AccueilL'archéologie partagée. Interprétation et médiation

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L'archéologie partagée. Interprétation et médiation

Shared archaelogy. Interpretation and mediation

Université d'été de Carcasonne

Carcasonne University summer university

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Publié le jeudi 26 juillet 2012

Résumé

De toutes les disciplines des sciences humaines, l’archéologie est sans doute celle qui fascine le plus le grand public. Mais de nos visions romantiques, toutes de trésors et de mystères constellées, il y a souvent loin à la réalité du patrimoine mis au jour. Les traces ressuscitées du passé peuvent tout aussi bien s’avérer de « petites » traces, dépourvues de monumentalité, témoignages d’un passé laborieux, domestique, religieux, de vies nombreuses et anonymes. Le manque de spectacularité s’ajoute, dans le cas de cette « archéologie de poussière », à la complexité et aux incertitudes qui caractérisent tout savoir archéologique. Car il est un fait que la restitution de la science archéologique pose toujours problème, au point que certains archéologues y renoncent, passant outre la difficulté, convaincus qu’ils sont du caractère tout à fait accessoire de l’étape de la communication. Au mieux confient-ils à d’autres professionnels la charge de satisfaire la demande toujours grandissante du public. Cela étant, et quoi qu’il en soit du degré de collaboration de l’archéologue à l’œuvre de médiation, la diversification des formes (visites, valises pédagogiques, expositions, évocations, documentaires, docufictions, démonstrations, expérimentations, créations contemporaines) qui en appelle toujours plus à l’émotion et au plaisir, fait planer sur le savoir archéologique la menace d’un dévoiement. Comment dès lors contourner l’écueil du pur divertissement, éloigner le spectre de la disneylandisation, éviter le risque de l’instrumentalisation à des fins identitaires ?

Annonce

Présentation

De toutes les disciplines des sciences humaines, l’archéologie est sans doute celle qui fascine le plus le grand public. Mais de nos visions romantiques, toutes de trésors et de mystères constellées, il y a souvent loin à la réalité du patrimoine mis au jour. Les traces ressuscitées du passé peuvent tout aussi bien s’avérer de « petites » traces, dépourvues de monumentalité, témoignages d’un passé laborieux, domestique, religieux, de vies nombreuses et anonymes. Le manque de spectacularité s’ajoute, dans le cas de cette « archéologie de poussière », à la complexité et aux incertitudes qui caractérisent tout savoir archéologique. Car il est un fait que quelle que soit l’importance du site fouillé, quelle que soit l’exceptionnalité des artefacts exhumés, la restitution de la science archéologique toujours pose problème, au point que certains archéologues y renoncent, passant outre la difficulté, convaincus qu’ils sont du caractère tout à fait accessoire de l’étape de la communication. Au mieux confient-ils à d’autres professionnels la charge de satisfaire la demande toujours grandissante du public. Cela étant, et quoi qu’il en soit du degré de collaboration de l’archéologue à l’œuvre de médiation, la diversification des formes (visites, valises pédagogiques, expositions, évocations, documentaires, docufictions, démonstrations, expérimentations, créations contemporaines) qui en appelle toujours plus à l’émotion et au plaisir, fait planer sur le savoir archéologique la menace d’un dévoiement. Comment dès lors contourner l’écueil du pur divertissement, éloigner le spectre de la disneylandisation, éviter le risque de l’instrumentalisation à des fins identitaires ?
Entre renoncement et critique sans concession, l’espace de la réflexion s’avère largement ouvert : la session 2012 de l’université d’été de Carcassonne entend l’investir. Pour autant, cette rencontre ne saurait se donner pour unique ambition de mêler sa voix au concert de celles plaidant pour que rigueur et justesse des contenus demeurent les maîtres-mots. Il s’agira plus subtilement de saisir la médiation à l’œuvre et, à l’appui des observations des uns et des retours sur expériences des autres, de comprendre comment « s’écrit » (au sens le plus extensible du terme) et se transmet au plus grand nombre la science archéologique. L’on tentera ainsi d’identifier, par delà les différents objectifs avoués assignés à la circulation de ce savoir (ouvrir le regard sur les sociétés passées et présentes, donner du sens à la valorisation du patrimoine, convaincre de la nécessité de la recherche scientifique) les enjeux autres qui, avec l’assentiment de l’archéologue ou à son corps défendant, complexifie le dialogue de la discipline avec son public. Prêter l’oreille aux échos d’une pareille conversation permettra de faire la part belle aux concordances comme aux malentendus et, partant, de mieux appréhender la pluralité des représentations qui s’attachent à l’archéologie dans notre société.
De fait, l’université d’été de Carcassonne prolongera, en la recentrant, la réflexion initiée lors de la session 2011 consacrée à « L’archéologie aujourd’hui ». Ouverte à tous, cette rencontre privilégiera une fois de plus le dialogue avec des interlocuteurs d’horizons divers (recherche, université, monde de la culture, milieu associatif, éducation nationale, etc.), afin de multiplier les points de vue et de cerner au mieux cette réalité composite qu’est la médiation archéologique.

 Programme

Le 4 septembre

14 h00 – 15 h30

Introductions aux journées  

  • Allocutions d'ouverture
    Monique Joseph (Service du Patrimoine, Ville de Carcassonne
    Marie-Claude Marandet (professeur, Université de Perpignan Via Domitia, CRHISM)
  • La médiation archéologique : une préoccupation partagée en Languedoc-Roussillon
    Henri Marchesi (conservateur, chef du SRA, DRAC Languedoc-Roussillon)
  • Hic et nunc, de la fouille à la médiation
    Marie-Elise Gardel (archéologue, directrice de l’Amicale laïque)
  • L’archéologie en partage : les contours d’une problématique
    Noël Coye (conservateur, MCC, Direction générale des patrimoines, sous-direction de l’archéologie) et Sylvie Sagnes (chargée de recherches CNRS, IIAC – Equipe LAHIC)

15 h 30 – 17 h 00

Enseigner l’archéologie

Modérateur : Philippe Satgé (directeur du CDDP 11)

  • L’archéologie à la portée des enfants, de la théorie à la pratique
    Isabelle de Miranda (présidente de l’association ArkéoMédia)
  • L’enseignement universitaire de l’archéologie : entre transmission et reproduction
    Dominique Allios (maître de conférences, Université de Rennes II)

17 h 30 – 19 h 00

Médiation et imaginaire archéologiques

  • Projection du film : Attention un millénaire peut en cacher un autre !
    Film, 30 mn, présenté par le réalisateur Jean-Luc Bouvret
  • Débat animé par Claudie Voisenat (chargée de mission pour la recherche, MCC, mise à disposition du CNRS, IIAC – Equipe LAHIC, a dirigé l’ouvrage Imaginaires archéologiques, MSH, Paris, 2008)

Le 5 septembre

9 h 30 – 12 h 30

Donner à voir, à sentir,  à vivre l’archéologie

Modérateur : Philippe Vergain (Conservateur, MCC, Direction générale des patrimoines, Mission de l’Inventaire général du patrimoine culturel)

  • L’archéologie exposée
    Sylvie Sagnes (chargée de recherches CNRS, IIAC – Equipe LAHIC)
  • L’archéologie à l’œuvre : de la médiation artistique
    Michael Jasmin (archéologue et artiste, ArScAn, Nanterre)

  • Reconstitution, expérimentation et médiation
    Jean-Luc Rieu (attaché de conservation du Patrimoine, Musée départemental de préhistoire d’Ile-de-France, Nemours, chercheur associé ArScAn, Nanterre)

14 h 00 – 15 h 30

L’archéologie à l’écran

Modérateur : Michel Cadé (professeur, Université de Perpignan Via Domitia, CRHiSM, président de la cinémathèque euro-régionale, Institut Jean Vigo, Perpignan)

  • Images des histoires, histoires des images
    Jean-Luc Bouvret (réalisateur)
  • La villa romaine ouverte au public : du musée de site au site en ligne
    Christophe Pellecuer (conservateur, SRA, DRAC Languedoc-Roussillon)

16 h 00 – 17 h 00

Médiation : expériences et expérimentations locales

Table ronde animée par Dominique Sacchi (directeur de recherche CNRS, TRACES, Sociétés et milieux des populations de chasseurs-cueilleurs-collecteurs - Toulouse)

Avec :

  • Sylvie Caucanas (directrice des Archives départementales de l’Aude, commissaire de l’exposition en préparation consacrée à Jean Guilaine)
  • Martine Groussaud (Centre du Patrimoine, Carcassonne)
  • Marie-Elise Gardel (archéologue, directrice de l’Amicale laïque, animatrice de classes archéologie)
  • Amancio Requena (chef du service culture, CMN Carcassonne) (sous réserve)

17 h 00 – 17 h 30

Conclusions et perspectives

Claudie Voisenat (chargée de mission pour la recherche, MCC, mise à disposition du CNRS, IIAC – Equipe LAHIC)

Organisée par  

  • l’Amicale laïque de Carcassonne
  • et l’Université de Perpignan Via Domitia, CRHISM 

en partenariat avec : 

  • le Service Patrimoine de la Ville de Carcassonne
  • l’IIAC, UMR 8177 – Equipe LAHIC (CNRS, EHESS, MCC)

Lieux

  • rue des Études (Auditorium)
    Carcassonne, France

Dates

  • mardi 04 septembre 2012
  • mercredi 05 septembre 2012

Fichiers attachés

Mots-clés

  • archéologie, médiation, interprétation, vulgarisation

Contacts

  • Marie-Elise Gardel
    courriel : alcarcassonne [at] free [dot] fr
  • Sylvie Sagnes
    courriel : sylvie [dot] sagnes [at] cnrs [dot] fr

Source de l'information

  • Sylvie Sagnes
    courriel : sylvie [dot] sagnes [at] cnrs [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L'archéologie partagée. Interprétation et médiation », Colloque, Calenda, Publié le jeudi 26 juillet 2012, https://doi.org/10.58079/lgj

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