AccueilProses de l'inventeur

AccueilProses de l'inventeur

Proses de l'inventeur

The inventor's prose

*  *  *

Publié le lundi 24 juin 2013

Résumé

Panégyriques d'inventeur, récit de vulgarisation populaires ou savants, répertoires d'inventions : les abondantes proses du savoir du XIXe siècle font une place singulière à l'inventeur, trait d'union entre deux matières en voie de séparation, la science et la création poétique. Entre la création de la société des inventions en 1790 et l'institution du concours Lépine, l'invention fait son chemin accompagnée de mots, de rhétorique, de formes poétiques spécifiques qui esquissent un rôle social, littéraire et politique de l'inventeur.

Annonce

Argumentaire

Dans le cadre des abondantes proses du savoir que produit le XIXe siècle, la figure de l’inventeur s’impose comme trait d’union entre science et démarche poétique. D’abord, la dimension poétique de l’invention, dans son geste même comme dans ses productions, n’a échappé ni écrivains ni aux théoriciens (de Balzac à Jean Baudrillard). L’inventeur est celui qui fait advenir un monde nouveau - parfois réel et qui fait alors entrevoir un avenir plus tangible qu’une science officielle davantage préoccupée de théorie ; et parfois délirant, auquel cas il offre aux écrivains un alter ego créateur dans l’ordre à la fois matériel et de fantaisie où se déploie le roman réaliste. Enfin, par un effet en retour, la mise en texte de l’invention nourrit la rhétorique des rédacteurs de réclames en tout genre. Car l’invention, supposée ou avérée, a désespérément besoin de mots : la rupture qu’elle opère suscitant incrédulité et incompréhension, elle appelle un discours qui lui reconstruise un cadre d’intelligibilité… au risque de basculer dans une logorrhée tantôt commerciale, tantôt pathologique (tels les inventeurs fous de la poésie scientifique).

La littérature populaire comme de vulgarisation sera cependant moins sensible à cette fonction poétique de l’invention qu’à une seconde qualité de l’inventeur, celui d’homme pratique, qui peut contribuer à la science sans pour autant être de ceux qui savent : à cet égard, et dans une perspective de valorisation de la science, le personnage de l’inventeur offrira une option démocratique du progrès scientifique, qui s’exprime dans les poèmes-panégyriques comme dans des biographies populaires d’inventeurs (tel Jacquard), et culminera dans le Concours Lépine. Le concours Lépine borne ainsi l’exploration qu’on se propose de faire de la mise en texte de l’inventeur et de l’invention : sa fondation en 1901 peut être considérée comme la fin d’un processus de valorisation de l’invention initié en 1790 par la création de la Société des inventions. Un siècle d’invention, marqué par une longue période revendicative, et dont la périodisation reste à établir entre le temps de l’inventeur héroïque à la David Séchard - de plus en plus atypique dans une France envahie par la normativité administrative comme le dénoncera le pamphlet d’Yves Guyot en 1867- et le temps de l’invention comme merveille de la science, popularisée par la jeune presse scientifique de vulgarisation ?
Passée l’orée du XXe siècle, l’inventeur “astre à courbes excentriques” (Guyot) semble perdre sa couronne, supplanté dans l’ordre des choses par l’ingénieur, et dans l’ordre des idées par le savant : bientôt il ne lui restera, dans la littérature, que l’excentricité, tel le Courtial des Pereire du Voyage au bout de la nuit, premier d’une longue lignée de Géo Trouvetout délirants.

Notre champ de réflexion concernera donc des genres littéraires nombreux et plus ou moins légitimes, et particulièrement la presse de vulgarisation, et les questions relatives à :

  • la science et l’invention : celui qui cherche et celui qui trouve ?
  • la vulgarisation scientifique et la mise en scène de l’invention
  • la geste héroïque de l’inventeur
  • l’invention dans la réclame du XIXe siècle 

Conditions de soumission

Les propositions (1 à 2 pages) seront adressées à Muriel Louâpre muriel.louapre@parisdescartes.fr

avant le 2 septembre 2013.

La journée se tiendra le 23 mai 2014, à Paris 7  – CERILAC « Littérature et civilisation du XIXe siècle »

Conseil scientifique

(susceptible de modifications)

  • Serge Cingolani (Paris 7- Denis Diderot),
  • Laurence Guellec (Paris Descartes), 
  • Muriel Louâpre (Paris Descartes)
  • Paule Petitier (Paris 7- Denis Diderot),  
  • David Rabouin (UMR Sphère).

Lieux

  • Bibliothèque Jacques Seebacher - Université Paris 7 - Grands Moulins
    Paris, France (75)

Dates

  • lundi 02 septembre 2013

Mots-clés

  • invention, inventeurs, technique, récit, storytelling, vulgarisation, prose

Contacts

  • Muriel Louâpre
    courriel : muriel [dot] louapre [at] parisdescartes [dot] fr

Source de l'information

  • Muriel Louâpre
    courriel : muriel [dot] louapre [at] parisdescartes [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Proses de l'inventeur », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 24 juin 2013, https://doi.org/10.58079/nvj

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search