AccueilRegards croisés sur la littéracie en Océanie

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Publié le lundi 02 juin 2014

Résumé

Ce 25ème colloque CORAIL souhaite contribuer à faire découvrir et explorer le terme de « littéracie », voire en cerner les limites ou les paradoxes. Il s'agit aussi de mettre en avant les recherches et travaux récents qui visent à mieux connaître les facteurs favorisant d'une part le développement de la littéracie des élèves du pré-scolaire au secondaire et des adultes en formation, et d'autre part, son lien avec leur réussite sociale - et scolaire. La vocation de ce colloque est pluridisciplinaire, rassemblant anthropologues, sociologues, historiens, géographes, archéologues, (socio)linguistes, archéologues, ethnomusicologues, chercheurs mais aussi enseignants, formateurs, professionnels de la formation pour adultes, de la lecture publique (bibliothèques, médiathèques) et des médias, milieux associatifs, les médecins, etc.

Annonce

Argumentaire

Engager une réflexion scientifique sur le concept de littéracie en Océanie nous renvoie à des initiatives significatives actuellement conduites dans la région. Pour faire suite aux Journées d’Etudes organisées par l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres (IUFM) à Nouméa en  avril et en octobre 2012 (Prévention de l’illettrisme et entrée dans l’écrit), au programme de recherche ECOLPOM prolongé en Polynésie par le programme de recherche Reo C3[1], et pour participer aux actions récemment engagées en Nouvelle-Calédonie par l’Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme (ANLCI), l’Association CORAIL organise un colloque pluridisciplinaire autour de la notion de littéracie en Océanie.

Malgré l’absence de consensus dans le monde francophone sur ce qu’on entend par littéracie et le peu - voire l'absence - de place accordée à ce concept dans les programmes scolaires, la littéracie occupe une place de plus en plus importante dans la recherche en éducation et dans l’enseignement.

Ce 25ème colloque CORAIL souhaite contribuer à faire découvrir et explorer le terme de « littéracie », voire en cerner les limites ou les paradoxes. Il s'agit aussi de mettre en avant les recherches et travaux récents qui visent à mieux connaître les facteurs favorisant d'une part le développement de la littéracie des élèves du pré-scolaire au secondaire et des adultes en formation, et d'autre part, son lien avec leur réussite sociale - et scolaire. 

Outre les variations orthographiques[2] fréquentes, il existe de nombreuses définitions de la littéracie. Si la plupart d'entre elles s'articulent généralement autour du langage oral et des capacités du savoir lire-écrire de base, nous retiendrons ici celles qui mettent en avant les valeurs ajoutées de cette notion :

  • La littéractie est la capacité d’une personne de comprendre et d’utiliser, voire de produire des imprimés et des écrits nécessaires pour fonctionner dans la vie de tous les jours, à la maison, au travail et dans la collectivité, pour atteindre ses objectifs, parfaire ses connaissances et réaliser son potentiel (Statistique Canada et OCDE, 1997) ;
  • La compétence générale qui permet à toute personne d’avoir accès au monde extérieur, d’interagir, de communiquer, d’apprendre et de se socialiser (OCDE, 2003 ; Réseau canadien de recherche sur le langage et l’alphabétisation, 2009).

La littéracie est une notion polysémique, multidimensionnelle, aux objectifs multiples, souvent interdisciplinaires, permettant de toucher à la fois les sphères personnelles, professionnelles et socioculturelles liées à l’apprentissage de l’écrit et de l’oral dans leurs pratiques sociales. Les gestes indicateurs de cette compétence éminemment sociale et culturelle ne sont pas seulement ceux de l'écriture ou de la lecture dans leur acception la plus commune. Il peut également s'agir de pratiques associées au récit oral : le sandroing au Vanuatu.

La vocation de ce colloque (comme tous les colloques CORAIL) est pluridisciplinaire, rassemblant anthropologues, sociologues, historiens, géographes, archéologues, (socio)linguistes, archéologues, ethnomusicologues, chercheurs mais aussi enseignants, formateurs, professionnels de la formation pour adultes, de la lecture publique (bibliothèques, médiathèques) et des médias, milieux associatifs, les médecins, etc.

Dans cette perspective pluridisciplinaire et émancipatrice, ce colloque réunira des contributions centrées sur :

  • Des expérimentations (au sens ordinaire du terme) sur le terrain et/ou des propositions d’interventions didactiques ou recherches-actions agissant explicitement sur le développement précoce de la littéracie ou plurilittéracie.
  • Des expérimentations sur le terrain et/ou des propositions d'interventions didactiques ou recherches-actions qui relient différentes formes de littéracie, et contribuent ainsi au développement et/ou à la revitalisation de gestes traditionnels culturellement ancrés autant qu'aux compétences du lire-écrire habituellement envisagées dans les sociétés post-industrielles.
  • Des regards critiques et analyses d’actions ou dispositifs globaux en faveur du développement de la littéracie (ou lutte contre l’illettrisme).
  • Des propositions de définitions et clarifications du terme de littéracie mais aussi des notions associées comme littéracie plurilingue (Rispail, 2011), plurilittéracie, ou encore littéracie mathématique (Lavigne, 2012), ou encore des analyses de représentations de la littéracie ou des relations des termes littéracie/oralité.
  • Des témoignages et analyses de bases, de pratiques d’enseignement-apprentissage de la littéracie en français en contexte plurilingue, éventuellement bi-littéracie.
  • Des expérimentations ou propositions d'actions de formation d'enseignants qui associent les didactiques de la langue seconde, de la littéracie et de l'interculturel.
  • Des recherches sur les besoins littéraciques des adultes et leurs variations suivant les situations professionnelles et personnelles où ils se trouvent, ainsi que les innovations pédagogiques (projets, travail en entreprise, associations, travail créatif et artistique, activités centrées sur le chant et le musique à l’enseignement de la littéracie, etc.), qui prennent les compétences littéraciques pour objet.

La question de la musique et de la littéracie pourrait aussi être développée. Plusieurs recherches[3] démontrent que les activités musicales, qu’elles soient vocales ou instrumentales, améliorent la conscience phonologique, permettent d’identifier plus rapidement les syllabes, les mots, les rimes, etc., et stimulent la mémoire. Des aptitudes indispensables au développement des compétences du ‘lire’ et ‘écrire’.

Un axe pourra concerner la littérature d'expression française : l'intertextualité et les interactions entre le récit oral, toutes les  formes artistiques (chansons par exemple) et les textes littéraires ? Quelles sont les représentations de la littéracie véhiculées dans la littérature d'expression française ?

Un autre axe, enfin, pourrait concerner la question de Littéracie médiatique multi-modale OU Littéracie et apport des technologies. A l'ère du numérique, les pratiques contemporaines de communication modifient le rapport habituellement établi par l'école et la société à la littéracie et offrent de nouvelles potentialités d'envergure. Les supports multimédias ne sont pas seulement des outils interactifs et dynamiques, où seule l'approche textuelle du message est développée. Ils combinent systématiquement plusieurs modes complémentaires pour diffuser du sens : le son, l’image, le texte, la cinétique. Ces nouvelles modalités - et les nombreuses potentialités qu'elles permettent - placent l'apprenant dans de nouveaux rapports aux savoirs et conduisent à élaborer des stratégies innovantes pour développer les compétences langagières et écrites des apprenants. 


[1]Ce programme de recherche "questionne l'enseignement renforcé du reo m'ohi au cycle 3 comme moyen de prévention et de lutte contre l'illettrisme en Polynésie française" et s'est déroulé de 2011 à 2013.

[2]Allant de litéracie (Jaffré, 2004), à littératie (Reuter, 2007, Hébert, 2007 ou encore Raynal & Rieunier, 2010) et littéracie (Rispail, 2011) dans les recherches francophones. 
 

[3] Les recherches de R. Cutieta (1995), S. J . Lamb et A. H. Gregory (1993), de J. Bolduc et I. Montesinos-Gelet (2005).

Conditions de soumission

Les propositions de contribution se feront sous la forme soit d’une communication individuelle soit sous la forme d’un symposium (voir les détails ci-dessous).

Toutes les propositions seront soumises au comité scientifique qui en évaluera la pertinence et la rigueur scientifique.

Veuillez avoir l'obligeance de faire parvenir vos propositions, aux dates et conformément au protocole précisés ci-dessous, à l’adresse suivante : colloquecorail2014gmail.com

Deux types de propositions sont attendus :

  • Symposium thématique (90 minutes) organisé par un responsable regroupant 3 communications autour d’une thématique, analytique et critique, commune.
  • Communication individuelle (20 minutes de présentation et 10 minutes de discussion).

Les propositions de communication doivent être envoyées en Word (Police de caractère Times Roman 12, interligne simple, doc ou rtf) en y incluant les renseignements suivants : 

  • Titre de civilité ou professionnel (Monsieur, Madame, etc.) 
  • Nom (en lettres majuscules)
  • Prénom
  • Institution de rattachement
  • Adresse postale
  • N° de téléphone
  • E-mail
  • Statut (Enseignant-chercheur, chercheur, doctorant…)
  • Titre de la communication (20 mots maximum)

Résumé de la communication (1 page maximum, références comprises). L’auteur veillera à indiquer clairement l’objectif de sa présentation, son cadre théorique, la méthodologie utilisée, et les grands axes de sa présentation.

La date limite pour proposer une communication est 15 juin 2014.

Notification d’acceptation : 30 août 2014

Colloque : Nouméa, Nouvelle-Calédonie, Jeudi 27 et Vendredi 28 novembre 2014 – Lieu : Département LLSH, UNC

Publication : les actes du colloque seront publiés (probablement) chez L’Harmattan.

Références

BARRE-DE-MINIAC, C., 2009, « Contexte plurilingue et littéracie : deux singuliers à interroger », Synergies, Algérie, n°6, 163-167.

BARRE-DE-MINIAC, C., BRISSAUD, C., et RISPAIL, M., 2004, La littéracie. Conceptions théoriques et pratiques d’enseignement de la lecture-écriture, Paris, l’Harmattan.

BARRE-DE-MINIAC, C. (numéro coord. par) 2003, « La littéracie. Vers de nouvelles pistes de recherche didactique », Lidil, revue de linguistique et de didactique des langues, n°27.

BOLDUC, J., et I. MONTÉSINOS-GELET, 2005, « Pitch awareness and phonological awareness », Psychomusicology, vol. 19,  3-14.

CUTIETTA, R., 1995, « Does music instruction help children to read ? », General Music Today, vol. 9, n° 1, 26-31.

HÉBERT, M., et LEPINE, M., 2012, « Analyse et synthèse des principales définitions de littératie en francophonie », Lettrure, 2, 88-98. ABLF Asbl. Disponible sur: http://www.ablf.be/lettrure/lettrure-2/analyse-et-synthese-des-principales-definitions-de-la-notion-de-litteratie-en-francophonie.

JAFFRÉ, J.-P., 2004, « La littéracie : histoire d’un mot, effets d’un concept », Barré-de Miniac, C., Brissaud, C., et Rispail, M., (2004), La littéracie. Conceptions théoriques et pratiques d’enseignement de la lecture-écriture, Paris, l’Harmattan, 21-41.

LAHIRE, B., 2005, L’invention de l’  « illettrisme », La Découverte/Poche.

LAMB, S. J., et A. H. GREGORY., 1993, « The relationship between music and reading in beginning readers », Educational Psychology, vol. 13, n° 1, 19-27.

LATCHOUMANIN, M., Illettrisme ou littéracie : États des lieux et perspectives à l’Ile de La Réunion, Océan Éditions

LATCHOUMANIN, M., 2012, Recherches et pratiques de littératie dans l’Océan Indien, Océan Éditions.

RISPAIL, M., 2011, « Littéracie : une notion entre didactique et sociolinguistique – enjeux sociaux et scientifiques » disponible à l’adresse http://www.leseforum.ch/myUploadData/files/2011_1_Rispail.pdf

Comité scientifique

  • Mounira Chatti, Université de la Nouvelle-Calédonie
  • Stéphanie Clerc, Université d’Aix-Marseille
  • Annemarie Dinvaut, Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse
  • Michel Latchoumanin, Université de la Réunion
  • Marielle Rispail, Université de Saint Etienne
  • Marie Salaün, Université de Nantes
  • Jacques Vernaudon, Université de la Polynésie française

Comité d’organisation

  • Mounira Chatti, mcf, HDR, Université de la Nouvelle-Calédonie
  • Claire Colombel, Docteure, Enseignante-chercheure, Université de la Nouvelle-Calédonie
  • Véronique Fillol, mcf, HDR, Université de la Nouvelle-Calédonie
  • Stéphanie Geneix-Rabault, Docteure en ethnomusicologie
  • Gérard Lavigne, Docteur en Anthropologie sociale et culturelle, option Ethnomathématique
  • Stéphanie Vigier, Agrégée, Docteure en littératures francophones

Lieux

  • Département Lettres Langues et Sciences Humaines - Université de la Nouvelle-Calédonie
    Noumea, Nouvelle-Calédonie (98835)

Dates

  • dimanche 15 juin 2014

Fichiers attachés

Mots-clés

  • littéracie, plurilittéracie, pratiques langagières, pratiques littéraciés, oralité

Contacts

  • Véronique Fillol
    courriel : vero [dot] fillol [at] lagoon [dot] nc

URLS de référence

Source de l'information

  • Véronique Fillol
    courriel : vero [dot] fillol [at] lagoon [dot] nc

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Regards croisés sur la littéracie en Océanie », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 02 juin 2014, https://doi.org/10.58079/q53

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