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Le temps guérit toutes les blessures

Time Heals All Wounds

La Résistance à l’autorité de l’Histoire dans les concepts de nation et de nationalisme

Resisting the Authority of History in the Concepts of Nation and Nationalism

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Publié le vendredi 21 septembre 2012

Résumé

La journée d’étude, « Le temps guérit toutes les blessures : La Résistance à l’autorité de l’Histoire dans les concepts de nation et de nationalisme » aura lieu le 31 mai 2013 à l’Université de Bourgogne (Dijon). Les communications exploreront le concept de Benedict Anderson du « fratricide rassurant » pour voir comment les conflits à l’intérieur d’une nation sont réécrits dans les domaines de l’histoire, de la littérature et des sciences de l’éducation pour créer un récit national, apparemment harmonieux.

Annonce

Argumentaire

Vers la fin de son étude classique, Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism,[1] Benedict Anderson suggère qu’un des mécanismes importants dans la construction de l’unité nationale est une tendance à résister à l’autorité du passé en oubliant—ou plutôt en se souvenant et en oubliant simultanément—des conflits internes déchirants entre des groupes opposés, parfois violemment, et en transformant ces mêmes conflits en disputes internes ou « querelles familiales » qui s’inscrivent ainsi dans le patrimoine culturel national, ou « l’histoire familiale », souvent en contradiction flagrante avec des faits historiques. Anderson cite Ernest Renan, qui, dans sa conférence « Qu’est qu’une nation ? », présente le massacre de la Saint-Barthélemy de 1572 et la croisade des Albigeois du 13ème siècle comme des exemples archétypiques de ce phénomène dans le contexte français. Dans les deux cas, comme le note Anderson, des conflits sanglants sont réécrits comme des « guerres fratricides rassurantes entre—qui d’autres que—des compatriotes français ». Parmi les exemples donnés par Anderson, il y a aussi la conquête normande (où un envahisseur étranger, Guillaume le Conquérant, devient une sorte de « Père Fondateur » de l’Angleterre) et la Guerre de Sécession américaine (où le conflit le plus sanglant de l’histoire américaine est représenté comme une guerre « civile » entre « frères »). Au vingtième siècle, selon Anderson, les représentations « nationales » de la guerre civile espagnole et la guerre civile russe offrent des exemples similaires de réécriture de l’Histoire.

En remettant en question, en explorant et en (ré)évaluant le concept d’Anderson du « fratricide rassurant », cette journée d’étudetentera de se concentrer sur la tendance dans les discours nationaux et nationalistes à résister à l’autorité de l’Histoire. Les questions suivantes pourront être soulevées :

(1) Comment ce processus fonctionne-il spécifiquement, soit dans les exemples donnés par Anderson, soit dans d’autres cas concernant la réécriture de conflits « nationaux » ?

(2) Quels mécanismes permettent à une nation de mettre en cause l’histoire des différences, des rivalités, des haines, des trahisons ou des guerres antérieures et de les transformer en disputes simultanément oubliées et remémorées par les membres de la « famille » nationale ?

(3) Combien de temps doit-il s’écouler avant que soit possible un tel processus ?

(4) Une telle transformation peut-elle toujours être effectuée ou existe-il des « blessures » nationales inguérissables ? N’est-il pas parfois tout simplement impossible de résister à l’autorité des faits du passé ?

Conditions de soumission

Les communications (en français ou en anglais) relevant de différentes disciplines (histoire, littérature, sciences de l’éducation, sciences politiques et bien d’autres encore) porteront sur les concepts de « fratricides rassurants » et de résistance à l’autorité de l’Histoire.

Comment, donc, une telle résistance peut-elle servir à renforcer l’unité nationale et à construire l’identité nationale en créant un récit national, apparemment harmonieux ?

Et, au contraire, comment cette résistance peut-elle parfois viser un but irréalisable (et irréaliste ?), celui de transformer des conflits en image d’un passé national commun, chéri par les membres de la communauté nationale ? 

Les propositions de communications (une page au maximum) seront envoyées à Mark Niemeyer (mark.niemeyer@noos.fr)

avant le 30 novembre.

Responsable scientifique

Mark Niemeyer, professeur (PR), Ph.D., HDR, Directeur du département d’anglais, UFR Langues et Communications, Université de Bourgogne, Dijon.


[1] Anderson, Benedict.  Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism.  Rev Ed.  London: Verso, 2006.  Traduction française : L’imaginaire national : réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme.  Trad. Pierre-Emmanuel Dauzat.  Paris : La Découverte Poche, 2002.  Voir surtout le chapitre 10 : « Mémoire et oubli ».

 Centre Interlangues : Texte, Images, Langages  Axe Individu et Nation

Lieux

  • 2 bd Gabriel
    Dijon, France (21)

Dates

  • vendredi 30 novembre 2012

Mots-clés

  • nation, nationalisme, identité nationale, unité nationale, conflits, réécriture

Contacts

  • Mark Niemeyer
    courriel : mark [dot] niemeyer [at] u-bourgogne [dot] fr

Source de l'information

  • Mark Niemeyer
    courriel : mark [dot] niemeyer [at] u-bourgogne [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le temps guérit toutes les blessures », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 21 septembre 2012, https://doi.org/10.58079/lpe

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