AccueilColonial geopolitics and local cultures in the Hellenistic and Roman East (IIIrd Century B.C. – IIIrd Century A.D.)

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Colonial geopolitics and local cultures in the Hellenistic and Roman East (IIIrd Century B.C. – IIIrd Century A.D.)

Géopolitique coloniale et cultures locales dans l'Orient hellénistique et romain (IIIe siècle av. J.-C. – IIIe siècle ap. J.-C.)

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Publié le mardi 08 octobre 2013

Résumé

It seems clear that, in the Greek-speaking regions of the Roman Empire, Hellenistic models (civic, military or institutional) exercised considerable influence over “Italic” colonial projects. Within this field, relations between military colonists and indigenous peoples demand special attention, considering the degree of social, cultural, economic, political and geopolitical transformation brought about by the installation of certain groups upon those lands as a result of the will of the great power(s) that ruled over them. As for the Roman colonization, modern scholars have often described Roman colonies as vectors of Romanization inserted in alien lands, writing that these communities must have functioned as images of a “small Rome.” While the existence of Latin-speaking colonists ruled by a favorable juridical system such as the Ius Italicum cannot be denied, such a reductionist model can no longer be accepted without qualification, especially in the context of the Greek-speaking provinces of the Roman East. The regions of the Eastern Mediterranean world saw the coming of a number of groups of Roman colonists and thus their cultural climate, their agrarian structures and their geopolitical environment changed. The aim of this panel is to explore new research paths based on broader studies in time and space.

Annonce

Celtic Conference in Classics (Edinburgh, June 25-28th, 2014)

H. Bru (Université de Franche-Comté/ISTA) & A. Dumitru (Bibliothèque Métropolitaine de Bucarest/Cincinnati University)

Argumentaire

Sur la foi d’arguments institutionnels et politiques, on distingue avec raison la colonisation grecque hellénistique effective depuis la « poussée vers l’Est » d’Alexandre le Grand et ses successeurs macédoniens de la colonisation romaine, qui se développa surtout à partir du Ier siècle avant notre ère dans l’Orient méditerranéen. Dans les régions hellénophones de l’empire romain, il est manifeste que les modèles civiques, militaires et institutionnels hellénistiques ont exercé une forte influence sur le modèle colonial « italique ». Le rapport de colons militaires à la terre et aux populations autochtones/indigènes qui y vivaient est à étudier de plus près, tant les bouleversements sociaux, culturels, économiques, politiques et géopolitiques furent grands suite à l’installation de certains groupes sur de nouveaux territoires par la volonté de puissances étatiques constituées.

Les éléments liés à la colonisation grecque d’époque hellénistique sont toujours en cours d’étude, depuis le XIXe siècle. La perspective initiale des savants ayant travaillé sur le phénomène de la fondation des cités grecques était que l’implantation en Orient des communautés hellénophones signifiait civiliser ledit Orient par la propagation des éléments de la culture occidentale (e.g. – la vision de Rostovtzeff sur la bourgeoisie grecque transplantée en Orient, si nécessaire au maintien des états hellénistiques et qui a pu leur survivre longtemps après leur disparition). Il n’est plus besoin de le dire, aujourd’hui, cette perspective doit être corrigée et maints efforts ont été fait depuis les travaux de Victor Tcherikover (1927) et de Arnold H.M. Jones (1940), en passant par les études magistrales de Getzel M. Cohen (The Seleucid colonies. Studies in founding, administration and organization, Stuttgart, 1978; The Hellenistic Settlements in Europe, the Islands and Asia Minor, Berkeley, 1995; The Hellenistic Settlements in Syria, the Red Sea Basin, and North Africa, Berkeley, 2006; The Hellenistic Settlements in the East from Armenia and Mesopotamia to Bactria and India, Berkeley, 2013) et de Richard M. Billows (Kings and colonists. Aspects of Macedonian Imperialism, Leiden, 1995). C’est ainsi que nous sommes aujourd’hui en état de nous faire une idée sur le processus de la fondation d’une cité, de nous poser la question (avec Richard Billows) de la provenance des colons, de leurs relations avec l’Etat (c'est-à-dire, dans la plupart des cas, le Roi), ou de nous interroger (avec, inter alii, John Ma) sur la nature des institutions des nouvelles cités. Nous sommes aussi en état de discuter du rôle et de la position du fondateur de la cité, après Wolfgang Leschhorn (´Gründer der Stadt´, Stuttgart, 1984) ou de rechercher les aspects pratiques de ce que fut la vie parmi des communautés différentes (comme, e.g., Maurice Sartre). Il y a pourtant des questions qui n’ont été que rarement (ou jamais) posées : e.g. jusqu’à quel point l’ancienne colonisation (qu’on appelle « Classique ») a-t-elle influencé le phénomène homonyme de l’époque hellénistique (et, ensuite, combien d’aspects de la colonisation hellénistique ont été maintenus par les Romains qui ont fondé des cités dans l’Orient grec ? Par exemple, lorsque Pompée fonde Pompéiopolis de Cilicie, le résultat a-t-il été une cité « Romaine », une cité plutôt « hellénistique », une cité Romaine dotée de quelques particularités hellénistiques ou bien une cité hellénistique avec des particularités romaines ?) ou encore : d’où les colons faisaient-ils venir leurs femmes ? Et, puisque nous savons désormais que beaucoup des cités « indigènes » sont devenues des poleis dans le cours du IInd siècle av. J.-C. (e.g. – Sidon, qui envoie des compétiteurs aux Jeux de Némée, en faisant ainsi savoir au monde grec qu’elle était d’ores et déjà une polis), il est légitime de nous poser la question : comment est-on arrivé là ? Quelles sont les métamorphoses d’une cité « indigène » en voie de se transformer en polis ? N’était-ce qu’un phénomène de façade ou touchait-il des couches sociales et culturelles plus profondes ? Ces évolutions furent-elles pacifiques ?

Du côté de la colonisation romaine, les historiens ont souvent considéré les colonies romaines comme des vecteurs de la romanisation en terres « pérégrines », écrivant régulièrement que ces communautés fonctionnaient individuellement à l’image d’une « petite Rome ». S’il n’est certes pas nécessaire de nier dans ce cadre l’existence de colons latinophones régis par un statut juridique favorable tel que le Ius Italicum, on ne peut historiquement pas se contenter d’une modélisation socio-politique aussi réductrice, particulièrement dans le contexte des provinces hellénophones de l’Orient romain. Les régions de l’Orient méditerranéen ont en effet accueilli depuis l’époque d’Auguste des groupes de colons romains qui ont changé pour partie leur climat culturel, leurs structures agraires ou leur environnement géopolitique. Outre un certain nombre de recherches et travaux ponctuels existant depuis le début du XXe siècle, l’ouvrage de B. Levick (Roman Colonies of Southern Asia Minor, Oxford, 1967) avait proposé une mise au point de belle qualité et très informée sur le chapelet des colonies augustéennes du Taurus ; plus récemment, M. Sartre (« Les colonies romaines dans le monde grec » dans E. Dabrowa [éd.], Roman Military Studies, Electrum 5, 2001, p. 111-152) a proposé une utile synthèse, nous invitant à poursuivre les recherches dans ce domaine, à l’image d’un colloque consacré au sujet (G. Salmeri, A. Raggi, A. Baroni [éd.], Colonie Romane Nel Mondo Greco, Roma, 2004). Les recherches épigraphiques et archéologiques de terrain ont progressé depuis plusieurs décennies, aussi bien en Grèce, qu’en Asie Mineure ou au Proche-Orient, qu’il s’agisse d’Antioche de Pisidie, de Dion, de Philippes, de Patras ou de Bérytos, pour les plus fameuses d’entre elles. En vue de mieux connaître l’histoire des colonies romaines d’Orient, une approche territoriale de la vie des communautés est primordiale en raison de la nature socio-politique de ces entités imposées à une échelle régionale par un pouvoir central. Plusieurs perspectives peuvent être proposées afin de questionner leur histoire.

On pourra par exemple s’interroger avec plus d’acuité qu’on ne l’a fait sur les fonctions géopolitiques de colonies qui ne furent pas seulement utiles au lotissement de vétérans de l’armée romaine. Les rapports culturels, sociaux et religieux entre colons et indigènes au prisme des espaces vécus, la variété des espaces choisis par le pouvoir romain, la qualité des sols, la domination, la gestion et l’aménagement des territoires coloniaux sont autant de dimensions à explorer avec une profondeur de champ renouvelée, grâce à une méthodologie s’appuyant particulièrement sur le croisement des résultats des prospections épigraphiques et archéologiques avec l’imagerie satellitale et les photographies aériennes, tout en prenant en compte les sources littéraires, l’onomastique et la prosopographie. Nous aimerions explorer des domaines essentiels connexes éclairant sur la longue durée les interactions entre les phénomènes géopolitiques d’Etat et les populations locales/autochtones/indigènes qui leur furent inféodées.

Axes thématiques

Les domaines/pistes à explorer sont les suivants :

  • la géopolitique d’ensemble promue par les Etats à grande échelle
  • les origines culturelles et sociales des groupes déplacés par les Etats en tant que colons
  • les conséquences sociales, économiques, culturelles et militaires de la colonisation sur les populations locales (la perte des terres arables, l’installation dans des zones désertiques et/ou montagneuses, les révoltes, le brigandage, la piraterie, l’enrôlement dans les armées étatiques, le mercenariat, le renforcement de l’identité culturelle indigène revendiquée)
  • ruptures et continuités dans les pratiques coloniales gréco-romaines
  • méthodologie documentaire permettant d’approfondir notre connaissance des cultures indigènes dans le contexte colonial et des phénomènes d’acculturation
  • sociologie historique des territoires coloniaux/colonisés

Modalités de soumission

Les propositions doivent comporter un titre et un résumé (1500 signes, espaces compris) et sont à envoyer à :

avant le 31 janvier 2014.

Lieux

  • School of History, Classics, & Archaeology, William Robertson Wing, Old Medical School, Teviot Place, Edinburgh, SCOTLAND
    Édimbourg, Grande-Bretagne (EH89AG)

Dates

  • mercredi 25 juin 2014

Fichiers attachés

Mots-clés

  • géopolitique, indigènes, grecs, romains, colonies, territoires, cultures, Orient, Méditerranée, époque hellénistique, époque romaine

Contacts

  • Hadrien Bru
    courriel : hadrien [dot] bru [at] univ-fcomte [dot] fr
  • Adrian Dumitru
    courriel : seleukosnikator [at] yahoo [dot] com

Source de l'information

  • Hadrien Bru
    courriel : hadrien [dot] bru [at] univ-fcomte [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Colonial geopolitics and local cultures in the Hellenistic and Roman East (IIIrd Century B.C. – IIIrd Century A.D.) », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 08 octobre 2013, https://doi.org/10.58079/odj

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