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Regards croisés sur les zones humides nord américaines et européennes

Transatlantic Viewpoints on North American and European Wetlands

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Publié le lundi 18 février 2013

Résumé

Le groupe « Histoire des zones humides » co-organise avec l’université Laval et Dalhousie University (Québec et Nouvelle-Écosse, Canada) son cinquième colloque international sur le thème des  zones humides nord-américaines et européennes. Le colloque se déroulera au Québec et au Canada atlantique. Quatre axes seront plus particulièrement abordés dans ce colloque bilingue : la migration du modèle européen vers les côtes atlantiques ; l’aménagement des zones humides littorales : processus politique, socio-économique et technique ; regards croisés sur les perceptions des zones humides ; la ou les cultures indigènes des zones humides précédant le peuplement européen de l’Amérique.

Annonce

« Regards croisés sur les zones humides nord américaines et européennes », cinquième colloque international du Groupe d’Histoire des Zones Humides co-organisé avec l’Université Laval et Dalhousie University (Québec et Nouvelle-Écosse, Canada), Québec, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse, 26-31 août 2013

Argumentaire

Face à face, et pourtant jamais confrontées, les zones humides proches des rivages nord-américains et européens ont une géohistoire commune ou du moins de multiples relations qu’il s’agit de repérer. Les premiers, mis en valeur par les colons dès l’époque moderne, ont été incontestablement marqués par les conceptions socioculturelles et les bagages techniques de l’Europe. Par-delà les différences hydrogéographiques, bon nombre de lieux d’eau du Nouveau monde ont ainsi pris des allures de marais de la vieille Europe. Inversement, le regain d’intérêt que les marais européens connaissent depuis les années 1990, leur intégration dans les projets urbains, dans les mises en valeur patrimoniale des territoires, puisent leur sources en Amérique du Nord où a débuté, dès les années 1960, la croisade en faveur des zones humides. Dès lors, la modernité ayant changé de rive, beaucoup de nos milieux en eau se sont mis à la mode américaine.

Par-delà ces allers-retours de modèles, dont les phases et les effets sont encore largement inconnus, interroger un territoire de l’eau à l’aune des étapes relationnelles transatlantiques décale les regards et fournit un éclairage nouveau sur la géohistoire et les aménités de l’ensemble de ces espaces. Jusqu’à une date récente, les êtres humains considéraient les zones humides comme des « friches », des espaces en devenir, leur état naturel présentant moins d’intérêt que leur état aménagé. Toutefois, au cours de la dernière décennie, cette perception a subi une révision considérable et les relations dynamiques des êtres humains avec les milieux humides sont davantage explorées et interprétées. Cette nouvelle compréhension a montré les faiblesses des études environnementales qui s’appuient sur des temporalités trop limitées; elle plaide en particulier la nécessité de regarder au-delà de la période industrielle (1820-1970) lorsque la destruction des milieux humides a eu lieu, afin de bien comprendre l’évolution des rapports sociétés-lieux d’eau par le biais des nombreux contextes de civilisation. Ainsi, il devient clair que la préhistoire des peuples autochtones, l’histoire médiévale et celle du début des Européens modernes, l’histoire coloniale nord-américaine et celle de la société post-industrielle occidentale ont interagi avec les zones humides de manière durable et non durable. Il y a donc un besoin de comprendre la nature changeante des relations culture-nature autour des zones humides. C’est le thème privilégié de ce colloque international ouvert aux scientifiques européens et nord-américains issus des sciences humaines et des sciences biophysiques, et intéressés par les milieux humides : l’exploration du mouvement des cultures transatlantiques des zones humides dans le temps et l’espace.            

Quatre axes seront plus particulièrement abordés dans ce colloque bilingue

  • La migration du modèle européen vers les côtes atlantiques répond à des réalités assez diversifiées

Quels sont, en Europe, les modèles techniques et culturels qui, peu à peu, se mettent en place au sein des zones humides situées le long des côtes atlantiques, de la période moderne au XIXe siècle ? Comment ces modèles se sont-ils construits ? Comment se sont-ils diffusés en Europe ? Peut-on établir des correspondances entre les vagues migratoires européennes et l’implantation de ces modèles sur les côtes américaines et canadiennes ? Quels ont été les protagonistes de ces transferts ?

  • L’aménagement des zones humides littorales résulte d’un processus tout autant politique et économique que social et technique

Pendant longtemps, les opérations de drainage ont nécessité l’implication des pouvoirs urbains ou étatiques et ont supposé des investissements importants en vue de bénéfices futurs, financiers ou autres. Ce mouvement à long terme, constitutif d’un modèle hydraulique, a reposé sur la mise en œuvre de techniques d’hydrauliques gravitaires ou mécaniques selon les conditions géographiques. Aujourd’hui, l’aménagement des zones humides requiert toujours une importante technicité et un investissement financier conséquent, et ce, malgré des objectifs parfois diamétralement opposés (assèchement/remise en eau, ouverture/fermeture du paysage, etc.). L’articulation de ces différents facteurs s’est opérée et s’opère toujours selon des modalités très différentes suivant les lieux et les époques. Dans cette perspective, ce second axe consistera à réfléchir, de manière dynamique, aux pratiques d’aménagement des marais littoraux des deux côtés de l’Atlantique, dès l’antiquité à nos jours. Quels sont les points communs et les différences entre les aménagements canadiens et américains d’une part, et européens, entendus dans toute leur diversité, d’autre part ? Combien de pratiques de drainage ou d’endiguement, comme au XVIe siècle en Acadie où ont été reproduits les paysages de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Angleterre, étaient-elles des transferts directs de la culture européenne en Amérique du Nord ? Les assèchements répondaient-ils aux mêmes motivations ? Quels ont été les échanges entre les deux rives de l’Atlantique et à quel rythme ont-ils été réalisés ? Quels en ont été les acteurs (institutions, investisseurs, main d’œuvre, armée) ? Peut-on parler de circulation ou de diffusion d’un modèle d’aménagement ? Les opérations ont-elles eu recours aux mêmes techniques ou des voies spécifiques ont-elles été ouvertes ? Certains de ces transferts, comme le pâturage des animaux domestiques sur les prairies humides, peuvent-ils être étiquetés positifs ou « durables » ? Les recherches comparatives seraient un plus, mais étant en la matière encore rares, les communications pourront porter sur l’un ou l’autre côté de l’Atlantique.

  • Aujourd’hui, les cultures de la nature, et plus particulièrement les perceptions des zones humides, présentent de très grandes différences non seulement au sein des pays européens,

mais plus encore sans doute entre l’Amérique du Nord et l’Europe ? Quelles sont-elles ? Comment induisent-elles des représentations dissemblables ? En quoi influent-elles sur les rapports quotidiens entre les habitants (et usagers) de ces lieux et l’espace qu’ils arpentent et valorisent ? Quelles cultures de l’humide ont été transférées à travers l’Atlantique dans le processus de colonisation ? Dans la période récente, assiste-t-on de part et d’autre de l’Atlantique à la même réappropriation de ces milieux ? Quels sont les impacts paysagers de ce regain de considération ? Quel est le poids des flux transatlantiques de la culture scientifique à la fin du XIXe siècle et tout au long du XXe siècle entre les pays nord-américains et européens (Nathaniel Shaler, William F. Ganong, Henry Cowles, Arthur Tansley, Eugène Odum, John Teale, etc.) qui se sont concentrés principalement sur les zones humides côtières et intérieures pour faire avancer certains des concepts écologiques les plus sophistiqués, comme la succession temporelle des écosystèmes et des flux d’énergie écosystèmique ? Quel est l’impact des courants culturels ou politiques transatlantiques comme Ducks unlimited, le Lebensraum, la Convention de Ramsar, le Wetland Act, sur la gestion contemporaine des zones humides en Amérique du Nord et en Europe ? Si à l’évidence la thématique du colloque intéresse surtout les zones humides côtières, et donc maritimes (marais salants, polders…), la diffusion du modèle européen et les différences culturelles entre ses acteurs n’ont-elles pas induit également des disparités entre l’aménagement des zones humides intérieures nord-américaines et européennes ? Quelles sont-elles ? Vit-on différemment le marais continental ou littoral de part et d’autre de l’Atlantique ?

  • Par ailleurs, y a-t-il aussi une ou des cultures indigènes, indiennes notamment, des zones humides précédant le peuplement européen de l’Amérique ?

En quoi aujourd’hui, les revendications identitaires des natives s’inscrivent-elles dans les dynamiques écologiques et spatiales des territoires de l’eau ? Dans les sociétés postcoloniales, comme le Canada et les États-Unis, le besoin est pressant de comprendre les origines de la culture des terres humides. Dans quelle mesure, en outre, les relations traditionnelles autochtones des zones humides ont-elles été modifiées ou altérées par le contact européen?

Modalités de soumission

Les propositions de communications doivent être soumises sous forme d'un résumé d’une page maximum avec un titre accompagné de trois à quatre mots clés. Il doit être fait explicitement référence à la thématique dans laquelle la contribution s'inscrit.

Les propositions doivent parvenir par voie électronique à l’adresse de la Secrétaire du Groupe d’Histoire des Zones Humides magalie.franchomme@univ-lille1.fr et du coordinateur canadien du colloque matthew.hatvany@ggr.ulaval.ca

avant le 1er avril 2013.

  • Les auteurs seront informés de la décision du comité scientifique avant le 1er mai 2013.
  • Les résumés acceptés ainsi que le programme seront publiés sur le site du GHZH et sur celui de l’Université de Laval avant le 1er juin 2013.
  • Les textes devront parvenir aux organisateurs au plus tard le jour du colloque.

Comité scientifique

  • Corinne Beck (Université de Valenciennes-Hainaut Cambraisis, GHZH, European Society for Environmental History, Réseau Universitaire des Chercheurs en Histoire Environnementale)
  • Jean-Michel Derex (GHZH)
  • Magalie Franchomme (Université Lille 1, TVES EA 4477, GHZH)
  • Eric Glon (Université Lille 1, TVES EA 4477, GHZH)
  • Matthew Hatvany (Université Laval, GHZH, Cieq-Laval)
  • Raphaël Morera (chercheur associé au CNAM-CDHTE, GHZH, RUCHE)
  • Bertrand Sajaloli (Université d’Orléans, CEDETE EA 1210, GHZH)
  • Sylvie Servain-Courant (École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage, UMR 6173 CITERES, GHZH, Zone Atelier Loire)

Organisateurs du colloque

  • Magalie Franchomme (Université Lille 1, TVES EA 4477, GHZH, France)
  • Rod Giblett (Edith Cowan University, Australie)
  • Matthew Hatvany (Université Laval, GHZH, CIEQ-Laval, Canada)
  • Ella Hermon (Université Laval, Académie des sciences humaines, Canada)
  • Gregory Kennedy (Université de Moncton, Canada)
  • Bertrand Sajaloli (Université d’Orléans, CEDETE EA 1210, ZAL, GHZH, France)
  • Robert Summerby-Murray (Dalhousie University, Canada)

Programme prévisionnel

La conférence aura lieu du lundi 26 au samedi 31 août 2013. La conférence commencera et se terminera à Québec facilement accessible par avion (YQB Aéroport international Jean Lesage; par train (Via Rail Canada) et par autobus). Les communications et les visites sur le terrain auront lieu dans des endroits humides iconiques au Québec et au Canada atlantique, y compris Cap-Tourmente, Québec (mardi 26 août), La Pocatière, Québec (mercredi 27 août), Sackville, Nouveau-Brunswick (mercredi et jeudi 28 et 29 août) et à Grand-Pré, Nouvelle-Écosse (vendredi 30 août), de retour à Québec le 31 août. Lors de la conférence, nous visiterons les régions du Québec et du Canada atlantique, les conjoints et les partenaires sont bienvenus d’assister à la conférence, aux mêmes coûts que les participants aux conférences. Nous finaliserons le programme de la conférence au printemps et l’afficherons sur nos sites Internet GHZH et Département de géographie, Université Laval.

Frais d’inscription

Les frais d’inscription sont de 125 $ CDN (100 €) pour les professeurs et les professionnels, et de 100 $ CDN (75 €) pour les étudiants des cycles supérieurs.

Lieux

  • Québec, Canada

Dates

  • lundi 01 avril 2013

Mots-clés

  • zones humides, littorales, nord-américaines, perceptions, techniques

Contacts

  • Magalie Franchomme
    courriel : magalie [dot] franchomme [at] univ-lille1 [dot] fr
  • Matthew Hatvany
    courriel : matthew [dot] hatvany [at] ggr [dot] ulaval [dot] ca

Source de l'information

  • Magalie Franchomme
    courriel : magalie [dot] franchomme [at] univ-lille1 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Regards croisés sur les zones humides nord américaines et européennes », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 18 février 2013, https://doi.org/10.58079/mx3

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