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Regards critiques sur la participation politique en ligne

Online political participation and its critics

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Publié le jeudi 19 juillet 2012

Résumé

Dans le cadre du colloque international du réseau de recherche DEL / CERTOP / CNRS « Regards critiques sur la participation politique en ligne », la journée organisée par les jeunes chercheurs vise à interroger plus précisément les discours et pratiques politiques d’Internet, ainsi que les concepts mobilisés pour leur analyse, à partir des trois axes de réflexion suivants : axe 1. Les débats idéologiques et théoriques de la participation politique en ligne / axe 2. De nouveaux formats de la parole politique, de nouveaux lieux de politisation ? / axe 3. De nouveaux acteurs, de nouvelles reconfigurations du pouvoir politique ?

Annonce

English version below

Version française

Dans le cadre du colloque international du réseau de recherche DEL/CERTOP/CNRS « Regards critiques sur la participation politique en ligne », la journée organisée par les jeunes chercheurs vise à appréhender les contours actuels de la "démocratie électronique" dont la définition même constitue depuis plus d’une quinzaine d’années un défi au regard de la multiplicité des discours et de la plasticité des expériences politiques et sociales qui s’en réclament. En parallèle, les évolutions techniques d’Internet et des termes employés pour les désigner - web 2.0, web social, web participatif, etc. - incitent à interroger la "démocratie électronique" quant à sa capacité épistémologique et théorique à cerner les pratiques des réseaux numériques reposant sur l’idée d’accroître la participation aux processus démocratiques.

Plus précisément, il s’agira interroger les discours et pratiques politiques d’Internet, ainsi que les concepts mobilisés pour leur analyse, à partir des trois axes de réflexion suivants.

Axe 1. Les débats idéologiques et théoriques de la participation politique en ligne

Dès les années 1980, les technologies des l’information et de la communication donnent lieu à pléthore de discours de la part d’une variété d’acteurs politiques, oscillant généralement entre bénéfices économiques et revitalisation démocratique espérés à travers divers types de réalisations ou expérimentations, lesquelles font l’objet de très nombreux travaux reposant sur diverses approches théoriques.

Au regard du développement actuel des réseaux numériques, de leur appropriation croissante par la population, et de leur reconnaissance institutionnelle à travers l’élaboration de politiques publiques spécifiques, cet axe interroge d’une part, les idéologies et les normes qui sous-tendent de telles initiatives et d’autre part, les débats et modèles théoriques construits dans la perspective de leur analyse.

Sous-axe 1. Idéologies et normes

Alors que le vote électronique a longtemps nourri la croyance de nombre d’acteurs sociaux dans sa capacité à juguler l’abstention caractéristique des régimes occidentaux, et fut quasi-systématiquement démentie par les travaux empiriques portant sur ces initiatives aussi rares que médiatisées, les pratiques actuelles des technologies numériques cherchant à modifier ou à contester les conditions actuelles d’exercice du pouvoir semblent exercer une fascination similaire déliée d’une interrogation quant à leurs soubassements idéologiques et normatifs.

A titre d’exemple, l’actuel engouement pour le mouvement de « l’ouverture des données publiques » (open data) qui se traduit – tout du moins en France – par des initiatives éparses portées par des collectivités territoriales et des collectifs interroge à nouveau frais les rapports entre opacité et transparence qui structurent le fonctionnement de l’Etat depuis ses origines. Dans les discours d’acteurs, comme dans les politiques publiques qui lui sont récemment consacrées dans différents pays, assiste-t-on à la réactivation techniciste de la croyance en la transparence comme solution de la désaffection civique – en sus de celle liée aux retombées économiques que cette « ouverture » serait susceptible de produire ?

Aussi, ce sous-axe vise à interroger, plus généralement, les idéologies, les conceptions de l’Etat, du politique, de la démocratie, de la citoyenneté et de la participation qui sous-tendent les initiatives – publiques ou privées, qu’elles soient ou non organisées formellement– visant à modifier ou à contester, à l’aide des technologies numériques, les conditions actuelles d’exercice du pouvoir.

Sous-axe 2. Les modèles théoriques et les nouveaux concepts

Au-delà des premières réflexions prospectivistes qui mettaient l’accent sur les « impacts » des technologies de l’information et de la communication sur la démocratie, de nombreux modèles et constructions théoriques ont cherché à rendre compte des modalités selon lesquelles diverses formes de participation politique pouvaient être appuyées par les pratiques numériques d’information et de discussion. L’éventail sans cesse accru – en particulier lié au développement des réseaux sociaux et des plateformes de production collective du contenu – des activités et des espaces où se manifestent de telles pratiques soulève un ensemble de questionnements et engage une réflexion sur l’éventuelle nécessité de forger de nouveaux concepts pour penser les phénomènes politiques qui pourraient y trouver leur source.

Ainsi, est-il toujours possible de penser la participation politique en ligne avec les concepts utilisés pour la participation politique "traditionnelle" et dans des disciplines telles que, par exemple, la science politique ou bien la sociologie des médias, peu enclines à s’approprier la question du politique et du web ou la sociologie des mobilisations rétive aux travaux relatifs au numérique ? Dans quelle mesure les travaux relatifs, par exemple, à la culture numérique, peuvent-ils être effectivement mobilisés pour analyser les pratiques politiques observables en ligne ?

De manière plus générale, la "démocratie électronique" est-elle une déclinaison de la "démocratie participative" ? Il serait dès lors judicieux de s’interroger sur la possibilité et l’intérêt scientifique de transposer la dichotomie entre la "démocratie participative" instaurée par le haut, qui englobe l’accès élargi à l’information et la participation à l’élaboration des normes à l’initiative des institutions publiques, et la "contre-démocratie", caractérisée par le contrôle permanent des représentants de la part des représentés. Cette vision duale de la participation renvoie à des conceptions parfois divergentes quant aux technologies numériques, et plus particulièrement d’Internet, non réductible à un instrument de la démocratie représentative. Précisément, quelles références mobiliser, quelles catégories d’analyse employer pour penser la dimension technique des phénomènes politiques dont certains ne semblent pouvoir advenir qu’à travers l’existence même des réseaux numériques ?

Axe 2. De nouveaux formats de la parole politique, de nouveaux lieux de politisation ?

Cet axe s’intéresse à la « parole politique » en ligne, dans la diversité de ses modes d’expression, et au sein de multiples espaces numériques (sites, blogs, réseaux sociaux, etc.) qu’ils soient ou non gérés par les pouvoirs institués. D’une part, acteurs politiques et institutions développent, en ligne, des pratiques inédites qui amènent à reconsidérer les logiques de diffusion de la teneur et des résultats de l’action publique. L’enjeu ici est de saisir en quoi ces pratiques contribuent à reconfigurer les prises de parole, les échanges entre acteurs politiques et citoyens et entre citoyens - et partant les asymétries de pouvoir et de savoir existantes - et dès lors les ressorts et les registres de la communication politique et publique contemporaine. D’autre part, les espaces numériques de sociabilité se trouvent investis par la politique, que ce soit à l’initiative des acteurs politiques eux-même, ou des individus qui produisent, échangent une variété de contenus. Il s’agit ici d’interroger la contribution de tels espaces à l’information des citoyens, leur politisation, voire à la constitution de "publics" en ligne. De manière plus générale, dans quelle mesure ces évolutions dans la communication publique et politique ont-elles un effet sur la participation politique ?

Sous-axe 1. Les nouvelles formes du discours politique

Les canaux de publicisation de la parole publique évoluent. A côté des formes maintenant plus traditionnelles de présence en ligne tels que les sites Internet, responsables politiques et institutions sont confrontés à de nouveaux défis communicationnels. Ils doivent par exemple gérer la nécessité toujours plus forte d’adapter leur stratégie de communication aux contraintes de l’environnement en ligne mais aussi savoir mobiliser les ressources qu’il offre. La demande de réactivité pour être « visible », de mise en scène de leur action, de leurs projets ou de leur personne pour être présents dans les conversations ordinaires et disséminer leurs idées oblige les acteurs à certains ajustements stratégiques qu’il convient d’analyser. Parallèlement, la publication de données brutes liées à l’activité gouvernementale et l’émergence de collectifs capables de les prendre en charge contribue à faire évoluer les modalités de l’entrée dans la sphère publique des résultats des politiques publiques à tous les échelons de gouvernement. Comment le message des acteurs politiques et des institutions se déploie-t-il dans les différents espaces numériques ? Comment l’intégration de dispositifs, sans cesse mouvants et plus ou moins sophistiqués (Facebook, Twitter, Tumblr, Flickr, Pinterest, Youtube, Dailymotion, Spotify, Foursquare, etc.) dans leurs répertoires d’action en affecte-t-elle la teneur et les publics auxquels ils s’adressent ? Comment rendre accessible à l’interprétation – et donc à la critique – la masse sans cesse croissante de données et d’information qui circulent en ligne (visualisation, cartographie, infographie) ? Le web est-il devenu une source cruciale d’information pour les citoyens (et si oui, lesquels) ? Assiste-t-on à une recomposition des pratiques de participation et d’information en matière politique ?

Sous-axe 2. La politique ailleurs

Le concept de "espace public" tel que élaboré par J. Habermas a donné lieu à d’intenses débats, critiques et reformulations soulignant la multiplicité, voire la fragmentation des espaces dans lesquels se sont au cours du temps manifestées des formes d’expression publiques irréductibles à la seule approche procédurale. D’autres travaux invitent également à considérer la pluralité des arènes dans lesquelles émergent et se construisent les problèmes publics.

Au regard du développement des réseaux numériques, il apparaît impératif de considérer des formes d’expression autres que le discours rationnel-critique, et de prendre acte de la possible émergence de "contre-discours" voire de "contre-publics". L’essor des technologies du "web 2.0" et la multiplication des espaces de conversation interpersonnelle qui l’accompagne permet en effet de favoriser la production et la circulation de contenus par les internautes eux-mêmes. Cette nouvelle écologie de la parole se manifeste dans une multiplicité de dispositifs statiques ou dynamiques accueillant un mélange de conversation privée et de discours publics, combinant les ressources multimédia du web, agrégeant des contenus textuels, sonores et vidéo. Comment précisément redéfinir les frontières du politique alors que celles entre espace public et espace privé, qui ne sont jamais toutefois fixées définitivement, sont incessamment travaillées par le développement de tels dispositifs ? Faut-il y voir une opportunité pour que puissent émerger des formes de politisation des individus ? Quelles en seraient les conditions ? Par exemple, l’humour, le cynisme et l’ironie sur le plan discursif mais aussi des modalités visuelles, plus créatives, d’expressions individuelle ou collective constituent-ils des voies d’accès à un univers politique ? Peut-on y voir un signe d’empowerment des citoyens ? Dans quelle mesure la fréquentation d’espaces de sociabilité numérique conduit-elle les individus à s’exposer au/s’intéresser à la politique ?

Axe 3. De nouveaux acteurs, de nouvelles reconfigurations du pouvoir politique ?

Cet axe interroge la place des réseaux numériques à la fois au sein des organisations existantes dans la sphère publique et dans le cadre de la constitution de nouveaux types de mouvements. En effet, des citoyens, des collectifs plus ou moins formalisés, voire de nouveaux types de partis aux ancrages territoriaux incertains tirent profit des opportunités numériques d’expression pour promouvoir leurs idées et opérer la critique des organisations institutionnelles et partisanes dans lesquelles s’est jusqu’alors incarné l’engagement politique.

Sous-axe 1. Nouveaux acteurs, nouveaux intermédiaires, nouvelles coopérations ?

L’intégration du numérique par les institutions politico-administratives ou les organisations partisanes dans leur répertoire d’action et de communication en vue de susciter l’adhésion des publics ou de mobiliser les électeurs interroge à nouveau frais la place de l’expertise, la répartition des rôles et des tâches au sein de ces organisations et les processus de professionnalisation auxquelles elles peuvent donner lieu. En effet, la mise à profit ou le développement d’applications ou de services particulièrement issus du web 2.0 exige parfois d’une part de repenser la circulation de l’information au sein de l’organisation considérée, et d’autre part de recourir à des agents extérieurs, issus du monde marchand, du champ associatif, ou à des citoyens, donnant lieu à de nouvelles formes de collaborations. Considérant, à titre d’exemple, le cas des partis politiques, assiste-t-on à leur transformation en « firmes » régies par des concepts marketing, ou en organisations citoyennes revitalisées par une participation active en ligne, voire en "cyber-partis" ? Symétriquement, les contours du militantisme semblent connaître des fluctuations : peut-on parler d’une dissolution des frontières entre sympathisants et militants ?

De manière plus générale, dans quelle mesure les hiérarchies et les rôles au sein des organisations administratives, politiques, partisanes traditionnelles sont-elles susceptibles d’être reconfigurées par l’entrée de ces nouveaux acteurs sollicités en raison de leur savoir et savoir-faire ?

Parallèlement, se développent de nouvelles formes de journalismes s’appuyant sur le "data telling" et le renouvellement du "fact checking", et d’autres formes de coopérations entre « anciens » et nouveaux acteurs dans la production, la diffusion, la circulation et la critique de l’information politique voient également le jour.

Par ailleurs, en sus d’une réactivité (poster un commentaire ou un tweet) à l’égard des contenus produits par les médias traditionnels, de leur propre contribution (alimenter son propre blog), les citoyens connectés peuvent désormais se conduire en "curateurs" au travers une multiplicité d’outils de veille numérique (storify, scoop.it, paper.li, etc.) si bien que les frontières se brouillent entre journalistes et citoyens, experts et profanes. Quels sont leurs profils sociodémographiques et leurs trajectoires ? S’agit-ils de nouveaux auxiliaires du politique ? D’une nouvelle forme de critiques ? Comment de telles pratiques conduisent-elles à remettre en cause les rôles des gate-keepers traditionnels de l’espace politique et médiatique ?

Sous-axe 2. Le numérique, les urnes et la rue

L’usage d’Internet par des collectifs ou des mouvements plus ou moins structurés, en vue de rendre visible leurs actions et interpeller les pouvoirs publics n’est pas un phénomène nouveau comme a pu l’illustrer par exemple le mouvement altermondialiste au début des années 2000. Néanmoins, et sans préjuger des effets « réels » de l’utilisation des réseaux sociaux dans les aboutissements des mouvements de révolte égyptiens, tunisiens, libyens ou syriens, se trouvent interrogées les possibilités de changements effectifs de décision voire de régime politique à travers des contestations pour partie organisées dans un myriade d’espaces numériques.

A travers la richesse des genres et de formats utilisés (photos, vidéos, diaporamas), la notion de campagne « transmedia » pourra faire l’objet d’analyses à l’aide d’études de cas ou de réflexions théoriques. Ce nouveau type de campagne n’est pas une déclinaison multi-support de campagne traditionnelle (cross-media) : le message est initialement généré autour de différents supports et formats (mobile, site Internet, réseaux sociaux, vidéo, photos, détournements). La tendance transmedia est-elle une évolution structurelle des modèles de campagne ? Cette définition s’applique-t-elle à d’autres mouvements de révolte, comme celui dit des "Indignés" également très médiatisé en 2011 ? "Occupy Wall Street" n’est-il pas conçu dans cette perspective « globale » ? Le « happening » est annoncé en amont dans les médias comme sur les réseaux sociaux, advient en direct – devant les caméras et les micros mais aussi en live-stream, live-tweet, géolocalisation sur Foursquare ou Facebook – puis restitué et commenté sur tous les supports.

Parmi les formes d’organisations "non-traditionnelles" que ce sous-axe invite à étudier, on pense aussi aux netroots américains, réseaux d’activisme en ligne à visée transnationale (Avaaz, Change.org, All Out, Move On par exemple) : ces structures légères, peu médiatisées, dont les activités se concentrent dans l’espace numérique, comptent pourtant des millions de membres, s’inscrivent dans la tradition du community organizing à l’américaine et peuvent aboutir à des changements effectifs de politiques publiques. Malgré leur médiatisation, ces exemples récents ont été relativement peu traités dans la littérature scientifique, y compris aux Etats-Unis. En quoi ces structures nouvelles collaborent-elles ou concurrencent-elles les organisations traditionnelles ?

Modalités de réponse à l’appel à communications

Cet appel à communications s’adresse aux jeunes chercheurs : doctorants et docteurs ayant soutenu leur thèse depuis moins de 5 ans.

Les propositions de communication sont comprises entre 10 et 15 000 signes, accompagnées d’un résumé, en français et en anglais, de 1500 signes et adressées à stephanie.wojcik@u-pec.fr

Elles peuvent être rédigées en anglais ou en français.

La date limite de réception des propositions est le 17 septembre 2012.

  • Les auteurs seront notifiés des résultats de la sélection des propositions le 22 octobre 2012.
  • Les auteurs des propositions sélectionnées seront invités à faire parvenir leur texte final pour le 5 avril 2013.
  • Le texte final, compris entre 40 et 45 000 signes, accompagné d’un résumé de 2000 signes maximum, peut être rédigé en français ou en anglais.
  • Les textes présentés lors du colloque feront l’objet d’une publication.

Calendrier

  • Date limite de proposition : 17 septembre 2012
  • Notification aux auteurs : 22 octobre 2012
  • Version finale du texte de la communication : 5 avril 2013
  • Journée Jeunes Chercheurs : 19 juin 2013

English version

Call for papers (Ph.D students and young researchers)

"Online political participation and its critics" is the conference organised by young researchers as part of the international symposium of the Research Network DEL. Its goal is to understand the current outlines of "electronic democracy". Given the multiplicity of discourses and the plasticity of political and social experiences claiming “electronic democracy” its very definition has been challenged for more than fifteen years.

In parallel, the technical developments of the Internet and the terms used to designate them - web 2.0, social web, participatory web, and so on - encourage questioning "electronic democracy" in its ability to identify theoretical and epistemological practices of digital networks based on the idea of increasing participation in democratic processes.

Specifically, the aim of this conference is to examine the discourses and political practices of the Internet, and the concepts used for their analysis from three axes that follow.

Axis 1. Theoretical and ideological debates on political participation online

From the 1980s, the information and communication technologies have given rise to a plethora of political discourses. Generally oscillating between revitalization of democracy and economic benefits expected from divers experiments, they have been the subjects of numerous studies based on various theoretical approaches.

Given the current development of digital networks, their increasing appropriation by people and their institutional recognition through specific public policies, this axis examines firstly, the ideologies and norms that underlie online initiatives of political participation and secondly, the debates and theoretical models built to analyse such initiatives.

1. Ideologies and norms

Although many considered electronic voting as able to fight the widespread abstention in most of the Western countries, this belief was contradicted by almost every empirical research study on its rare and well-publicized experiments. The current uses of digital technologies seeking to change or challenge the conditions of exercise of power seem to exert a similar fascination often far from any questions about their ideological or normative bases.

For example, the current enthusiasm for the open data movement, which is embodied - at least in France - in scattered initiatives carried out by local authorities, questions once again the relationship between transparency and opacity that has always structured the functioning of the State. Both in stakeholders’ discourses and in public policies set up in various countries, are we witnessing a reactivation of the technicist belief in transparency and "openness" as solutions of disaffection with politics, in addition to economic benefits that they are supposed to raise ?

Also, this axis aims at examining, more generally, ideologies, conceptions of the State, politics, democracy, citizenship and participation underpinning various initiatives supported by digital technologies – whether they are public or private, formally organized or not – aiming to change or challenge the current conditions in the exercise of power.

2. Theoretical models and new concepts

Beyond the initial research focused on the "impacts" of information and communication technologies on democracy, many models and theoretical frameworks have questioned how various forms of political participation could be supported by the digital practices of information and discussion. This continually increasing range of practices - especially related to the development of social networks and platforms of collective production of content - raises a series of questions and stimulates a reflexion on a possible need for new concepts to analyse political phenomena that could find their source online.

So, is it still possible to study political participation online with the concepts used for “traditional" political participation and within the frontiers of such disciplines as, for example, political science, or the sociology of the media, both reticent to examine politics or the sociology of mobilization still somewhat reluctant to study digital phenomena ? To what extent could studies based on, for example concepts such as "digital cultures" be useful to understand the political practices taking place on the web ?
More generally, should we consider "electronic democracy" as a simple variant of "participatory democracy" ? In that case, to study electronic democracy, should we use the traditional dichotomy between "participatory democracy" introduced from above, which includes increased access to information and participation in the development of norms at the initiative of public institutions, and "contra-democracy", especially characterized by continuous monitoring of representatives by the represented ? This two-tier approach of participation refers to various conceptions, sometimes divergent, of digital technologies and more particularly of the Internet, which cannot be considered simply as an instrument of representative democracy. More precisely, what references and what categories of analysis should be used to grasp the technical dimension of political phenomena while some of them seem to occur only through digital networks ?

Axis 2.New forms of political discourse, new spaces of politicization ?

This axis is about the online “political discourse” in its diversity and within multiple digital spaces (websites, blogs, social networks, etc.) whether they are managed or not by institutions.

On one side, institutions and politicians build new online practices that lead to reconsidering how the contents of public actions initiated by local, national or international authorities spread. How do such practices participate in the transformation of political discourse ? How do they act on the discussions between politicians and citizens or between citizens themselves, and on the unequal sharing of powers and knowledge among them ? What does it show about the ranges and the forms of contemporary public and political communication ? On the other side, politics have now entered digital social spaces, both through politicians and individuals who produce and share various contents. How do digital social networks contribute to keeping citizens informed, to their politicization, or to the constitution of an online “public” ?

More generally, to what extent are these evolutions in public and political communication transforming political participation ?

1. New forms of political discourse

The way discourse is made public is evolving. As well as forms of online presence now being considered as traditional (such as website) politicians and institutions are facing new communicational challenges. For example, they have to manage the growing pressure imposed by the necessary adaptation of their communication strategies to these online environments. But they also need to be able to manage the resources that such environments offer. Politicians have to adapt their strategies to face their need for reactivity in order to be “visible”, and to stage their initiatives, their projects or themselves in order to be in people’s discussions and disseminate their ideas. At the same time, the release of raw data linked to governmental activities, and the growth of groups able to process it, take part in the evolution of how the results of public policies -at every governmental level-have entered into the public sphere.

How do the messages of politicians and institutions spread into the various digital spaces ? How does the integration of constantly changing digital services (Facebook, Twitter, Tumblr, Flickr, Pinterest, Youtube, Dailymotion, Spotify, Foursquare, etc.) into their repertoire of actions affect its content and the public it is addressed to ?

How can the constantly growing amount of data and information circulating online (visualization, mapping, computer graphics) be made accessible to interpretation, therefore to criticism ? Has the web become a crucial source of information for citizen (if yes, which ones) ? Are we facing new forms of political participation and information ?

2. Politics elsewhere

Since its definition by J. Habermas, many debates, criticisms and new definitions have been generated by the concept of “public sphere”. Various authors have underlined the multiplicity or the fragmentation of spaces in which forms of public expression progressively occurred, forms that cannot be reduced to simple procedural conception. Others consider that there are various arenas where public issues can both emerge and be constructed.

Regarding the development of digital networks, questioning forms of public expression other than the rational-critical discussion seems necessary, as well as considering that “counter-discourses”, or even “counter-publics” can emerge. Indeed, the increase of “web 2.0” technologies, with its numerous spaces for interpersonal conversations, allows contents produced by users to circulate. These new environments for discourse appear in various static or dynamic spaces where private conversations are mixed with public discourses, multimedia resources of the web with traditional textual, audio or video contents. Even if they were never established for good, how can the boundaries of politics be established when those between public and private spheres are constantly affected by the evolutions of these digital devices ? Could this give rise to new forms of politicization of individuals ? And in what conditions could they occur ? For example, discursive forms using humor, cynicism and irony, but also new visual and more creative ways of individual or collective expressions : do they represent ways of access to a political universe ? Is it a sign of citizen empowerment ? To what extent can visiting such digital social spaces lay individuals open to -or lead them to be interested in politics ?

Axis 3. New actors, new reconfigurations of political power ?

This axis questions the place of digital networks, both within existing organizations of the public sphere and within new types of movements which have recently emerged. Indeed, citizens, activists groups with varying degrees of formalisation, or even certain new types of political parties with uncertain territorial binding make good use of digital opportunities to promote their ideas and to express critical views against institutional and partisan organizations that have embodied political engagement until now.

1. New actors, new go-betweens, new cooperations ?

Partisan organizations and political or administrative institutions have integrated digital technologies into their communication and action repertoires in order to arouse citizen interest and to mobilize their voters . This calls into question the place of expertise, the division of roles within these organizations and the professionalization processes that can be generated. The development of applications and services based on the "web 2.0" requires firstly rethinking information circulation processes within these organizationsn and secondly appealing to external agents - from the business or the non-profit fields or even to citizens - , thus possibly leading to new forms of collaboration.

For instance, are political parties becoming “firms” run by marketing concepts and practices, or citizen organizations revitalized by an active online participation ? Or even “cyber-parties” ? Symetrically, activism lines seem to be blurring : are boundaries between party members and sympathizers dissolving ? More generally, to what extent could hierarchies and roles within traditional organizations be challenged by these new individuals sought after because of their know-how and expertise ?

At the same time, "fact checking" practices are being renewed and new forms of journalism based on "data telling" are appearing, as well as other forms of cooperation between “former” and “new” actors in the production, dissemination, circulation and the criticism of political information. In addition to being reactive (when posting a comment or a tweet) and autonomous (when feeding their own blogs), connected citizens are now able to challenge traditional media by being “curators” online. A broad range of new curation tools (storify, scoop.it, paper.li, etc.) thus contribute to blur the frontiers between journalists, citizens, experts and amateurs. What are their sociodemographic profiles and their career backgrounds ? Are they a new form of critics ? How do such practices disturb the traditional gate-keepers of the political and media space ?

2. The digital, the ballots and the Street

The use of the Internet by various groups and movements in order to make visible their social initiatives or to question public authority is not a new phenomenon, as was seen in the alternative globalization movement in the early years of the 21st century. However, and without judgment on the ‘real’ effects of the use of social networks in the Egyptian, Tunisian, Libyan and Syrian revolts, the question can nevertheless be raised on the real likelihood of changing the decision-making of a country or its political regime through contestation that is organized on a wide range of digital spaces.

Through the variety of genres and formats used (pictures, videos, diaporamas), the notion of “transmedia” campaign could be analyzed with the help of case studies or of theoretical discussion. This new kind of campaign is not a multi-media declension of a traditional campaign (cross-media) : the message is initially generated around different media and formats (mobile, website, online social networks, video, pictures, applications, etc.). Does the transmedia trend constitute a structural evolution of campaign patterns ? Does this definition also work for other revolt movements, like the “Indignados” movement in Spain in 2011 ? Was the “Occupy Wall Street” movement not conceived in this “global” perspective ? The happening, announced ahead of time on the media and on online social networks, then happens live – in front of microphones and cameras but also through online live-stream, live-tweet, through geo-location on Foursquare or Facebook – before being restituted.

Among the “non-traditional” organizations that this sub-section could examine, we can also mention the American netroots, these online activism networks with a transnational focus (Avaaz, Change.org, All Out, Move on, for instance) : these somewhat light structures relatively unknown by the general public whose activities are found principally in the digital space and nevertheless count millions of members. They follow the American tradition of the community organizing culture and lead to effective changes in public policies. In spite of their media coverage, these recent examples have been relatively overlooked in the academic literature, even in the USA. To what extent do these new structures collaborate or compete with traditional organizations ?

To submit a proposal

This call for papers is addressed to young researchers : doctoral students and researchers who have graduated in the last five years.

The proposals (between 10 000 and 15 000 signs) with an abstract (1500 signs) should be sent to stephanie.wojcik@u-pec.fr

Papers can be written in French or in English.

Proposals should be submitted by September 17th 2012.

  • The authors will be notified of the results on October 22 2012. The final papers should be sent by April 5th 2013.
  • The final paper (between 40 and 45 000 signs) with an abstract (2000 signs) can be written in French or in English.
  • The papers presented during the conference will be published.

Schedule

  • Deadline for Proposal : September 17, 2012
  • Notification to authors October 22, 2012
  • Final version of the papers : April 5, 2013
  • Symposium : June 19-20, 2013

Conseil Scientifique / scientific Committee

Eva Anduiza (Universitat Autònoma de Barcelona, Spain) ; Nick Anstead (London School of Economics, UK) ; Frédérick Bastien (Université de Montréal, Canada) ; Gersende Blanchard (Université Lille 3, France) ; Robert Boure (Université Toulouse 3, France) ; Dominique Cardon (Orange Labs, France) ; Stephen Coleman (Leeds University, UK) ; Carlos Cunha (Lisbon University Institute, Portugal) ; Patrice Flichy (Université Paris Est Marne-la-Vallée, France) ; Eric George (Université du Québec à Montréal, Canada) ; Rachel Gibson (Manchester University, UK) ; Todd Graham (University of Groningen, The Netherlands) ; Fabien Granjon (Université Paris 8, France) ; Dimitris Gouscos (University of Athens, Greece) ; Fabienne Greffet (Université de Lorraine, France) ; Josiane Jouët (Université Paris 2, France) ; Rabia Karakaya Polat (Isik University, Turkey) ; Norbert Kersting (Muenster University, Germany) ; Raphaël Kies (Université du Luxembourg) ; Robert Krimmer (OSCE, Poland) ; Gérard Loiseau (Certop/CNRS, France) ; Laurence Monnoyer-Smith (Université de Technologie de Compiègne, France) ; Karen Mossberger (University of Illinois at Chicago, USA) ; Beth Noveck (New York Law School, USA) ; Zizi Papacharissi (University of Illinois at Chicago, USA) ; Serge Proulx (Université du Québec à Montréal, Canada) ; Jarmo Rinne (University of Helsinki, Finland) ; Cristian Vaccari (Università di Bologna, Italy) ; Thierry Vedel (CEVIPOF, France) ; Yanina Welp (University of Zurich, Switzerland) ; Stéphanie Wojcik (Université Paris Est Créteil, France) ; Han Woo Park (YeungNam University, South Korea) ; Scott Wright (Leicester University, UK).

Catégories


Dates

  • lundi 17 septembre 2012

Mots-clés

  • démocratie électronique, participation, réseaux, internet

Contacts

  • Stéphanie Wojcik
    courriel : stephanie [dot] wojcik [at] u-pec [dot] fr

Source de l'information

  • Anne Razous
    courriel : anne [dot] razous [at] univ-toulouse [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Regards critiques sur la participation politique en ligne », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 19 juillet 2012, https://doi.org/10.58079/ldy

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