Página inicialLe développement durable en Guyane : de la transposition d’un modèle aux stratégies d’adaptations

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Le développement durable en Guyane : de la transposition d’un modèle aux stratégies d’adaptations

Sustainable development in French Guyana: from the transposition of a model to strategies of adaptation

Cahiers des Amériques Latines – Numéro thématique 2012/3

Cahiers des Amériques Latines – theme issue 2012/3

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Publicado sexta, 12 de outubro de 2012

Resumo

La Guyane connaît aujourd’hui une crise de développement qui repose, entre autres facteurs, sur le déséquilibre entre une croissance démographique sans précédent et la disponibilité des ressources, essentiellement les transferts métropolitains et européens. Si les modèles socioéconomiques et culturels de référence, fondés sur l’alignement métropolitain, semblent trouver leurs limites, les modèles coutumiers traditionnels ou issus de l’immigration ne forment plus de structures assez puissantes pour pallier les inégalités des processus d’intégration. De fait, ce constat soulève évidemment un questionnement sur le cadre institutionnel actuel comme condition de développement et de sa durabilité. Mais, il conduit, en creux, à réfléchir sur les stratégies d’informalité alternatives produites, à leurs conséquences structurelles et à leur pertinence dans le temps. En effet, comment participent-elles à la création de plus-values économiques, sociales, culturelles, politiques ? Comment ces interactions sociales créent-elles aujourd’hui des modèles dans le cadre de processus de bricolage ? Comment ces hybridations multidimensionnelles, en marge des modèles transposés, deviennent-elles, paradoxalement, les conditions d’une véritable durabilité sociétale ouvrant des perspectives de développement ?

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Argumentaire

La Guyane connaît aujourd’hui une crise de développement qui repose, entre autres facteurs, sur le déséquilibre entre une croissance démographique sans précédent et la disponibilité des ressources, essentiellement les transferts métropolitains et européens.

En effet, le département compte 230 000 habitants (INSEE, 2009), dont 33 % d’immigrés (90 % de la population étrangère est haïtienne, surinamaise, brésilienne). 22 % de la population en situation irrégulière, soit, 62 % des étrangers. Le taux de croissance est de 4 % par an depuis les années 90 et 45 % de la population à moins de 20 ans aujourd’hui. En matière d’Emploi, 30 % est au chômage, 62 % de la population active est tributaire de l’emploi public. D’un point de vue sanitaire, la majorité des indicateurs sont négatifs (mortalité infantile 10,5 ‰ ; mortalité périnatale 17,7‰ ; espérance de vie inférieure de 3 ans par rapport à la métropole ; maladies infectieuses (paludisme endémique) et cardio-vasculaires cancer identiques ; inégalités d’accès au soin ; 14 % des logements non raccordés à l’eau courante). Soulignons, enfin, que ces indicateurs sont fortement hétérogènes selon les espaces de Cayenne à St-Laurent (littoral), dans les fleuves frontaliers et dans les quartiers périphériques en franges urbaines.

Si les modèles socioéconomiques et culturels de référence, fondés sur l’alignement métropolitain, semblent trouver leurs limites, les modèles coutumiers traditionnels ou issus de l’immigration ne forment plus de structures assez puissantes pour pallier les inégalités des processus d’intégration.

Aussi, peut-on considérer que la transposition des cadres technico-administratifs d’organisation, de planification et de gestions territoriales n’est plus une condition d’un développement endogène. Rappelons qu’à la suite d’une économie de plans (1950-1985), a succédé celle d’une valorisation du patrimoine écologique amazonien depuis le milieu des années 1990. Cette logique, associée à l’intégration de la Guyane aux RUP en 1999, puis consacrée par la création du parc amazonien de Guyane en 2007, assigne la Guyane à un support de biodiversité tropicale. Dans cet espace, désormais sacralisé par une représentation européenne de la Nature, la forme de développement prônée devient celle d’une exploitation « durable » des ressources constituées par la richesse des inventaires faunistiques et floristiques. Par effet, il a conduit à la reconnaissance sociale et politique de groupes socioculturels attachés à l’espace forestier et aux bassins fluviaux. Ce nouveau crédo s’exprime avec d’autant plus de force que le facteur anthropique est faible au sein d’un espace sous tutelle financière des transferts, et que l’impératif de protection écologique légitime une intégration territoriale nationale, dévolue au contrôle de l’activité aurifère et des flux migratoires.

Par conséquent, les cycles de modèles de développement se succèdent, fermant toujours le département à son environnement régional, sans plus de succès en matière de croissance des ressources locales. Dans le temps long, cette situation produit une rupture entre des modes de vie calés sur les modèles métropolitains, et ceux comparables aux pays à PIB/hab. faible des pays sud-américains. Cette divergence conditionne des vulnérabilités économiques, sociales, sanitaires touchant la population étrangère, mais aussi résidente au sein de territoires en marge (quartiers d’habitat non planifiés, enclaves fluviales ou littorales).

Pour autant, on observe l’émergence de stratégies d’adaptation, germes certes contraints de formes de développement fondés sur des règles différentes du modèle républicain. Ainsi, l’hyper-dépendance aux transferts métropolitains et à ceux de l’Union européenne contribue-t-elle à la croissance d’un secteur informel structuré associé à la mondialisation des réseaux d’échanges transnationaux. En outre, on assiste à des mutations des registres linguistiques et des catégories sociales. Enfin, émergent de nouveaux rapports d’altérités et de reconnaissance entre les groupes socioculturels.

De fait, ce constat soulève évidemment un questionnement sur le cadre institutionnel actuel comme condition de développement et de sa durabilité. Mais, il conduit, en creux, à réfléchir sur les stratégies d’informalité alternatives produites, à leurs conséquences structurelles et à leur pertinence dans le temps. En effet, comment participent-elles à la création de plus-values économiques, sociales, culturelles, politiques ? Comment ces interactions sociales créent-elles aujourd’hui des modèles dans le cadre de processus de bricolage ? Comment ces hybridations multidimensionnelles, en marge des modèles transposés, deviennent-elles, paradoxalement, les conditions d’une véritable durabilité sociétale ouvrant des perspectives de développement ?

A la lumière de situations comparables et de disciplines différentes, on tentera de qualifier les principaux facteurs pouvant générer des perspectives de développement pérenne. Celles-ci ressortiront d’approches sociolinguistiques, démographiques, économiques, juridiques, sociologiques, géographiques, anthropologiques, historiques et d’aménagement du territoire.

Conditions de soumission et d'évaluation

Les propositions d'article (45000 caractères maximum, notes et bibliographie incluses) doivent être envoyées à frederic.piantoni@ird.fr et dserges@univ-paris3.fr

avant le 30 novembre 2012

Vous trouverez les normes ortho-typographiques des Cahiers des Amériques latines en pièce jointe et sur http://www.iheal.univ-paris3.fr/spip.php?article7

Conditions d'évaluation

Double lecture des articles anonymés par des membres du comité de lecture international

Coordinateurs du numéro

  • Frédéric Piantoni, maître de conférences en Géographie, Université de Reims, CePed
  • Dorothée Serges, Post-doctorante, CREDA

Comité scientifique

  • Capucine BOIDIN (maîtresse de conférences en anthropologie, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, IHEAL, CREDA),
  • Christophe BROCHIER (maître de conférences en anthropologie, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, GETI),
  • Maria Eugenia COSIO ZAVALA (professeure de sociologie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, CREDA),
  •  Georges COUFFIGNAL (professeur de science politique, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, IHEAL, CREDA),
  • David DUMOULIN (maître de conférences en sociologie, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, IHEAL, CREDA),
  • Renée FREGOSI (maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches en science politique, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, IHEAL, CREDA),
  • David GARIBAY (maître de conférences en science politique, Université Lumière Lyon 2, TRIANGLE),
  • Christophe GIUDICELLI (maître de conférences en civilisation et littérature de l’Amérique espagnole, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, MASCIPO),
  • Odile HOFFMANN (directrice de recherche en géographie, IRD),
  • François-Michel LE TOURNEAU (chargé de recherche en géographie, CNRS, CREDA),
  • Pierre RAGON (professeur d’histoire, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, MASCIPO),
  • Sandrine REVET (chargée de recherche en anthrolpologie, Sciences Po, CERI),
  • Sébastien VELUT (professeur de géographie, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, IHEAL, CREDA),
  • Dominique VIDAL (professeur de sociologie, Université Paris Diderot - Paris 7, URMIS),
  • Laurent VIDAL (professeur d’histoire, Université de La Rochelle, CRHIA),
  • Polymnia ZAGEFKA (maîtresse de conférences en sociologie, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, IHEAL, CREDA).

Datas

  • sexta, 30 de novembro de 2012

Palavras-chave

  • développement, modèles, stratégies d'adaptation, Guyane française, Amérique du sud

Contactos

  • Dorothée Serges
    courriel : dserges [at] univ-paris3 [dot] fr
  • Frédéric Piantoni
    courriel : frederic [dot] piantoni [at] univ-reims [dot] fr

Fonte da informação

  • Frédéric Piantoni
    courriel : frederic [dot] piantoni [at] univ-reims [dot] fr

Licença

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Para citar este anúncio

« Le développement durable en Guyane : de la transposition d’un modèle aux stratégies d’adaptations », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado sexta, 12 de outubro de 2012, https://doi.org/10.58079/luh

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