AccueilImaginaires de la mobilité, imaginaires de l'immobilité

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Publié le vendredi 14 septembre 2012

Résumé

Cette dernière décennie, l’Europe a été inondée d’images montrant les migrants africains prenant des risques extrêmes pour pénétrer la forteresse Europe sans que les représentations binaires de l’altérité ne soient véritablement transformées. On peut se demander inversement comment les Africains se représentent eux-mêmes l’ailleurs, les lieux et les conditions de leur migration. Articulés à des mondes imaginés, les déplacements dans l’espace sont aussi des franchissements de démarcations culturelles qu’il convient d’explorer encore davantage. A la mondialisation économique se superpose une globalisation des rêves, enjoignant les chercheurs à interroger sous un autre jour les imaginaires migratoires. Comment les images diffusées par les médias mondialisées ou par des migrants de retour s’entremêlent-elles à d’autres, puisées dans des histoires régionales, des mythes et des croyances plus ou moins anciennes, pour donner sens et consistance à leurs désirs de partir ou de rentrer, d’une part, mais aussi pour mieux supporter la peur, l’exil et se donner la force de dépasser les obstacles rencontrés en chemin, d’autre part ?

Annonce

  Présentation

Cette dernière décennie, l’Europe a été inondée d’images montrant les migrants africains prenant des risques extrêmes pour pénétrer la forteresse Europe : les uns fabriquant des échelles improbables pour franchir les barrières de Ceuta ou Mellila, les autres échouant sur les plages ou à bord de pateras dans les détroits de Sicile ou de Gibraltar, sans que les représentations binaires de l’altérité ne soient véritablement transformées. On peut se demander inversement comment les Africains se représentent eux-mêmes l’Ailleurs, les lieux et les conditions de leur migration. Articulés à des mondes imaginés, les déplacements dans l’espace sont aussi des franchissements de démarcations culturelles qu’il convient d’explorer encore davantage (Anderson, 1983). A la mondialisation économique se superpose une globalisation des rêves, enjoignant les chercheurs à interroger sous un autre jour les imaginaires migratoires, qui rendent compte de la « double capacité à se souvenir du passé et à désirer le futur » (Appadurai, 2005). Comment les images diffusées par les medias mondialisées ou par des migrants de retour s’entremêlent-elles à d’autres, puisées dans des histoires régionales, des mythes et des croyances plus ou moins anciennes, pour donner sens et consistance à leurs désirs de partir ou de rentrer, d’une part, mais aussi pour mieux supporter la peur, l’exil et se donner la force de dépasser les obstacles rencontrés en chemin, d’autre part ?

« Il n’y a plus de dehors » nous disent Barrière et Martucelli. Dès lors où on assiste à une déconnexion entre mobilité spatiale et mobilité existentielle, n’est-ce pas dans les plis du quotidien que se construit la quête de soi ? On peut dans cette perspective s’interroger également sur les modalités de « l’exil imaginaire », sur les contours d’un Nord mirifique pour ceux qui ne peuvent plus partir, assignés à résidence, contraints à l’immobilité, en lien avec le durcissement généralisé des politiques migratoires, et qui entendent bien cependant se construire individuellement. Épopée, religion, prédation, contestation, imitation, consumation… quels registres imaginaires convoquent les migrants comme les non migrants pour légitimer leur parcours ; à quelle cartographie imaginaire des villes et des chemins se livrent-ils ? Des premiers éléments de réponses seront discutés à l’occasion de cette journée d’études.

Programme

  • The Global Horizon: Migratory Expectations in Africa and the Middle East
    Knut Graw, IARA/IMMRC (Interculturalism, Migration and Minorities Research Center), Université Catholique de Louvain, Belgique.
  • Exilées imaginaires : les aventurières de la nuit à Dakar
    Thomas Fouquet, docteur en anthropologie sociale de l’EHESS, Paris.
  • Al Azhar, scène de l’imaginaire religieux africain
    Sophie Bava, anthropologue au LPED (Laboratoire Population Environnement Développement), Marseille.
  • L’épopée et la prédation : imaginaires convoqués par les migrants du fleuve Sénégal
    Sylvie Bredeloup, sociologue au LPED (Laboratoire Population Environnement Développement), Marseille.


Lieux

  • Aix-Marseille Université (Amphi de Chimie, Site Saint Charles)
    Marseille, France

Dates

  • jeudi 13 septembre 2012

Mots-clés

  • migration, Afrique, religion, imaginaire

Contacts

  • Salmon #
    courriel : amelie [dot] salmon [at] ird [dot] fr

Source de l'information

  • Amélie Salmon
    courriel : amelie [dot] salmon [at] ird [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Imaginaires de la mobilité, imaginaires de l'immobilité », Séminaire, Calenda, Publié le vendredi 14 septembre 2012, https://doi.org/10.58079/llu

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