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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Figures d’autorité

Figuren der Autorität

Figures of authority - theoretical, epistemological and empirical approaches

Approches théorique, épistémologique, empirique

Theoretische, epistemologische und empirische Ansätze

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Publié le vendredi 14 février 2014

Résumé

Ce huitième numéro de Trajectoires se propose d’étudier, de manière interdisciplinaire, une notion classique des sciences humaines et sociales : la notion d’autorité. Régulièrement employée dans différents champs du monde social, la notion d’autorité recouvre une variété de situations qui d’une certaine manière contribue à l’usage souvent flou du terme. Quels points communs existe-t-il entre l’autorité parentale, l’autorité du héros, l’autorité de l’Etat, l’autorité religieuse, l’autorité morale, l’autorité des intellectuels ou encore l’autorité professionnelle ? Assurément des relations de domination, de pouvoir et de luttes de pouvoir entre des agents en interaction.

Die achte Ausgabe von Trajectoires setzt sich zum Ziel, den klassischen Begriff der „Autorität“ in den Geistes-und Sozialwissenschaften aus einer interdisziplinären Perspektive zu ergründen. Der in den verschiedensten Bereichen des sozialen Lebens beheimatete Begriff deckt eine Vielzahl an Situationen ab, was mitunter zu einer Verschleifung des Konzepts beiträgt. Welche Gemeinsamkeiten bestehen zwischen der Autorität der Eltern, des Helden, des Staates, der Religion, der Moral, der Intellektuellen oder der Experten? Auf jeden Fall handelt es sich um Formen der Dominanz und um Aushandlungsprozesse sozialer Machtgefüge.

Annonce

Argumentaire

Ce huitième numéro de Trajectoires se propose d’étudier, de manière interdisciplinaire, une notion classique des sciences humaines et sociales : la notion d’autorité. Régulièrement employée dans différents champs du monde social, la notion d’autorité recouvre une variété de situations qui d’une certaine manière contribue à l’usage souvent flou du terme. Quels points communs existe-t-il entre l’autorité parentale, l’autorité du héros, l’autorité de l’Etat, l’autorité religieuse, l’autorité morale, l’autorité des intellectuels ou encore l’autorité professionnelle ? Assurément des relations de domination, de pouvoir et de luttes de pouvoir entre des agents en interaction.

L’identification des trois idéaux types de domination (traditionnelle, charismatique et légale-rationnelle) proposée par Max Weber permet de mieux penser le lien entre autorité, domination et légitimation. Pour Weber, la domination est « la chance pour des ordres spécifiques (ou pour tous les autres), de trouver obéissance de la part d’un groupe déterminé d’individus. […]  En ce sens, la domination (‘l’autorité’) peut reposer, dans un cas particulier, sur les motifs les plus divers de la docilité : de la morne habitude aux pures considérations rationnelles en finalité. »[1] Weber s’intéresse aux formes de domination « légitime », aussi l’autorité est-elle liée à un « minimum de volonté d’obéir ». Dans le prolongement de cette définition, il nous semble intéressant de déplacer la focale d’analyse en nous concentrant notamment sur les figures de l’autorité.

 S’intéresser aux façons dont est incarnée l’autorité, c’est se permettre de penser à la fois les modes de légitimation des rapports de pouvoirs entre agents sociaux mais également d’étudier empiriquement les stratégies, les manières d’être, les contextes géographiques et historiques qui conditionnent l’incarnation de l’autorité. S’intéresser aux figures de l’autorité permet également, en déplaçant le regard sur des acteurs – réels ou symboliques – d’atténuer les spécificités disciplinaires des sciences humaines et sociales.

Les figures d’autorité se situent traditionnellement au centre des préoccupations des historiens. L’historiographie classique accorde une place importante aux « grands hommes » et évoque les biographies et hauts faits des figures d’autorité auxquelles elle attribue fréquemment une valeur de symbole ou d’exemple. Ce type d’historiographie peut également revêtir une fonction de légitimation ou glorification du pouvoir. Penser les figures d’autorité aujourd’hui consiste à éviter ces travers de l’histoire biographique, et implique de déconstruire ces figures en prenant en compte une multiplicité de facteurs (biographiques, contextuels, sociaux) permettant de mieux comprendre comment se structurent et s’incarnent les figures de l’autorité. 

 

Étudier les figures de l’autorité, c’est aussi chercher à comprendre comment les acteurs politiques assoient leur domination par le mot et l’image. L’étude du discours permet ainsi d’analyser empiriquement comment les figures d’autorités (ré)affirment leur position dominante. Mais comme l’affirme Pierre Bourdieu dans Langage et pouvoir symbolique : « le pouvoir de maintenir l’ordre ou de le subvertir, c’est la croyance dans la légitimité des mots et de celui qui les prononce, croyance qu’il n’appartient pas aux mots de produire ».[2] L’autorité suppose ainsi le recours à des dispositifs de légitimation, tels que le symbole, l’allégorie ou le portrait. Dans Le pouvoir sur scènes, Georges Balandier souligne l’importance de la mise en scène et de l’incarnation de l’autorité politique en affirmant que les figures d’autorité obtiennent la subordination par le moyen de la théâtralité.[3] Quatre siècles plus tôt, Machiavel soulignait déjà la puissance de l’imagerie dans la construction de l’autorité du Prince: « Gouverner c’est faire croire ». Les mises en scène de l’autorité et la communication politique ne constituent donc pas des phénomènes récents.

 

Dans les sciences littéraires, les figures de l’autorité peuvent bien sûr être analysées à travers  leur représentation dans les œuvres littéraires. Les autorités « classiques » comme le père de famille, les dieux, les chefs d’État ou bien l’autorité de la majorité sociale y sont vastement représentées, souvent déconstruites. Mais se pose également la question de l’autorité du texte : ainsi, l’interrogation de Michel Foucault sur l’autorité de l’auteur dans la production d’un texte, dans Qu’est-ce qu’un auteur (1969), mérite d’être reconsidérée dans le contexte de la production des textes collectifs sur le web ou des débats sur les droits d’auteur. La théorie de la réception, fondée par l’Ecole de Constance – notamment par Wolfgang Iser, Wolfgang Preisendanz, Manfred Fuhrmann et le romaniste Hans Robert Jauss – permet également de mieux comprendre les différents niveaux de l’autorité (de l’auteur, du texte, du lecteur). Les mêmes interrogations traversent les études théâtrales : quelles sont les conséquences des tentatives du théâtre postdramatique de briser le « quatrième mur » qui sépare les acteurs des spectateurs ? L’autorité de la pièce, de la production du sens, est-elle, dans le théâtre moderne, aux mains des acteurs, des spectateurs ou oscille-t-elle entre les deux ?

Force est cependant de constater que, étonnamment, le concept de l’autorité apparaît rarement explicitement dans les sciences littéraires – malgré l’ouvrage collectif Autorität der/in Sprache, Literatur, Neuen Medien, paru en 1999, qui s’interroge entre autre sur l’autorité de la traduction et de la citation, ainsi que sur la relation entre auctor et auctoris. Les auteurs y défendent l’hypothèse selon laquelle la nécessité, la fonction et la mise en scène – donc les formes de l’autorité, permettent d’appréhender l’histoire de la culture.[4]

Enfin, la question de l’autorité a également été pensée de manière expérimentale en psychologie. L’exemple le plus connu est certainement l’expérience menée par Stanley Milgram dont les résultats ont été vivement critiqués et discutés au sein de la discipline, démontrant que la question de l’autorité demeure difficile à étudier empiriquement.

 

Plusieurs angles d’analyse - non exclusifs - des figures d’autorité peuvent être envisagés:

1) légitimation et délégitimation des figures d’autorité

Pourront être évoquées des questions telles que l’établissement, la pérennisation, la réaffirmation, la remise en question ou encore le renouveau de l’autorité à travers une analyse des stratégies mises en œuvre, des actions et activités ainsi que des conflits entre figures d’autorité et autres acteurs sociaux.

2) représentation des figures d’autorité

On s’intéressera aux représentations, à la symbolique et au langage utilisés afin de communiquer et de mettre en scène la domination des figures d’autorité.

3) conceptualisation et théorisation des figures d’autorité

Il s’agira d’interroger les concepts et méthodes opératoires en vue d’une définition ou classification des figures d’autorité: quelles en sont les caractéristiques ? Comment penser l’autorité? Qui (ou qu’est-ce qui) fait figure d’autorité ? Comment les sciences humaines et sociales peuvent-elles appréhender dans leur diversité les figures de l’autorité ? L’idée de « figure de l’autorité » est-elle épistémologiquement pertinente ? S’agit-il d’un concept opératoire ?

 

Le dossier thématique du numéro 8 de la revue Trajectoires se propose donc de penser les figures d’autorité dans une perspective interdisciplinaire. Les études cherchant à proposer une définition ou conceptualisation de la figure d’autorité, fondées sur des matériaux empiriques, théoriques ou littéraires sont particulièrement bienvenues. Trajectoires s’attachant avant tout à l’étude des mondes francophone et germanique, nous encourageons également les auteurs à proposer des études comparatives.

Trajectoires souhaite susciter l’intérêt de jeunes chercheurs (doctorants ou post-doctorants et éventuellement mastérants) en sciences humaines et sociales. Les propositions d’article en langue française ou allemande de 5.000 signes maximum (espaces compris) devront faire apparaître clairement la problématique, la méthode, le corpus/ le terrain et les éléments centraux de l’argumentation. Elles sont à envoyer, accompagnées d’un CV scientifique, au plus tard le 20 mars 2014 au comité de rédaction : trajectoires@ciera.fr.

Les auteurs sélectionnés seront avertis le 30 mars et devront envoyer leur texte avant le 1er juin 2014. Les articles seront ensuite soumis à une double peer review. Des informations pour auteurs sont disponibles sur le site du CIERA : http://trajectoires.revues.org/472

La revue Trajectoires, travaux de jeunes chercheurs du CIERA est publiée sur le portail revues.org : http://trajectoires.revues.org/

 


Comité de rédaction

Dossier thématique :

  • Martin Baloge, Université Panthéon-Sorbonne-Paris I
  • Hanna Klimpe, Universität Hamburg
  • Ruth Lambertz-Pollan
  • Marie-Alexandre Schneider, Université Paris-Sorbonne et Rheinisch-Westfaelische Technische Hochschule Aachen
  • Anne Unterreiner, European University Institute, Florence


Perspectives :

  • Ségolène Débarre, Institut Français d’Etudes Anatoliennes, Istanbul
  • Masoud Tochahi, Université de la Sorbonne-Nouvelle-Paris III
  • Julien Beaufils, Université de la Sorbonne-Nouvelle-Paris III
  • Isabell Bueschel, Universität Basel

Rédactrice en chef :

  • Anne SEITZ, lectrice DAAD au CIERA, École des hautes études en sciences sociales (EHESS)

 

Comité scientifique

 

  • Françoise Berger (Sciences Po Grenoble)
  • Marcel Boldorf (Université Lumière Lyon 2)
  • Falk Bretschneider (Fondation Maison des Sciences de l’Homme)
  • David Capitant (Université Panthéon-Sorbonne-Paris I, Centre de droit comparé de Paris - Centre de droit allemand)
  • Axelle Chassagnette (Université Lumière Lyon 2)
  • Aurélie Choné (Université de Strasbourg)
  • Beate Collet (Université Paris-Sorbonne-Paris IV, Maison de la Recherche)
  • Mandana Covindassamy (ENS Ulm)
  • Nathalie Faure (CIERA)
  • Guillaume Garner (ENS Lyon)
  • Nicolas Hubé (Université Panthéon-Sorbonne-Paris I, CRPS)
  • Hervé Joly (CNRS/Triangle Lyon)
  • Anne Lagny (ENS Lyon)
  • Evelyne Lagrange (Université Panthéon-Sorbonne-Paris I, UFR de Droit)
  • René Lasserre (Université de Cergy-Pontoise, CIRAC)
  • Christine Lebeau (Université Panthéon-Sorbonne-Paris I)
  • Hélène Miard-Delacroix (Université Paris-Sorbonne-Paris IV, Centre Malesherbes)
  • Catherine Maurer (Université de Strasbourg)
  • Jay Rowell (CNRS/PRISME, Université de Strasbourg)
  • Marie-Alexandra Schneider (Université Paris-Sorbonne-Paris IV, Centre Malesherbes)
  • Anne Seitz (DAAD/EHESS)
  • Hans Stark (Université Paris-Sorbonne-Paris IV, Centre Malesherbes)
  • Marie-Bénédicte Vincent (ENS Ulm)
  • Ruth Vogel-Klein (ENS Ulm)
  • Michèle Weinachter (Université de Cergy-Pontoise)
  • Michael Werner (EHESS, Centre Georg Simmel)
  • Werner Zettelmeier (Université de Cergy-Pontoise, CIRAC)
  • Bénédicte Zimmermann (EHESS, Centre Georg Simmel)


[1] « …die Chance […], für spezifische (oder: für alle) Befehle bei einer angebbaren Gruppe von Menschen Gehorsam zu finden. […] Herrschaft (‚Autorität‘) in diesem Sinn kann im Einzelfall auf den verschiedensten Motiven der Fügsamkeit: von dumpfer Gewöhnung angefangen bis zu rein zweckrationalen Erwägungen, beruhen. » Weber, Max [1922](1980) : Wirtschaft und Gesellschaft. Grundriss der verstehenden Soziologie. Tübingen (Mohr), p. 122.

[2] Bourdieu, Pierre (2001) : Langage et pouvoir symbolique. Paris (Editions du Seuil), p .210.

[3] Balandier, Georges, (1980) : Le pouvoir sur scènes. Paris (Balland).

[4] Fohrmann, Jürgen, Kasten, Ingrid, Neuland, Eva, dir. (1999) : Autorität der/in Sprache, Literatur, Neuen Medien. Vorträge des Bonner Germanistentags 1997. Bielefeld (Aisthesis), p.13.

Die achte Ausgabe von Trajectoires setzt sich zum Ziel, den klassischen Begriff der „Autorität“ in den Geistes-und Sozialwissenschaften aus einer interdisziplinären Perspektive zu ergründen. Der in den verschiedensten Bereichen des sozialen Lebens beheimatete Begriff deckt eine Vielzahl an Situationen ab, was mitunter zu einer Verschleifung des Konzepts beiträgt. Welche Gemeinsamkeiten bestehen zwischen der Autorität der Eltern, des Helden, des Staates, der Religion, der Moral, der Intellektuellen oder der Experten? Auf jeden Fall handelt es sich um Formen der Dominanz und um Aushandlungsprozesse sozialer Machtgefüge.

Max Weber stellt mit der Definition der drei Herrschaftstypen (traditionell, charismatisch und legal) eine Begrifflichkeit zur Verfügung, mittels derer das Verhältnis zwischen Autorität, Herrschaft und Legitimierung beleuchtet werden kann. Bei Weber ist die Herrschaft „die Chance […], für spezifische (oder: für alle) Befehle bei einer angebbaren Gruppe von Menschen Gehorsam zu finden. […] Herrschaft (‚Autorität‘) in diesem Sinn kann im Einzelfall auf den verschiedensten Motiven der Fügsamkeit: von dumpfer Gewöhnung angefangen bis zu rein zweckrationalen Erwägungen, beruhen.“[1] Weber geht von den Typen legitimer Herrschaft aus, weshalb für ihn die Autorität an ein „Gehorchen-wollen“ gebunden ist. Vor diesem Hintergrund erscheint uns eine Untersuchung der Autoritätsfiguren sinnvoll und weiterführend.

Die Erscheinungsformen der Autorität in den Blick zu nehmen, bedeutet sowohl die Legitimationsmodi zu erfassen, in denen Machtbeziehungen zwischen sozialen Akteuren zum Ausdruck kommen, als auch die empirische Untersuchung von Strategien, Seinsweisen und der geographischen und historischen Kontexte, welche die Autoritätswerdung bedingen. Sich mit Autoritätsfiguren zu beschäftigen, ermöglicht zudem einen differenzierten Blick auf – reale oder symbolische – Akteure und stellt konzeptuelle Verbindungen zwischen den einzelnen Disziplinen der Geistes- und Sozialwissenschaften her.

Besonders unter den Historikern genießen Autoritätsfiguren von jeher große Aufmerksamkeit. Die klassische Geschichtsschreibung räumt den „großen Männern“ einen wichtigen Platz ein, indem sie biographische Begebenheiten und Taten schildert, denen meist eine symbolische oder exemplarische Bedeutung zugesprochen wird. Diese Form der Geschichtsschreibung kann zugleich eine Legitimierungsfunktion oder Glorifizierung von Macht übernehmen. Die Auseinandersetzung mit Autoritätsfiguren kann daher dazu beitragen, derartige Sackgassen der Biographiegeschichte zu vermeiden, indem sie eine Dekonstruktion der Autoritätsfiguren impliziert und über die Einbeziehung vielschichtiger Faktoren (biographisch, kontextuell, sozial) ein besseres Verständnis für die Entstehung und Vereinnahmung von Autorität ermöglicht.

 

In der Auseinandersetzung mit Autoritätsfiguren geraten auch die Verfahren in den Blick, mit denen politische Akteure ihre Herrschaft durch Worte und Bilder zu festigen versuchen. Die Ergründung der Diskurse erlaubt also eine empirische Untersuchung, wie Autoritätsfiguren ihre dominante Position (erneut) bekräftigen – auch wenn Pierre Bourdieu in Langage et pouvoir symbolique darauf hinweist, dass die Macht, eine bestehende Ordnung zu erhalten oder zu stürzen, in dem Glauben an die Legitimität der Worte und des Sprechers besteht – also in einem Glauben, der unabhängig von dem Gesagten funktioniert.[2] Die Autorität bezieht sich also auf Dispositive der Legitimierung, wie Symbole, Allegorien oder Porträts. Georges Balandier unterstreicht in Le pouvoir sur scènes die Bedeutung der Inszenierung und der Verkörperung für politische Autorität, indem er die Theatralität als Durchsetzungsverfahren von Autorität anführt.[3] Schon vier Jahrhunderte zuvor betonte Machiavelli im Fürsten die Macht der Vorstellung für die Konstruktion von Autorität: „Regieren ist glauben machen“. Bei der Inszenierung von Autorität und der politischen Kommunikation handelt es sich also keineswegs um jüngere Phänomene der Geschichte.

In den Literaturwissenschaften können Autoritätsfiguren natürlich anhand ihrer Repräsentation in literarischen Werken untersucht werden. „Klassische“ Autoritäten wie der Familienvater, Götter, Staatsoberhäupter oder auch die Mehrheitsgesellschaft werden in vielen Werken dargestellt und oft dekonstruiert. Aber es stellt sich auch die Frage der Autorität eines Textes: Foucaults Aufsatz „Was ist ein Autor?“ von 1969, in dem er die Autorität des Autors bei der Produktion eines Textes in Frage stellt, bekommt im Kontext der Produktion kollektiver Texte im Web oder in Debatten um Urheberrechte neue Relevanz. Auch die Rezeptionsästhetik der Konstanzer Schule, vor allem von Wolfgang Iser, Wolfgang Preisendanz, Manfred Fuhrmann und dem Romanisten Hans Robert Jauss, kann für eine Untersuchung der Autorität eines literarischen Textes nützlich sein: Wo kann die Autorität des Autors, des Textes und des Lesers verortet werden? Ähnliche Fragen durchziehen die Theaterwissenschaften: Welche Konsequenzen können aus dem Versuch des postdramatischen Theaters gezogen werden, die ‚Vierte Wand‘ zu durchbrechen, die die Schauspieler vom Zuschauer trennt? Liegt die Autorität der Aufführung, der Produktion von Bedeutung, im modernen Theater in der Hand der Schauspieler, der Zuschauer, oder oszilliert sie zwischen beiden?

Festzuhalten ist jedoch, dass der Begriff der Autorität in den Literaturwissenschaften erstaunlicherweise nur selten explizit angeführt wird – trotz des 1999 erschienenen Sammelbandes Autorität der/in Sprache, Literatur, Neuen Medien, der unter anderem der Frage von Autorität in Übersetzungen und Zitaten sowie den Beziehungen zwischen auctor und auctoris nachgeht.Die Autoren vertreten darin die These, dass die Frage der Notwendigkeit, der Funktion und der Inszenierung, also der Form der Autorität einen Blick auf die Kulturgeschichte ermöglicht: „[D]ie Geschichte der Kultur läßt sich schreiben als die Geschichte des jeweiligen Umgangs mit 'Autorität'”.[4]

Auch im Bereich der Psychologie wird die Frage der Autorität mit Hilfe experimenteller Ansätze neu beleuchtet. Das bekannteste Beispiel ist wohl der von Stanley Milgram durchgeführte Versuchsaufbau, dessen Ergebnisse innerhalb des Fachbereichs stark kritisiert und diskutiert wurden, was wiederum den Rückschluss erlaubt, dass eine empirische Untersuchung der Frage der Autorität weiterhin eine große Herausforderung für die Forschung darstellt.

 

Mögliche thematische Schwerpunkte, die aber ergänzt werden können:

1) Legitimation und Delegitimitation von Autoritätsfiguren

Es wäre auf Fragen wie Errichtung, Erhalt, Bestätigung, Infragestellung oder Erneuerung der Autorität einzugehen, beispielsweise durch eine Analyse der Akteursstrategien und Verhaltensweisen sowie der Konflikte zwischen Autoritätsfiguren und anderen sozialen Akteuren.

2) Darstellung von Autoritätsfiguren

Zu untersuchen wären Darstellungsformen, Symbolik und sprachliche Mittel, mit denen die Dominanz und Herrschaft der Autoritätsfiguren kommuniziert und in Szene gesetzt werden.

3) Konzeptualisierung und Theoretisierung von Autoritätsfiguren

Im Hinblick auf eine Definition oder Klassifizierung der Autoritätsfiguren erscheint es lohnend, die operativen Konzepte und Methoden der Analyse zu hinterfragen: welche Charakteristiken haben Autoritätsfiguren? Welche Konzeptionen der Autorität gibt es? Wer oder was ist eine Autoritätsfigur? Wie können die Geistes- und Sozialwissenschaften Figuren der Autorität in ihrer Vielfalt erfassen? Ist der Begriff “Autoritätsfigur” epistemologisch tragfähig? Handelt es sich um ein operatives Konzept?

 

Das Themendossier der achten Ausgabe von Trajectoires hat sich zur Aufgabe gemacht, einen interdisziplinären Beitrag zur analytischen Erfassung von Autoritätsfiguren zu leisten. Wir suchen deswegen vor allem Beiträge, die eine Konzeptualisierung oder Definition von Autoritätsfiguren auf der Grundlage von Fallbeispielen oder von empirischen, theoretischen oder literarischen Materialien vornehmen. Wir begrüßen zudem kontrastive Untersuchungen zwischen deutschsprachigen und französischsprachigen Fallbeispielen oder Forschungsansätzen.

Trajectoires veröffentlicht vorrangig die Beiträge von Nachwuchswissenschaftlern (Doktoranden, Post-Doktoranden und eventuell Master-Studenten) in den Geistes- und Sozialwissenschaften. Die Artikelvorschläge in französischer oder deutscher Sprache (nicht länger als 5000 Zeichen, inkl. Leerzeichen) sollten die Fragestellung, die Methode, den Korpus/ das Terrain und die zentralen Argumente deutlich machen. Wir bitten um Zusendung der Vorschläge und einem akademischen Lebenslauf bis zum 20. März 2014 an die Redaktion (trajectoires@ciera.fr).

Die ausgewählten Beiträger/innen werden bis zum 30. März benachrichtigt; der Abgabetermin für die Artikel ist der 1. Juni 2014. Die Beiträge werden anschließend in einem doppelten Peer-review-Verfahren begutachtet. Weitere Informationen für interessierte Autoren sind auf der Homepage von Trajectoires abrufbar: http://trajectoires.revues.org/472

Die Zeitschrift Trajectoires, travaux de jeunes chercheurs du CIERA wird auf dem Portal Revues.org: http://trajectoires.revues.org/ veröffentlicht.

 

 



[1] Weber, Max [1922](1980): Wirtschaft und Gesellschaft. Grundriss der verstehenden Soziologie. Tübingen (Mohr), S. 122.

[2] „…le pouvoir de maintenir l’ordre ou de le subvertir, c’est la croyance dans la légitimité des mots et de celui qui les prononce, croyance qu’il n’appartient pas aux mots de produire.“ Bourdieu, Pierre (2001): Langage et pouvoir symbolique. Paris (Editions du Seuil), S. 210.

[3] Balandier, Georges, (1980): Le pouvoir sur scènes. Paris (Balland).

[4] Fohrmann, Jürgen, Kasten, Ingrid, Neuland, Eva, Hg. (1999): Autorität der/in Sprache, Literatur, Neuen Medien. Vorträge des Bonner Germanistentags 1997. Bielefeld (Aisthesis), S.13.

Redaktion

 

Dossier thématique :

  • Martin Baloge, Université Panthéon-Sorbonne-Paris I
  • Hanna Klimpe, Universität Hamburg
  • Ruth Lambertz-Pollan
  • Marie-Alexandre Schneider, Université Paris-Sorbonne et Rheinisch-Westfaelische Technische Hochschule Aachen
  • Anne Unterreiner, European University Institute, Florence


Perspectives :

  • Ségolène Débarre, Institut Français d’Etudes Anatoliennes, Istanbul
  • Masoud Tochahi, Université de la Sorbonne-Nouvelle-Paris III
  • Julien Beaufils, Université de la Sorbonne-Nouvelle-Paris III
  • Isabell Bueschel, Universität Basel

Rédactrice en chef :

  • Anne SEITZ, lectrice DAAD au CIERA, École des hautes études en sciences sociales (EHESS)

 

Wissenschaftlicher Beirat

 

  • Françoise Berger (Sciences Po Grenoble)
  • Marcel Boldorf (Université Lumière Lyon 2)
  • Falk Bretschneider (Fondation Maison des Sciences de l’Homme)
  • David Capitant (Université Panthéon-Sorbonne-Paris I, Centre de droit comparé de Paris - Centre de droit allemand)
  • Axelle Chassagnette (Université Lumière Lyon 2)
  • Aurélie Choné (Université de Strasbourg)
  • Beate Collet (Université Paris-Sorbonne-Paris IV, Maison de la Recherche)
  • Mandana Covindassamy (ENS Ulm)
  • Nathalie Faure (CIERA)
  • Guillaume Garner (ENS Lyon)
  • Nicolas Hubé (Université Panthéon-Sorbonne-Paris I, CRPS)
  • Hervé Joly (CNRS/Triangle Lyon)
  • Anne Lagny (ENS Lyon)
  • Evelyne Lagrange (Université Panthéon-Sorbonne-Paris I, UFR de Droit)
  • René Lasserre (Université de Cergy-Pontoise, CIRAC)
  • Christine Lebeau (Université Panthéon-Sorbonne-Paris I)
  • Hélène Miard-Delacroix (Université Paris-Sorbonne-Paris IV, Centre Malesherbes)
  • Catherine Maurer (Université de Strasbourg)
  • Jay Rowell (CNRS/PRISME, Université de Strasbourg)
  • Marie-Alexandra Schneider (Université Paris-Sorbonne-Paris IV, Centre Malesherbes)
  • Anne Seitz (DAAD/EHESS)
  • Hans Stark (Université Paris-Sorbonne-Paris IV, Centre Malesherbes)
  • Marie-Bénédicte Vincent (ENS Ulm)
  • Ruth Vogel-Klein (ENS Ulm)
  • Michèle Weinachter (Université de Cergy-Pontoise)
  • Michael Werner (EHESS, Centre Georg Simmel)
  • Werner Zettelmeier (Université de Cergy-Pontoise, CIRAC)
  • Bénédicte Zimmermann (EHESS, Centre Georg Simmel)

Dates

  • jeudi 20 mars 2014

Contacts

  • Anne Seitz
    courriel : anne [dot] seitz [at] paris-sorbonne [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Annette Schläfer
    courriel : annette [dot] schlafer [at] sorbonne-universite [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Figures d’autorité », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 14 février 2014, https://doi.org/10.58079/pkk

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