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Calenda - O calendário de letras e de ciências sociais e humanas

L'information géographique et le monde changeant

Geographical information and the changing world - international conference

Colloque international

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Publicado sexta, 14 de setembro de 2012

Resumo

Nous vivons aujourd'hui dans un monde très complexe et qui se complexifie chaque jour davantage. L'un des éléments de sa complexification est l'accroissement extraordinaire des informations que nous sommes appelés à manipuler et en particulier les informations géographiques, au vu de l'intérêt grandissant qu'on leur accorde. En effet, tout objet spatial est susceptible d’avoir un nombre élevé d’attributs thématiques, l'ensemble constituant des informations géographiques. Une information est dite géographique lorsqu’elle décrit et localise un phénomène ou un objet dans l’espace. C’est dire son importance pour toute action de gestion et d’aménagement de l’espace. Mais aussi nombreuses, variées, changeantes et en accroissement exponentiel qu'elles sont, on peut se demander à quoi servent réellement ces informations géographiques, d'un point de vue pratique, aussi bien dans la vie de tous les jours que dans des domaines d'intérêt spécifique.

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L’Association Tunisienne de la Cartographie et de l’Information  Géographique (ATCIG), en collaboration avec lelaboratoire SYFACTE, organise un colloque  international  autour de la thématique suivante : « L'information géographique et le monde changeant ». Ce colloque se déroulera à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax, le 17 et le 18 avril 2013. Il donnera de même lieu à une excursion de terrain cheminant de Sfax au Sud Tunisien (Tozeur – Chébika, Tamaghza – Nefta et Matmata) le 19 et le 20 avril 2013.

Préambule

Nous vivons aujourd'hui dans un monde très complexe et qui se complexifie chaque jour davantage. L'un des éléments de sa complexification est l'accroissement extraordinaire des informations que nous sommes appelés à manipuler et en particulier les informations géographiques, au vu de l'intérêt grandissant qu'on leur accorde. En effet, tout objet spatial est susceptible d’avoir un nombre élevé d’attributs thématiques, l'ensemble constituant des informations géographiques. Une information est dite géographique lorsqu’elle décrit et localise un phénomène ou un objet dans l’espace. C’est dire son importance pour toute action de gestion et d’aménagement de l’espace. Il est estimé par exemple selon M. DIDIER, que plus de 85 % des bases de données ont une composante géographique (DIDIER, M. 1994), et il est à croire que ce pourcentage augmente de jour en jour.

Mais aussi nombreuses, variées, changeantes et en accroissement exponentiel qu'elles sont, on peut se demander à quoi servent réellement ces informations géographiques, d'un point de vue pratique, aussi bien dans la vie de tous les jours que dans des domaines d'intérêt spécifique. Dans une lecture particulière, la récente Révolution tunisienne, est venue nous rappeler l'importance et les enjeux de l'information géographique en termes d'accès, de disponibilité d'outils de mise en œuvre mais aussi en termes de gestion du territoire, de répartition des richesses et de… propagande politique. Les récents évènements sociaux, économiques, politiques et identitaires ont montré l'enjeu inéluctable des informations géographiques sur plusieurs plans: dans la présentation, la représentation, quelquefois dans leur dissimulation, mais surtout dans l'usage réel qu'on en fait : décisions individuelles ou collectives graves et délicates et sans doute avec un impact sur notre vie.

C'est que la question de l’information géographique n’est pas seulement limitée à un aspect technique ou techniciste. Elle est souvent le résultat d’une combinaison de plusieurs facteurs : les innovations technologiques, la loi de l’offre et de la demande du marché, et les décisions politiques (RHIND, D. et al. 1999). La bonne gestion de l’information géographique dans un pays comme la Tunisie se doit d’être un savant dosage entre ces trois termes. C’est dire toute l’importance et le pouvoir de l’information géographique en tant que nouvelle discipline (ou science?) émergente, mais aussi en tant moyen, pour gérer l’espace et façonner le monde.

Mais, on peut se demander quelle est l'essence même de l'information géographique, ses racines historiques, ses multiples usages et manifestations? L'information géographique est un domaine extrêmement sensible aux innovations technologiques. Quelles en sont les principales trouvailles? L'histoire toute récente de la Tunisie nous apprend que l'information géographique a été on ne peut plus manipulée et utilisée à des fins de propagande politique. Quelles sont donc ses principales applications thématiques ou ses déviations, et dans ce dernier cas, comment peut-on poser les garde-fous? Quel rôle joueraient la société civile et la société savante ? Quel rôle le spécialiste de l’information géographique (géographe, cartographe, infogéographe, graphicien…) peut-il jouer dans la mise en place d’une information géographique fiable, percutante et efficiente ?

Ce sont toutes ces questions que le premier colloque de la toute jeune ATCIG prétend aborder en tentant de fournir des éléments de réponse.

Trois axes de réflexion guideront les communications de ce colloque.

Axe 1: L'essence de l'information géographique

1.1. Des prémices très lointaines

Depuis les premières civilisations, les données à caractère spatial ont été collectées par les géographes, les navigateurs, les voyageurs, puis transcrites graphiquement par les cartographes. "L’information géographique n’est pas subitement devenue à l’ordre du jour,... la nouveauté est bien plus dans la reconnaissance de son statut." disait justement Michel CHESNAIS (CHESNAIS, M. 1995). La mappemonde "As Soura El Maâmounia", est non seulement une tentative du Khalife abbasside El MAAMOUN de prendre connaissance de son vaste empire mais aussi d'en prendre prise et se donner les moyens de le gérer. C’est dans le même esprit que deux siècles plus tard, le roi Roger II de Sicile chargea le grand géographe EL IDRISI de collecter par le biais d’émissaires envoyés un peu partout dans le monde connu de l’époque des informations géographiques pouvant être représentées sur une carte. On peut affirmer que c'est la même démarche, toutes choses égales par ailleurs, que celles ayant présidé à la mise en place des premiers Systèmes d’Information Géographique de la seconde moitié du vingtième siècle servant à inventorier d'abord les ressources et les objets ?

Mais c’est bien l’époque actuelle avec la "transition électronique" de ces dernières décennies qui a bouleversé le fond, la forme et le rythme de génération des informations géographiques. Les moyens modernes de l’information géographique sont bien plus importants et puissants qu’ils ne l’avaient été durant toute l’histoire des peuples.

1.2. Les multiples facettes de l'information géographique 

Mais qu’est ce que l’information géographique ? Comment sert-elle la géographie et les autres sciences spatiales? On peut définir l’information géographique par ses traces ou empreintes géographiques (GOODCHILD, 1999). Reléguée au rang d'outil, de technique ou de technologie pour exécuter une tache précise par les uns, utilisée comme moyen pour atteindre un objectif partiel, érigée en tant que méthode d'analyse et de visualisation scientifique, voire même comme une discipline plus ou moins autonome par rapport aux champs disciplinaires reposant sur l'information avec ses fondements, ses méthodes; son corpus théorique, mais accaparée aussi par des sociétés commerciales qui s'en sont servies pour réaliser des gains au vu de la demande et de l'engouement, la tendance actuelle dans le monde développé fait que l'information géographique a été reconnue comme une discipline pouvant faire l'objet d'une science totalement autonome et avec un corps de métier reconnu (GOODCHILD, 2007). 

Indéniablement, et au delà l'institutionnel, plus que jamais nous avons besoin aujourd'hui d'une réflexion sur le concept, l'utilisation et l'organisation du champ de l'information géographique. Un corps de métier lié à l'information géographique serait même le bienvenu. En réponse à une demande croissante en documents cartographiques, de plus en plus d'outils et de produits sont offerts ou mis sur le marché, avec toutefois des qualités très variables de l’information géographique; les cartes sont devenues par exemples de plus en plus virtuelles, emmagasinées dans la mémoire d’un ordinateur! Tout ceci fait que de nouveaux concepts, de nouveaux produits et de nouvelles technologies liés à l'information géographiques sont introduits et appellent à une nouvelle redéfinition de l'information géographique et de ses champs d'application.

1.3. Ériger l’information en système: l’avènement des SIG

Reste que pour être efficiente, l’information géographique avait besoin d’être structurée et organisée.  "Le recours à la notion de système dans le traitement de l’information géographique ouvre de nouvelles perspectives et introduit des garanties de rigueur et de sécurité" disait M. CHESNAIS (1995). Cette organisation ne pouvait avoir lieu, vu la masse grandissante en informations géographiques, sans le recours à un outil extrêmement puissant : l’informatique. Sous sa forme organisée, l’information géographique peut mettre en relation les différentes composantes de l’espace géographique de plus en plus complexe; elle s’avère indispensable aussi bien dans toute politique réfléchie et volontaire de gestion et d’organisation de l’espace.

C’est grâce aux multiples fonctionnalités des SIG dont les superpositions, les mesures de distances et de surfaces, les opérations algébriques et surtout les fonctions d’analyse spatiale que des décisions dignes d'intérêt peuvent être envisagées. Mais de nouvelles fonctionnalités dans les SIG liées à la dimension temporelle, aux images 3D et à des outils de gestion et de mise en alerte de plus en plus sophistiqués  par exemple sont introduites et agissent sur les deux objectifs majeurs qui peuvent être distingués lors de l’implémentation des SIG : prendre connaissance de l’état de l’existant des choses et prendre des décisions à partir de cette connaissance, deux faits inextricablement liés, particulièrement dans le domaine de l'aménagement du territoire.

Axe 2 : La mise en œuvre de l'information géographique

2.1. Les applications cartographiques ou la représentation de l’information géographique par la carte : un écueil ou une panacée ?

Certes les cartes ne sont que l’une des formes d’expression de l’information géographique qui peut a priori, s’exprimer aussi par le texte, la photo ou l’image, mais il s’agit d’une forme majeure même si en cartographie déjà, il y a vraisemblablement plusieurs façons de procéder, plusieurs façons de voir les choses en partant de la même information géographique.

Est-il besoin de rappeler que, en comparaison à d’autres médias, la carte présente un éventail assez large d’avantages et ceci que l’on ait ou non recours à la cartographie automatique :

  • Par rapport à l’information géographique, une carte est une forme visuelle particulière, représentant de façon plate, exhaustive, lente, uniforme, globale, généralisée mais précise et monosémique, la réalité ;
  • Les éléments sont transcrits sur la carte de façon directe et visible; les relations et les rapports entre les données sont exprimés explicitement sur la carte, tels quels, donc contrôlables et théoriquement sans parti pris préalable ; ils permettent toujours une meilleure visibilité par rapport aux autres modes d'expression;
  • Une carte peut contenir et donc transmettre au lecteur un volume considérable d'informations dans un espace relativement limité ;
  • la carte offre un instrument intéressant pour simplifier, synthétiser et résumer une réalité souvent complexe ; elle incite à la recherche, la conclusion et à la modélisation ; la carte peut être considérée de ce point de vue comme un outil heuristique très particulier ;
  • Les moyens du système graphique offrent un large éventail de symbolisations, de figurations et de techniques de représentation qui pourraient correspondre à tous les types de données.

Mais la carte, principal support de l'information géographique a aussi un certain nombre de biais le plus souvent provenant de son utilisation elle-même. Les problèmes sémiologiques, de bruits et l'utilisation à des fins de propagande politique sont quelques unes des déconstructions cartographiques. C'est seulement à travers les applications pratiques que l'on peut se rendre compte des limites de la carte.

  • D’abord,  " La carte n’est pas seulement un dessin du monde, elle en est aussi une représentation " et il ya toujours décalage entre réalité et réalité représentée.
  • La carte simplifie par définition la réalité et comme dans toutes les opérations de simplification, il y a des aléas, des risques inhérents à la procédure et au degré de simplification.
  • L’adaptation du message à un type de public de lecteurs, plus ou moins élargi, plus ou moins diversifié est une autre difficulté. Cibler le message en fonction d'un profil type de lecteur moyen n'est ni une procédure facile, graphiquement parlant, ni une procédure linéaire quant au type de raisonnement produit.
  • Le dilemme de la cartographie analytique ou synthétique est un autre écueil qui s'ajoute au dilemme relatif à l’esthétique : faut-il faire privilégier l’aspect carte agréable à voir ou bien celui de carte construite correctement, et peut-on concilier entre les deux ?

Quoiqu'il en soit l'usage de la carte comme forme d'expression de l'information géographique demeure prépondérant. Et ce sont ces multiples usages qui sont l'objet de ce sous-thème.

2.2. Les applications multiples des SIG

Aujourd’hui, les SIG peuvent visualiser, questionner et analyser tout type d’information géographique. Quels que soient les moyens et outils utilisés pour mettre en valeur l’information géographique, on peut citer plusieurs raisons devenues classiques d’y avoir recours :

  • La rapidité dans l'exécution des différentes tâches;
  • le coût moins élevé des opérations de production cartographique;
  • la confection des cartes pour certains besoins spécifiques ; facilité de révision et de mise à jour cartographiques;
  • l’archivage plus souple et moins encombrant…

Certes, les SIG sont utilisés par un nombre de personnes croissant grâce à un coût décroissant, un degré d’automatisation croissant, et des fonctionnalités accrues, notamment en matière de prédiction.

De plus en plus de champs, de plus en plus d'entreprises utilisent aujourd'hui les SIG, à des fins d'inventaire, de gestion, de prise de décision ou de cartographie… Au delà des applications multiples et d'envergure différente, cet élargissement du spectre d'utilisateurs des SIG pose un problème épistémologique essentiel de délimitation de la discipline, et de l'identification de ses objectifs.

2.3. Nouvelles innovations dans l'information géographique

On peut dire que l'information géographique moderne est obligatoirement liée aux innovations technologiques. Plusieurs faits le prouvent : le recours à Internet, aux techniques multimédia, à l’animation et à la 3D ont généré de nouveaux concepts. Nous en citons quelques exemples :

  • La visualisation cartographique tourne autour de quatre concepts-clés : présentation, communication, analyse et exploration de l’information géographique, mettant en valeur à la fois interactivité, processus dynamique et réflexion visuelle. Ainsi, il n’est pas suffisant de tester l’efficacité de l’information géographique à travers le dessin graphique, il convient aussi de répondre aux questions : pourquoi, quand et comment, en vue de prendre une décision particulière afin de générer des images spécifiques. La visualisation permet aussi de savoir aussi comment les utilisateurs produisent leurs cartes et dessins, quel est leur aspect général et le degré de correspondance par rapport aux attentes. La première impression ou perception visuelle plus ou moins correcte n’est pas suffisante, il faudrait aller plus loin dans le procédé cognitif et se concentrer sur l’essentiel.
  • L’animation ou … le mouvement restitué La représentation du mouvement a toujours constitué un problème crucial en cartographie. On a longtemps pensé que le mouvement était exclu de la représentation cartographique (BERTIN, 1970). Aujourd'hui même les SIG ont intégré la dimension dynamique. Le concept d’animation de l'information géographique pourrait très bien être utilisé en Tunisie en matière de développement ou d’extension urbaine. Par exemple; tout développement économique dans les sociétés en développement est accompagné par un déplacement de population vers les milieux urbains, quelquefois de façon contrôlée et planifiée mais bien souvent de façon incontrôlée et clandestine, aux dépens des riches terroirs agricoles environnants comme c’est le cas dans le Grand Tunis. Les observatoires urbains pourraient répertorier et suivre à la trace, grâce à des images satellitales, toute extension urbaine sur les terres agricoles environnantes
  • Les modélisations simulations de l’information géographique Quelquefois la solution des problèmes géographiques passe par la modélisation et ce par la délimitation de régions, régionalisations et sous-régionalisations pas forcément administratives, et la contribution à la découverte des structures régionales, de types dominants, des anomalies et différentiations spatiales. Elles peuvent énormément aider dans les nouvelles subdivisions territoriales tunisiennes. La modélisation s’avère utile pour "l’exportabilité" et la mise à l’épreuve d’une application. Il est un fait que cette modélisation ne serait possible que si non seulement on dispose de suffisamment d’informations géographiques sur l’espace en question, mais que si ces informations sont parfaitement intégrées et assimilée.
  • Les simulations permettent de prédire ce qui se passerait si tel ou tel événement se produirait. L’évaluation de l’impact et de l’insertion des projets d’aménagement sur le paysage est une procédure qui s’impose particulièrement pour les ouvrages de grande ampleur : elle nécessite le recours à une telle technique. La systématisation de cette pratique en aménagement du territoire en Tunisie par exemple, pays hautement touristique, est nécessaire pour saisir et apprécier l’impact visuel des projets sur les paysages et les vues. Encore faudrait-il que le recours aux techniques de simulation et d’évaluation des impacts de futurs projets d’aménagement sur le paysage intervienne en amont et non en aval par rapport à la mise en place du projet et pas seulement pour égayer ou produire un effet esthétique brillant.

Mais l'information géographique est un formidable outil de gestion de l'espace, au présent comme au futur.

Axe 3 : Information géographique et gestion de l'espace

3.1. Information géographique et gestion de l'espace

La simple prise en compte de l’information géographique est déjà une nécessité pour amorcer le développement de tout pays alors que la méconnaissance du territoire et de ses ressources constitue souvent un frein pour sa mise en valeur. Toutes les recherches scientifiques faisant valoir l’espace nécessitent un accès instantané, sécurisé et fiable à l’information géographique. Elle en est un complément incontournable à la gestion de l'espace. Comme argument à cette nécessaire complémentarité, il n’y a qu’à observer le nombre de déviations, de détournements de mauvais usages de l'information géographique pour observer tous les leurres opérés par le système politique faisant croire que "tout allait bien dans le meilleur des mondes possibles". L'infogéographe  en termes de mauvaise chaussées fraîchement refaites et de nouveau  entaillées quelques jours après pour faire passer une conduite d’eau de gaz ou d’électricité parce qu’il n’existe pas d’information géographique cohérente et harmonisée par des utilisateurs différents ou que la concertation fait défaut à ce niveau !

Combien de chercheurs géographes ou autres ont-ils renoncé à poursuivre leurs recherches faute de données ou d’accès aux données spatiales, pas toujours à caractère stratégique, pour des raisons plus ou moins avouées de sécurité, de stratégie, de confidentialité ou pour d’autres raisons encore plus obscures ?

3.2. Information géographique et gestion des risques

Il s’agit là d’une nouveauté due à l’engouement apporté aux questions environnementales. Les thèmes exploités dans la cartographie dans les médias ont joué un rôle capital. Si dans un premier temps cela concernait davantage les questions politiques, économiques, ce sont maintenant des questions environnementales, des questions de dangers et de risques, des questions de plus en plus proches des préoccupations citoyennes qui sont à l’ordre du jour. On parle alors de cartes à partir desquelles les gens peuvent prendre des décisions. Donnons comme exemples d’applications possibles en Tunisie les routes à éviter à cause de constructions ou de chaussées inondées, les tempêtes, les feux, les catastrophes. On peut citer aussi l’évaluation et la prévention des risques d’inondation comme celui dressé dans la région de Sidi Bouzid, l’organisation de la lutte contre les catastrophes ou les fléaux comme l’invasion acridienne de 1989 en Tunisie ou l’optimisation de l’organisation des interventions en cas de sinistres pour la Protection Civile, qui peuvent être cités.

3.3 Information géographique, propagande politique et tissu associatif : la médaille et son revers

Certes, l’arrivée de l’ordinateur personnel a favorisé grandement la production d’informations géographiques, la plupart du temps sous forme de cartes. Internet et les nouveaux supports de données ont par la suite pris la relève. Mais, de la même façon que pour les premiers SIG, nombre d’informations géographiques visualisées ou diffusées sur Internet ont de sérieuses lacunes en termes de lisibilité, de clarté, de contraste et de perception ou de signification. Certains ont parlé de  "Confugraphics" en lieu et place de  "Computer Graphics", même si en réalité l'accès à la bonne information géographique, sa mise à disposition de chacun n’est point chose aisée dans les démocraties naissantes. On peut se demander aussi si l’insertion de cartes dans Internet ne s’est pas opérée la plupart du temps pour des questions de promotion, de publicité et d’affairisme.

Le fait que les périphériques les plus sophistiqués et relativement bon marché se retrouvent même à domicile, scanneurs, imprimantes de haute résolution par exemple, est un autre avantage dans l’utilisation de ce moyen. De même, les GPS prennent plus de place dans la confection des fonds cartographiques et pour dépister les déplacements dans l’espace.

3.4. Le rôle de la société civile et du tissu associatif

Mais dans le cas de l'information géographique, ce sont les gouvernements ou les états qui sont producteurs et fournisseurs d’information et c’est le grand public qui en bout de ligne doit profiter de leur utilisation. S’ils ne sont pas les seuls producteurs de données, ils occupent une part importante dans le domaine. Les données produites par ceux-ci sont diversifiées et peuvent être utilisées dans une variété de secteurs.

Du point de vue du contenu, ce qui a surtout changé au cours des dernières années, c’est la diffusion d’informations géographiques proches des préoccupations des citoyens, celles qui leur permettent de prévoir la venue d’un événement particulier, de connaître les risques qui les guettent (les incendies et les meurtres en ville, les feux de forêt dans le voisinage, les détours routiers, les conditions de la chaussée en hiver, etc.)

Les logiciels dédiés permettant d’utiliser l’information géographique, de la traiter et de l’analyser, sont plus nombreux et d’un accès plus aisé. En cartographie notamment, on pense à ce qui est disponible gratuitement avec l’Office ; on pense aussi aux logiciels de cartographie bureautique que chacun peut se procurer à des coûts relativement abordables, et on perçoit les possibilités de faire appel à des logiciels  " en ligne  " pour cartographier ces données. Il n’est pas inutile d’ajouter que les passerelles entre les logiciels s’avèrent utiles dans le transfert de données et de produits graphiques. Certains logiciels intègrent même des fonctions de légende (changement, modification de la symbolisation, d’interrogation sur l’information géographique originale pour obtenir des informations géographiques additionnelles et aussi des fonctions de navigation dans l’espace de la carte) ou dans ses thèmes.

La carte via Internet peut jouer plusieurs rôles : un rôle traditionnel de support d’informations géographiques, mais aussi un rôle d’interface pour dialoguer et ajouter, et donc créer des informations géographiques nouvelles. Mais la société civile doit jouer pleinement le rôle de garde fou contre les dérapages et les déviations.

Les deux citations de J. OLSON disait  " Les SIG ont tué la cartographie " et de M. GOODCHILD : " Dans un monde où chacun peut fabriquer une carte, qui a besoin de cartographie ? " (GOODCHILD M. 1999), permettent de situer les difficultés de positionnement du cartographe, en tant que premier spécialiste concerné de l’information géographique. Est-il suffisamment outillé pour relever le défi ? Nous pensons que oui d’autant plus que paradoxalement, le besoin d’une bonne information géographique ne s’est jamais fait sentir aussi fort, notamment en matières de gestion de l’espace.

L'infogégraphe du futur, spécialiste de l’information géographique, aura un rôle important à jouer parce que lui incomberait toujours la délicate tâche de transfert de l'information géographique, avec le moins de pertes et de  " bruits " possibles, en référence à la théorie de l’image et au moindre coût mental de ZIPF (BERTIN, 1973 ; ZIPF, 1949). Il ne s’occupera plus seulement du " comment fabriquer une carte " mais plutôt de comment transférer correctement une information géographique de plus en plus numérique avec des aspects comment acquérir, traiter et visualiser efficacement information géographique pertinente et quels outils modernes faut-il utiliser.

Il est donc plus qu’urgent de mettre en place en Tunisie à l’instar des pays développés[1] une stratégie autour de l'information géographique. Il serait bon qu’une structure élue représentant tous les concepteurs, utilisateurs et producteurs de l’information géographique soit en place à l'instar du CNIG de France ou d'Algérie. Des associations comme l'ATCIG peuvent y jouer un rôle. Les organisations continentales ou internationales (ACI, UGI, ISPRS..) peuvent parrainer cette structure. Cette future structure aura plusieurs rôles à jouer : scientifique, institutionnel, organisationnel et éthique.

Axes du colloque

A1: Variations des concepts de l’information géographique

  • A1.1. Une Histoire très lointaine de l'information géographique
  • A1.2. Le 20ème siècle et l’avènement des nouvelles technologies
  • A1.3. Des facettes multiples de l'information géographique

A2 : la mise en œuvre  de l'information géographique

  • A2.1. Les applications cartographiques
  • A2.2. Les multiples applications des SIG
  • A2.3. Les autres domaines d'applications de l'information géographique
  • A2.4. Les nouvelles applications de l'information géographique

A3: information géographique et gestion de l'espace

  • A3.1. Information géographique, aménagement du territoire et développement durable
  • A3.2. Information géographique et gestion des risques
  • A3.3 Information géographique et gouvernance
  • A3.4. Le rôle de la société civile et du tissu associatif

Instructions générales aux auteurs

Les propositions de résumés de communication ou de poster, d’une page au maximum, doivent être adressées exclusivement par courriel à l’ATCIG (atcigeo@yahoo.fr ou aremmongi@yahoo.fr )

pour le 30 septembre 2012 au plus tard.

  • Indiquer s’il s’agit d’un poster ou d’une présentation orale
  • Préciser le sous-axe de la communication ou du poster (A1.1, A1.2, …).
  • Les propositions peuvent être rédigées en français, en anglais ou en arabe.
  • Les auteurs devront préciser la problématique, l'objet, la méthodologie et le terrain qui caractérisent leur travail. L’examen des propositions sera confié au comité scientifique du colloque.
  • Les auteurs dont les propositions auront été sélectionnées recevront une notification d’acceptation le 30 octobre 2012.
  • Les candidats retenus devront adresser un texte plus conséquent avant le 31 janvier 2013 au plus tard.

Une sélection de communications, par le comité scientifique, donnera lieu à une parution dans la « Revue de l’Association Tunisienne de la Cartographie et de l’Information Géographique » ou à un ouvrage collectif.

Les propositions de contribution comporteront les éléments suivants :

  • Titre de la communication ou du poster ;
  • Nom et prénom du ou des auteur-es, en précisant pour chacun-e, l’institution ou l’association de rattachement (s’il y a lieu) et les coordonnées complètes (adresse mail, adresse postale, numéro de téléphone) 
  • Résumé (1 page au maximum) ;
  • 3 à 5 mots-clés

Format du texte final

  • Le texte final ne devra pas dépasser les 12 pages (bibliographie et annexes comprises) ;
  • La première page précisera le titre de la contribution, le(s) nom(s) de(s) l’auteur(s) ainsi que celui de l’institution de rattachement et les coordonnées de(s) auteur(s) ;
  • Les figures et les tableaux doivent être incorporés dans le texte ;
  • Les résumés et les textes finaux seront rédigés en Times New Roman (taille 12, interligne simple) et doivent comporter le titre de l’article en corps 14, majuscule et centré ;
  • La bibliographie : en Times New Roman, corps 10 et minuscule.

Comité Scientifique

  • Atoui Brahim, INCT - Alger - Algérie
  • Atef BelHAj Ali, Société privée de Géomatique - Tunisie
  • Belhédi Amor, Université de Tunis - Tunisie
  • Benasr Ali, Université de Sfax - Tunisie
  • Bousamma Mahamed Rached, Université de Tunis - Tunisie
  • Charef Mohamed, Université d'Agadir - Maroc
  • Daoud Abdelkarim, Université de Sfax - Tunisie
  • Dhee Francis, Université Paris 1 Panthéon - Sorbonne
  • Dhieb Mohsen, Université de Sfax – Tunisie;  King Abdulaziz University – Jedda - Saudi Arabia Kingdom
  • Gilles Palsky, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - France
  • Grataloup Christian, Université Paris VII-Denis-Diderot - France
  • Karray Mohamed Raouf, Université de Tunis - Tunisie
  • Najiba Chkir Ben Jmaa, Université de Sfax - Tunisie
  • Omrane Mohamed Naceur, Université de Mannouba - Tunisie
  • Rabiaa Chedli, Université de Mannouba - Tunisie
  • Saint-Gérand Thierry, Université de Caen Basse-Normandie - France
  •  Serradj Aziz, Université de Strasburg - France
  • Vladimir S. Tikunov, Université de Moscou -  Russie
  • Zanin Christine, Université Paris VII-Denis-Diderot - France

Comité d’organisation

  • Belarem Mongi, ATCIG – SYFACTE - Université de Sfax – Tunisie - (coordinateur)
  • Chouari Walid, ATCIG – SYFACTE - Université de Sfax – Tunisie - (coordinateur)
  • Dhieb Mohsen, SYFACTE - Université de Sfax ; King Abdulaziz University – Jedda - Saudi Arabia Kingdom (coordinateur)
  • Yengui Taher, ATCIG – SYFACTE - Université de Sfax - Tunisie
  • Nasr Monaem, ATCIG – SYFACTE - Université de Sfax - Tunisie
  • Masmoudi Yecine, ATCIG – SYFACTE - Université de Sfax - Tunisie
  • Barrani Yecine, ATCIG – SYFACTE - Université de Sfax - Tunisie
  • Benasr  Ali, SYFACTE - Université de Sfax - Tunisie
  • Drira Mariem, ATCIG – SYFACTE - Université de Sfax - Tunisie
  • Khébour Allouche Faiza, ATCIG – SYFACTE - Université de Sfax - Tunisie
  • Zenati Hédi, ATCIG – SYFACTE - Université de Sfax - Tunisie
  • Guermazi Mohamed, ATCIG – SYFACTE - Université de Sfax - Tunisie
  • Sahnoun Houda, ATCIG – Université de Sfax - Tunisie
  • Langar Ali, SYFACTE - Université de Sfax - Tunisie
  • Bensalem Mekki, Université de Mannouba
  • Smaali Hammouda, Université de Tunis
  • Ben Fguira Sami, SYFACTE - Université de Sfax - Tunisie
  • Ben Abdallah Maher, ATCIG - Tunisie

Frais d’inscription

Une participation aux frais d’organisation du colloque a été fixée comme suit :

  • 200 Dinars pour les participants tunisiens ;
  • 150 Euros pour les participants étrangers ;

Cette participation donne droit, uniquement au premier auteur, à un dossier de congressiste, 4 pauses café et à deux déjeuners.

  • 200 Euros pour les participants à l’excursion (tout compris).

Les frais d’inscription seront réglés suite à l’acceptation de participation et avant le 31-01- 2013.

Excursion : du 19 au 20 avril 2013

En plus du programme scientifique composé de sessions et de symposiums, l’ATCIG offrira également une excursion. Celle-ci permettra aux intéressés (congressistes et accompagnateurs) de visiter le Sud tunisien. Elle permettra la redécouverte d’une grande variété de paysages semi désertiques et sahariens du pays.

L’objectif est mixte : touristique et scientifique. Les exposés et commentaires qui seront donnés par des chercheurs qualifiés permettront de bien comprendre la dynamique des paysages tout au long du parcours de l’excursion.

Toutes les personnes inscrites pour le colloque (même sans présenter une communication orale/poster) ainsi que son/sa partenaire ont droit à l’excursion. Les premiers inscrits sont privilégiés. Le programmme détaillé de l'excursion est présentée en pièce jointe.

 


[1] Nous pouvons citer le cas de la France où le Centre National de l’Information Géographique (CNIG) à qui est dévolu entre autres taches de fixer les normes et les règles de production de l’information géographique.

Locais

  • Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax
    Sfax, Tunísia

Datas

  • domingo, 30 de setembro de 2012

Palavras-chave

  • informations géographiques

Fonte da informação

  • Mongi Belarem
    courriel : aremmongi [at] yahoo [dot] fr

Licença

CC0-1.0 Este anúncio é licenciado sob os termos Creative Commons CC0 1.0 Universal.

Para citar este anúncio

« L'information géographique et le monde changeant », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado sexta, 14 de setembro de 2012, https://doi.org/10.58079/llh

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