPJ, 1997.
  • FISHER, Dominique, Écrire l’urgence, Assia Djebar et Tahar Djaout, Paris, L’Harmattan, coll. « Etudes transnationales, francophones et comparées », 2008.
  • HAYAT, Samuel et TANGY, Lucie, « Exception(s) », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 20 | 2011, http://traces.revues.org/5035, dernière consultation le 25 mai 2012.
  • KHODJA AMMAR, Soumya, « Écritures d’urgence de femmes algériennes », Clio, numéro 9-1999, Femmes du Maghreb [En ligne], http://clio.revues.org/index289.html, dernière consultation le 30 mai 2012.
  • MATHIEN, Michel, La Médiatisation de l’Histoire : Ses risques et ses espoirs, Bruxelles, Éditions Bruylant, 2005.
  • SERHAN, Lama, « Les écrivains dans la presse face à la guerre », La plume francophone [En ligne], http://la-plume-francophone.over-blog.com/article-4555532.html, dernière consultation le 01 juin 2012.
  • SOULET, Jean-François, L’Histoire immédiate, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », n°2841, 1994.
  • TOURET, Michèle (dir.), Que se passe-t-il ?, Événements, sciences humaines et littérature, Rennes, Presses Universitaires de Rennes

Notes

  • [1] Selon Jean-François Soulet, l’historien de l’immédiat peut écrire l’histoire « jusqu’à une date très rapprochée de nous » sans se limiter « à la date butoir de l’accessibilité aux archives publiques (trente ans le plus souvent) » (L’Histoire immédiate, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », n°2841, 1994, p. 3).
  • [2] Myriam Boucharenc, « Beau comme la rencontre de la littérature et du reportage sur la scène de l’événement », in Didier Alexandre, Madeleine Frédéric, Sabrina Parent et Michèle Touret (dir.), Que se passe-t-il ?, Événements, sciences humaines et littérature, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Interférences », 2004, p. 117.
  • [3] Comme l’évoque Lama Serhan, « quand le monde dans lequel l’écrivain se trouve présente des horreurs qui ne méritent de réponse que la dénonciation simultanée, celui-ci se tourne vers un media qui permet d’étendre sa voix même dans des foyers où le roman, l’essai, le théâtre n’ont pas véritablement de place. Le journal dans son rapport quotidien à l’individu, prévaut pour la prise de parole instantanée. » (« Les écrivains dans la presse face à la guerre », La plume francophone [En ligne], http://la-plume-francophone.over-blog.com/article-4555532.html, dernière consultation le 01 juin 2012).
  • [4] Myriam Boucharenc, « Beau comme la rencontre de la littérature et du reportage sur la scène de l’événement », Ibid., p. 117.
  • [5] Jean-François Soulet, L’Histoire immédiate, op.cit., p.3.
  • [6] Dominique Fisher, Écrire l’urgence, Assia Djebar et Tahar Djaout, Paris, L’Harmattan, coll. « Etudes transnationales, francophones et comparées », 2008, p. 18.
  • [7] Ibid., p. 45.
  • [8] cf. Paul Ricœur, La Mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris, Seuil, coll. « L’ordre philosophique », 2000.
  • [9] Dominique Fisher, Écrire l’urgence, Assia Djebar et Tahar Djaout, op. cit., p. 10.
  • [10] Emmanuel Bouju, « Avant-propos », in Emmanuel Bouju (dir.), L’engagement littéraire, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Interférences », 2005, p. 12.
  • [11] Samuel Hayat et Lucie Tangy, « Exception(s) », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 20 | 2011, http://traces.revues.org/5035, dernière consultation le 25 mai 2012.

Categorias

Locais

  • Rennes, França

Datas

  • segunda, 10 de setembro de 2012

Palavras-chave

  • urgence, témoignage, histoire immédiate, écriture

Contactos

  • Jeanne Vauloup
    courriel : asso [dot] adhoc [at] gmail [dot] com

Urls de referência

Fonte da informação

  • Jeanne Vauloup
    courriel : asso [dot] adhoc [at] gmail [dot] com

Licença

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Para citar este anúncio

« L'urgence », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado quarta, 04 de julho de 2012, https://doi.org/10.58079/lcv

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