AccueilSorties de régimes socialistes-autoritaires, de 1945 à nos jours

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Sorties de régimes socialistes-autoritaires, de 1945 à nos jours

Extrications from authoritarian socialism, from 1945 to the present

École d’été pour jeunes chercheurs

Summer school for young researchers

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Publié le vendredi 23 mai 2014

Résumé

Après la Deuxième Guerre mondiale et l’effondrement des grands empires coloniaux, la seconde moitié du XXe siècle a vu la multiplication de régimes socialistes-autoritaires fondés sur la domination d’un parti unique se revendiquant du socialisme et administrant une économie largement étatisée ou collectivisée, plus ou moins rapidement suivie de leur disparition. L'école d'été permettra d’interroger dans une perspective comparative et interdisciplinaire des périodes nommées, selon les contextes, « transition », « libéralisation », « démocratisation », « dégel », « déstalinisation » ou « désoviétisation ». Une attention particulière sera accordée aux héritages (in-)visibles, persistances, résistances et formes de réaction qui ont émaillé ces « sorties ». L'école d'été permettra à de jeunes chercheurs spécialistes d’aires géographiques diverses de se familiariser avec les archives soviétiques.

Annonce

Argumentaire

Après la Deuxième Guerre mondiale et l’effondrement des grands empires coloniaux, la seconde moitié du XXe siècle a vu la multiplication de régimes socialistes-autoritaires fondés sur la domination d’un parti unique se revendiquant du socialisme et administrant une économie largement étatisée ou collectivisée, plus ou moins rapidement suivie de leur disparition. L’école d’été sera consacrée aux mécanismes de disparition de ces systèmes et de persistance de logiques, d’institutions et de pratiques héritées de ce passé socialiste et autoritaire. Elle réunira de jeunes historiens, sociologues, politistes, anthropologues, et des spécialistes de littérature, cinéma et d’études culturelles, travaillant non seulement sur l’URSS et le bloc de l’Est depuis 1945, mais aussi sur les expériences arabes, africaines et asiatiques, afin d’encourager un dialogue au-delà des frontières disciplinaires et géographiques traditionnelles et de permettre une approche globale de ces phénomènes.

La fin institutionnelle ou politique d’un système autoritaire connaît des formes et temporalités diverses. Elle peut découler de tentatives, abouties ou non, de réformer le système « de l’intérieur » (après la mort de Staline ou de Mao, le retrait de Fidel Castro, le schisme soviéto-yougoslave, la perestroïka etc.) ou être marquée par un événementclé soudain – décès du dirigeant, coup d’Etat, révolution, défaite militaire – qui ne signifie pas pour autant sa fin effective. S’ouvrent alors des périodes spécifiques, désignées de façon diverse selon le contexte – « transition », « libéralisation », « démocratisation », « dégel » et autres « dé- » (déstalinisation, désoviétisation...) etc. – que l’on propose de regrouper, en français, sous le terme de « sorties », sur le modèle du concept de « sorties de guerre ». Ce terme évoque le lent processus qui se déroule au-delà de la disparition des formes les plus visibles de l’ancien régime, durant lequel se reconfigurent les sociétés, se mettent en place des mécanismes de transformation des pouvoirs, du droit, des différents systèmes institutionnels, des structures économiques mais aussi des relations sociales et de la culture. Ces reconfigurations diverses peuvent être fondées sur des règlements de comptes directs avec le passé, qui prennent la forme de mise en cause d’une partie des élites ou d’autres forces politiques ou institutionnelles au pouvoir ; lustration ou purges font partie de ces mécanismes. Ce peuvent être des processus longs de reconfiguration des formes d’autorité, ou des mises en oeuvre de politiques de réconciliation et d’occultation de ce passé, voire de reconversion des élites. Une attention particulière sera accordée aux héritages, visibles ou non, aux persistances, résistances et formes de réaction qui émaillent ces « sorties ». En ce sens, nous invitons aussi à une réflexion sur les tentatives de sorties inabouties, notamment dans le bloc de l’Est avant 1989.

Les sorties des systèmes autoritaires peuvent être étudiées de multiples points de vue, qui feront l’objet de cette école d’été, notamment mais non exclusivement :
- Transformations des institutions et pratiques politiques, reconversion ou renouvellement des élites ; l’accent sera mis sur le système politique lui-même, le rôle et la transformation des polices, services de sécurité et de l’armée.
- Redéfinition des relations et identités nationales, ethniques, religieuses, en particulier dans les cas où la sortie du régime autoritaire remet en cause la domination d’un groupe ou d’une puissance étrangère sur le pays.
- Reconfigurations des sociétés et des hiérarchies sociales, réinsertion des personnes réprimées ou isolées dans un système autoritaire, cohabitation, confrontation, insertion de groupes sociaux antagonistes, victimes ou bénéficiaires du système précédent.
- Transformations des structures économiques, politiques de décollectivisation, privatisation, libéralisation, évolutions des conceptions de la propriété ; réception et appropriation par les populations, émergence de nouvelles élites économiques.
- Mémoire, jugement et oubli : procès ou autres formes de condamnations ou stigmatisations de personnes perçues comme responsables du passé ; mise en place de mécanismes de réconciliation ou d’oubli ; silence et occultation.
- Révision des valeurs culturelles qui passe d’abord par la levée des tabous, le rejet, la subversion des canons culturels du régime précédent, mais aussi par le retour sur le passé sous forme soit de nostalgie pure, soit de réflexion mémorielle ; évolution des procédés, thématiques, buts et rôle de la culture dans le nouveau contexte social.

L’école d’été sera consacrée aux sorties des systèmes socialistes-autoritaires depuis 1945, mais nous souhaitons mettre celles-ci en perspective avec des sorties d’autres régimes de domination, depuis l’effondrement du nazisme à celui des grands empires coloniaux. Cette mise en perspective sera notamment assurée par les chercheurs confirmés invités à encadrer l’école d’été et travaillant sur ces questions. Nous encourageons en outre les contributions comprenant une dimension comparative, dans le temps et l’espace. Il ne s’agit pas de se concentrer exclusivement sur les années qui suivent le plus directement un changement de régime, mais d’en voir aussi les conséquences à long terme. Enfin, cette école croisera les démarches et méthodes de sociologie, d’histoire, de science politique, d’anthropologie, d’études littéraires, cinématographiques, culturelles, etc.

L’école d’été est co-organisée par le Centre d’études franco-russe (CEFR, Moscou) et les Archives nationales russes de l’histoire sociale et politique (RGASPI, Moscou), en partenariat avec le Centre Marc Bloch (Berlin), l’IRICE (Paris I – Paris IV – CNRS), le Centre d’histoire sociale du XXe siècle (Paris I – CNRS), le CERCEC (CNRS – EHESS), la FMSH, et l’Université des sciences humaines et sociales de Moscou (RGGU). Elle bénéficie du soutien du labex Tepsis et d’heSam Université (programme Paris Nouveaux Mondes). Elle se tiendra du 25 au 31 août 2014 à Moscou. Outre l’encadrement par des chercheurs venant de France, d’Allemagne et de Russie, la participation du RGASPI permettra à de jeunes chercheurs spécialistes d’aires géographiques diverses de se familiariser avec les archives soviétiques, dont celles qui sont écrites dans des langues autres que le russe. Un des objectifs de l’école d’été est de faire connaître, disséminer et ouvrir ces archives à un public aussi large que possible.

Modalités pratiques d'envoi des propositions

Les doctorants et jeunes chercheurs intéressés sont invités à envoyer un dossier de candidature, composé d’un CV et d’une proposition de contribution (2000 mots max.) à etemoscou2014@gmail.com avant le 25 mai 2014 inclus. Cependant, veuillez noter que toutes les candidatures complètes qui arriveront avant le 31 mai seront prises en compte. Elles seront examinées par un comité scientifique.

Le comité scientifique informera les candidats des résultats avant le 15 juin 2014. Les candidats retenus devront envoyer le texte de leur contribution avant le 15 août 2014. Tous les frais seront pris en charge par les organisateurs de l’école d’été.
Les textes et présentations orales peuvent être en français, anglais ou russe. Aucune connaissance du russe n’est nécessaire.

Comité scientifique

  • Hélène Mélat, (CEFR)
  • Masha Cerovic, (CEFR)
  • Alain Blum, (CEFR)
  • Carole Sigman (CEFR),
  • Oleg Khlevniuk (MGU),
  • Olessia Kirtchik (HCE Moscou),
  • Aleksandr Bezborodov (RGGU),
  • Andrei Sorokin (RGASPI),
  • Xavier Bougarel (CMB),
  • Marie-Pierre Rey (Paris I),
  • Michel Dobry (Paris I)
  • Catherine Gousseff (CERCEC).

Organisé par le Centre d'études franco-russes de Moscou, les Archives nationales russes de l’histoire sociale et politique, le Centre Marc Bloch de Berlin ainsi que l’UMR Irice (Paris I / CNRS), le CHS (Paris I / CNRS), le CERCEC (EHESS / CNRS) et avec le soutien du labex "Tepsis", du PRES "heSam" et de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme.

Lieux

  • Moscou, Russie

Dates

  • samedi 31 mai 2014

Mots-clés

  • transition, libéralisation, démocratisation, dégel, déstalinisation, désoviétisation

Contacts

  • Béatrice Von Hirschhausen
    courriel : hb [at] cmb [dot] hu-berlin [dot] de

Source de l'information

  • Julia von Normann
    courriel : normann [at] cmb [dot] hu-berlin [dot] de

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Sorties de régimes socialistes-autoritaires, de 1945 à nos jours », École thématique, Calenda, Publié le vendredi 23 mai 2014, https://doi.org/10.58079/q78

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