AccueilMaîtres, domestiques et serviteurs : une intimité ambigüe

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Maîtres, domestiques et serviteurs : une intimité ambigüe

Masters and servants : an ambiguous intimacy

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Publié le mardi 03 juin 2014

Résumé

L’objectif de ce colloque concernant l'aire anglophone sera de déterminer s’il existe, dans les représentations littéraires, cinématographiques et artistiques un rapport particulier entre maître et serviteur en abordant la question sous l’angle de l’intime. C’est en effet bien la relation humaine d’intimité qui s’établit dans le cadre de leurs échanges, dans la sphère privée, qui sera interrogée. 

Annonce

Argumentaire

Maîtres, domestiques et serviteurs : une intimité ambigüe

19-20 mars 2015

Colloque organisé à l’Université de Bourgogne par l’axe « Intime » du Centre Interlangues Texte, Images, Langage (EA 4182)

Ce colloque s’intéressera uniquement à l’aire anglophone et ne souhaite pas imposer de balisage chronologique. L’objectif sera de déterminer s’il existe, dans les représentations littéraires, cinématographiques et artistiques un rapport particulier entre maître et serviteur dans la civilisation anglophone, en abordant la question sous l’angle de l’intime. C’est en effet bien la relation humaine d’intimité qui s’établit dans le cadre de leurs  échanges, dans la sphère privée, qui nous intéressera. On pourra se demander si cette relation est uniquement dictée par le système politique et/ou les usages sociaux, ou si une relation de personne à personne demeure possible. La dimension subversive de cette dernière, si elle existe,  la manière dont elle s’accorde avec la relation affichée en public ou, au contraire les raisons pour lesquelles elle demeure cachée pourront être examinées.

On privilégiera les approches se concentrant sur les œuvres produites par les serviteurs, ou sur la représentation de ces derniers, en s’intéressant à l’authenticité du regard du serviteur, ou encore la façon dont il se définit, à la fois par rapport à son maître et par rapport aux autres serviteurs. L’intime sera alors envisagé comme façonné par le respect tacite ou affirmé d’une hiérarchie. Néanmoins, on exclura la représentation du serviteur en tant que tel, c’est-à-dire l’angle de la relation de pouvoir. C’est au serviteur comme faisant « partie de la famille » que l’on souhaite s’intéresser, pour tenter d’explorer l’ambiguïté d’une telle position et de ses représentations. Lorsque l’on touche à l’intime, et que le serviteur ou le domestique se fait conseiller, confident, et presque ami, c’est en effet toute l’ambiguïté de la relation entre maître et serviteur qui émerge. Celui-ci devient parfois double, ou projection, du maître. Dans cette optique, l’intégration des codes des maîtres, manifestée par le refus de certains serviteurs de quitter leur  employeur, ou encore par le conformisme excessif, voire le mimétisme de certains serviteurs pourra aussi être envisagé, y compris dans sa dimension humoristique (voir la série des Jeeves). On tiendra compte de la hiérarchie entre serviteurs, redoublant celle existant entre maîtres et domestiques.

La dimension spatiale de la relation pourra également être analysée : le partage de l’espace, voire la promiscuité, la création d’une « chambre à soi » ou encore la marginalité, sont différents avatars possibles de l’intimité entre les serviteurs et leur(s) maître(s).  Une analyse précise de l’espace à la fois partagé et sciemment segmenté ou hiérarchisé serait de nature à éclairer les frontières des espaces intimes et leurs ambigüités. Les parties des maisons réservées aux serviteurs, ne bénéficiant que de peu d’intimité, sont conçues de manière à permettre l’invisibilité et l’omniprésence des domestiques, qualités louées dans les manuels qui leurs sont destinés. Par ailleurs, la manière dont ces espaces socialement construits génèrent ou reflètent une division entre public et privé affectant l’inscription dans l’espace de l’intime (du serviteur et de son maître), nous semble mériter attention. 

On pourra aussi s’intéresser à la relation spécifique qui s’établit entre maître et servante, ou, plus rarement, entre maîtresse et serviteur, lorsque la relation devient sexuelle, et se demander si une telle relation sexuelle est forcément intime.

On ne s’interdira d’examiner aucun type de serviteur : rémunérés ou non, humains ou non, volontaires ou non. La science fiction, par exemple, offre une palette de serviteurs-robots dont l’intimité (ou non) avec leur maître pourra être analysée.

Les différentes composantes de l’aire anglophone pourront être explorées ainsi que la spécificité des formes d’intimité dans des contextes donnés, qu’il s’agisse de la Grande-Bretagne, de l’Irlande, des Etats-Unis, ou des colonies et ex-colonies. La langue  et le langage (registre, accent, dialecte, etc.) sont une manière de marquer l’appartenance à un groupe et de délimiter une sphère intime, voire secrète. La religion peut jouer le même rôle, langue liturgique, rituels et pratiques éventuellement syncrétiques, espaces religieux pouvant à la fois rapprocher et séparer. Différents éléments culturels et représentationnels sont des outils de différenciation ou d’assimilation complexes/ ambigus. Dans le domaine postcolonial, la réflexion portera, par exemple, sur les stratégies de réappropriation de l’image du serviteur. L’une d’elles est la réutilisation de formes élitaires parodiées ou imitées à des fins subversives.

En peinture, on pourra aborder la question de l’intimité et de ses ambiguïtés par le prisme de l’intimisme et des scènes de genre, et s’interroger sur une possible évolution diachronique des représentations du serviteur. La nostalgie, qui explique en partie le succès de Downton Abbey et d’autres représentations temporellement distanciées (tout comme la récente parution de Longbourne, réécriture de Pride and Prejudice du point de vue des serviteurs) pourra être analysée dans la mesure où elle configure le rapport intime.  

Modalités de proposition

Les propositions, en français ou en anglais, sous la forme d’un résumé d’environ 450 mots assorti d’une courte bio-bibliographie de 5 lignes, devront être envoyées avant le 30 juin 2014 à l’adresse suivante : maitresetserviteurs@gmail.com

Une réponse sera donnée mi-juillet.

Comité organisateur : Sylvie Crinquand, Mélanie Joseph-Vilain, Valérie Morisson

Les propositions seront évaluées par le comité scientifique :

  • Sylvie Crinquand, Professeur des Universités, angliciste, UFR Langues, Université de Bourgogne
  • Mélanie Joseph-Vilain, Maître de Conférences, angliciste, UFR Langues, Université de Bourgogne
  • Valérie Morisson, Maître de Conférences, angliciste, UFR SHS, Université de Bourgogne

Lieux

  • MSH Université de Bourgogne
    Dijon, France (21)

Dates

  • lundi 30 juin 2014

Mots-clés

  • intime, domestiques, serviteurs, culture anglophone, littérature, arts visuels

Contacts

  • Valérie Morisson
    courriel : valeriemorisson [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Valérie Morisson
    courriel : valeriemorisson [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Maîtres, domestiques et serviteurs : une intimité ambigüe », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 03 juin 2014, https://doi.org/10.58079/q6w

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