AccueilLa référence à l’originaire dans les écrits et la presse musicale de la première moitié du XXe siècle

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La référence à l’originaire dans les écrits et la presse musicale de la première moitié du XXe siècle

Reference to origins in musical writing and the musical press in the first half of the 20th century

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Publié le lundi 30 décembre 2013

Résumé

Le recours à l’origine accompagne le développement des récits nationaux et atteint son point d’orgue dans les logiques d’appartenance qui assurent le déploiement de l’ombre identitaire au cours de l’entre-deux-guerres. On perdrait néanmoins beaucoup à réduire l’ambivalence fondamentale de la notion à la seule opposition à l’idée de progrès ou à la norme d’ouverture à l’autre. Cette journée d’études circonscrit la réflexion autour de la presse musicale du premier XXe siècle et des écrits de compositeurs. Le mot-valise « origine » recoupe des usages polysémiques selon les aires géographiques, les enjeux historiques et artistiques, les parti-pris politiques ou crypto-politiques. Organisateurs : Philippe Gumplowicz et Timothée Picard.

Annonce

Présentation

En ses formes les plus diverses – le mythe, les racines, la naissance, l’enfance, la terre nourricière, le primitif – la référence à l’originaire (« l’éclat du feu planté jadis », selon le poète Claude Vigée) agrège tout autant des aspirations artistiques fécondes que des conséquences potentiellement ou réellement contestables. Le recours à l’origine accompagne le développement des récits nationaux et atteint son point d’orgue dans les logiques d’appartenance qui assurent le déploiement de l’ombre identitaire au cours de l’entre-deux-guerres. On perdrait néanmoins beaucoup à réduire l’ambivalence fondamentale de la notion à la seule opposition à l’idée de progrès ou à la norme d’ouverture à l’autre.

Cette journée d’études circonscrit la réflexion autour de la presse musicale du premier XXe siècle et des écrits de compositeurs. Le mot-valise « origine » recoupe des usages polysémiques selon les aires géographiques, les enjeux historiques et artistiques, les parti-pris politiques ou crypto-politiques. Bornes-témoins en France : Debussy enjoint Stravinsky en 1915 de récuser « les blagues internationalistes » pour devenir « un grand artiste russe[1] » ; Jean Cocteau oppose la pureté du « cirque, des orchestres américains de Nègres » à un théâtre « toujours corrompu[2] » ; Hugues Panassié construit la légitimité du jazz sur un racialisme inversé[3] ; André Jolivet renvoie ses Cinq danses rituelles, composées en 1939, « aux groupements humains […] dits primitifs chez lesquels l’âme humaine a gardé toute sa virginité[4] ». Si la civilisation a conduit à l’engourdissement sensible et à la barbarie, pourquoi ne pas revenir à l’origine pour refonder la civilisation ? Cette nébuleuse « originiste » pose d’autres questions : quels points de comparaison avec le primitivisme du début du siècle ? Se présente-t-elle comme une autre avant-garde ? Se retrouve-t-elle – et à quels titres ? – dans l’œuvre même ?

  • [1] Claude Debussy, Lettre à Igor Stravinsky, 24 octobre 1915, in François Lesure et Denis Herlin (éd.), Correspondance (1872-1918), Paris, Gallimard, 2005, p. 1952.
  • [2] Jean Cocteau, Le Coq et l’Arlequin (1918), Paris, Stock, 1979, p. 62.
  • 3 Hugues Panassié, « Le Jazz Hot », in La Revue Musicale, n ° 105, Juin 1930.
  • 4 Voir la correspondance André Jolivet – André Cœuroy, Département de la Musique à la Bibliothèque nationale, cote N.L.a 15.

Organisateurs : Philippe Gumplowicz et Timothée Picard.

Programme

9 h 45 : accueil des participants et mot d’introduction

Présidence : Philippe Gumplowicz (Université d’Évry Val d’Essonne)

  • 10 h 00 – 10 h 30 : Fabrice Bouthillon (Université de Bretagne occidentale, Brest) « Les origines de la quête de l’origine au premier XXe siècle »
  • 10 h 30 – 11 h 00 : André Lischke (Université d’Évry Val d’Essonne) « Rimski-Korsakov : une slavophilie sans ostracisme »
  • 11 h 30 – 12 h 00 : Lucie Kayas (CNSMDP) « André Jolivet : un primitivisme idéal ? »
  • 12 h 00 – 12 h 30 : Marie Gaboriau (Université Paris – Sorbonne) « "Au secours, Beethoven !" La référence à l’âge d’or de l’Europe intellectuelle et musicale comme rempart contre la décadence dans la première moitié du Xxe »

12 heures 30 : discussion et pause déjeuner

Présidence : Timothée Picard (Université Rennes-2)

  • 14 h – 14 h 30 : Angelica Rigaudière (Université de Reims - Champagne-Ardenne) « Affirmation identitaire, engagement et innovation : le compositeur américain et son recours aux origines dans The Musical Quarterly de 1915 aux années 1930 »
  • 14 h 30 – 15 h 00 : Paulo de Castro (Universidade Nova de Lisbonne) « Musique et pensée de l’origine dans l’espace ibérique à l’aube du XXe »
  • 15 h 00 – 15 h 30 : Anaïs Fléchet (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) « Villa-Lobos et le langage du temps : Le discours sur les origines dans la musique brésilienne »

15 heures 30 – 16 h 00 : discussion et pause

  • 16 h – 16 h 30 : Yannick Simon (Université de Rouen) « Le "francisme" musical sous l’Occupation »
  • 16 h 30 – 17 h 00 : Martin Kaltenecker (Université de Paris Diderot) : « Ur : le traitement du paramètre mélodique dans un certain nombre d’œuvres des années vingt »
  • 17 h 00 : discussion ; conclusion par Philippe Gumplowicz et Timothée Picard

Centres de recherche : RASM, CELLAM / Institut Universitaire de France.

Lieux

  • Université Évry–Val d’Essonne Amphi 150, Bâtiment Maupertuis - Bd François Mitterrand
    Évry, France (91)

Dates

  • jeudi 16 janvier 2014

Fichiers attachés

Mots-clés

  • musique, presse musicale, compositeurs, origine, identité, représentations

Contacts

  • Philippe Gumplowicz
    courriel : philippe [dot] gumplowicz [at] univ-evry [dot] fr
  • Timothée Picard
    courriel : timothee [dot] picard [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Philippe Gumplowicz
    courriel : philippe [dot] gumplowicz [at] univ-evry [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La référence à l’originaire dans les écrits et la presse musicale de la première moitié du XXe siècle », Journée d'étude, Calenda, Publié le lundi 30 décembre 2013, https://doi.org/10.58079/p4y

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