AccueilLa construction de l’Europe, à l’épreuve de ses imaginaires

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La construction de l’Europe, à l’épreuve de ses imaginaires

The construction of Europe, the challenge of the imagination

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Publié le lundi 28 janvier 2013

Résumé

La crise actuelle de l’Union Européenne n’est sans doute pas uniquement économique. Elle met en évidence des divergences sur les solutions concrètes à apporter et révèle que l’idée d’Europe est malmenée, avec pour corollaire le réveil de courants nationalistes. Nous serions donc dans une phase de difficultés tant dans la pratique qu’au niveau des idées. L’Europe communautaire, on le sait, a toutefois déjà connu de telles impasses. Le prix Nobel qui lui a été attribué cette année rappelle que la construction européenne est issue de la volonté de sécuriser la paix par la démocratie et la prospérité. Ces trois valeurs de paix / démocratie / prospérité mises en avant par les rédacteurs des traités européens et qui paraissent avoir suscité progressivement le consensus résultent en fait d’un processus ancien. Notre démarche propose d’en préciser le cheminement sur le temps long. 

Annonce

Présentation

  • 1. Au cours de ce séminaire, il s’agira plus particulièrement de confronter les imaginaires aux expériences politiques et sociales, pour déterminer leur part respective : est-ce le monde des représentations qui a façonné l’Europe, ou bien lesfaits qui ont façonné les représentations de l’Europe ? Sur le temps long, depuis le XVIIIe on a bien assisté au développement d’une idée d’Europe très articulée, utilisée par des cercles généralement restreints ; celle-ci a parfois influencé les imaginaires – représentations plus largement partagées – sur l’Europe, mais ces derniers ont eu bien d’autres sources et se sont parfois chargés de connotations très négatives. On se demandera ici comment les imaginaires de l’Europe ont nourri l’action politique et sociale, des Lumières à nos jours, comment a contrario les évènements ont pu jouer dans le sens d’une extension, d’un approfondissement, ou au contraire comme un frein. On pourra procéder par comparaisons dans le temps et dans l’espace, en détectant des phases de progrès et des phases de recul, déterminer les facteurs ayant œuvré sur plus de deux siècles en faveur ou en défaveur d’une unification politique de l’Europe.
  • 2. L’approche interdisciplinaire devrait permettre de mesurer les freins, les moteurs et les enjeux, en ajustant la focale sur différentes échelles. L’action politique mérite en effet d’être envisagée à plusieurs niveaux, eux-mêmes liées aux époques considérées : impérial, international, transnational, supranational, national, régional, local… Comment, quand, avec quelle intensité, l’idée d’Europe parvient-elle à irriguer les imaginaires aux différents échelons ? On pourra procéder à des sondages dans divers lieux géographiques et expériences historiques. Comment ces échelons interagissent-ils entre eux sur la question de l’unification européenne ? Trouve-t-on aujourd’hui des représentations distinctes de l’Europe selon les territoires, leur histoire, leurs traditions administratives ?
  • 3. Dans quelle mesure l’Union européenne serait-elle devenue un « modèle politique » reconnu pour les États souhaitant y adhérer ou pour d’autres régions du monde ? Des regards extérieurs à l’UE peuvent, à ce stade, être sollicités pour mesurer le degré de reconnaissance de ce modèle, sa pertinence, sa solidité, en bref les différentes représentations qu’il suscite. À l’inverse, on envisagera aussi bien les critiques de ce modèle.

Programme

L’idée d’Europe, comment la définir ? Du projet à la construction politique

31 janvier 2013, 14h-16h

Faire la part de la réalité et de l’idée dans l’Europe n’est pas facile, à moins d’admettre que c’est l’idée qui a progressivement façonné les imaginaires et la réalité. « Europe » est un terme aux sens multiples (géographiques, culturels, politiques), dont l’usage a également évolué au cours du temps. Selon quelles modalités l’idée d’Europe s’est-elle ensuite transformée en projet politique, puis en « construction » ? Ce sera l’occasion de parcourir des moments clés, de l’époque des Lumières à nos jours, où des concepts essentiels ont pris forme.

Intervenants

  • Hugo Flavier (maître de conférences de droit public à l’université Montesquieu Bordeaux IV) : « Les méthodes de l'intégration européenne : de l'indigestion à l'indigence ? »
  • François-Charles Mougel (professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po Bordeaux/CEMMC) : « Le projet européen : une idée en marche, des Lumières à aujourd'hui »

Jusqu’où va l’Europe ? Géographie réelle et géographies mentales

28 février 2013, 14h-16h

Où commence « l’Europe » et où finit-elle, et selon quels critères la délimiter ? Nous aborderons cette question en partant de la notion de géographie(s) mentale(s) et de son rapport à la géographie réelle. Comment des lieux d’Europe (frontières, carrefours, passages, nœuds urbains, lieux symboliques, etc.), les distances et les surfaces s’altèrent-ils dans les imaginaires ? Comment reflètent-ils la réalité géographique, politique et sociale de l’Europe ? Dans cette séance, nous examinerons s’il est possible d’exploiter la multiplicité des géographies mentales pour avancer notre compréhension de l’Europe réelle et de son processus d'unification politique.

Intervenants

  • Frédéric Beaumont (géographe, chargé de mission auprès des écoles doctorales de l'Université de Nanterre / l'UMR EEE/ MSHA) : « La frontière roumano-ukrainienne : une illustration du palimpseste européen ? »
  • Olga Gilles-Belova (maître de conférences en civilisation russe contemporaine, Université Michel de Montaigne - Bordeaux III /EEE (Europe, Européanité, Européanisation) : « L'image de l'Europe dans les pays voisins de l'UE (Russie, Ukraine, Belarus »

Regards croisés Sud-Nord de l’Europe

28 mars 2013, 14h-16h

Une idée chassant l’autre, là où on parlait de vieille Europe pour la distinguer du dynamisme de la jeune Europe, il est de bon ton aujourd’hui de distinguer les pays d’une Europe du Nord supposément vertueuse et ceux d’une Europe du Sud (et du Sud-Est) chargés de connotations négatives au point pour certains milieux de se questionner sur le pourquoi de leur intégration et sur la pertinence de leur maintien au sein de l’UE. Sur quoi reposent ces représentations et quelle signification faut-il en déduire ? On se penchera notamment sur le cas espagnol pour en savoir plus.

Intervenants

  • Matthieu Trouvé (maître de conférences en histoire contemporaine à Sciences Po Bordeaux/CEMMC)
  • Alain d’Iribarne (directeur de recherches, président du Conseil scientifique de la MSHA), sous réserve.

L’idée d’Europe dans les imaginaires africains et l’espace méditerranéen

25 avril 2013, 14h30-16h30

Les regards en Europe sont tournés depuis 1989 vers l’Est, aimantés par les pays nouvellement retournés dans l’ordre politique continental, ainsi que par la Russie. Mais les relations de l’Europe avec les pays du pourtour méditerranéen et plus largement avec l’ensemble des pays africains n’en constituent pas moins un élément essentiel de la géopolitique européenne, ne serait-ce qu’en raison de l’importance des passés coloniaux. Quels regards portent aujourd’hui ces pays sur l’Union européenne, ses valeurs, ses succès et ses déboires ? Quelle attirance exerce-t-elle et quels espoirs porte-t-elle ?

Intervenants

  • René Otayek (directeur de recherche CNRS, LAM) : « De quelques représentations de l’Europe sur le pourtour oriental de la Méditerranée. Attirance, ambiguïtés et malentendus »
  • Laurent Fourchard (chercheur FNSP/LAM) ou Jean-Hervé Jézequel (maître de conférences en histoire contemporaine à l’IUFM d’Aquitaine/CEMMC) : « Provincialiser l'Europe ? Les intellectuels des études coloniales et postcoloniales et l'idée d'Europe »

Responsables du séminaire

  • Stella Ghervas, spécialiste de l’Histoire de l’Europe (MSHA),
  • Françoise Taliano-des Garets, professeur d’Histoire contemporaine (Sciences Po Bordeaux), spécialiste d’Histoire politique et culturelle,
  • Alain d’Iribarne, sociologue, président du Conseil scientifique de la MSHA.

Lieux

  • les 31 janvier et 28 février : Sciences Po Bordeaux, salle E 112 et les 28 mars et 25 avril : Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine - 11 allée Ausone | 10 esplanade des Antilles
    Pessac, France (33600)

Dates

  • jeudi 31 janvier 2013
  • jeudi 28 février 2013
  • jeudi 28 mars 2013
  • jeudi 25 avril 2013

Mots-clés

  • construction, Europe, imaginaire, réel, union, idée, concept, politique, représentation, social, expérience, Lumières, géographie,histoire, territoire, unification, modèle, projet, carrefour, limite, lieu, espace, Méditerranée

Source de l'information

  • Marion Daubanes
    courriel : Marion [dot] Daubanes [at] msha [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La construction de l’Europe, à l’épreuve de ses imaginaires », Séminaire, Calenda, Publié le lundi 28 janvier 2013, https://doi.org/10.58079/mr4

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