Ce colloque international, propose de confronter les approches de chercheurs qui, tous, abordent l’histoire des persécutions à partir d’un angle local en comparant les points de vue engagés par les terrains, les méthodes et les échelles adoptées. Circonscrire le terrain d’observation revient à penser en termes d’espace social mais l’échelle micro historique donne-t-elle la possibilité de relire autrement la trilogie bourreau-victime-témoin ? De par les interrogations méthodologiques soulevées, places respectives du témoignage et de l’archive, cadres monographiques ou encore modes d’écriture spécifiques, ce colloque est susceptible d’intéresser bien au-delà du sujet spécifique – l’histoire de la Shoah – en portant la réflexion autour des conditions de production d’un savoir historiographique sur cette période.

Présentation

Ce colloque international, propose de confronter les approches de chercheurs qui, tous, abordent l’histoire des persécutions à partir d’un angle local en comparant les points de vue engagés par les terrains, les méthodes et les échelles adoptées.. Circonscrire le terrain d’observation revient à penser en termes d’espace social mais l’échelle micro historique donne-t-elle la possibilité de relire autrement la trilogie bourreau-victime-témoin ?

De par les interrogations méthodologiques soulevées, places respectives du témoignage et de l’archive, cadres monographiques ou encore modes d’écriture spécifiques, ce colloque est susceptible d’intéresser bien au-delà du sujet spécifique –l’histoire de la Shoah- en portant la réflexion autour des conditions de production d’un savoir historiographique sur cette période.

Il s’agit de voir dans quelle mesure la comparaison s’avère fructueuse en organisant un dialogue entre les chercheurs travaillant sur les différentes aires géographiques touchées par la mise en œuvre de la Solution finale.

Trois journées avec trois lieux différents : le 5 décembre 2012 à l’ENS, salle Dussane, le 6 décembre au Mémorial de la Shoah (accès sur réservation), le 7 décembre aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine.

Programme

(en français mais tout le colloque sera en traduction simultanée français-anglais)

Mercredi 5 Décembre 2012, École normale supérieure

9h00 Accueil des participants (Sessions plénières salle Dussane)

9h30 Ouverture par Guillaume Bonnet (Ecole normale supérieure)

Introduction par Claire Zalc (CNRS-IHMC)

Les questions de focales. Echelles micro/Echelles macro

• 10h00 Christoph Kreutzmuller (Université Humboldt, Berlin), Une émigration incroyable10h15     Melissa Jane Taylor (Office of the Historian, U.S. Department of State), L’évasion de la famille Katz : une micro histoire
• 10h30 Liora Israël (EHESS-CMH), Des identités blessées. Trois parcours d’avocats juifs sous l’Occupation saisis à travers leurs journaux intimes

Pause : 11h15-11h45

• 11h45 Kenneth Waltzer (Michigan State University), Déplacés ensemble, déplacé seul : l’histoire d’adolescents dans un convoi d’Auschwitz à Buchenwald
• 12h00 Henriette Rika Benveniste (Université de Thessalie, Volos, Grèce), Pour une micro-histoire des survivants des camps : les Juifs de Salonique à Feldafing
• 12h15 Alina Skibinska (USHMM, Washington, DC et Polish Center for Holocaust Research, Académie polonaise des sciences), Le sort des juifs de la ville de Szczebrzeszyn de 1939 à 1945

Pause déjeuner : 13h-14h30

14h30-16h15 Espaces (deux panels en parallèle)

• 14h30 Birte Klarzyk (Université de Cologne), La vie dans les « maisons-ghettos ». Impacts sociaux et spatiaux de la ségrégation de la population juive de Cologne entre 1938 et 1942. Une étude de cas
• 14h45 Ilaria Pavan (Ecole normale supérieure de Pise), Espace et déportation, espace et fuite. Pour une microhistoire des Juifs étrangers internés en Italie (1940–1945)
• 15h00 Léon Saltiel (Université de Macédoine, Thessaloniki), La destruction du cimetière juif de Salonique
• 15h15 Silvia Goldbaum (Technische Universität Berlin), Relations de voisinage et arrestations des Juifs au Danemark

Pause : 15h45-16h15

• 14h30 Svenja Bethke (Université de Hambourg), À propos des définitions de la “criminalité” et de la “loi” dans le ghetto de Varsovie : la perspective des conseils juifs
• 14h45 Ingo Loose (Institut d'Histoire Contemporaine, Munich-Berlin), Les ghettos comme microcosmes. Les images réalisées par les photographes juifs comme source de la Shoah
• 15h00 Katarzyna Person (The Center for Jewish History, New York), La police juive dans le ghetto de Varsovie – microhistoire des marges
• 15h15 Lenore J Weitzman (George Mason University) and Zvi Gitelman (University of Michigan), Décisions individuelles et sorts collectifs dans les ghettos de Biélorussie

Pause : 16h15-16h45

• 16h45 Tim Cole (Université de Bristol), Microhistoire, microgéographies. Budapest en 1944 : échelles d’analyse
• 17h00 Martin Dean (USHMM, Washington, DC), La microhistoire comme macrohistoire : une étude à partir d’une base de données de 1142 Ghettos
• 17h15 Havi Dreifuss (Université de Tel Aviv et Yad Vashem), La vie religieuse en Pologne durant la Shoah entre micro et macro
• 17h30 Tal Bruttmann (Ville de Grenoble), Echirolles, 7 août  1944 : une triple exécution

Jeudi 6 décembre 2012, Mémorial de la Shoah
Face-à-face victimes-bourreaux

9h00. Accueil des participants

• 9h30-10h Jan Grabowski (Université d’Ottawa): « Nouvelles perspectives méthodologiques dans les recherches micro sur la Shoah »

• 10h00 Froukje Demant (Université d’Amsterdam, Vivre dans une anormale normalité ? Les relations quotidiennes entre Juifs et non-Juifs dans la région frontalière germano-néerlandaise sous le Troisième Reich
• 10h15 Jean-Charles Szurek (CNRS-ISP), Juifs, Polonais et Allemands dans la région de Lukow
• 10h30 Carlo Greppi (Université de Turin), Spectateurs ou acteurs ? Population civile et persécution raciale à Turin (1943-1945)
• 10h45 Daniel Uziel (Yad Vashem), Les travailleurs forcés juifs dans l’industrie aéronautique allemande  
• 11h00 Judit Molnar (Université de Szeged, Hongrie), « Tout le monde à un droit égal à la vie ». Les gendarmes sauvant des Juifs parmi les gendarmes déportant les Juifs, 1944

Pause déjeuner : 12h00 – 13h30

• 13h30 Tomasz Frydel (Université de Toronto), Les réfugiés juifs dans le district de Mielec : pour une histoire sociale du sauvetage
• 13h45 Vladimir Solonari (Université de Central Florida), Sur la persistance du jugement moral : les bourreaux locaux dans les districts de Golta et Berezovca (Transnistrie) tels que vus par les victimes, les témoins et les bourreaux eux-mêmes.
• 14h00 Wolf Gruner (Université de Southern California), Protestations individuelles et rebellions. Une réévaluation des réponses des Juifs face à la persécution dans l’Allemagne nazie

Pause : 14h45-15h15

• 15h15 Markus Roth (Université de Giessen), L’assassinat des Juifs d’Ostrów Mazowiecka en novembre 1939
• 15h30 Alexandru Muraru (Université de Iasi, Roumanie), Les premiers massacres de Juifs en Roumanie. Niveaux de décision, stratégies génocidaires et méthodes d’assassinat dans les pogroms de Dorohoi et Galati (juin-juillet 1940).
• 15h45 Nicolas Mariot (CNRS), Contourner Birkenau, automne 1942

Pause : 16h30-17h00

• 17h30 Amos Goldberg (Hebrew University de Jérusalem), Les rumeurs dans le ghetto de Varsovie : une étude de cas dans l’histoire culturelle des Juifs durant la Shoah

Vendredi 7 décembre 2012, Archives nationales (site de Pierrefitte-sur-Seine)
Les matériaux du changement d’échelle : les sources

9h00. Accueil des participants

9h30-10h00 Annette Wieviorka (CNRS-IRICE),  « Le rapport au témoignage, évolutions »

• 10h Liviu Carare (Institut d’Histoire Cluj-Napoca, Roumanie), Le Ghetto de Czernowitz (1941-1942) à travers les procès pour crime de guerre
• 10h15 Diana Dumitru (Université Ion Creanga, Moldavie), Croire ou ne pas croire ? Une analyse des enquêtes et documents juridiques soviétiques des procès de l’après-guerre comme matériaux pour l’histoire de la Shoah
• 10h30 Andrew Kornbluth (Université de Californie, Berkeley), « Il y a de nombreux Caïn parmi nous ». Les procès pour crimes contre les Juifs durant la guerre devant les cours régionales de Varsovie et Siedlce, 1946-1949

Pause : 11h30-11h45

• 11h45 Diane Afoumado (USHMM, Washington, DC), Comment utiliser la documentation de l’International Tracing Service (ITS) pour éclairer l’histoire de la Shoah ?
• 12h Stefan Ionescu (Université Clark), Les difficultés pour évaluer le sabotage de la « roumanisation » (aryanisation) à Bucarest durant la Seconde Guerre mondiale : sources et interprétations
• 12h15 Marta Janczewska (Institut historique juif de Varsovie et Centre polonais de recherche sur l’Holocauste), Les documents médicaux comme source pour l’histoire du ghetto de Varsovie

Pause déjeuner : 13h-14h30

• 14h30 Elissa Mailander (Centre d’histoire de Sciences Po), Une multitude de témoins : scruter la mémoire d’une pendaison au camp de Maïdanek (1943)
• 14h45 Jared McBride (Université de Californie Los Angeles), Microhistoire et Shoah à Olevs’k : éthiques, archives et mémoire
• 15h00 Hannah Pollin-Gala (Université de Tel Aviv), Accuser, raconter ou comparer ? La microhistoire à travers les yeux du témoin : une étude des témoignages des juifs lithuaniens
• 15h15 Joanna Michlic (Université Brandeis et LES), Catégorisation symbolique des justes polonaises durant la Seconde Guerre mondiale et l’après-guerre

Pause : 16h15-16h30

• 16h30 Ivan Jablonka (Université du Maine-Collège de France), Quête et pénurie de sources : questions de méthode
• 17h00 Jeffrey Wallen (Hampshire College), Le témoin contre les archives
• 17h15 Audrey Kichelewski (Université de Strasbourg), Un monde disparu ? Les Enfants de Lublin, une société d’originaires juifs polonais en France