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Quand l’image (dé)mobilise

Iconographie et mouvements sociaux aux XIXe et XXe siècles

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Publié le mercredi 20 mars 2013

Résumé

Explorés depuis une vingtaine d’années par les sociologues et les politologues, les rapports entre images et mouvements sociaux s’avèrent peu étudiés par les historiens du contemporain. Or, au tournant des XIXe et XXe siècles, le processus de massification culturelle a donné lieu à l’avènement d’une société dite « médiatique ». Il semble dès lors pertinent d’étudier, sur la longue durée, les rapports qui se sont noués entre des documents iconographiques qui ont transité entre sphères privée et publique et des mouvements de contestation qui ont progressivement gagné en visibilité sociale.

Annonce

Argumentaire

Explorés depuis une vingtaine d’années par les sociologues et les politologues, les rapports entre images et mouvements sociaux s’avèrent peu étudiés par les historiens du contemporain. Or, au tournant des XIXe et XXe siècles, le processus de massification culturelle a donné lieu à l’avènement d’une société dite « médiatique ». Il semble dès lors pertinent d’étudier, sur la longue durée, les rapports qui se sont noués entre des documents iconographiques qui ont transité entre sphères privée et publique et des mouvements de contestation qui ont progressivement gagné en visibilité sociale. Aujourd’hui encore, les travaux relatifs aux contenus médiatiques et aux productions iconographiques se cantonnent souvent à une histoire des représentations collectives, quelque peu déconnectée des autres champs d’étude. Il est temps de désenclaver l’analyse d’images (fixes et mobiles), d’ancrer cette pratique dans un champ thématique fécond comme l’histoire des mouvements sociaux et de valoriser ces sources documentaires souvent mieux connues des archivistes que des chercheurs. 

L’objectif du colloque consistera à établir quel(s) rôle(s) les images ont pu jouer dans l’émergence et la mobilisation de différents mouvements sociaux, ou, au contraire, dans le dénigrement et la démobilisation de ceux-ci. Tant les notions d’ « image » et de « mouvement social » seront entendues au sens large : d’une part, les communications pourront analyser des supports variés tels que des photographies, des tracts, des affiches et/ou des films amateurs ou professionnels,… ; d’autre part, le colloque se fondera sur la définition que Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky donnent des mouvements sociaux qui désignent « toutes les interventions collectives destinées à transformer les conditions d’existence de leurs acteurs, de contester les hiérarchies ou les relations sociales et à générer pour cela des identités collectives et des sentiments d’appartenance ». Ces mouvements peuvent ainsi concerner les militants d’un parti, d’un syndicat, mais aussi d’un corps professionnel particulier, des femmes, des altermondialistes, des minorités ethniques, culturelles, religieuses ou sexuelles…

Les liens entre images et mobilisations collectives seront déclinés selon deux angles d’approche : un premier volet sera consacré aux images produites par les mouvements contestataires eux-mêmes ; un deuxième volet s’intéressera aux images produites sur ces mouvements, qu’elles appartiennent au registre journalistique ou artistique, notamment la couverture médiatique des manifestations, grèves ou pétitions. À partir de ces deux directions de recherche, qui peuvent aussi être croisées, les problématiques foisonnent : quelles images un mouvement social peut-il produire ou utiliser pour fédérer ses membres ou pour communiquer ses messages ? Comment tente-t-il de contrôler l’image que les médias véhiculent à son sujet ? Au-delà de la diversité des supports utilisés, peut-on dégager les traits définitoires d’une imagerie contestataire ? Quelles sont les conséquences de la médiatisation, traditionnelle ou artistique, des mobilisations pour les mouvements sociaux eux-mêmes ? Les journaux, les actualités filmées et la télévision jouent-ils selon les circonstances, le rôle de porte-voix, d’éteignoir ou de catalyseur vis-à-vis des mouvements contestataires ? Comment un tiers, qu’il soit artiste ou journaliste, assoit-il sa légitimité en tant que porte-parole ou portraitiste d’un mouvement dont il ne fait pas lui-même partie ? Finalement, comment les images de mouvements sociaux concourent-elles à (re)façonner l’image qu’une société se fait d’elle-même ?

En amont de ces questions de recherche, le colloque entend bien faire une place de choix aux contributions visant à présenter, définir et décliner les variétés et les potentialités des sources audiovisuelles, des collections iconographiques pouvant contribuer à enrichir cette approche croisée entre « images » et « mouvements sociaux ». Du point de vue archivistique, lesquelles de ces images (militantes, médiatiques ou artistiques) ont été conservées ? Comment sont-elles inventoriées, utilisées et/ou reliées à leurs producteurs ?

Par sa thématique, le colloque se situe aux frontières de plusieurs disciplines (histoire, analyse des médias, sociologie, histoire de l’art, archivistique, etc.) entre lesquelles il entend susciter des rencontres et des échanges. Si cet appel s’adresse en priorité aux historiens, il tend aussi à encourager un dialogue entre archivistes et chercheurs, une approche pluridisciplinaire des sujets abordés, ainsi que des contributions communes par des spécialistes de disciplines différentes.

Comité organisateur

  • Ludo Bettens (IHOES),
  • Florence Gillet (CEGES),
  • Christine Machiels (CARHOP),
  • Bénédicte Rochet (UNamur),
  • Anne Roekens (UNamur).

Conditions de soumission

Les propositions de communications à envoyer à anne.roekens@fundp.ac.be

 avant le 1er juillet 2013.

Sont attendus, pour le 1er juillet, le titre de la proposition, un résumé de  2000-3000 signes ainsi qu’une courte bio-bibliographie de l’auteur de 5-6 lignes.

Les actes du colloque seront publiés dans l’année suivant l’événement scientifique. 

Le colloque se tiendra à Namur les 19, 20 et 21 mars 2014.

Comité scientifique

  • Daniel Biltereyst (UGent),
  • Gita Deneckere (UGent),
  • Muriel Hanot (CSA),
  • Dirk Luyten (CEGES),
  • Hendrik Ollivier (AMSAB/ISG),
  • Valérie Piette (ULB),
  • Bénédicte Rochet (UNamur),
  • Anne Roekens (UNamur),
  • Pierre Sorlin (Bologne),
  • Danielle Tartakowsky (Paris 8),
  • Paul Wynants (UNamur).

Lieux

  • 61, rue de Bruxelles
    Namur, Belgique (5000)

Dates

  • lundi 01 juillet 2013

Mots-clés

  • images, mouvements sociaux, médias

Contacts

  • Bénédicte Rochet
    courriel : benedicte [dot] rochet [at] unamur [dot] be

Source de l'information

  • Bénédicte Rochet
    courriel : benedicte [dot] rochet [at] unamur [dot] be

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Quand l’image (dé)mobilise », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 20 mars 2013, https://doi.org/10.58079/n3o

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