L’adage voulant que l’islam soit à la fois religion (din) et État (dawla) n’est ni une évidence historique, ni un programme univoque. Derrière les revendications communes d’une nécessaire fidélité à la norme islamique, des interprétations très diverses, voire contradictoires, des notions de « charia » ou d’« État islamique » ont donné lieu à des expériences aussi variées qu’originales dans l’histoire du monde musulman. Au-delà de raccourcis parfois caricaturaux, appréhender le lien entre islam et politique impose donc des analyses précises, situées dans le temps et dans l’espace. C’est ce que propose ce cycle de conférences.

Institut d'études sur l'Islam et les sociétés du monde musulman, Cycle de conférences publiques : Religion & politique en Islam, le mardi de 18h à 20h, Amphithéâtre de l'EHESS, 105 bd Raspail, 75006 Paris.

(Entrée libre)

Présentation

S’il est un point de convergence - paradoxal - entre l’islamiste militant et l’homme de la rue occidental, c’est bien le postulat d’un Islam qui ignorerait la séparation entre le temporel et le spirituel. En assignant au croyant un idéal politique à respecter, cette affirmation fournit aux premiers une rente de situation et aux seconds une grille de lecture aussi simpliste qu’inquiétante. Un temps bousculé par l’irruption des printemps arabes, ce schéma s’est vu confirmé par les élections qui ont suivi : après la Turquie, le Maroc, la Tunisie et l’Egypte ont porté démocratiquement au pouvoir des partis entendant placer la religion au cœur de leur programme. Partout, des foules réclament le « retour à la charia », promesses de lendemains qui chantent  pour certains, annonce d’un hiver fondamentaliste pour d’autres, certitude d’une évolution prévisible pour tous.

L’adage voulant que l’islam soit à la fois religion (din) et Etat (dawla) n’est ni une évidence historique, ni un programme univoque. Derrière les revendications communes d’une nécessaire fidélité à la norme islamique, des interprétations très diverses, voire contradictoires, des notions de « charia » ou d’ « Etat islamique » ont donné lieu à des expériences aussi variées qu’originales dans l’histoire du monde musulman.
Au-delà de raccourcis parfois caricaturaux, appréhender le lien entre Islam et politique impose donc des analyses précises, situées dans le temps et dans l’espace. C’est ce que propose ce cycle de conférences.

Programme 2013 

Mardi 8 janvier

• Autorité, pouvoir et obéissance aux origines de l’Islam
• Pierre Lory, directeur d’études à l’EPHE

Mardi 15 janvier

• Shari’a, droit et États dans l’Islam pré-moderne
• Christian Müller, directeur de recherche au CNRS

Mardi 22 janvier

• Le califat ottoman
• François Georgeon

Mardi 29 janvier

• Les mouvements réformistes musulmans (du milieu du XIXè siècle à nos jours)
• Leyla Dakhli, historienne, chercheure au CNRS (IREMAM, Aix-en-Pce)

Mardi 5 février

• Les Frères musulmans égyptiens, des origines au défi du pouvoir
• Stéphane Lacroix, Professeur à l'Ecole d'affaires internationales (PSIA) de Sciences Po et chercheur au CERI.

Mardi 12 février

• Un islam républicain est-il possible ?
• Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS(SciencesPo-CERI)

Mardi 19 février

• Salafisme yéménite et rapport au politique
• Laurent Bonnefoy, chercheur au CNRS/CERI

Mardi 26 février

• La dimension politique de l'islam malien : continuité et ruptures dans la longue durée
• Francesco Zappa, maître de conférences en islamologie, Université d’Aix-Marseille

Mardi 19 mars

• Les microfondations de la guerre civile algérienne (1992-2004) : nationalisme versus djihadisme
• Selma Belaala, Marie Curie Advanced Researcher), Politics and International Studies, PAIS, The University of Warwick, UK

Mardi 26 mars

• Islam et Etat dans l’Europe occidentale : quelles relations, quelles politiques ?
• Franck Fregosi, directeur de recherche CNRS (UMR PRISME/Strasbourg, chargé de cours Institut d'études politiques d'Aix en Provence)

Mardi 2 avril

• Droit, islam et politique dans les printemps arabes
• Jean-Philippe Bras, professeur de droit public, Université de Rouen, président du conseil scientifique de l’IRMC et du Centre Jacques Berque.

Mardi 9 avril

• Usage politique de l’islam et sécularisation au Maroc
• Hassan Rachik, professeur de l’enseignement supérieur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II.

Mardi 16 avril

• L’islamisme sunnite et chiite au Liban à l’aune de la crise syrienne
• Bernard Rougier, directeur du CEDEJ, MAEE/CNRS.

Mardi 23 avril

• Les musulmans des Balkans : quel passage au politique ?
• Xavier Bougarel, chargé de recherche au CNRS

Mardi 14 mai

• L'islam politique deux ans après le printemps arabe
• Patrick Haenni, Senior advisor au Centre pour le Dialogue Humanitaire (Genève)

Mardi 21 mai

• Une démocratie musulmane est-elle possible ? Réflexion autour du cas indonésien.
• Rémy Madinier, chargé de recherche au CNRS et co-directeur de l’IISMM