StartseiteÉclairages pluridisciplinaires pour l'aménagement des langues créoles, langues en situation de contact inégalitaire

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Éclairages pluridisciplinaires pour l'aménagement des langues créoles, langues en situation de contact inégalitaire

Pluridisciplinary enlightenment on the development of Creole languages in a context of inequality

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Veröffentlicht am Dienstag, 25. September 2012

Zusammenfassung

Les langues créoles, pour la plup art insuffisamment aménagées, sont toujours en contact avec des langues standardisées depuis longtemps.Ce contact est toujours inégalitaire, même si cette inégalité n'est pas la même selon les langues : certaines d'entre elles, grâce à leurs défenseurs, ont pu acquérir des droits non négligeables. Cela dit, l'une des causes de l'inégalité dans ce contact de langues est le manque d'aménagement. Rien n'est facile en matière d'aménagement des langues et les sociétés créoles présentent à cet égard une situation particulièrement complexe. Peut-être même seraient-elles plus rétives que d'autres à la standardisation linguistique du fait de la présence dans leur intimité d'une langue standard qui est aussi une langue mère. Pour cette raison, elles ont tout à gagner d'une réflexion sur les pratiques linguistiques et les pratiques culturelles qu'elles portent.

Inserat

Présentation

Les langues créoles, pour la plupart insuffisamment aménagées, sont toujours en contact avec des langues standardisées depuis longtemps. C'est le cas notamment des créoles :

  • d’Haïti et des R.O.M. (Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion) en contact avec le français ;
  • du Cap-vert, de Guinée Bissau, de San-Tomé et Principe, de Casamance, en contact avec le portugais ;
  • de la Dominique et de Sainte Lucie, en contact avec l'anglais ;
  • des Seychelles et de Maurice en contact avec le français et l'anglais ;
  • etc.

Ce contact est toujours inégalitaire, même si cette inégalité n'est pas la même selon les langues : certaines d'entre elles, grâce à leurs défenseurs, ont pu acquérir des droits non négligeables. Cela dit, l'une des causes de l'inégalité dans ce contact de langues – mais chacun sait que ce n'est pas la seule, loin s'en faut ! – est le manque d'aménagement. Rien n'est facile en matière d'aménagement des langues et les sociétés créoles présentent à cet égard une situation particulièrement complexe. Peut-être même seraient-elles plus rétives que d'autres à la standardisation linguistique du fait de la présence dans leur intimité d'une langue standard qui est aussi une langue mère. Pour cette raison, elles ont tout à gagner d'une réflexion sur les pratiques linguistiques et les pratiques culturelles qu'elles portent. Plus que jamais il me semble opportun de poursuivre l'étude des langues en rapport avec la pédagogie. (Lambert Félix Prudent, onzième Colloque international des études créoles).

Cet extrait de communication, ainsi que toute une littérature plus récente, nous amènent à nous poser un certain nombre de questions :

  1. En quoi la présence d'une (de) langue(s) standard(s) dans l'intimité d'un créole pourrait-elle être une difficulté supplémentaire à la standardisation de ce dernier ?
  2. Qu'ajouterait encore à cette difficulté le fait que la langue standard est une langue mère de ce créole ?
  3. Faut-il prendre en compte la présence de cette langue mère (souvent : cette omniprésence) dans la standardisation du créole considéré ?
  4. Que peut apporter à la standardisation de cette langue la réflexion sur les pratiques linguistiques et culturelles de l'aire où cette langue est parlée ?
  5. En quoi la réflexion sur la pédagogie mise (ou à mettre) en jeu dans un pays créolophone et les conditions d'optimisation en classe doivent-elles être prises en compte dans la standardisation de la langue créole de la région / du pays considéré(e) ?
  6. Plus généralement, et pour reprendre la formule de Robert Chaudenson , le "pour quoi" de la standardisation d'un créole (c'est-à-dire en vue de quelles fins et dans quelles perspectives économiques, sociales, culturelles...) ne doit-il pas conditionner le "comment" de cette standardisation ?
  7. Cette standardisation ne doit-elle pas obligatoirement prendre en compte l'évolution des technologies de l'écriture et du numérique ainsi que les usages qui en sont faits, lesquels, de par les standards techniques qui leurs sont propres, ne prennent pas forcément en compte les spécificités de toutes les langues du monde?
  8. Dans les différents territoires créolophones, quelles sont les expériences technologiques en cours qui concernent l'aménagement des créoles ?
  9. Enfin, dans les territoires concernés, les politiques linguistiques prennent-elles en compte l'inégalité des contacts dans l'aménagement du corpus de la langue créole en question, si oui, dans quel sens ?

C'est à cet ensemble de questions que le colloque Eclairages pluridisciplinaires pour l'aménagement des langues créoles, langues en situation de contact inégalitaire doit tenter de répondre.

Les organisateurs de ce colloque ont des buts pragmatiques : l'aménagement des langues en situation de contact inégalitaire (celui des créoles en particulier) est une de leurs préoccupations, souvent la préoccupation majeure. Le colloque devrait déboucher ainsi sur des préconisations pour l'aménagement des créoles. 5 grands domaines disciplinaires seront concernés au premier chef :

  • la linguistique (en particulier la sociolinguistique) ;
  • la psychologie cognitive ;
  • l'informatique et les nouvelles technologies ;
  • la pédagogie ;
  • les sciences de l'information et de la communication.

Aux réflexions disciplinaires, devraient s'ajouter celles sur les politiques linguistiques.

Enfin, parmi les problèmes à traiter, une réflexion sur l’homographie de langue à langue apparaît nécessaire : certains systèmes d'écriture conduisent en effet à la même graphie pour des mots différents (prononciations et sens), c’est le cas notamment entre les langues créoles et les langues mères dont elles sont issues. Ce sont des homographes, mais d'une langue à l'autre. Quelques exemples pris parmi de nombreux autres dans des systèmes d'écriture du :

créole seychellois : penny à prononcer « pCG » (traduction en français : peigne). Aux Seychelles, comme chacun sait, l'anglais est l'une des langues officielles ;

créole réunionnais : dans à prononcer « dBs » (en français : danse) ; pas à prononcer « pas » (en français : passe) ; sans à prononcer « sBs » (en français : sens ou chance).

La fréquence de cette homographie est loin d'être négligeable pour certaines langues créoles. Quelles conséquences pourrait avoir le maintien de cette homographie dans un système d'écriture ? Toute communication ou réflexion sur ce sujet serait la bienvenue. La question est volontairement très générale. Pour toute précision, contacter le conseil scientifique.

Chaque communication durera 25 minutes et sera suivie d'une discussion de 15 minutes. Des ateliers devant aboutir aux préconisations que le colloque doit faire sont prévus : ils seront organisés en fonction du nombre et de la nature des communications retenues.

Ce colloque, co-organisé par le laboratoire CHART (Cognitions Humaine et ARTificielle) de l'Université de Paris 8, l'Office de la langue créole de La Réunion, le LUTIN (Laboratoire des Usages en Technologies d'Information Numérique) de la Cité des Sciences et de l'Industrie de Paris, et le LCF (Langues, textes et communication dans les espaces créolophones et francophones, UMR 8143 du CNRS), se tiendra à la Cité des Sciences et de l’Industrie (salle Jean Painlevé) les 4 et 5 octobre 2012.

Les actes du colloque seront publiés sous forme numérique.

Comité Scientifique

  • Hugo BAETENS-BEARDSMORE (Professeur émérite, Vrije Universiteit Brussel), 
  • Michel DISPAGNE (Maître de Conférences HDR, Université des Antilles et de la Guyane),
  • Axel GAUVIN (Président de l'Office de la Langue Créole de la Réunion),
  • Pergia GKOUSKOU-GIANNAKOU (Docteure en Sciences de l'Information et de la Communication, GRIPIC/CELSA),
  • Yann-Vigile HOAREAU (Docorant en Psychologie Cognitive, Université Paris 8),
  • Bruno OLLIVIER (Professeur en Sciences de l'Information et de la Communication, Université des Antilles et de la Guyane),
  • Lambert-Félix PRUDENT (Professeur en Sciences du Langage, Université de la Réunion),
  • Charles TIJUS (Professeur en Psychologie, Université Paris 8)

Programme

Jeudi 4/10  matin          

Salle Jean Painlevé

08h45 – 09h15 Accueil des participants

09h15 – 09h45 Allocutions officielles :

  • Charles Tijus, représentant le LUTIN et le laboratoire ChArt,
  • le représentant du LCF,
  • Axel Gauvin, représentant Lofis la lang kréol la Rényon, 
  • Xavier North, directeur de la DGLF-LF

09h45 – 10h30 Conférence inaugurale : M. Lambert-Félix Prudent (titre à définir)

10h30 – 11h00 Discussion

11h00 – 11h15 Pause

11h15 – 11h40 Robert Nazaire : Ecrire le créole, oui ! Mais comment ?

11h40 – 12h05 Logambal Souprayen-Cavery : L’interlectalisation des langues à La Réunion: réflexions sur la normalisation du créole réunionnais

12h05 – 13h00 Discussion

13h00 – 14h00 Déjeuner

Jeudi 4/10 après-midi  

Salle Jean Painlevé

  • 14h00 – 14h25 Leslie Vandeputte-Tavo : D’un problème d’aménagement à un manque de reconnaissance sociale : conséquences et adaptation - le cas du bislama (Vanuatu)
  • 14h25 – 14h50 Mylène Lebon-Eyquem : Graphies d’enseignes commerciales réunionnaises: efficacité pragmatique et communication créole moderne
  • 14h50 – 16h15 Gudrun Ledegen : Graphies ordinaires du créole réunionnais dans les SMS.    « T kwa la fai ? »
  • 16h15 – 16h40 Arnaud Carpooran : Le pragmatisme orthographique au service de la dynamique pro langue créole à Maurice
  • 16h40 – 17h00 Pause café
  • 17h00 – 17h25 Sera De Vriendt : Une orthographe raisonnée du dialecte brabançon bruxellois
  • 17h25 – 18h25 Discussion

Vendredi 5/10 matin     

salle Painlevé

09h00 – 09h20 Accueil des participants

09h20 – 09h30 Récapitulatif

  • 09h30 – 09h55 Sabine Ehrhart : Les choix linguistiques en faveur des langues créoles en milieu scolaire plurilingue, entre l’explicite et l’implicite
  • 09h55 – 10h20 Emilien Duvelson : Évaluation de l’effet de la langue maternelle (créole) et de l’origine sociale sur l’activité rédactionnelle d’un texte explicatif en langue seconde (français) chez des élèves de CM2 dans le contexte diglossique d’Haïti
  • 10h20 – 10h35 Pause
  • 10h35 – 10h50 Axel Gauvin : Le rôle souhaitable du créole réunionnais comme moyen d'enseignement à La Réunion. Ce que cela devrait impliquer en termes de standardisation graphique
  • 10h50 – 11h15 Charles Tijus : Interactions et interférences dans les  apprentissages
  • 11h15 – 11h40 Lambert-Félix Prudent  (titre à définir)
  • 11h40 – 12h40 Discussion

12h40 – 14h00 Déjeuner

Vendredi après-midi     

salle Painlevé

  • 14h00 – 14h25 Jack Amberg (titre à définir)
  • 14h25 – 14h50 Daniel Maximin (titre à définir)
  • 14h50 – 15h15 Discussion

15h00 – 15h30 Pause café

15h30 – 18h30 Synthèse et préconisations (table ronde)

Orte

  • Cité des Sciences et de l'Industrie (salle Jean Painlevé) - 30 avenue Corentin Cariou
    Paris, Frankreich (75)

Daten

  • Dienstag, 04. September 2012
  • Mittwoch, 05. September 2012

Schlüsselwörter

  • créoles, standardisation, langue(s) mère(s), contact inégalitaire de langues, processus de bas niveau, graphie, politiques linguistiques

Kontakt

  • Pergia Gkouskou-Giannakou
    courriel : pergia [dot] giannakou [at] gmail [dot] com

Verweis-URLs

Informationsquelle

  • Gkouskou-Giannakou Pergia
    courriel : pergia [at] free [dot] fr

Lizenz

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Zitierhinweise

« Éclairages pluridisciplinaires pour l'aménagement des langues créoles, langues en situation de contact inégalitaire », Kolloquium , Calenda, Veröffentlicht am Dienstag, 25. September 2012, https://doi.org/10.58079/lnp

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