AccueilL’idéalisation de l’autre. Faire un modèle d’un anti-modèle

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L’idéalisation de l’autre. Faire un modèle d’un anti-modèle

Idealisation of the other. Making a model of an anti-model

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Publié le jeudi 21 mars 2013

Résumé

L’atelier Sophia 2, constitué de chercheurs de l'ISTA (UFC) d'ARCHIMEDE (UMR UdS-UHA), envisagera les formes de fascination envers les systèmes politiques étrangers ou les figures emblématiques de héros, de rois, d’empereurs ou de tout autres personnalités étrangères, qu’elles soient mythiques ou réelles, pourvu que ces figures relèvent d’une autre culture. Il nous semble qu’il y a un intérêt a repenser cette question en l’abordant à partir de l’articulation entre les deux termes d’un paradoxe. D’une part, l’idéalisation de l’autre comme modèle, peut conduire a l’opposer a un anti-modèle. D’autre part, utiliser l’anti-modèle comme solution a ses propres problèmes est une démarche plus complexe.

Annonce

Présentation

L’atelier Sophia 2 envisagera les formes de fascination envers les systèmes politiques étrangers ou les figures emblématiques de héros, de rois, d’empereurs ou de tout autres personnalités étrangères, qu’elles soient mythiques ou réelles, pourvu que ces figures relèvent d’une autre culture. L’altérité forcément étrangère au cadre culturel d’une société donnée est d’abord et majoritairement perçue comme un négatif du même, du moi-même ou du nous. Cette dichotomie est bien sûr une occasion pour rejeter l’autre, le disqualifier, voire l’anéantir. Ce trope est si connu et démontré par les études anthropologiques, philologiques et historiques qu’il pourrait sembler inutile de s’attacher à une nouvelle réflexion sur les liens entre « le moi » et « l’autre ».

Il nous semble pourtant qu’il y a un intérêt à repenser cette question en l’abordant à partir de l’articulation entre les deux termes d’un paradoxe. D’une part, l’idéalisation de l’autre comme modèle, peut conduire à l’opposer à un anti-modèle, ce qui constitue une démarche somme toute classique dans l’analyse des formes sociales et littéraires des sociétés occidentales classiques et modernes. D’autre part, utiliser l’anti-modèle comme solution à ses propres problèmes est une démarche plus complexe : certains auteurs de l’Antiquité et leurs successeurs ont tenté de l’adopter pour répondre aux limites et aux contradictions de modèles politiques, sociaux, religieux et culturels qui semblaient, à leurs yeux, avoir atteint un point ultime, lequel pourrait condamner la société en question si elle ne le dépassait pas.

Historiens, philosophes, rhéteurs, juristes et littérateurs antiques, la plupart acteurs politiques, ont discuté la place de l’autre dans l’histoire et dans les relations avec les cités et Etats des mondes de l’hellénisme et de la romanité. La fascination a été parfois étonnante dans la mesure où les autres formes d’organisation sociale, de pensée ou même de faire la guerre ont suscité la curiosité voire l’intérêt des Grecs ou des Romains. La vision ethnographique était souvent le moyen de se penser soi-même et de trouver dans sa propre organisation les clefs de sa supériorité. Pourtant, il est arrivé que ces modèles exogènes, étrangers autant qu’étranges, aient même été intégrés dans les pratiques normatives des sociétés des mondes grecs ou romain. La question de l’armement a été souvent invoquée notamment pour l’armée romaine qui a su sublimer les instruments de ses défaites pour les intégrer progressivement dans la panoplie du légionnaire et en faire un « être militaire » à la fois hybride et singulièrement représentatif de la romanité. Il y a là des éléments de réflexion sur l’anti-modèle comme vecteur de la reconstruction et de l’affirmation hégémonique de soi.

Les sources textuelles, iconographiques et archéologiques constituent un corpus qu’il faut réinterroger dans cette perspective. Comment l’autre qui est mon ennemi peut-il me permettre de me réaffirmer dans les domaines militaires, politiques, religieux et culturels ? De la négation à l’assimilation, quels peuvent être les parcours de l’assimilation pour soi de ce qui fait l’identité de l’autre ? Enfin, comment rapporter aux siens ce qui fait l’identité de l’absolument autre et faire, en même temps, de l’anti-modèle un modèle d’organisation, de pensée et de vivre au sein d’une même société, avec ou sans l’autre ?

Organisation

  • Antonio Gonzales, ISTA, EA 4011, Université de franche-Comté
  • Maria Teresa Schettino, ARCHIMÈDE UMR 7044, Université de Haute-Alsace

Programme

Vendredi 22 mars

9h 45 Accueil des participants

10h 00 Antonio Gonzales (Univ de Franche-Comté, ISTA EA 4011) et Maria Teresa Schettino (univ de Haute-Alsace, ARCHIMÈDE UMR 7044). L’idéalisation de l’autre. Faire un modèle d’un anti-modèle : quelques réflexions.

Les Perses : un modèle pour les Grecs ?

  • 10h 30 Dominique Lenfant (univ. Strasbourg, UMR ARCHIMÈDE) : Le respect des envoyés officiels : les paradoxes d'un contraste entre Grecs et Perses
  • 11h 00 Domingo Placido Suarez (univ. Complutense, Madrid), La monarchie orientale comme modèle de la polis : la Cyropédie de Xénophon

11h 30 Discussions

12h 15 Repas

Les mondes mythologiques ou barbares : modèle utopique ou dystopique chez les Grecs ?

  • 14h 30 Marie-Claude Charpentier (univ. Franche-Comté- Besançon, ISTA EA 4011) : L’animal dans l’Antiquité grecque : modèle ou anti-modèle, figure réelle ou mythologique
  • 15h Cesare Zizza (univ. Pavia), Aristotele e i popoli anellenici della Politica
  • 15h 30 Anne Jacquemin (univ. Strasbourg, UMR ARCHIMÈDE), Barbare et modèle de vertu : le bon sauvage « à la grecque » du Livre des îles de Diodore
  • 16h John Thornton (univ. Roma « La Sapienza »), L'ambigua immagine dei Macedoni nel dibattito politico della Grecia ellenistica

16h 30 Discussion

17h 15 Pause

Les orientaux et les femmes : le renversement des modèles

  • 17h 30 Francesca Reduzzi (univ. Federico II, Napoli), Droit et coutume dans les papyrus de ventes-achats du Moyen-Euphrate (III s. ap. J.C.)
  • 18h 00 Agnès Arbo (univ. Strasbourg, CARRA), De Symiamira à Zénobie : quand les Orientales prennent le pouvoir dans l'Histoire Auguste
  • 18h 30 Amparo Pedregal Rodriguez (univ. Oviedo) : La idealización de las "Otras". La re/presentación imprescindible de lo femenino en la construcción del "yo" androcéntrico de la sociedad patriarcal antigua

19h 00 Discussion

20h 00 Dîner

Samedi 23 mars

Les modèles héroïsés ou impériaux

  • 9h 30 Jaime Alvar (univ. Carlos III, Madrid), L'ennemi héroïsé : Viriate
  • 10h Rudy Chaulet (Univ de Franche-Comté, ISTA EA 4011), Repoussoirs et modèles aux confins de l’empire (Afrique du Nord/Chili) à la fin du XVIe siècle

10h 30 Discussion

11h 00 Pause

  • 11h 15 Sylvie Pittia (univ. Paris 1, ANHIMA) : Conclusions

11h 45 : Discussion finale et organisation de la rencontre SoPHiA 3

Lieux

  • UFC, UFR SLHS - Salon Préclin - 20 rue Chifflet
    Besançon, France (25)

Dates

  • vendredi 22 mars 2013
  • samedi 23 mars 2013

Mots-clés

  • idéalisation, autre, modèle, anti-modèle

Contacts

  • Antonio Gonzales
    courriel : antonio [dot] gonzales [at] univ-fcomte [dot] fr
  • Maria Teresa Schettino
    courriel : mrtschettino [at] misha [dot] fr

Source de l'information

  • Maria Teresa Schettino
    courriel : mrtschettino [at] misha [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’idéalisation de l’autre. Faire un modèle d’un anti-modèle », Colloque, Calenda, Publié le jeudi 21 mars 2013, https://doi.org/10.58079/n3g

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